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INSPIRATION DE L’ECRITURE


démonstration de la divinité des Livres saints. Eusèbe de Ccsarée suit la méthode des premiers apologistes. Voir t. ii, col. 1502. Or, quand il emprunte aux prophètes hébreux des arguments pour prouver la vérité de l'Évangile, il affirme constamment leur inspiration. Ainsi l’Esprit-Saint a parlé par Moïse, qui lui-même prévoyait en esprit. Dem. ev., t. III, c. ii ; t. IV, c. xiv, XVI, P. G., t. XXII, col. 176, 300, 308. Isaïe fut un grand prophète, qui annonça ce que l’Esprit divin lui apprenait merveilleusement. L. I, c. x ; t. VII, c. I, col. 92, 489, 517. Le même Esprit divin inspirait Habacuc. L. VI, c. xv, col. 444. David était prophète et le Saint-Esprit lui faisait voir d’avance ce qu’il prédisait. L. I, c. x ; t. IV, c. x ; t. V, c. m ; t. VI, c. viii ; t. X, col. 89, 296, 361, 425, 736. C’est sous l’inspiration de l’Esprit divin qu’Asaph a composé les psaumes qui lui sont attribués. L. X, col. 720. Dans tous ses écrits dogmatiques, exégétiques et historiques, Eusèbe expose la même doctrine. Les juifs et les chrétiens ont en commun la foi aux livres inspirés des prophètes Eclogæ prophetanim, t. I, c. ii, t. xxii, col. 1022. A l’occasion, l’auteur affirme explicitement l’inspiration de presque tous ces livres en particulier. Le Saint-Esprit parlait par eux, H. E., t. I, c. ii, t. xx, col. 53, était leur langue. In ps. Ji/F, t. xxiii.col. 396. Eusèbe affirme fréquemment l’inspiration de tous les psalmistes. Salomon a été prophète, et le livre des Proverbes est une prophétie, Conl. Marcelliim, t. I, t. XXIV, col. 74, car la Sagesse parlait d’elle-même par la bouche de ce roi. H. E., t. I, c. ii, t. xx, col. 61. Il appelle les Évangiles ôsîavypaçriv. IbicL, t. I, c. XI, col. 113. Saint Paul était inspiré, quand il écrivait à Timothée. IbicL, t. II, c. xxii, col. 198.

Saint Alexandre d’Alexandrie, dans sa profession de foi, conforme aux divines Écritures, dit du Saint-Esprit : "Ev Ilve’jfxa àytov ô(ji.oXoYOÙ[j.ev tô xaôviaav Toùç TE TT^ç IlaXataç AiaGrjKYjç àyî'jut ; àvOpÛTtouç, y.cn TO’jç TTJç y_pï)(iaTtpoija'/)ç Kaivyjç TraiSsuràç 6elouç. Episl. ad Alexandrium, n. 12, P. G., t. xviii, col. 568. Saint Athanase, voulant exposer la foi du Christ, la tirera des Écritures : AÙTâpysiç (jièv y^p slaiv ai àyiat, xal ŒoTrvsuaxai. ypacpal TTpôç t-^v xyc, àX ?)ôstaç àicayysXtav. Oralio contra génies, n. 1, P. G., t. xxv, col. 4. Il cite donc souvent l'Écriture, notamment Eccle., vil, 30, comme dit par le Saint-Esprit, n. 7, col. 16. Toute l'Écriture, d’ailleurs, est, pour lui, divinement inspirée, n. 46, col. 92. Il prouve par l’Ancien Testament l’incarnation du Verbe, afin de convaincre les juifs par leurs Écritures, car tous leurs livres ont été écrits sous l’inspiration divine. Oral, de incarnatione Verbi, n. 33, col. 152-153. Dans ses discussions avec les ariens, il argumente par l'Écriture, qu’il préfère aux syllogismes de ces hérétiques. Oral., 1, contra arianos, n. 35, t. xxvi, col. 85. La foi véritable et droite nous est connue et enseignée par les Écritures divines. Epist. ud Jovianum, n. 1, col. 816. Athanase croit au Saint-Esprit, tô 'hixVficsv^j èv vô[xw xal èv Tcpocp-/]Taiç xal èv EÙayyéXiote ;. Interpretatio in sijmbdliim, t. xxvi, col. 1232. Le Saint-Esprit a donné la même grâce d’inspiration à tous les livres de l’Ancien Testament, quel que soit leur sujet, prophétie, législation, histoire, hymne, Epist. ad Marceltimim, n. 9, t. xxvii, col. 17. Le Saint-Esprit a parlé dans les psaumes et par tous les prophètes. Salomon fut un prophète, Sermo major de fide, n. 36, t. xxvi, col. 1289, et le livre des Proverbes est une Écriture divinement in.spirée. Ibid., n. 21, col. 1273. Le Seigneur a parlé dans l’Ecclésiastique, Fragmenta in Caniica, n. 2, t. xxvii, col. 1352, et l’Esprit témoigne dans l’Ecclésiaste. Orat. contra gentes, n. 7, t. xxv, col. 16. Voir ici t. i, col. 2176.

Didyme l’Aveugle dit que, d’après saint Paul, II Tim., III, 16, y.éx.lq-ZM Se xai, QeÔTivsuaTOç xal ôeta

ï) rpacpY). wç Tou TtveuCTavToç aùxrjv âytou TivEÙfiaToç Qzoù xccdccsToitoç, et il part de là pour prouver la divinité du Saint-Esprit contre les macédoniens qui en faisaient une créature. De Trinitate, t. II, c. x, P. G., t. xxxix, col. 644, 645. Contre les hérétiques qui niaient la divinité de l’Ancien Testament, il montre que les deux Testaments sont l'œuvre du même Dieu, créateur du monde et père du Sauveur. In Aclus apostolorum, iv, 24, col. 1664. Cf. De Spiritu Sancto, n. 45, col. 1072. Leur origine divine ressort de la comparaison faite de ces deux Testaments. In Epist. I ad Cor., iii, 7, col. 1708. C’est le même Esprit qui a été dans les prophètes et dans les apôtres. De Spiritu Sancto, n. 3, col. 1034-1035 ; De Trinitate, t. III, c. i, n. 44, col. 894. Aussi Didyme multiplie-t-il les affirmations que l'Écriture est divine, divinement inspirée, et que les écrivains sacrés ont été inspirés par le Saint-Esprit. Voir G. Bardy, Didyme l’Aveugle, Paris, 1910, p. 179-180. Didyme prouve en particulier l’inspiration d' Isaïe et de David par le témoignage de saint Paul. De Spiritu Sancto, n. 29, col. 1059-1060 ; De Trinitate, l. III, c. xxxiii, col. 960 ; In ps., proœm., col. 1156-1157. Il affirme aussi l’inspiration des Évangiles, puisque ceux qui les reçoivent possèdent la révélation donnée par le Saint-Esprit. In Epist. I Pet., I, 14, col. 1759. L'évangéliste parle ôsocppàaTco yXwTT7].De Trinitate, t. I, c. xxvi, col. 592. Saint Paul a été instruit par l’Esprit Saint, ibid., t. I, c. vii, xxi, col. 272, 913, et rempli par lui, t. III, c. iv, col. 837. On a déjà dit, t. ii.col. 1562, comment saint Cyrille d’Alexandrie prouvait l’autorité divine de la sainte Écriture. Presque à chaque page de ses ouvrages il nomme l'Écriture Œtav et OsÔTivsuaTov et les écrivains sacres des deux Testaments âsiouç, OsoTTEatouç et 7rv£U[i.aT096pouç. Le même Esprit a dicté les deux Testaments. In Luc, P. G., t. lxxii, col. 681. L'Écriture tout entière ne forme qu’un seul livre, composé et scellé par le Saint-Esprit. In Is., ni, t. lxx, col. 656. Moïse, les prophètes, les apôtres et les évangélistes sont pour nous les sources du salut, parce qu’ils nous communiquent la parole de Dieu. Cont. Julianum, t. VIII, t. Lxxvi, col. 885, 889. Les prophètes, instruits par le Saint-Esprit, ont prévu l’avenir et l’ont annoncé. Or, David et les autres psalmistes ont eu l’esjjrit prophétique. Les évangélistes ont été inspirés. Comme Jean, De recta fuie ad Theodusium, n. 40, t. lxxvi, col. 1191, Paul est rangé parmi les Tcv£U(i.aToç6pou( ;. JDe incarnatione Unigeniti, t. lxxv, col. 1245.

7. L'école exégétique d’Antioche, qui recherchait principalement dans l'Écriture le sens littéral, avait sur l’inspiration la même foi que l'école d’Alexandrie, qui abusait des sens allégoriques. De saint Lucien, fondateur de cette école, et de ses premiers disciples, il ne nous est rien resté de précis. Diodore de Tarse disait que Dieu, pour enivrer de science l’esprit humain avait répandu la pluie spirituelle du matin dans l’Ancien Testament et celle du soir dans le Nouveau. Or les gouttes de cette pluie sont aL tuv ôeoTTveuaTOJV ypoccpôJv Xé^etç xal vorjjjLaTa. In ps. LXIV, 10, 11, p. G., t. xxxiii, col. 1599. Pour lui, Moïse est un prophète. In Deut., i, 5, col. 1585-1586. Il cite des passages des psaumes et de Job comme des paroles de l’Esprit divin. In ps. Lxxxviii, 11, col. 1620, et il tient le ps. lxxxii comme une prophétie de l’avenir. In ps. LXXXII, 18, col. 1615.

Bien que Théodore de Mopsueste ait eu, sur les différents modes de l’inspiration, une opinion que nous exposerons plus loin et qui est restée isolée dans son école, il admettait le fait de l’inspiration. En ell’et, il disait que l’Ancien et le Nouveau Testaments provenaient du même Dieu unique et créateur. In Jonam, proœm., P. G., t. lxvi, col. 317. Les auteurs sacrés ont été gratifiés de la même grâce du Saint-Esprit,