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INSPIRATION DE L’ECRITURE


rafïirination que saint Paul avait donnée de l’inspiration de l’Ancien Testament. In Jou., i, ii, 8, P. G., t. XIV, col. 33, 36 ; In lib. Jesii A’t/t’e, homil. xx, t. xii, col. 920. La parole divine se trouve dans la Loi et les prophètes, dans l'Évangile et dans les apôtres. In Jer., homil. x, t. xiii, col. 357. L'Église lit tous les écrits des deux Testaments. Ibid., homil. iv, ii, 6, col. 293 Cf. In Mallh., tom. x, n. 15, col. 872, 873 ; In Lcv., homil. xiii, n. 4, t. xii, col. 548. Origène réfute Apclle, qui prétendait que les écrits de Moïse n'étalent pas l'œuvre du Saint-Esprit, et il assure que l’Esprit de Dieu énonce de grands mystères par Moïse et par saint Paul. In Gen., homil. ii, n. 2, 5, t. xii, col. 165, 171. Il affirme contre Marcion que les quatre Évangiles ont été écrits par la même puissance et sont également vrais. In Joa., tom. ii, n. 4, t. xiv, col. 193. Ce sont les seuls que l'Église reçoit. In Luc, homil. i, t. XIII, col. 1802-1803 ; In Malth., tom. i, col. 829. Leurs auteurs ont été poussés à écrire par le Saint-Esprit. Scholia in Lucam, P. G., t. xvii, col. 312. Les affirmations de l’inspiration de chacun des livres des deux Testaments se multiplient sous la plume d’Origène et se lisent presque à chaque page de ses commentaires. Voir F. Prat, Origène, Paris, 1907, p. 115-120.

Saint Denys d’Alexandrie, disciple d’Orlgène, faisait profession de croire avec l'Église en un seul Dieu Père, qui nous a donné la Loi, les prophètes et les Évangiles, et en un seul Saint-Esprit, qui a revivifié les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament. Epist. ad Alex., 12, P. G., t. xviii, col. 565, 568. Il avait la même doctrine que son maître sur l’inspiration. Voir t. iv, col. 427. Selon lui, l’Apocalypse avait été composée par un saint, inspiré de Dieu et nommé Jean, qui était autre toutefois que l’apôtre saint Jean. Ibid., col. 426.

Saint Grégoire le Thaumaturge, dans son panégjTique d’Origène, affirme l’inspiration de tous les propliètes, qui est un don divin et qui leur fait transmettre aux hommes les paroles de Dieu, n. 15. P. G., t. x, col. 1095, 1096. Les chrétiens ne croient qu’en un seul Dieu, qui est à la fois le Dieu de la Loi et de l'Évangile. Fidei expositio, col. 1117. Les Écritures inspirées par Dieu nous donnent le trésor des sciences divines. Le Paraclet nous l’a expliqué, et ce trésor nous vient de la loi, des prophètes, des évangélistes, et des apôtres. Notre-Seigneur a parlé par la langue des prophètes et des apôtres. In Annuntialionem, homil. ii, col. 1161.

Le martyr saint Pamphile, dans son Apologie d’Origène, c. i, P. G., t. xvii, col. 552, dit que le Dieu juste et bon. Père de Jésus-Christ, nous a donné luimême la Loi, les Prophètes et les Évangiles ; il est aussi le Dieu des apôtres, le Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Saint Pierre d’Alexandrie appelle les prophètes 71v£i)[i.aTo9Ôpouç, De libero urbilrio, P. G., t. xviii, col. 241, et il dit que Notre-Seigneur nous reprend par le prophète. Fragm., 5, col. 516.

5. Les Pères latins du ine siècle admettent, comme les Pères grecs de la même époque, l’inspiration des Livres saints.

Saint Cyprien, évcque de Carthage, dans la préface de ses livres des Témoignages, présente à Quirinius les diuina magisleria, quihu.-i nos Deus per Scripluras erudirc et insirucre dignatus est, et auxquels il est nécessaire d’obéir. Édit. Hartel, Vienne, 1868, t. i, p. 35. Des Écritures anciennes et nouvelles, de tous les volumes des livres spirituels, de ces sources divities il a tiré les arguments de son livre Adoersus Jiideos, præf., édit. Hartel, t. iii, p. 133. Les Écritures sont des paroles divines, dans lesquelles nous entendons Dieu parler, nous instruire et nous admonester par sa voix divine. Liber ad Dcmelrianum, 1, 3, 6, t. i, p. 351,

352, 355. Les avertissements divins d’accomplir les œuvres de miséricorde n’ont jamais cessé. On les trouve dans les Écritures anciennes et nouvelles, exhortante Spiritu Sancto. De opère et eleemosijna, 4, t. i, p. 375. Aussi saint Cyprien cite de nombreux passages de l'Écriture comme paroles de Dieu et il répète que le Saint-Esprit a parlé dans l'Écriture et que les écrivains sacrés ont parlé dans le Saint-Esprit. Il n’affirme pas seulement ainsi l’inspiration des prophètes, mais encore celle des psalmistes, de Salomon et de l’apôtre saint Paul.

Novatien dit que Dieu a écrit la Loi et a instruit les prophètes par son esprit. De Trinitate, c. viii, P. L., t. iii, col. 899. Dieu a donc parlé par les prophètes Ibid., c. III, col. 891. C’est le même Esprit, qui a parlé par les prophètes et par les apôtres. C. xxix, col. 943. Les deux Testaments prouvent la divinité du Christ, et l’autorité des deux est la même. C. xvii, col. 918.

Victorin de Pettau affirme que l’Ancien et le Nouveau Testament procèdent de la bouche de Dieu. L'Église catholique les admet tous deux ; les hérétiques rejettent les prophètes, et les juifs ne reçoivent pas la prédication du Nouveau. In Apoc., P. L., t. v, col. 315, 326. L’Esprit septiforme a annoncé l’avenir par les prophètes, et saint Jean dans l’Apocalypse parle par sa voix. Ibid., col. 332-333. Cet Esprit a parlé par David, ibid., col. 319, dans l'Évangile, col. 326.

Commodien, dit que Dieu lui-même a donné sa loi à son peuple, cju’il ne s’est pas contenté d’un prophète, mais qu’il a multiplié les témoins de sa divinité. Moïse et les prophètes ont prédit le Christ, ou plutôt c’est le Seigneur lui-même qui s’annonçait d’avance par leur bouche. Salomon, inspiré par lui, l’a prophétisé. Ces prophéties se sont réalisées en Jésus. Aussi il suffit de dire aux juifs : Scriptum sic erat, modo credere (as est. Carmen apologeticum, 32. Corpus de Vienne, 1887, t. xv, p. 119, 127, 129, 137, 139, 146, 149, 161.

A la même époque, si tant est qu’il soit possible de situer Commodien, Lactance prouve l’inspiration des prophètes qu’il oppose aux philosophes. Voir t. ii, » l col. 1562. Or, tous le écrivains de l’Ancien Testament ^ sont, pour lui, des prophètes, David, Instituliones, t. IV, c. viii, XIII, XVI, P. L., t. V, col. 468, 485, 497 ; Salomon, c. viii, col. 468. et Esdras, c. xi, col. 476. L’Ancien Testament comprend la Loi et les Prophètes, que les Juifs acceptent ; les chrétiens ont, en outre, les écrits du Nouveau Testament. Les deux Testaments ne diffèrent pas, car le Nouveau accomplit l’Ancien et le Christ témoigne dans les deux, c. xx, col. 514-515. Les Évangiles sont « des lettres sacrées », c. XV, col. 494.

Le rhéteur Arnobe ne parle pas de l’Ancien Testament, et il prouve seulement aux païens la vérité des Évangiles. Comme Lactance, il résout l’objection que les païens tiraient du langage trivial et du style simple des évangélistes. Adversus gentes, t. I, c. lviii, P. L., t. V, col. 790.

Marins Victorinus recommande de lire les Écritures sans contention ni commentaire humain. Saint Pierre a dit que toute l'Écriture, inspirée par l’Esprit de Dieu, avait besoin d’interprétation. Quand la divine Écriture a parlé, il ne faut pas penser comme les philosophes. Moïse, Salomon, et tous les autres écrivains sacrés étaient prophètes. Pourquoi ne croirions-nous pas aux prophètes ? Que pourrions-nous discuter, cjuand ils ont affirmé une chose ? De verbis Scripturæ : Factum est, P. L., t. viii, col. 1009 sq. ; De generatione divina Verbi, 1, col. 1019. Quidquid enim scriptum est, a divino Spiritu dictum crcdendum est. De physicis, 27, col. 1310.

6. Les écrivains grecs du iv<e siècle reprennent la