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INSPIRATION DE LÉCRITURE


L’Espril des prophètes est kSaint-Esprit. Apol., I, 13, (il, col. 317, 422. Les propliètes ont mis par écrit tout ce qui concerne Jésus-Clirist, et ils étaient, dans leurs oracles, inspirés par Dieu, GsoçopoCvTat. Ibid., 33, col. 382. Les chrétiens ne croient donc pas à de vaines fables, mais aux paroles du Saint-Esprit, pleines de force et de grâce. Dial. cum Trijphonc, 9, col. -194. Les paroles, contenues dans l'Écriture ont été dites par le Saint-Esprit, comme celle du psalmiste, Ps. cix, 1, et beaucoup d’autres sur le Christ, qu’on lit dans la Loi, les psaumes et les prophètes et qui sont non des paroles humaines, mais des oracles du Saint-Esprit. Ibid., 33, 36, 38, etc., col. 546, 554, 558, etc. Les prophètes n’ont pas parlé par leur propre inspiration, mais par le Verbe de Dieu qui les poussait. ApoL, I, 36, col. 386.

Les livres prophétiques de l’Ancien Testament, auxquels saint Justin attribue l’inspiration divine, ne sont pas les seuls écrits des prophètes proprement dits. Il cite le psalmiste et il déclare que le A’erbe a parlé par Salomon. Dial., 61, 62, col. 616, 617, 620. Il cite encore nos Évangiles canoniques, qu’il désigne expressément par le nom de Mémoires de.< ; apôlres, Apol., I, 66, col. 429, et il vise non pas l'Évangile oral, mais l'Évangile écrit. Dial.. 100, col. 700. Or il les tient comme inspirés, puisqu’il rapporte qu’ils étaient lus, le dimanche, dans les assemblées chrétiennes, aussi bien que les écrits des prophètes. Apol., I, 67, col. 429. Il prouve que Satan est le prince des démons tant par les écrits de l’Ancien Testament que par les paroles du Christ, rapportées « dans nos livres ». Ibid., 28, col. 372 ; Dial., 103, col. 717. Les apôtres ont prêché la parole de Dieu aussi bien que les prophètes. Dial., 119, col. 754 ; Apol., I, 39, col. 387.

La Cohortalio ad Grœcos, qu’on a attribuée longtemps à saint Justin, présente sur l’inspiration des Livres saints la même doctrine que celui-ci. Son auteur oppose aux philosophes grecs les prophètes d’Israël, qui sont plus anciens, qui s’accordent entre eux pour enseigner la science qu’ils ont reçue de Dieu. Cette science divine ne vient ni de la nature ni de l’esprit humain, mais d’un don, que ces saints hommes recevaient. Ils se livraient eux-mêmes à l’action du Saint-Esprit. Leur accord doctrinal provenait de cette action divine. Moïse a été le premier d’entre eux, 8-11, 28, col. 255-264, 293. Aussi son histoire est-elle divine, 33, 34, col. 301. Le troisième livre des Rois a été composé par un prophète, 31, col. 300, et les écrits liistoriques ont été écrits sous l’inspiration prophétique, 35, col. 304.

Tatien, disciple de saint Justin, suit la même méthode que son maître pour prouver la divinité des Écritures. or t. ii, col. 1559-1560. Écrivant contre les Grecs, il ne cite que le Ps. viii, 6, Oratio adv. Griecos, 15, P. G., t. VI, col. 840, mais il appelle les Écritures GstOTocTaç épji.-/]veîat ; 81.à ypaçT)? è^eXTjXsYlJiévai ; et Gsîaç èxçwvyjaEMi ; Xôyouç, 12, col. 832. Il cite deux passages de l'Évangile de saint.lean, l’un sans formule d’introduction, 19, col. 849, l’autre, précédé de ces mots : xal toùto èazi t6 elp-/]|i.svov, 13, col. 833. Son Aià xsacàpcov était composé du texte combiné des quatre Évangiles canoniques, les seuls qu’il recevait donc comme l'Église catholique. On peut même conclure de la Doctrine d’Addai que Tatien joignait à la Loi. aux Prophètes et à l'Évangile les Actes des apôtres et les Épîtres de saint Paul et qu’il les avait transmis à l'Église syrienne. Cf. Th. Zahn, Geschichtedes Neulestamentliclien Kanons, Erlangen, 1880, t. i, p. 423-424 ; A. Loisy, Histoire du canon du Nouveau Testament, Paris, 1891, p. 58, 61. Devenu gnostique, Tatien aurait mis l’Ancien et le Nouveau Testament en opposition entre eux. S. Irénée Cont. Jiœr., 1, 28, P. G., t. vii, col. 691 ; S. Hippolyte,

l’hilosophoumena, t. X, 18, P. G., t. xvi, col. 3435.

.Hiénagore oppose aussi la doctrine chrétienne à celle des poètes et des philosophes, qui sont en désaccord, tandis que les prophètes ont été inspirés par Dieu. Voir t. ii, col. 1560. Il cite donc les prophètes Moïse, Isaïe, Jérémie et les autres. Il allègue le livre des Proverbes comme parole de l’esprit prophétique. I.egcUio pro christianis, c. x. xii, P. G., t. vi, col. 909, 925. Il cite aussi l'Évangile de saint Matthieu co : ume Écriture, c. xii, xxxii, xxxiii, col. 913, 916, 946. 968. Il invoque une fois le témoignage de saint Paul, De rcsarrectione mortuorum, c. xviii, col. 1012, sans dire explicitement qu’il est scripturaire.

Saint Théophile d’Antioche presse Autolycuï ie se convertir afin de ne pas encourir les peines éternelles, prédites par les prophètes, car toutes leurs prédictions se réaliseront. Ad Aut., I. I, c. xiv, P. G., t. vi, col. 1045 Les oracles des prophètes sont vrais, parce qu’ils s’accordent entre eux, I. III, c. xvii, col. 1144-1145. Les philosophes et les poètes, inspirés par le démon, sont en désaccord et mêlent le faux au vrai, t. II, c. viii ; I. III, c. III, col. 1060, 1061, 1124. Mus tous par ie même esprit, qui est l’Esprit de Dieu, les prophètes annoncent la vérité sans mélange d’erreur, t. II, c. ix, XXXV, col. 1064, 1109.. Voir t. ii, col. 1560. Moïse a écrit le récit de la création sous l’inspiration du Saint-Esprit, t. II, c. xxiii, col. 1155. C'était plutôt le Saint-Esprit que Moïse, car aucun prophète n’assistait à la création, et Moïse n’a été qu’un instrument du Saint-Esprit, t. II, c. X, col. 1063 sq. Théophile désigne la collection de la Bible par le nom de ypaçaî ayiat, t. II, c. XXII, col. 1088, et les auteurs de ces livres, il les dit 7rv£U[i.aToç6poU( ;, t. II, c. ix, col. 1064. Les Évangiles sont d’accord avec les livres prophétiques sur la justice, commandée par la loi, parce qu’ils parlent tous sous l’inspiration du même Esprit de Dieu, I. III, c. XII, col. 1138. Il cite le début du IV'= Évangile comme Écriture et saint Jean son auteur, comme inspiré, ]. II, c. xxii, col. 1088. Il cite comme Écriture la 1°^ Épître de saint Paul à Timothée et l'Épitre aux Pomains, t. II, c. xiv, col. 1141. Au rapport d’Eusèbe, II. E., IV, 24, P. G., t. XX, col. 389, Théophile citait l’Apocalypse dans son livie IIpôç t/jv aïpecriv 'Eptioyévouç.

3. Les premiers Pères, qui eurent à écrire contre les hérétiques, durent soutenir contre les gnostiques, qui prétendaient que les Écritures étaient en désaccord, l’accord des livres inspirés. Voir t. ii, col. 15601561. Après avoir décrit la tactique différente que les gnostiques avaient à l'égard des Écritures, saint Irénée se demande s’il vaut mieux croire à leurs doctrines qu’aux disciples du Seigneur, à Moïse et aux prophètes, Cont. luvr., t. II, c. ii, P. G., t. vii, col. 715, et il répond qu’il faut croire aux Écritures comme à Dieu même, puisqu’elles sont parfaites, ayant été dites par le Verbe de Dieu et son Esprit. L. II, xxviii, n. 2, 3, col. 804-806. Cf. Demonsiratio aposlolicæ prædicationis, 5, trad. lat. de S. Weber, Fribourg enBrisgau, 1917, p. 31. Leur obscurité ne doit pas détruire notre foi, car, s’il y a des mystères dans les créatures, est-il étonnant qu’il s’en trouve dans les Écritures, qui sont toutes des Écritures pneumatiques. Ibid.. n. 3, col. 806. Saint Irénée se propose donc de réfuter par les Écritures apostoliques les hérétiques, dont il a exposé les erreurs, I. II, c. xxxv, n. 4 ; t. III, pr ; ef., col. 841, 843, en prouvant par elles qu’il n’y a qu’un seul Dieu, à la fois Dieu des juifs et des chrétiens, et un seul Seigneur Jésus-Christ. Or, c’est aux écrits du Nouveau Testament qu’il emprunte ses preuves, aux Évangiles d’abord, dont l'Église ne reçoit que quatre, le Verbe nous ayant donné Terpâ|i.rjp(po) ~o E^ocYYÉXiov, svl 8k nMZÙ[ioi.Tt aD^zx^lJ^^'^OM. L. III, c. XI, n. 8, col. 885. L'Évangile de saint Jean