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INGUIMBERT (DOM MALACIIIE D — INJURE


était à Paris au couvent de la rue SaintJacques et obtenait de ses supérieurd l’autorisation de se consacrer aux missions de l’Amérique ; mais, au moment de s’embarquer, il tomba gravement malade. Force lui fut donc de revenir à Paris où il fut ordonné prêtre. Peu après il fut envo> é au couvent de Carpentras d’où il alla à Rome, puis à Florence, où le grand-duc de Toscane lui confia la chaire de théologie dogmatique à l’université de Pise. Ce fut alors qu’il se décida à embrasser une vie religieuse plus austère et se retira à la trappe de Buon-Solazzo. Benoît XIII donna son conscnlement à ce changement, et Joseph-Dominique d’Inguimbert fit profession de la règle cistercienne, le 2 août 1715, recevant alors le nom de dom Malachie. Il fut bientôt maître des novices, professeur de théologie ; puis on l’envoya porter laréforme àl’abbaje deCasaniari. Mais il ne tarda pas à rentrer à son premier monastère. De 1719 à 1721, il enseigna la théologie au lycée de Florence et ensuite devint supérieur du séminaire de Pistoie. En 1723 le cardinal Albani le Ht venir à Rome, le chargeant d'écrire la vie de Clément XI, son oncle. Dom Malachie, dès l’année suivante, .se brouilla avec son protecteur qui l’accusait à tort d’avoir comm inique à la cour de France et au Père Quesnel divers documents sur la bulle Unigenitus. Cependant le pape lui ordonna de rester à Rome et lui accorda quelques bénéfices. Le cardinal Corsini le choisit alors comme son théologien et son bibliothécaire. Devenu pape sous le nom de Clément XII, il combla dom Malachie de faveurs, le nomma abbé cistercien, consulteur du Saint-Office et archevêque titulaire de Théodosie. En 1735 enfin il le choisit pour évêque de Carpentras. Aussitôt après cette nomination, dom Malachie d’Inguimbert, malgré les instancas du pape, se mit en route pour son évêché qu’il gouverna avec la plus grande sollicitude. Il fit construire dans sa ville épiscopale un grand hôpital, et l’enrichit d’une magnifique bibliothèque. Pendant son séjour en Italie, il publia divers ouvrages parmi lesquels nous mentionnerons : Spécimen catholicæ veritalis, (Ui alhiii, pseiidopoUtici, circa quamcumque sedam indifférentes, rcUgionis conlemplores, dubiæ fidei et crilices intemperanliores awliiores velamina prœtendere niluntur, exhibilum a Fr. Malachia d' Inijuimberl, M. 0. C., regite celsiiudinis Cosmi III magni Elrurise ducis theologo, alque primum in univcrsitale Pisana, ium in lycœo Florentino theologiæ projessore, in-4'>, Pistoie, 1722 ; Genuinus charader reverendi admodum in Clirislo Palris D. Armandi Johannis Bullilierii Rancsei abbalis monasierii B. Mariæ Domns Dei de Trappa ; ibique primigenii spiriius ordinis Cislerciensis restiluloris et prislinorum iisuum cultoris indefessi ; expressns ex variis, qua : animum ipsius primum mundo, tum Deoscruientis optime ostendunl, in-4°, Rome, 1718 ; Vita di Arm. Giov. Le Boiithillier di Ranse, abate regolaree riformatore del monastero délia Trappa, delta slretta osservanza cisterciense, corrdta, ampliata c ridotta in miglior jornia da F. Malachia d’Inguimbert, in-4°, Rome, 1725 : dans ces deux ouvrages l’auteur s’applique à défendre l’abbé de Ranjé contre ceux qui l’accusaient d’avoir pactisé avec les jansénistes et de s'être montré l’ennemi des droits du Saint-Siège ; il traduisit en outre en italien le commentaire sur la règle de saint Benoît et le traité de la sainteté et des devoirs de la vie monastique du célèbre réformateur de la Trappe : La regola di san Benedetto Iradottae spiegata seconda il suo vero spirilo, 3 in-4°', Rome, 1722 ; La teologia del chiostro. overo la santita e le obligazione delta vita monastica, 2 in-i », Rome, 1731 ; Scplimanix historiæ tibri VU/, in-8°, Rome, 1734, réimpression de l’histoire de l’abbaye de Seplimo avec préface, notes et observations de dom Malachie d’Inguimbert ; Trallato leologico delVautorila ed infalli bilita del papa, in-fol., Rome, 1731, traduction faite sur l’ordre du pape de l’ouvrage du bénédictin dom Petit-Didier, auquel il ajouta une longue dissertation sur les caractères de l’erreur dans les défenseurs de Jansénius et de Quesnel ; Ven. serui Lei D. Bartholomu i a Martyribus opéra omnia, 2 in-fol., Rome, 1735.

Barth. Aug. Magy, S. J., Oraison funèbre de messire dom Malacltie d' Inguimberl, arclievêque et évêque de Carpentras, in-12, Avignon, 1764 ; M. Seguin de Pazzis, Éloge en forme de notice liistorique de M. d' Inguimbert. in-S", Carpentras, 1805 ; H. d’Olivier-Vitalis, Notice liistorique sur la vie de M. d’Inguimbert, in-4, Carpentras, 1812 ; Fabre de SaintVéran, Mémoire sur la vie et les écrits de M. d' Inguimbert, in-18, Carpentras, 1860 ; abbé Ricard, Histoire de Mgr d’Inguimbert, in-S", Cavaillon, 1867 ; dom Bérengier, Vie de dom Malacliie d’Inguimbert de l’ordre de Citeaux, arclievéqueévêque de Carpentras, in-S", Avignon, 1888.

B. Heurtebize. ININGER Frédéric, philosophe et théologien allemand, naquit à Munich le 20 septembre 1640, fut admis le 5 octobre 1656 dans la Compagnie de Jésus, enseigna successivement la grammaire, les humanités et la philosophie à Munich, puis à l’université d' Ingolstadt, et fut demandé ensuite au scolasticat de Dillingen comme professeur de théologie. Il a laissé un grand nombre de thèses largement développées en vue des soutenanc.s publiques : De visione Dei, Inspruck, 1696 ; De causis humanæ justiflcationis, ibid., 1679 ; De dominio ejusque speciebus Dillingen, 1680 ; Derestitutione, ibid., 1680 ; De injuriis et de restilatione in specie, ibid., 1681 ; De sacramentis in génère, ibid., 1682. Il allait publier divers traités théologiques et vraisemblablement son traité sur la physique d’Aristote, lorsqu’il fut chargé de gouverner les collèges de Constance et de Dillingen, puis la province de l’Allemagne du Nord, de 1693 à 1695. Visiteur de la province d’Autriche, en 1695, il succomba à la tâche et mourut à Varasdin le 25 mars 1696.

Sonimervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iv, col. 615-617 ; Hurler, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv. col. 1011.

P. Bernard.

    1. INJURE##


INJURE. — 1° Notion, exemples, malice. — En latin, ce n’est pas le terme injuria dont la signification est plus étendue, mais contumelia qui désignela même chose que notre mot français « injure ». L’injure est une atteinte injuste portée ouvertement à l’honneur ou au respect dus au prochain. A la différence de la détraction qui dénigre autrui, en son absence, l’injure l’attaque en face ; la calomnie et la médisance ruinent dans les esprits la bonne opinion qu’on en a, l’injure va à rencontre des témoignages extérieurs d’estime sur lesquels sa dignité ou son mérite lui permettent de compter. Celui qui essuie quelque outrage est supposé tout entendre, tout voir ; puisqu’il est dans la nature de l’injure qu’elle soit jetée à la face. Même absent corporellement, il est encore censé présent d’une présence morale, si l’insulte atteint en quelque sorte les choses, images ou personnes qui le représentent. Il en est de même quand une injure proférée devant d’autres doit immanquablement venir à sa connaissance. Faut-il conserver le nom d’injures à des conversations, à des articles de journaux pleins de mépris pour quelqu’un, lorsqu’on estime qu’ils seront toujours ignorés de lui ? On peut en douter théoriquement ; d’ordinaire et en pratique on les regarde comme de véritables insultes.

L’injure est tantôt un outrage positif, tantôt le refus d’une marque d’honneur qui s’impose. On la profère en paroles et par tous les actes significatifs du mépris. Propos blessants, invectives, allusion à quelque difformité physique, à son indigence, à des fautes commises, opprobre jeté sur sa famille, rail-