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IMPOSITION DES MAINS


liturgie romaine, voir Duchesne, Les origines du culle chrétien, c. ix, § 1, 1. Le rite byzantin est connu par l’eucologe Barberini du viiie siècle, dont on trouvera indiquées les principales divisions à l’art. Baptême, par dom de Puniet dans le Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. ii. col. 287.)

b) Rite du renvoi à la messe. — Rite de l’admission au catéchuménat, l’imposition des mains est aussi celui du renvoi des catéchumènes à la fin de la partie de la messe où ils sont admis. La Tradition apostolique, attribuée à saint Hippolyte, .a déjà un passage spécial concernant cette imposition des mains : « Après la prière, y est-il dit, quand celui qui enseigne a imposé les mains aux catéchumènes, il prononce une prière et les renvoie » : Coimolly, Thc so-called Egyptian Church Order, dans Texls and studies de Cambridge, t. viii, n. 4. p. IKl. Les écrits dérivés ou apparentés mentionnent tous eux aussi cette imposition des mains. Voir, par exemple, les Canones Hippolgti, can. 99 : Doctor imponat catechumenis manum antequam illos demitlal. L’auteur des Constitutions apostoliques indique même pour celui qui en est chargé le thème à développer dans la prière qui s’y joint, VII, 39, 4, édit. Funk, p. 442. Au 1. VIll", c. vi, 10-12, Funk, p. 480, il insère tout au long une de ces oraisons. Le Sacramentaire de Sérapion en donne deux lui aussi, sous le titre de t’jyji ÛTièp TÔJv xaT7))(0U[i.£vcùv et de -/EipoOsoîa xarriyou[iévcov. Funk, Didascalia, t. ii, p. 160-162. Les catéchumènes sont donc soumis à ce rite pendant toute la durée de leur préparation lointaine au baptême.

2. Pendant la préparation immédiate au baptême.

— Mais c’est surtout à partir du jour où commence leur préparation prochaine au baptême que les catéchumènes reçoivent fréquemment l’imposition des mains. Les Homélies clémentines disent qu’elle leur est faite tous les jours : "Oaoi tiotè pa^T^CT071val. OéXeTE, inb zr^ç aupiov… xa6’/]ii.épav j(eipo6eTeIa6e. Honiil. III, 13, P. G., t. ii, col. 157. La Tradition apostolique de saint Hippolyte le porte déjà : Tiiey shall lay hand upon them every day and unstruct them, édit. Connolly, p. 183. manus IMPOSITIONS crebra examinati, disent à propos de ces candidats les Statuta Ecclisiæ antiqua, can. 23, P. /-., t. lvi, col. 883. Et en eflet, dès qu’ils ont donné leur nom et sont devenus ainsi « compétents, » ils ont à suivre une série de catéchèses spéciales après lesquelles on leur impose les mains en forme d’exoreismes. Saint Léon le Grand en parle : In exorcismis imposiiio manuum. Epist., cLxviii, 1, /*. L., t. I.IV, col. 1210. Jean Diacre, dans sa lettre à Senarius dit que instruuniur ecclesiastico ministerio per benedictionem imponentis manum et parle à ce propos de jrcquens impositio manus, n. 3, P. L., t. Lix, col. 401 et 402. La Peregrinatio Etheriæ, dit qu’à Jérusalem ces exorcismes avaient lieu tous les jours du carême, texte dans Duchesne. Origines du culte chrétien, 1898, p. 489, et c’est ce que semble indiquer également saint Cyrille : Procatec, 9 et 14 ; Cat., i, 5, P. G., t. xxxiii, col. 348, 353, 376. A Rome, au viie siècle, chacun des sept « scrutins » comportait un exorcisme solennel avec imposition des mains, d’abord des exorcistes, puis d’un prêtre. Voir la description dans Duchesne, op. cit., c. ix, § 1, 2. Le rituel romain conserve aujourd’hui encore deux impositions des mains avant l’entrée dans l’église de l’enfant à baptiser.

3. Dans la cérémonie du baptême.

Dans la collation même du baptême, on peut distinguer encore deux impositions des mains. — a) L’une qui précède l’ablution, est mentionnée sous ce nom dans la Didascalie des apôtres, iii, 12, 2-3, édit. Funk, p. 210, dans les Constitutions apostoliques, iii, 15, 3, édit.

Funk, p. 211, dans le De ecclesiastica hierarchia du pseudo-Aréopagite, ii, 2, 7, P. G., t. iii, col. 396. et la plupart des rituels orientaux l’ont conservée. Voir le tableau dressé par dom de Puniet à l’art. Baptême, du Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t ii.col. 275, 291. Le rituel romain la conserve aussi tant pour les enfants que pour les adultes : elle précède les rites de YEfjeta et du renoncement à Satan. On peut y reconnaître le dernier exorcisme préparatoire au baptême proprement dit. Cf. Duchesne, op. cit., 1898, p. 292. C’est celui dont parle Tertullien, De corona, 3 : Aquam adituri, ibidem, sed et aliquanto prius in Ecclesia SVB ANTiSTiTis MAXV contestamur nos renuntiarc diabolo, etc., P. L., t. II, col. 29. — b) L’autre imposition des mains accompagne le rite même de l’ablution. Elle est moins connue et les textes classiques sur le baptême y font à peine allusion. Les peintures des Catacombes cependant la mettent en évidence dans toutes leurs représentations du baptême : celui qui baptise a toujours la main droite posée sur la tête du néophyte : Cf. Wilpert, Le pitture délie Catacombe romane, tav. 39, 2 ; 57 ; 228, 2 ; 240, 1. Dom de Puniet dans le Dictionnaire d’archéologie chrétienne art. Baptême, V. ii, col. 299300, a reproduit la tav. 39, 2. Les deux personnages représentés étant encore dans l’eau, l’identification du rite avec celui de la collation du Saint-Esprit se trouve donc exclue. Et, de fait, des textes récemment publiés ne laissent aucun doute sur l’existence de cette imposition des mains dans l’acte même du baptême. La Tradition apostolique, attribuée à saint Hippolyte, et les documents qui en dérivent ou lui sont tout au moins apparentés, la mentionnent expressément. Pendant chacune des trois questions sur la croyance aux trois personnes divines et pendant chacune des immersions ou ablutions qui suivent, le prêtre’doit tenir sa main posée sur la tête du néophyte : Tune descendal baptizandus] in aquas, presbyter auiem MANUM SVAM CAPiTi EJ US IMPONAT eumque interroget his verbis : Credisne in Deum Patrem omnipotentem. And he who shall be baptised shall say again thus : « Jea, I believe » ; And thus he [the presbyter] shall baptise him and lay his hand upon him, and upon him who answers forhim, (seu, ut pergitversio latina antiqua ab Hauleredita) MANUM HABENS in CAPVT EJUS imposiTAM baptizet semel. Et postea dicat : Credis in Chrisium Jesum… et iterum baptizetur…, etc. Connolly, p. 185. L’édition des Constitutiones Ecclesiæ JEgypti, par Funk, Didascalia, t. ii, p. 110, porte au passage correspondant : Baptismum perficiens manumsuam in capite accipientis ponat eumque ter immergat, hœc semper confitens. Les canons dits d’Hippolyte, édit. Achelis, can. 123125, disent : Tune descendat in aquas ; presbyter autem manum suam capili ejus imponat eumque interroget his rerbis…. Baptizandus respondel…. Tum prima vice immergitur aquas, dum ille manum capiti ejus impositam relinquit. Suivent les deux autres questions et immersions. Le Testament de Notre-Seigneur, ii, 8, reproduit les mêmes formules : Cum ilaque baptizandus descenderit in aquas, baptizans manum ei imponens dicat ita : Credis in Deum Patrem et baptizandus respondel : Credo. Et continua illum prima vice baptizet, etc. Édit. Rahmani, p. 129. La Didascalie des apôtres (version syriaque), qui représente une autre tradition, mentionne aussi cette imposition des mains. Au t. II, c. xxxii, 3, édit. Funk, p. 111, elle en rappelle le souvenir aux laïques ; le t. III, c. xii, 2-3, p. 210, permet de se rendre compte que cette xE^po^eata s’accompagne d’une onction faite aux baptisés lors de leur descente dans l’eau. Cf. pour cette onction les Constitutions apostoliques, t. VII, c. xxii, 2, édit. Funk, p. 406. Les peintures des Catacombes ainsi éclairées par ces textes, nous croyons qu’on peut retrouver une allusion à cette