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INFAILLIBILITE DU PAPE


défaillir jusqu’à la fin des siècles. Epiai., c, n. 7, P. L., t. cxLiii, col. 748. Enseignement répété un peu plus loin dans cette même lettre et également appuyé sur Luc, xxii.32 : Quo dic.lo demonsirnvil fidem frairum vario defeclu pi’riclilandam, sed inconcussæiindeficienle fide Pétri, vclul firmæ anchoræ siibsidio ftgendani et in fundamento universalis Ecdesix conflrmandam. Quod nemo negat, nisi qui evidenter hœc ipsa verba verilatis impugnat, quia sicut cardine tolum regitur ostium, ita Petro et siiccessoribus ejus lotius Ecclesiii’disponilar emolumentum. Et sirut cardo immobilis permanens ducit et reducit oslium, sic Pelrus et sui successorcs liberum de omni Ecclesia habent judicium. cum nemo debeat eorum dimoverc slalum, quia summa sedes a nemine judicatur. Episl., c, n. 32, col. 765.

Cet enseignement est encore répété dans une lettre à Pierre d’Antioche, en 1054, et également appuyé sur Luc, xxii, 32 : Quæ vencrabilis et efficax oralio obtinuit quod haclenus ftdes Pétri non defccit, nec defectura creditur in throno Hlius usque in sœculum sœculi ; sed conftrmabii corda jratrum variis concutienda fidei periclitationibus, sicui usque nunc conftrmare non cessavil. Epist., CXI, col. 770.

b) Le B. Urbain II († 1099), dans plusieurs lettres, après avoir affirmé la plénitude du pouvoir concédé à Pierre, ajoute : Ipsi quoque et proprix firmilas et alienie fidei confirmatio, eodem Deo auctore, pnrstotur cum ad cum ail : Rogavi pro le, Petre, ut non deficiat fides tua, et tu aliquando conversus confirma fralrcs tuos. Epist., Lvni, Lx, cxLV, P. L., t. eu, col. 337, 341, 421.

2. Affirmations des principaux auteurs eccle’siastiques.

— Saint Pierre Damien († 1072), dans un de ses sermons, enseigne que l’Église romaine est la mère et la maîtresse de toutes les Églises et qu’il lui a été dit : Ego pro te rogavi, ut non deficiat fuies tua. Serm., xxiii, P. L., t. cxLiv, col. 636.

Saint Anselme de Lucques († 1080), dans son ouvrage contre l’antipape Guibert, déclare qu’à cause de la prière faite par Jésus-Christ pour que la foi de Pierre ne défaille point, la foi du seul patriarche romain, foi dans laquelle il doit confirmer ses frères, ne pourra jamais défaillir. Contra Guiberlum anlipapum, t. II, P. L., t. cxLix, col. 469.

5° Au XII’e siècle. — 1. Affirmations doctrinales des souucrains pontifes. — a) Signalons d’abord, chez plusieurs papes de cette époque, la reproduction de la formule précédemment employée par Urbain II ; notamment chez Pascal II, Epist, CLXXxviii, P. L., t. CLxiii, col. 194 ; Eugène III († 1153), Epist., cdix, J’. L., t. CLxxx, col. 1435 ; Anastase IV († 1154), Epist., XXIX, P. L., t. cLxxxvin, col. 1019 ; et Alexandre III, Epist., ccLx, Mcccxxii, P. L., t. ce, coi. 301 sq. 1148 sq.

b) Innocent II († 1143), répondant en 1140 aux archevêques et évêquesdu concile tenu à Sens, au sujet des erreurs d’Abélard, s’appuie sur l’autorité qui appartient au successeur de Pierre, d’après la parole (le Jésus-Christ, Et tu aliquando conversus confirma fratres tuos, pour condamner les faux dogmes de ce novateur, dont l’examen final lui était soumis. Epist., CDLvn, P. L., t. clxxix, col. 517 ; Denzinger-Bannwarl, n. 387. On doit d’ailleurs observer que les évêques de France, dans leur supplique au pape Innocent II, avaient expressément reconnu sa souveraine autorité doctrinale : Tuum est, de cetero, bealissime paler, providcrc ne in diebus luis aliqua iuercticæ pravitalis macula décor Ecclesiæ maculetur. Tibi commissa est sponsa Cliristi, amicc sponsi : tuum rst tandem uni vira virginem castum exhibere Cliristo. Epist., cxci, parmi les lettres de saint Bernard, J’. L., t. CLXxxii, col. 358.

cj Clicz le pape Alexandre III († 1181) se rencon trent, avec la formule déjà signalée chez Urbain II, deux déclarations caractéristiques. Tous ceux qui sont du bercail de Jésus-Christ sont soumis au magistère de Pierre, Pétri magislerio et doctrinw subjaceant, selon la parole de Jésus. Luc, xxii, 32. Toutes les fois qu’il y a un doute concernant quelque article de foi, on doit recourir avec confiance ad prsedictam romanam Ecclesiam tunquam ad matrem et magistram fidei cliristiamv, cujus est teneros in flde populos verbo Dei pasccre instruere et confirmare, sine qua flde videlicel, testante aposlolo, impossibile est placcre Dca. Epist., mdxlvii bis, P. L., t. ce, col. 1259.

2. Affirmations des principaux auteurs ecclésiostiques. — Yves de Chartres († 1117) insère dans sa collection canonique les autorités précédemment citées des papes Agathon et Léon IX. Decretum, part.’V, c. XLii, P. L., t. clxi. col. 337 sq.

Godefroi de Vendôme († 1132), dans une lettre au pape Pascal II, affirme que, maintenant encore, la foi de Pierre a toujours la même vigueur dans son siège, qui a coutume de ne jamais errer ; et que Jésus a choisi Pierre pour alïermir l’Église par la force de la foi de Pierre. Epist., vii, P. L., t. clvii, col. 42 sq.

Hildebert du Mans († 1133), dans un de ses sermons, après avoir cité le texte. Et tu aliquando conversus confirma fratres tuos, ajoute que Pierre est le fondement auquel l’Église est unie ; car c’est par la foi de Pierre que tous les membres adhèrent à l’Église. Serm., xcviii, P. L., t. clxxi, col. 795.

Saint Bernard († 1153), dans la lettre où il dénonce à Innocent II les erreurs d’Abélard, loue ainsi l’autorité doctrinale du pape ; Il faut que votre autorité apostolique soit instruite sur les dangers et les scandales qui éclatent dans l’Église, ceux surtout qui concernent la foi. Car j’estime qu’il est digne que les dommages portés à la foi soient réparés là surtout où la foi ne peut éprouver aucune défaillance. Dignum namque arbitror ibi potissimum resarciri damna fidei, iibi non possit fuies sentire defectum. Hsec quippe hujus prærogaliva scdis. Ce que le saint docteur prouve par le texte de saint Luc, xxii, 32. Cui enim altcri aliquando dictum est : Ego pro te rogavi ut non deficiat fides tua. Ergo quod sequitur a Pétri successorc exigitur : Et tu aliquando conversus confirma fratres tuos. Il demande donc au pape d’exercer son autorité : In eo plane Pétri impletis vicciii, cujus tenetis et sedrm, si vestra admonilionc corda in fuie fluctuantia conflrmatis, si vestra auctoritate conteriiis fidei corruptorrs. Epist., cxc, seu traclatus ad Innocentium II, P. L., t. CLXxxii, col. 1053 sq.

Anselme d’Havelberg († 1154), dans les conférences qu’il eut avec les grecs, pendant son séjour à Constantinople, y prouva particulièrement la primauté de l’Église et le magistère du pontife romain : Unde et Dominus sciens alias Ecclesius hærctica impulsione nimium vexandas, et Romanam Ecclesiam qiiam ipse supra petrum fundavcrat, nunqiiam in fide debilitandam, dixit Petro : Ego pro te rogavi ut non deficiat fides tua, et tu aliquando conversus confirma fratres tuos, ac si operte ei dicat : tu qui liane gratiam arcepisti, ut, atiis in fide naufragantibus, semper in fide immobilis et constans permaneas, alios vacillantes confirma et corrige, et tanquam omnium provisor, et doctor, et pater, et magister, omnium ciiram et sollicitudinem gère. Merito ita privilegium pra’lationis super omnes acccpit, qui in conservanda integritate fidei præ omnibus privilegium a Domino susccperat. Dialogi, t. III, c. v, P. L., t. CLXXXViii, col. 1213 sq. Un peu plus loin, .Anselme prouve que l’Église romaine possède, en vertu de l’institution divine, deux privilèges : videlicel præ omnibus incorruptum puritatem fidei, et super omnes potestatem judicandi, t. III, c. xii, col. 1223.

Bien que le Decretum de Gratien († 1158), considéré