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INFAILLIBILITÉ DU PAPE


catholique et de l’union avec Rome, fut solennellement proclamé règle de foi par le VHP concile œcuménique en 869, Denzinger-Banmvart, n. 336, et par le concile du Vatican, sess. IV, c. iv, ibid., n. 1832 sq.

e) Le pape Boniface II († 532). Sur la demande de saint Césaire d’Arles, sollicitant l’approbation pontificale pour les décrets du concile d’Orange concernant la doctrine de la grâce, postiilans ut pro ambiguilale tollenda confessioncm vestram… aaclorilale scdis apostolicie ftrmaremiis, Boniface II, après avoir rappelé la doctrine catholique sur les points en litige, donne son approbation : Quapropter afjcclii congnio saliilanles, suprascriplam con/essionem veslram conscntancam catholicis Patnim regulis approbamus. Episl., i, P. L., t. Lxv, col. 31, 33. On doit observer que c’est à cause de cette approbation toute spéciale du pape que le concile d’Orange, quoique simplement régional, a toujours été considéré dans l'Église universelle comme jouissant d’une souveraine autorité doctrinale.

f) Le pape Pelage II († 590), dans une lettre aux évêques schismatiques d’Istrie en 585, interprète ainsi avec autorité les paroles de Notre-Seigneur, Luc, xxii, 32 ; Considerale, carissimi, quia verilns men(iri non poluil nec ftdes Pelri in œlernuni quassari poterit vel mutari : nam cum omnes discipulos diabolus ad ejcribrandum poposcerit, pro solo Petro se Dominus rogassc lestatur et ab eo voluit ceteros conftrmari. Episl., ra, P. L., t. Lxxii, col. 707 ; Denzinger-Bannwart, n. 246.

2. Témoignages explicites des principaux docteurs ou personnages ecclésiastiques. — a) Saint Pierre Chrysologue (t450). — En février 449, quelques mois avant la lettre de saint Léon à Flavien, Pierre Chrysologue répondant à Eutychès l’engage à adhérer avec une parfaite obéissance aux lettres de l'évêque de Rome : Quoniam beatus Pctrus, qui in propria sede et vivit cl prœsidct, præstatquærcntibus fidei veritatem. Et il ajoute aussitôt ; Nos enim pro studio pacis et fidei, extra consensum Romanæ ciuitalis episcopi, causas episcopi, causas fidei audire non possumus. Epist., lxv, parmi les lettres de saint Léon le Grand, P. L., t. liv, col. 743.

b) Théodorel, évcque de Cyr (t458). dans une lettre à Renatus, archidiacre de Rome, alhrme que le très .Saint-Siège de Rome a l’hégémonie sur toutes les Églises de l’univers à beaucoup de titres, et avant tout parce qu’il est resté exempt de toute corruption hérétique, et que personne partageant ces idées hérétiques ne s’est jamais assis sur ce siège. Epist., cxvi, P. G., t. Lxxxiii, col. 1324. Et, dans une lettre subséquente au même archidiacre, Théodoret exprime encore cette conviction que ceux qui adhèrent à la foi apostolique, c’est-à-dire à la foi de l'Église de Rome, y trouvent un port commode et sûr. Epist., cxviii, col. 1328.

Saint Fulgence de Ruspe († 533) et quinze autres évêques africains, écrivant vers 519 à ceux qui avaient été envoyés d’Orient à Rome pour la cause de la foi, parlent ainsi de l’autorité doctrinale de l'Église romaine : Quod… romana quæ mundi cacumen est, Icncl et docet Ecclesia, lotusque cum ea christianus orbis et ad justitium nihil hœsilans crcdil.et ad salutem non dubitat confiteri. Epist., xvii, n. 21, P. L., t. i.xv, col. 465.

c) Témoignage des évêques des Gaules au r « et au Vie siècle. — Vers 450, plusieurs évêques des Gaules, en remerciant le pape saint Léon de sa lettre à Flavien, rendent un hommage très explicite à sa souveraine autorité doctrinale : Magna præterea et inefjabili quadam nos peculiares lui gratulutione succrescimus, quod illa specialis doclrinx veslra pagina ila per omnium Ecclesiarum convenlicula cclebratur, ut vere consona omnium sententia dcclarctur mérita illic principalum scdis (iposlulicæ constilulum, unde adhuc

apostolici spiritus oracula resercntur. Episl., Lxvitr. parmi les lettres de saint Léon le Grand, c. i, P. L., t. LIV, col. 889.

Vers la fin de l’année 451, quarante-quatre évêques des Gaules réunis à Arles, écrivant, pour la même occasion, au pape saint Léon, s’expriment de la même manière : Quæ apostolatus vestri scripta ila ut symbolum fidei quisquis redemplionis sacramenta non negligit, tabulis cordis ascribit et tenaci, quo ad contundendos hxreticorum crrores paratior sit, memoriæ commendavit. Episl., xcix, parmi les lettres de saint Léon le Grand, c. ii, col. 967.

Au concile d’Orléans en 549 les évêques gaulois réprouvent ainsi les erreurs de Nestorius et d’Eutychès, selon les condamnations déjà portées par le saint-siège : Primo itaquc nefarium seclam quam auctor maie sibi conscius et a vivo sancta' fidei culbolicx (onle discedens, quondam condidit Eutychès, vel si qua a vencfico similiter impio sunt prolata Ncstorio, quas etiam seclas sedes apostolica sancta condemnat, similitcr et nos eadem cum suis auctoribns et srrtntoribus exécrantes, præsentis constitutionis uigorc, anathematizamus atque damnamus, rectum atque apostolicum in Christi nomine fidei ordinem prxdicanles. Can. 1, Mansi, ConciL, t. ix, col. 129.

2° Au vil et au viii'e siècle. — 1. Interventions on affirmations doctrinales des souverains pontifes. — a) Le pape saint Agathon († 681), dans sa lettre Ad augustos imperalores iiU' la question du monothélisme, indique avec une pleine autorité, avant la célébration du concile, la doctrine que tous doivent suivre, sous peine d'être en dehors de la foi orthodoxe. Epist., I, P. L., t. Lxxxvii, col. 1168 sq., 1205, 1208, 1212. Voir Agathon, 1. 1, col. 559 sq. Cette souveraine autorité doctrinale est pleinement reconnue par les Pères du VI « concile dans leur lettre au pape Agathon. iJpjsL, IV, parmi les lettres de saint Agathon, col. 1247 sq. Ils déclarent que l'évêque du premier siège de toute l'Église est pour eux un sage médecin donné par Dieu, chassant vigoureusement, par les remèdes de l’orthodoxie, la contagion de la peste hérétique, et donnant aux membres de l'Église la santé et la force. Les Pères abandonnent la décision de ce qui est à faire au pape, qui s’appuie sur la pierre inébranlable de la foi, sttI TY)V OTspeàv TTSTpav écTTcoTi, XTiç TTLOTSùiç. Ils reconnaissent la lettre d’Agathon Ira Ypâ[j(, [i, a-raj wç àr^o TÎjç xopucpaïaç twv ànoaTÔXuv à>tp6Tr)T0ç ÔsoXoyriQévTa, col. 1247. Ils affirment que, dans leur définition de la foi, ils ont été conduits par les enseigneaients du pape, Taïç ûii.£Tépai.< ; StâaaxaXîatç ôSr ; Yoù(i.evot, col. 1251 ; et ils le prient de confirmer par un rescrit la foi qu’ils viennent de définir, /jv xai aùQiç âià Ti[i.îco ; ûpLcôv àvTiYP^Çwv èTTiaçpxYLcrai t-Jjv û[i.côv èyiXiv : a.poZli.£v 7TaTpi>c/)v ÔLYi’jTqxot., col. 1251. Voir Honoruis l^', col. 117.

La lettre d’Agathon contient aussi un enseignement formel sur l’autorité doctrinale de l'Église romaine. Voir t. I, col. 560 sq. L'Église romaine ou Église apostolique n’a jamais dévié de la voie de la vérité pour embrasser quelque erreur que ce soit, et on ne pourra jamais prouver qu’elle ait ainsi erré. Elle a toujours gardé avec une foi sans tache ce qu’elle a reçu dès le commencement de la foi chrétienne, conformément à cette parole : Ego autem rogavi pro te ut non deficiat fides tua. Et tu aliquando conversus, confirma fratres tuos, Luc, xxii, 32, parole par laquelle Jésus o promis que la foi de Pierre ne pourrait défaillir et qu’il confirmerait ses frères. Epist., 1, P. L., i. lxxxvit, col. 1169, 1205.

b) Le pape saint Adrien I" († 795), en 785, avant le IP concile de Nicée, dans une lettre doctrinale à Constantin et à Irène, sur le culte des images, demande, au nom de l’auloiité principale qui lui appartient