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INCARNATION

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leur en qui le l’ère est gloriRé, Jud., 25 ; Eph., iii, 21, et j>eul-èlre Rom., xvi. 27, soil inèinc conuiie celui qu’on glorifie, II Tim., iv, 18 ; II Pet., ni, 18 ; Apoc., I, G, et peut-être lleb., xii, 20-21 et I Pet., iv, 11, soit enfin comme étant uni à son Père dans la gloire et étant avec lui l’objet du même culte. Apoc, v, 13 ; vii, 10. Cf. Lebrcton, < » /). cit., p. 2(J8-269. On peut tirer la même conclusion des formules de salutation, où le Père et Jésus-Christ sont unis et distingués à la fois l’un de l’autre, comme sources de grâce. Rom., i, 7 ; I Cor., i, 3 ; II Cor., i, 2 ; Gal., i, 3 ; Eph., i, 2 ; Phil., I, 2, 3 ; cf. II Thess., i, 2 ; I Tim., i, 2 ; II Tim.,

I, 2 ; Tit., 1, 4 ; comme objets de prière, ou comme témoins de la vérité affirmée, I Thess., iii, 1 1 ; II Thess.,

II, 16 ; I Tim., vi, 13 ; II Tim., iv, 1 ; ou encore, dans une formule dont le sens varie avec chaque auteur, mais dont la conclusion dogmatique, relative au présent sujet, est partout la même. I Thess., i, 1 ; II Thess., i, l ;.Jac., i, 1 ; II Pet., i, 2 ; IJoa., i, 3 ; lIJoa., 3 ; Jud., 1. Cf. Lebreton, oj>. cit., p. 271, 291. A celle double série de formules, il faut ajouter, surtout chez saint Paul, l’emploi de deux termes également divins, Œôç et xùp’-oç, pour désigner, en les distinguant, le Père et le Dieu incarné. " Pour nous, dit l’apôtre, il n’y a qu’un Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes : il n’y a qu’un Seigneur Jèsus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes. » I Cor., viii, 5. Encore que l’attribution du titre de Dieu au Père et du titre de Seigneur au Dieu incarné ne soit pas absolue, voir Lebreton, op. cit., p. 272 sq., et Fils de Dieu, col. 2398, le texte de saint Paul aux Corinthiens demeure cependant très précieux pour marquer une attribution qui, entrant dans les usages de l’Église, finira par cire définitive. Cf. symbole de Nicée-Constantinople, Denzinger-Bannwart, n..54. Voir dans Lebreton, op. cit., p. 274 sq., le développement de cette attribution. Dans saint Luc et dans saint Jean, Jésus-Christ est couramment appelé « le Seigneur » : Luc, VII, 13 ; x, 1, 39, 41 ; xi, 39 ; xii, 42 ; xiii, 15 ; XVII, 5, G ; xviii, 6 ; xix, 8, 34 ; xxii, 61 ; xxiv, 3, 34 ; Joa., IV, 1 ; VI, 23 ; xi, 2 ; xx, 2, 13, 18, 20, 25 ; xxi, 7, 12. On trouve rarement cette appellation donnée au Christ chez saint Marc, i, 3 ; xvi, 19, 20, et saint Matthieu, m, 3, interprétation d’Is., xl, 3 ; plus souvent chez saint Paul. Rom., x, 13 ; I Cor., ii, 16 ; cf. Is., xl, 13 ; I Cor., X, 9 ; cf. Ps. xcv, 8-9 ; I Cor., x, 21 ; cf. Mal., T, 7, 12 ; Heb., i, 10-11 ; cf. Ps., ci, 26-28. L’ « invocation du nom du Seigneur, » signifiant dans l’Ancien Testament et les apocryphes le culte de Jahvé, désignant parfois dans le Nouveau Testament le culte de Dieu le Père, est appliquée beaucoup plus souvent à Jésus-Christ, I Cor., i, 2, 3 ; II Tim., ii, 22 ; cL Act., IX, 14, 21, ou encore soit au Père soit à Jésus-Christ sans qu’on puisse exactement discerner lequel des deux elle concerne. En regard de ce nom de Seigneur, il faut placer le mot Dieu, réservé habituellement au Père, pour bien comprendre comment sous cette double appellation est iiellement marqué le dogme de l’incarnation de la seule personne du Fils. — y. Uans saint Paul, la doctrine de la filiation adoptive par Noire-Seigneur Jésus-Christ est encore une occasion de rapprocher Jésus de Dieu quant à sa nature divine, tout en le distinguanl en tant que personne. C’est par le Christ que riiomnie devient fils de Dieu, de là cette formule habiluelle de salut : « Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jèsus-Christ, » ou encore cette autre expression : « Le Dieu et le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. » Rom., XV, 6 ; II Cor., i, 3 ; xi, 31 ; Eph., i, 3 ; Col., i, 3. Toutefois Jésus seul est Fils propre, Rom., vui, 32, et les autres ne peuvent être fils de Dieu qu’à la condition d’être incorporés au Fils premier-né, image du Père ; force et sagesse de Dieu I Cor.,

i, 21. Toute la théologie de Paul sur le premier-né de toule la création, sur l’image du Père appliquée au Christ, montre bien à la fois la transcendance du (Ju’ist par rapport au monde, qui n’existe que par lui et pour lui, et, en même temps, la distinction de Dieu le Père d’avec ce Dieu incarné. Le rachat de l’humanité par le (Jirist montre dans saint Paul la même distinction du Père Dieu et du Fils Seigneur. Voir RouL, 1, $1-$2 ; viii, 3, 32 ; Gal., iv, 4, et surtout Phil., II, 5-11. En ce dernier texte, tous les éléments constitutifs de l’incarnation du Verbe sont nettement marqués. Cf. Hypostatique (Union), col. 448. En voir l’exégèse dans Lebreton, op. cit., p. 320 sq. Cf. Prat, La théologie de saint Paul, t. i, p. 438-451 ; Labourt, Revue biblique, 1898, p. 402-415, 553-563. L’Épître aux Hébreux, en attribuant au Christ préexistant les caractères du Fils de Dieu, rayonnement de sa gloire et empreinte de sa substance, i, 3, nous permet d’arriver aux mêmes conclusions. Contre les interprétations modalistes possibles, " l’auteur de l’Épître propose la comparaison de l’empreinte, )( « pa>cJP> 1°’marque plus nettement que l’image, une réalité subsistante. Voir principalement au début de l’Épitre, i, 8-12, les relations du Père et du Christ. Cf. Lebreton, op. c/V., p. 350-352. — 8. Dans saint.Jean, la même doctrine est nettement affirmée dans le prologue de l’Évangile : » le Verbe, qui était en Dieu et Dieu lui-même, i, 1, s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire comme celle qu’un fils unique reçoit de son père plein de grâce et de vérité. » A cette pensée qui rappelle Phil., ii, 5-11, s’ajoute un détail caractéristique : Dieu le Père est présenté comme l’invisible, que seul le Christ a fait connaître, i, 18 ; cL V, 37 ; Deut., iv, 12 ; vi, 46 ; I Joa., iv, 13 ; I Tim., VI, 16. Une fois de plus est ainsi marquée la distinction du Père, auquel est rapportée par appropriation un attribut essentiel de la divinité, l’invisibilité, et du l’ils, qui, par son incarnation, a rendu visible la divinité. Chez saint Jean, dit le P. Lebreton, « l’identité personnelle, si fermement affirmée entre le Verbe préexistant et le Christ, ne permet pas de mettre en doute la personnalité du Verbe avant l’incarnation. Le Verbe ne devient pas Fils par son incarnation : de toute éternité, il est c le Dieu monogène », cf. Joa., i, 14, 18 ; I Joa., iv, 9, qui est dans le sein du Père. » Op. cit., p. 396-397. Mais, quand saint Jean vient à parler, au cours de son Évangile, de la révélation faite par Jésus-Christ, les relations de Jésus et de Dieu le Père sont exposées avec l’emploi fréquent des termes Père, Fils, lesquels rapprochés et opposés l’un à l’autre montrent bien que le Dieu incarné est le Verbe, le Fils, et non pas le Père. On pourrait, en clTet, dans l’Évangile johannique, relever deux séries parallèles et apparemment contradictoires de textes, les uns établissant l’unité du Christ avec le Père, les autres sa dépendance du Père. En réalité, ces deux séries de textes résument le mystère de l’incarnation du Verbe, Dieu comme le Père et ne faisant qu’un avec lui dans la divinité, mais du’erbe incarné et.comme homme, inférieur et soumis au l’ère. Le Christ vient de Dieu et retourne vers Dieu, viii, 42 ; xiii, 3 ; xvi, 10, 16, 17, 28 ; Dieu l’a envoyé, I Joa., iv, 9, 10 ; Joa., v, 37 ; vi, 29, 38, 44, 58 ; viii, 18, 29 ; x, 36 ; xii, 44, 49 ; xvii, 18, 23 ; XX, 21 ; Dieu l’a donné, lui son Fils unique, pour le salut du monde, iii, 16, 17, et le Fils est venu au nom de son Père, v, 43, faire sa volonté, vi, 38, 39, remplir la mission reçue du Père, x, 18 ; xii, 49 ; xiv, 31 ; pour accomplir la volonté du Père, vi, 38, 39 ; il est le pain vivant donné par le Père au monde, vi, 32 ; et le Père rend témoignage pour lui, viii, 18 ; il prie le Père et lui rend grâces, xi, 41 ; xii, 27, 28 ; xiv, IG ;. XVI, 26. Tous ces textes marquent la dépendance decelui qui s’est fait homme par rapport au Père ; mais-