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INCARNATION


Jn ps. cx.xrni, 29, P. L., t. ix, col. 807 ; S. Jérôme, ira Epist. ad Eph., t. III, c. v, P. L., t. xxi, col. 1137 ; S. Augustin, De Genesi contra manichxos, t. II, c. xxiv, P. L., t. XXXIV, col. 215 ; De nuptiis et concupiscenlia, t. I, c. XXI, P. L., t. xLiv, col. 427. Cf. op. cit., c. iv, p. 72-80. — e) Les. Pères a/Jimient que la création ou la formation du Christ est le principe de toutes les autres œuvres de Dieu. — Ils entendent presque unanimement le texte des Prov., viii, 22, de la Sagesse créée, c’est-à-dire incarnée. On ne peut citer que quelques rares exceptions. Cf. Knabenbauer, in h. l. Cette interprétation a pour but de redresser l’exégèse fautive de l’arianisme. Voir t. i, col. 1785. Pour donner plus de force à l’argument, on identifie chez les Pères, le Aôyoç Tcpocpoptxôç et le Verbe incarné ; si l’identification est recevable pour les documents postérieurs au concile de N’icée, elle semble assez discutable en ce qui concerne les Pères apologistes, dont la doctrine ou plutôt l’expression est parfois dure et difficile. Cf. Création, t. iii, col. 2122-2126. Voir Christus, alpha et oméga, c., p. 81-105. — f) Les Pères enseignent que le Christ, comme homme, est le premier-né des créatures, en conformité avec les textes de Eccli., xxiv, 5 et Col. i, 15. — Le concile de Sardique enseigne que le Fils est dit Fils unique, unigenitum. en tant qu’il procède comme Verbe, du Père ; qu’il est dit premier-né primogenilum, en tant que possédant la nature humaine. P. G., t. Lxxxii, col. 1011. Cf. XF' concile de Tolède, Denzinger-Bannwart, n. 285. En sens différent, voir IF' concile de Séville. Hardouin, Concilia, t. 111, p. 565. Parmi Les textes aOégués, plus d’un pourrait ètie discuté ; il faut cependant retenir comme nettement significatifs : S. Augustin, Contra.Secundinum, c. v, P. L., t. xlii, col. 581 ; Quarundam propositionum ex Epist. ad Romanos expositio, c. lvi, P. L., t. XXXV, col. 1077 ; Théodoret, Interpretatio Epist. ad Romanos, viii, 29, P. G., t. Lxxxii, col. 142 ; S. Fulgence, Contra arianos, P. L., t. lxiii, col. 516 ; S. Isidore de SévilJe, Dijjerentiarum, t. II, c. vi, n. 1415, P. L., t. L.xxxiii, col. 72. Cf. op. cit., c. vi, p. 106114. — g) Les Pères enseignent que les homnes et les anges ont été prédestinés dans le Christ, parce que le Christ a été prédestiné avant tous les autres élus, et que la grâce des anges comme celle d’Adam encore innocent procède du Christ. — Que le Christ ail été prédestiné avant toute créature, les Pères l’affirment en commentant lîpli., i, 3-5. C’est encore là une manifestation de la primauté du Christ sur les créatures, et, parmi les Pères, saint Athanase et saint Cyrille d’Alexandrie paraissent particulièrement précis. L’argumentation de saint Cyrille établit l’ordre de la prédestination du Clirist par rapport à la nôtre : « Si l’on affirme que le Fils a été créé poui que Dieu nous crée par lui, dans quelle impiété ne lombe-t-on pas"? Ainsi, le Fils paraît être fait pour nous, et non pas nous pour lui… nous lui serons supérieurs comme Adam l'était par rapport à Eve qui avait été faite pour lui. » Thésaurus, assert, xv, P. G., t. i.xxv, col. 258. On trouve un raisonnement à peu près identique chez saint Athanase, Oratio Il adversns arianos n. 29. 30, P. G., t. xxvi, col. 210, sq. Mais, si la prédestination du Christ est la raison d'être de la prédestination des auties élus, la grâce du Christ a été la première grâce dont procède la grâce des anges et d’Adam innocent, et ainsi le Christ est vraiment le </ie/, le médiateur universel. Cette deuxième afïirmation repose également sur des textes précis de la tradition. — a. Pour les anges : Hermas, .Sim., IX, xii, n. 8, Funk, op. cit., p. 601 ; Contra Bcronem, P. G., t. VI, col. 834 ; Origène, Scholia in Luc., c. iv, P. G., t. XYu, col. 331 ; S. Hilaire, De Trinitate, 1. VllI, CL, P. /, ., t. X, col. 273-274 ; In ps. xxxviii, P. C., t. xxvii, col. 383 ; S. Cyrille d’Alexandrie, De adora tione, t. IX, P. G., t. lxviii, col. 626. On rappelle à ce sujet que plusieurs Pères affirment que le péché des anges fut l’envie à l'égard du Verbe incarné, auquel ils ne voulurent point se soumettre. Par contre, on insiste sur d’autres textes, où il est affirmé que le salut des anges ne dépend pas du Christ. Tertullien, De carne Christi, n. 14, P. L., t. ii, col. 777 ; S. Bernaud, Homil., II, super Missus est, u. 14 ; Sermo in fer. iv, hebd. sanctæ, n. 10, P. L., t. clxxxiii, col. 78, 168 ; l’abbé Guerric, Serm., iii, de Nafivitate Domini, P. L., t. cv, col. 35. Pour saint Augustin, Enchiridion, n. 61, P. L., t. XL, col. 261, les anges n’ont profité de la rédemption du Christ que parce qu’elle a permis aux hommes de réparer les désastres de la chute angélique. Saint Jérôme alTirine que le sang du Christ a profité à tous, même aux anges et aux damnés, sans pouvoir dire en quoi. In Epist. ad Eph., I. II, c. iv, p. 10, P. L., c. XXVI, col. 499. — b. Pour Adam innocent, les témoignages explicites sont plutôt rares. On pense toutefois en trouver chez S. Philastre, De hær., c. xcviii, cxvi, P. L., t. XII, col. 1211-1212, 12391240. chez S. Ambroise, Epist., I* classis, xx, n. 17, In ps. xxxix, P. L., t. XVI, col. 999 ; t xiv, col. 1065. Mais c’est sous une forme plus générale que les Pères auraient enseigné cette doctrine, en tant que, sans restriction, ils affirment que toute grâce vient du Christ. S. Cyrille d’Alexandrie, De adoralione, t. IX, P. G., t. LXVIII, col. 626 ; Didyme l’Aveugle, In ps. LXiv, 10, P. G., t. xxxix, col. 1135 ; ou encore que la foi au Christ est nécessaire à tous, S. Cyrille de Jérusalem, Cat., xii, n. 13, P. G., t. xxxiii, col. 738 ; on encore que l'œuvre du Christ fut la récapitulation, c’est-à-dire Li restauration de l’univers dans l'état primitif, S. Irénée, C’on^ hær., t. III, c. xvi, n. 6 ; c. XVIII, n. 1 ; c. xix, n. 1 ; P. G., t. vii, col. 925, 932, 938 ; voir dans Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1905, t. i, p. 253, l’exposé du plan de l’incarnation chez saint Irénée, dans la P. G., t. vii, toc. cit., les notes de Feuardent ; et d’Alès, La doctrine de la récapitulatioTi de saint Irénée, dans les Riclv rch^s de science religieuse, 1916, p. 185 sq ; S. Hilaire, i^£pi.s^ ad Eph., n. 15, Spicilegiuni Solesmense, 1. 1, p. 103 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Thésaurus, assert.xv, P. G., l. lxxv, col. 295 ; S..Jean Chrysostome, In Eph., c. i, homil. I, n. 4, P. G., t. lii, col. 16 ; ou encore et surtout que l'œuvre du Christ a commencé dès le principe, avant la constitution du monde. Origène, In Lev., homil. i ; In Cant. canlicorum, t. II, P. G., t..XII, col. 416 ; t. XIII, col. 134 ; Tertullien, Adversus Marcionem, t. V, c. xix, P. L., t. ii, col. 5 9 ; S. Épiphane, Expositio fîdei, n. 6, P. G., t. xlii, col. 783, etc. P. Chrysostome, op. cit., c. vii, p. 115-185 ; cf. Le motif de F incarnation et les principaux thomi.'iles contemporains. Tours, 1921, c. ii, § 2. — h) Les Pères affirment que Dieu a tout créé pour le Christ ; ainsi ontils interprété Col., i, 16. S. Athanase, Oratio il adversus arianos, n. 30, P. G., t. xxvi, col. 210 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Thesaurus, assert, xv, P. G., t. lxxv, col. 253 ; S. Jérôme, In Epist. ad Eph.. t. I, c. i, P. L., t. XXVI, col. 454 ; Théodoret, In Epist. ad Col., P. G., t. lxxxii, col. 599 ; S. Fulgence, Ad Trasimundum, t. II, c. V, P. L., t. Lxv, col. 250. Clu-istus, alpha et oméga, c. viii, p. 185-197. Voir aussi les textes concernant Apoc, XXII, 13 ; Ego siun A et Cl, primas et novissinuis, principium et finis, appliqué à.JésusrChrist. Ibid., c. ix, p. 198-206.

Christits, al{}ha et oméga, seu de Clirhti iiniversali rcgnoauctore Iratre minore provinciae Fraiicix (P. Chrysostome), Lille, 2 « éciit., 1910. Kn plus des chapitres cités au cours de l’art. le c. x, p. 207-262, établit chronologiquement la liste des Pères que l’on pense ponvoir opposer à ceux qu’invoque et cite le P. Hilaire de Paris, dans son ouvrage cité plus haut.