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IMMACULÉE CONCEPTION


aux catholiques anglais l’occasion d’expliquer à leurs compalrioles ce qu’était réellement la doctrine de l’immaculée conception, d’après l’enseignement catholique. La leçon n’a pas été complètement perdue, à en juger par des livres écrits depuis lors par des ritualistes, par exemple celui que le D’George Lee a consacré formellement à la défense du glorieux privilège, The sinless Conception of the Mother 0/ God, Londres, 1891, ou encore celui où Spencer Jones parle occasionnellement de la question, England and the Holg See. An essay lowards Reunion, Londres, 1902, p. 304308.

Aug. de Roskovâny, op. cit., t. vi, p. 556 sq., passim ; H. Reusch, Der Index der verbotenen Biicher, Bonn, 1883, t. ii, p. 1153 ; F. Escard, Bibliographie de l’immaculée conception, dans le Polgbiblion, partie littéraire, Paris, décembre 187’.), janvier 1880, p. 165 sq. (ouvrages opposés), 167 (réfutations) ; H. Reusch, Berictti iiber die am 14, 15, und 16 seplember zu Bonn gehallenen Unions-Conferenzen, Bonn, 1874, p. 38 sq. ; cf. Roskovâny, t. vii, p. 629 sq.

Attaques diverses, venant d’auteurs à tendances jansénistes ou s^allicanes, précurseurs des vieux-catholiques : Grand dictionnaire du xixe siècle, art.Concep(ion.-abbéJ.-J.Laborde, La croyance à l’immaculée conception de la sainte Vierge ne peut devenir dogme de foi, 3° éd., Paris, 1854 ; Id., Relation tl Mémoire des opposants au nouveau dogme de l’immaculée conception et à la bulle Ineffabilis, Paris, 1855 ; (abbé Guettée), Observations d’un théologien sur la bulle de Pie IX, relative à la conception de la sainte Vierge, Paris, 1855 ; J.-B. Bordas-Demoulin et J. Huet, Essais sur la réforme catholique, part. III, p. 479 ; Lettres sur l’immaculée conception, p. 539 ; Étude sur la bulle Ineffabilis Deus, Paris, 1856 ; E. Secrétan, Réfutation d’un ouvrage intitulé : La croyance générale et constante de V Église touchant V immaculée conception de la sainte vierge Marie, etc., par l’Eme. et Rme. cardinal Gousset, archev. de Reims, dans L’Observateur catholique, Paris, 1856, t. i et ii, série d’articles ; Poulain et E. Secrétan, Lettres à Mgr Malou, évéque de Bruges, sur son livre intitulé : L’immaculée conception considérée comme dogme de foi, dans la même revue, 1857-59, t. iv-ix, série d’articles,

.ttaque gréco-russe : ’IdTopîa toû itapà.Varivo ;  ; véo-j oôy j-ïro ; rf, ; iTTc’Lo’j « ruX^il/Eii) ; t ?, ; àyia ; ".vvri ;, dans EJaY ; ’£ ;..Lo ; K^oj ;. Athènes, 1857, t.’i, p. 262 ; Les réflexions d’un orthodoxe sur le nouveau dogme de l’Église romaine concernant l’immaculée conception de Marie (en rusie), dans Khristiansl<oe Tchtenic (Lecture chrétienne) Saint-Pétersbourg, 1857, t. ii, p. 3 ; 1858, t. I, p. 73, 184, 221 ; A. Mouravied, Question religieuse d’Orient et d’Occident, Moscou et Saint-Pétersbourg, 1856. 1858-59, p. 345 ; Le nouiieau dogme latin de l’imn^aculée conception au point de vue orthodoxe (trad. angl. par J. M. Neale, dans Voices from Ihe East, iv, Londres, 1859), p. 411 ; Réponse à deux lettres adressées à une dame russe sur l’immaculée conception : A. Lebedev, Divergences entre les Églises orientale et occidentale dans la doctrine sur la très sainte vierge Marie, mère de Dieu. L’immaculée conception (en russe), Varsovie. 1881. 2’édit. Saint-Pétersbourg, 1903. Sur ce dernier ouvrage, voir col. 973 et.. Spaldak, dans Zeitschrift fur kniholische Théologie, Inspruck, 1904. t. xxviii. p. 767 : Die Stellung der griechisch-russischen Kirche zur Lehre der unbefleckten Empfàngnis.

Attaque protestante : A. Coquerel. Un nouveau dogme concernant la vierge Marie, Paris, 1854 ; A. Stap, Éludes sur te nouveau dogme de l’immaculée conception, Paris, 1857 ; L. Durand, L’infaillibilité pontificale prise en manifeste et flagrant délit de mensonge, ou le dogme de l’immaculée conception cité et condamné au tribunal de l’histoire et des Pères, Brunelles, 18.'>9 ; A. Réville, art. Conception immaculée, dans Encyclopédie des sciences religieuses, de Lichtenberger, t. m ; E. H. VoUet, art. Marie, dans la Grande Encyclopédie (Paris, Lamirault), t. xxiii. p. 95 ; Sam. Wilberforce. Rome, her new Dogma andourduties, Oxford. 1855 ; Ed. Preuss (avant sa conversion). De immaculato conceptu b. Mariir Virginis, dans son édition de Cheinnitz : Examen conrilii Tridenlini, Berlin, 1861, Append.. p. 965 ; puis, en allemand. Die rômische Lrhre der unbefleckten Empfàngniss, Berlin. 1865 ;.). Graul, Die Unterscheidunglehrcn, Leipzig. 1865, p. 47 sq. ; E. B. Pusey. An Eirenicnn, in a Letter In the author of The Christian year, Oxford. 1866 ; Id., Firtt leller (o the Rev. Newman in explanalion rhiefly

in regard to the reverential love due to the everblessed Theolokos and the dévotion of the immaculate conception, Oxford, 1869 ; Karl von Hase, Handbuch der Protestantischen Polemik gegen die Rômisch-Katholische Kirche, 4’édit., Leipzig, 1878, p. 331 sq.

// LES DÉFENSEURS DU DOGME. — Un double progrès restait possible après le 8 décembre 1854 : un progrès cultuel et un progrès doctrinal, l’un et l’autre accidentel, c’est-à-dire portant non sur l’objet propre du culte et de la croyance désormais fixé, mais sur l’extension ou la solennité du culte et sur la défense ou l’explication scientifique de la croyance.

1 » Progrès cultuel. — Pie IX fit préparer et publia, le 25 septembre 1863, un nouvel ofHce et une nouvelle messe pour la fête de l’immaculée conception, ofïlce et messe qui devaient remplacer tous les autres. Roskovâny, op. cit., t. vi, p. 411. Les formules seraient désormais aussi explicites que possible. Tel l’invitaloire : Immaculatam conceptionem Virginis Maria ? celebremus, Christumeius FiliumudoremusDominum.Telle, la collecte, empruntée à l’ofRce de Léonard de Nogarole : Dcus, qui per immaculatam Virginis conceptionem dignum Filio luo habitaculum præparasli, etc. La bulle Ineffabilis Deus, divisée en segments, fournit les leçons du second nocturne pour le jour de la fête et durant l’octave. L’œuvre fut complétée par Léon XIII qui, le 30 novembre 1879, à l’occasion du 25 « anniversaire de la définition, éleva la fête de l’immaculée conception au degré solennel de fête de l" classe.

Mais la controverse relative à ce point : Le 8 décembre, célèbre-t-on la sanctification de Marie, comme faite en ce jour ou seulement par anticipation, n’a pas été tranchée. Voir col. 846. D’après la définition, le culte tombe sur la personne de la bienheureuse Vierge, à l’instant même où cette personne fut constituée par l’union de l’âme et du corps ; mais quand eut lieu cette union ? Dans l’hypothèse signalée col. 1163 et soutenue maintenant par le plus grand nombre, où l’embryon est vivifié dés le début par une âme humaine, rien ne s’oppose à ce qu’on considère et vénère la sanctification de la mère de Dieu comme accomplie le jour même où se célèbre la fête de sa conception. On remarquera d’ailleurs que cette idée suppose encore que nous sommes renseignés exactement sur la date de la naissance de Marie et sur le nombre exact de jours écoulés entre sa conception et sa naissance. Ces observations suffisent à montrer que la fête du 8 décembre n’est pas un anniversaire au sens strict du mot.

Moins de quatre ans après la définition du dogme, un événement était survenu qui contribua d’une façon extraordinaire à l’extension et à la popularité du culte. Du Il février au 16 juillet 1858. la bienheureuse Vierge apparut dix-huit fois à l’humble enfant de Lourdes qu’on appelle maintenant la Vénérable Bernadette Soubirous ; le 25 mars, en la fête de l’Annonciation, sur la demande qui lui fut adressée, de se faire connaître, elle répondit : Je suis V ImmacuUe Conception. C’était comme une reprise de l’apparition dont la Vierge avait gratifié sœur Catherine Labouré, et comme une réponse céleste à la proclamation du dogme par le Vicaire de Jésus-Christ. Rome ne pouvait se désintéresser de faits que des prodiges sans nombre semblaient authentiquer ; elle les examina longueinent et attentivement. Un premier résultat fut, en 1876, le couronnement de la Vierge de Lourdes ; un autre, plus important, suivit en 1891 et en 1907 : ce fut d’aliord la concession privilégiée, puis l’extension à ritglisc universelle d’un office et d’une messe en l’honneur de l’Apparition de Lourdes. Une fète>de la Manifestation de la médaille miraculeuse fut aussi concédée en 1894, mais d’une façon restreinte. Dans les deux cas.