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IMMACULÉE CONCEPTION


1841. L’écrit fut condamné par Mgr Robin, évêque de Bayeux, dans une circulaire adressée au clergé de son diocèse le 8 novembre de la même année. Rome approuva la condamnation. Les conciles provinciaux de Paris, de Rennes et d’Avignon, en 1849, et ceux d’Albi et de Rouen, en 1850, condamnèrent les erreurs de VŒuure de la Miséricorde. Toutefois, la nouvelle explication de l’immaculée conception n’était pas.spécialement visée dans ces condamnations en bloc des erreurs de Vintras.

Pareridell’Episcopalocatlolico, dicapitoli, dicongr’ega3loni, di uniuersUà, di personnaggi ragguardevoU, etc., etc., sulla deflnizione dogmatica delV immacolato concepimento délia B. V. Maria, Rome, 1851-1854 ; Aug. de Roskovàny, op. cit., t. IV, p. 1-109 ; Mgr Malou, op. cit., t. ii, p. 335 sq., 496 ; H. Lesêtre, op. cit., c. iv.

Dom Gaspar Rlvarola, abbate Casinese, Dissertazione, in cul si prova che Maria Vergine sia stata necessariamentc concepita immacolata, per necessaria conseguenza delV infaUiblle dogma delta divina sua maternità. Palerme, 1822, réimp. dans Pareri, t. v, p. 7-97 ; Mariano Spada, Esame critlco sulla dottrina delV Angclico Dottore s. Tommaso di Aqufno circa il peccato originale rclatiuamente alla B. V. Maria, Naples, 1839, réimp. dans Pareri, t. v, p. 581-660 ; Lulgi card. Lambruschini, Suit’immacolato concepimento di Maria. Dtssertaztone potemica, Rome, 1843, réimprimée dans Pareri, t. v, p. 123-179.

Sur Vintras et ses erreurs, voir L’ami de la religion, Paris,

1842, t. CXI, p. 406, 470 ; t. cxii, p. 241, 257 ; t. cxiii, p. 39 ; résumé de sa doctrine, dans E. Mangenot, Sion, son sanctuaire et son pèlerinage, Nancy, 1919, p. 424-426.

II. AVÈNEMENT SB PIE IX : PRÉLIMINAIRES DE

LA DÉFINITION. — Le cardinalJean-Marie Mastaï-Ferretti, élu pape le 16 juin 1846, était personnellement très attaché à la pieuse croyance. Ce fut un bonheur pour lui de ratifier une preuve signalée de dévotion envers la Vierge immaculée, que les évêques de l’Amérique septentrionale avaient donnée au mois de mai précédent ; réunis à Baltimore en concile provincial, Ils avaient avec autant d’enthousiasme que d’unanimité, ardentibus votis, plausu consensuque unanimi, acclamé la bienheureuse vierge Marie conçue sans péché comme patronne des États-Unis d’Amérique. Pareri, t. VI, p. 597. D’autres actes allaient renforcer encore les bonnes dispositions du souverain Pontife.

1’Nouvelles instances. — Les évêques, du 10 juillet 1846 au 7 mai 1847, continuaient à solliciter la double faveur d’insérer dans la préface de la messe l’épithète d’immaculée et dans les litanies de Lorette l’invocation de Reine conçue sans péché. Roskovàny, op. cit., t. IV, p. 109. Beaucoup plus nombreuses furent les demandes de définition qui, de 1846 à 1848, s’ajoutèrent à celles qui avaient précédé sous Grégoire XVI. Le nouveau pape fut particulièrement consolé de ce que, parmi une centaine de suppliques reçues et venant d’évêques de contrées diverses, de vicaires apostoliques et de chefs d’ordres, 70 étaient de prélats italiens, Il des États pontificaux et les autres du royaume des Deux-Siciles, avec une demande faite personnellement par le roi Ferdinand II. Roskovàny, op. cit., t. IV, p. 119-219.

Avant même que toutes ces pièces fussent arrivées à Rome, Pie IX avait donné un témoignage manifeste de ses sentiments, en signant de sa propre main un décret de la Sacrée Congrégation des Rites, du 30 septembre 1847, qui autorisait un office entièrement propre de l’immaculée conception de Marie, avec messe pour le jour de la fête et durant l’octave. On y retrouvait les expressions les plus notables de l’ofïlce de Léonard de Nogarole, celle-ci, par exemple : I nvnaculalam conceptionem virginis Mariée celebremus. Et ces antiennes : Sicut Ulium inter spinas, sic arnica mea inter fttias ; Tota pulchra es, arnica mea, et macula non est in te ; Nihil inquinatum in eam incurrit, condor est lucis selernæ, spéculum sine macula. La collecte

était à l’avenant : Deus, q-ji per immaculatum Virginis conceptionem dignum Filio tua habilac.ulum præparasti, ejus nobis intercessione concède, ut cor et corpus nostrum immaculatum tibi, qui eam ab omni labe prseservasti, fideliter custodiamus.

En cette même année 1847, le P. Jean Perrone, préfet des études au Collège Romain, publia sous le titre deDisquisitio theologica un écrit où il examinait « si l’immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie pouvait être l’objet d’une définition dogmatique. »  » Après avoir, dans une première partie, historicocritique, » résumé l’histoire de la controverse en ses phases multiples, il discutait la valeur réelle des arguments apportés contre le privilège ou en sa faveur. Il arrivait à ces conclusions : On ne trouve rien de réellement contraire, soit dans la sainte Écriture, soit dans les Pères et les écrivains ecclésiastiques anciens, soit dans les documents liturgiques et les actes des conciles ou des pontifes romains, soit dans les vérités révélées qu’il faut sauvegarder et qu’on a coutume d’objecter sous forme de raisons théologiques ; les témoignages nettement opposés appartiennent à la période de controverse. En revanche, la sainte Écriture fournit un argument assez solide, satis ftrmum, Gen., iri, 15, et, dès les premiers siècles, des témoignages positifs attestent l’existence constante de la croyance. Dans la seconde partie, « théologicocritique », après avoir déterminé les conditions requises pour qu’une doctrine puisse être l’objet d’une définition dogmatique et expliqué de quelles manières diverses ces conditions pouvaient être réalisées, le P. Perrone recherchait s’il y avait dans la révélation, écrite ou transmise, des données suffisantes pour qu’un décret pontifical pût adjoindre l’immaculée conception aux dogmes de foi. Il concluait à une révélation du mystère « prochaine et immédiate quoique d’une façon enveloppée, resserrée et un peu obscure, licet implexe, contracte ac sub obscure ; révélation contenue dans la parole de Dieu écrite et, ce qui est le point capital, confiée à la parole de Dieu non écrite de telle façon que, par l’entremise des divers véhicules d’une tradition ininterrompue et suivant un mouvement de progrès continu, elle se développât et se présentât sous une notion toujours de plus en plus précise, jusqu’à ce que vînt la pleine lumière. » Pareri, t. vi, p. 535. Chemin faisant, le docte théologien réfutait un avis présenté au pape Alexandre VII par le cardinal Jésuite Sforza Pallavicini, d’après lequel le glorieux privilège n’aurait pas été définissable comme vérité révélée. Cette dissertation renforça beaucoup l’impression produite par celle du cardinal Lambruschini et eut sa part d’influence dans la suite de l’affaire.

2 » Institution d’une Consulte théologique et d’une Congrégation pontificale (1" juin 184$1-$2 mai 1852). — Décidé à marcher de l’avant. Pie IX commença la série des actes qui devaient aboutir à la définition du 8 décembre 1854. Il institua, le 1° juin 1848, une Consulte de théologiens, chargés d’examiner cette question : Y-a-t-il lieu d’accéder aux vives instances d’un très grand nombre d’évêques, spécialement en ce qui concerne une décision pontificale ? La Consulte se composa d’abord de vingt membres : prélats faisant partie de Congrégations romaines, généraux ou reUgieux de divers ordres, quelques maîtres de renom. Quatorze de leurs réponses sont reproduites dans les Atti publiés par Mgr Sardi ; quelques-unes sont très développées, en particulier celle du supérieur des prêtres de la Mission de Tivoli, Pierre Biancheri, t. i, p. 272-554 ; Pareri, t. v, p. 181-575. Somme toute, trois consulteurs seulement se montrèrent défavorables à la définition ; les dix-sept autres furent d’avis qu’on pouvait la prononcer, en s’appuyant sur l’Écri-