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IMMACULEE CONCEPTION


conceplam, iain in uniucrsitale Parisiensi quant in Anglia isto offtcio consucto. Pierre de Al va, MonumenUi anliqiia ex uariis uuctoribus, t.t, p. 244. UestrcgrelLablc que l’anoiiynie n’ait pas précisé davantage ; mais Pierre Auriol comljle en partie le déficit dans son Traclatus de conceplionc, c. v, Quaracclii, p. 73 : » Toutes les églises d’Angleterre et de France qui font la fête de la Conception, chantent dans l’oraison, les antiennes et les répons des paroles qui ne sont pas vraies, si la vierge Marie n’a pas été préservée du péché originel. Celles-ci, par exemple : Cordis ac vocis iubilo, laudes pangamus Domino, cuius malris conccplio mundum perjudil gaudio. Et ces autres : Da nobis, quæsumus, conceplionis cius digne sokninia Dcnerari. Et ces autres : Conceplum quoque pie .solemnizate. Et ces autres : Celebris dies colitur, in quo Virgo concipitur. Et ces autres : Conceplus hodiernus Mariæ virginis venenum iersil, nexum solvil ueluslæ originis. Et ces autres : O ueneranda séries et beaia progenies, unde surgit ut auroru Maria, virgo décora. »

Les citations sont exactes ; les textes se retrouvent en partie dans les Analccta liymniea, t. v, p. 47 ; t. Liv, p. 278, en partie dans des bréviaires ou missels français, de Bayeu.K, Limoges, Meaux, Nantes, Paris, Poitiers, Tours ; complètement, dans un bréviaire et un missel fécampois, biblioth. de Rouen, ms. 20- ! J et 29 J. Voir aussi, pour l’Allemagne, F. J. Monc, Lateinische Hymnen des Mittelallers, Fr bourg-en-Brisgau, 1853, t. II, p. 10 sq. Sans être décisive, l’argumentation d’Auriol ne manque pas de valeur, à la condition de prendre les textes collectivement et d’insister surtout sur les deux derniers, comme le fait ce théologien : « Si la Vierge avait été conçue dans le péché, comment serait-il vrai que sa conception ferait disparaître le venin de l’antique origine, ou qu’elle-même se lèverait comme une aurore ? Quomodo cnim veruni essel, quod eius conceplus abstergerel venenum originis velustæ, aul consurgerel ut aurora ? » A tout le moins, cette argumentation montre qu’en matière liturgique, comme en beaucoup d’autres, il faut savoir distinguer entre la simple lettre et son interprétation La lettre reste toujours la même, mais l’interprétation tend à se perfectionner. Ceux qui, à la fin du xii" ! siècle, admettaient la pieuse croyance, et ils étaient la masse, célébraient la fête de l’immaculée ConcepLion ; les anciennes formules prenaient pour eux un sens plus précis, dès lors que leur culte allait à la bienheureuse Vierge tenue pour sainte, d’une sainteté proprement dite, au premier instant de sa conception comme à celui de sa naissance.

Reste à déterminer ce que les partisans de la fête ainsi comprise entendaient par le terme de conception ; car ils distinguaient, comme leurs devanciers, entre la conception commencée ou charnelle et la conception consommée ou proprement humaine, conceplio sceundum carnem et secundum animam, comme dit Paul de Venise ; en outre, ils dédoublaient souvent la première en conception séminale et corporelle, d’après les deux moments principaux qu’on y peut distinguer, seminis susceplio et corporis formalio. Mais cette subdivision est sans importance dans la question présente, qui revient à ceci : Quel est exactement l’objet du culte : la conception commencée ou la conception consommée ? Nul n’exclut cette dernière, car là seulement il peut s’agir de sainteté proprement dite, au sens théologique de l’expression, c’est-à-dire par infusion de la grâce sanctifiante dans l’âme de Marie. Mais beaucoup étendent aussi le culte à la conception première ou charnelle ; culte dont l’objet est par le fait même complexe, puisque le genre de sainteté ou de pureté qui convient à la chair ou au corps est différent de celui qui convient à

l’âme. En ce sens, .uriol conclut que, dans la célébration de la fête du 8 décembre, on a en vuo, toute sainteté et toute excellence de la mère de Uieu qui donne lieu à l’Église de se réjouir, par un motif d’espérance, quand elle la vénère au début de sa conception : respcclum habendo ad omncrn sanctitalem et exceUentium malris Dei. de qua r/audel Ecclesia. dum cam recolil quasi in spe in die conceplionis seminalis sibi dari. Traclatus de conceplionc, c. vi, Quaracchi, p. 94. De même, entre beaucoup d’autres, l^ierre Thomas, Liber dr innoccnlia V. M., jjart. VI, c. XIV, et François Martin, Compendium verilulis dr immaculala conceplionc, Lr. V : Jean Vital, considérant la Vierge aux trois moments indiqués ci-dessus : ut in suo originali principio, in carne mundissimu, in creatione et infusionc anirruc, conclut qu’en chacun d’eux elle est l’objet du culte : Et de istis tiodie celebratur jeslum. Scrmo de Conceplionc, III partie, dans Opéra de Gcrson, t. iii, p. 1345. Dans la bénédiction épiscopale in feslo conceplionis beate Marie, que contient le Pontificale et missale romanum fralrum minormn, siv^-xv siècle, conservé à la bibliothèque Vaticane, ms. lat. 4743, fol. 395, les deux idées de sanctification et de culte sont associées et en mèm.c temps rattachées, comme chez Eadmer, à l’origine première de la mère de Dieu : Christus dei filius. qui sue malris Iiodie SAXcrJFiC.iV/T inicia, crrorum veslrorum expurgare dignetur vicia. Amen. Et qui sancte suc genelricis vos jacil gaudere.so/to/m/js, ipsius vos dejensariannual palrocinio. Utqui virginalislempti rRiMORDl. COUT/ S, Irabeacarnis deposila, superne Jérusalem habilacula ascendatis. Amen. Quod ipsc prestare dignetur… Rien en tout cela qui soit en désaccord avec la doctrine de l’immaculée conception ; le désaccord n’existerait que dans le cas où l’on prétendrait restreindrele culte à la seule conception charnelle : alors, en effet, on ne vénérerait plus Marie comme sainte d’une sainteté intérieure et proprement dite, avec exclusion du péché originel sainement compris.

G. Dreves, Analecta hymnica medii œvi, passim, aux endroits indiqués ; A. Noyon, notes manuscrites, voir col. 1042 ; Mgr Malou, op. cit., t. i, p. 122 sq. ; Passagliii. De inimaciilato Deiparx scniper Virginis conceptu, sect. vu. c. II, a. 2, n. 1687 ; P. Doncœur, Les premières intervention’du saint-siège relatives à l’immaculée conception, loc. cit. : II. Kcllner, Ilcortologie, ^’éclit., Fribourg-cn-Brisgau, 1911. p. 195 sq. ; S. Beissel, GesctiicMeder’erelirung Marien.t iit Deulscldand wàhrend des -V/i/feJaHers, Fribourg-cn-Brisgau. 1909, p. 2Il sq., ouvrage complété par le suivant : Gescliichle der Verelirung Mariens im 1( ! und 17 Jahrhundcrl. c. X, p. 223 sq., Fribourg-en-Brisgau, 1910 ; F. Fita y Cokjmer, S. J., Très disciirsos Iiistoricos. Panegirieo de la inmaculada Concepciôn, 2e édit..Madrid, 1909, p. 49 sq. Colccciiiit diplomàlica ; H. Elirensberger, Li&ri liturgici hibliotltecir apostolicæ Valicanæ maniiscripli, Fribourg-cn-Brisgau. 1897, p. 240, 271, 458.

G" Le concile de Bâle (1439) : décret sur la croyanci et sur la fête. — Le procès intente à la cour d’Avignon contre Jean de Monzon n’avait pas amené de décision positive sur le fond de la controverse, mais le désir de la faire trancher par l’autorité ecclésiastique n’avait pas été abandonné. Dès l’an 1395, l’auditeur _des causes apostoliques proposait à Benoît XIll (Pierre de Lune) d’intéresser la mère de Dieu à la paix de l’Église en faisant le vœu d’instituer et de rendre obhgatoire pour tous la fête de la Conception avec octave : Idcirco Dominas Noster una cum sua sacro Collegio, ul noslri erga Filium suum gloriosum benignius misereatur, vovere dignetur pro pace liabenda. quod Ecclesia universalilcr deinceps sux sanctissimncelebrabil Conceplionis (cstum una cum octavis. Martène, Velerum scriplorum et monumentorum… colleclio, Rouen, 1700, t. vii, p. 580. Quand le concile de Constance se fut réuni..Mjihonse V, roi d’.A, ragon,