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IMMACULEE CONCEPTION


pas digne de loiiansc. Seule plus sainte que les anges, elle devait seule n’avoir aucune part à l’infortune commune, zaî ao’vï|V é/priv ; j./) toïç aÀÀoi ; Tr, ; y.O’.vf, ; z’y'.v’ovîïv Sj^y-ÀYipia ;. 76(d., p. 240. Si elle est morte, c’est pour imiter son divin Fils et pour montrer qu’elle appartenait réellement à la nature humaine. La mort, d’ailleurs, n’a, par elle-même, rien de déshonorant, tov ào’.â6’Àr|Tov vd|j.ov. Ibid., p. 211.

Après avoir entendu ces afhrmations si nombreuses et si explicites de la sainteté originelle de la mère de Dieu, toutes emiirnntées aux trois homélies sur la Nativité, la Présentation et l’Annonciation, on n’est pas peu surpris de rencontrer à la fin de la iv^ homélie inariale d’Isidore, qui est consacrée à la Dormition, le passage suivant : « La Vierge, comme fille de l’homme, naquit de sa propre mère. C’est pourquoi il n’y avait aucun moyen pour elle d’éviter l’antique épaisseur, je veux dire le péché originel, avec lequel elle naquit et qu’elle reçut involontairement. C’est de ce péché <lont parle David, quand il dit : « Ma mère m’a conçu « dans Je péché. » C’est avec ce seul péché qu’elle vint à la vie et apparut au genre humain. De tout autre fardeau, c’est-à-dire de toute autre souillure, elle resta apsolument indemne. Et non seulement cela, mais elle se hâta de rejeter loin d’elle cet héritage funeste du premier père, » t, naoOivo ; r.ooî^kiii ijlèv Trjç îOiaç’rf-.’Jji. fo-j-ip avOp’Dno ?" xai oCx toûto. to àpyaïov

— dtyo ;. Ài’i’f.) o ; tt, ’/ -poyov’.L>|V ijjiapTiav. uïO’r, ; îysvvrjOr, . TJv "c aLo-j7 ! ’fo ; iCk-i^zi. O’.aç’jyîi’v -i xoôr.ot -i^^i ouo^î :. oùo’; ur5p|3f, va’.. In Dormilioncm, op. cit., t. ii, p. 0(58. Ces paroles, on le voit, forment l’antithèse parfaite du passage que nous avons cité plus haut de l’homélie sur la Présentation. Conmient expliquer cette contradiction’? Le seul manuscrit, à notre connaissance, qui contienne les homéhes mariales d’Isidore est le Vaticaniis r/ra’cus 6'>1. Il est du xv siècle et ne présente aucune trace d’interpolation ru passage qui nie l’iiiiiuaculée conception. L’homélie sur la Dormition y est mise sous le nom d’Isidore comme les trois autres. Bien plus, dans son homélie sur la Nativité, l’orateur renvoie à son discours sur la Dormition. Op. cit., t. I, p. 212. Celui-ci paraît donc, de ce chef, tout à fait authentique. Mais l’examen interne laisse une impression de doute, surtout pour les derniers paragraphes, où l’on remarque un décousu complet. F^n particulier, le § 33 de l’édition de Balleriui, qui renferme la négation de l’immaculée conception, est un développement parasite de fort mauvais goût. qu’on peut supprimer en entier, sans que la suite du discours en souffre. Que conclure de là ? Prise dans s-on ensemble, l’homélie nous paraît bien être l’œuvre d’Isidore ; mais elle a dû siibir des remaniements et des interpolations de la part de quelque copisle. Avec Hippolyte ]Iarrac(n, Mnrialr Isidori, p. 145 ; Ballcrini, op. cit., t. II, p. (103-()0(i. et Migne, P. G., t. r.xxxix, col. 117, nous sommes porté à considérer comme une de ces interpolations tout le § 33. Si par hasard la critique interne nous égarait ici, il faudrait dire que Cilabas a changé d’opinion sur la sainteté originelle de la mère de Dieu, et ((u’après avoir débuté par la négation, il a terminé par l’aflirmation la plus catégoricfue.

(^elle seconile h>pothèse n’est pas complètement invraisemblable. Déjà, avant Isidore. Nicéphore Calliste Xanthopoulos avait osé aller contre la croyance générale de ses contemporains, en insinuant <|ue jusqu’au jour de l’annonciation, Marie avait pu être soumise au péché originel. Cette opinion se trouve fornuilée flans le commentaire que cet auteur a composé du Iropaire mariai commençant par les mots : Ti, v -ij. : ’; -iç, y, ’i. Ce commentaire a été édfié pour la première fois à.lénisalem, en 18f12, pariCyrille Anastasladès dans l’ouvrage intitulé : ’ICpjvrJvr.a si : toJ

àvaCjaOaoJç tïJç’()L-. r>r[/oj. Mais cette édition ne concorde pas de tout point avec le texte de deux manuscrits contemporains de N’icéphore, c’est-à-dire de la première moitié du xive siècle, le cod. M iscellaneus 379 et le end. Roc de la Bodléienne d’Oxford. Nous avons pu consulter ces deux manuscrits ; et dans les deux on lit le passage suivant : « La sainte et bienheureuse Vierge n’engendra pas de la corruption, iL o’.aiOocàç. mais par la parole de l’archange Gabriel, après que le Saint-Esprit fut survenu en elle, et qu’il l’eut purifiée de la souillure originelle, si par hasard cette souillure se trouvait en elle jusqu’à ce moment, aXÀà Toij -avayioj IIv : J ; j.7.- : o : îr :  ; LOovTo ; aJT^. /a ; xoîj "poyovrLoj p’J~oy. Et’Ttç xif^K. a7 : oLaOipavT’vç. -C> ôn^uaT’. Tû3 àp/ayyiÀoj TaSpirlX. Cod. Mise. 79, fol. 192 ; cod. Roc, fol. 147 v". Ce qui est curieux, c’est qu’à la fin de son commentaire, cod. Roc, fol. 190 r", Nicéphore Calliste fait amende honorable à l’immaculée, et déclare qu’il a bien pu dévier du droit chemin, en prenant le parti de parler de la souillure au sujet de la Toute-Immaculée, y.’i’i -. : to3 ôcovto ; -apsasâXT, v. ô P’jttoç ~pl z9]i oÀr, ; àcr :  ; Àfrj Àiyj’.v iÀoajvo ;. Cet aveu est bon à retenir. Nicéphore Calliste a conscience d’innover et de prendre une position peu sûre, en osant parler de la souillure originelle à propos de la Vierge immaculée. De fait, à parcourir ses autres écrits et spécialement son Histoire ccclesiastique, il paraît bien qu’il n’a pas toujours admis l’opinion qu’il formule ici, et qu’il a professé la doctrine unanimement reçue à Byzance : « La bienheureuse Vierge Marie, dit-il, fut trouvée digne d’être la demeure <ie Dieu le Verbe. Elle avait été consacrée à Dieu, même avant sa naissance, et était venue à l’existence connue un fruit donné par Dieu, née d’un sein vieilli et ne connaissant plus la passion, Laï r.orj y-viaEto ; jikv àva-EŒtij.ivïi ir)zG>, h. |j. ; Àiov Si yr|paÀ£o)V zai -o’pp’i) twv tf ;  ; çjaEfD ; xpaij.â--T’ov. oià -’. ; zap-o ; fJEû’aooTO ;  ;  : poTiyij. : vT|. » H. E., 1. I. c. vii, P. G., t. cxLV, col. (îSl. La manière dont il parle de Marie, lorsqu’elle fut présentée au temple, suppose qu’elle était déjà sainte à ce moment. De même, la raison qu’il donne de sa mort ne diffère pas de celle que l’on rencontre communément dans la théologie byzantine : Marie devait mourir pour être conforme à Jésus, i~zl -r^v ravayiav -oj (-Isoîl Aoyou ar|-îpa OavâTd’j aETaayEÏv’sost (ot ; y£ za’. û TaJTYiÇ Vioç. zupcôv To avOp’o-oç slva ; i’k àArfito :). Op. cit., t. II, C. XXI, col. 809. Dans des tropaires inédits en l’honneur de la Vierge, qui se trouxent dans le même cod. Misccll. 79 de la Bodléienne. fol. 201, Nicéphore dit de Marie c|u’elle est sans aucune souillure », coîi. tïJç ôùr.ryj o’/a -avToç, et fol. 20(i " : < Le Dieu très pur et le seul beau. t’ayaut trouvée, toi, la seule pure, est descendu dans ton sein pour sauver le monde, » |j.fJvT, v zaOapâv as É)paz( !) ; ijlo’voç (’)paFoç zaOapiÔTaTÔç TE ("> : o ; IJ-T/tpa -7^ c-^ ï^-j. () : ’/, ».)’/ JwTati xôv Z’icarjv.

On voit la portée des négations cpie imus venons de rencontrer sous la plumede Nicéphore Calliste et d’Isidore Olabas. Elles constituent un lihénomènc isolé dans la chaîne de la tradition grecque. Si Isidore a nié l’immaculée conception — ce qui est loin d’être sûr — il a renon(-é ensuite à cette doctrine, (tour professer en termes exprès et directs le privilège nuirial. Si Nicéphore a osé découvrir une tache dans la Tonte-Inunaculée, il s’en est comme excusé, et a déclaré qu’il pouait bien se tromper. Peut-être même s’est-il explicitement rétracté. En tout ca< !. on peut aflirmer ((u’il n’a pas fait école, comnu’nous allons le constater en interrogeant les autres théologiens de la fin du xive siècle et ceux de la première moit^ du xv<".

Voici d’abord l’illustre Démétrius Cydonès. une des gloires citlioliques de la Byzance schismatique, converti au catholicisme par la lecture des Pères et des écrits de saint Thomas d’.qiiin, dont il traduisit