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IMMACULÉE CONCEPTION


Épouse (lu l’ère iiiconipix-)ieiisible. Mlle est.glorieuse et gloriliée eu tout, au-dessus de toute bénédiction, la toutc-iniinaculée, f, y.a-i -.<> -âv o£0’4ai ; j.ivï| za ; jrôpîuÀoYTî’^Aivri, f, -avâ/pavToç.

Comme saint Euthynie, dont il fui le couteiiiporain, Pierre, évef)iie d’Ar^os (f après’.120), a laisse un discours pour la tête de la (^onceplioii d’Anne. Coninie lui, il enseigne claircinent la saintelé orij^inelle de la mère de Dieu : < Voici que nos premiers parents tressaillent en apprenant que va paraîtrc la rose toute parfumée, plantée dans une terre stérile qui doit remplir l’univers de sa bonne odeur et chasser la puanteur de leur transgression. Aujourd’hui sont posés les l’ondements du palais resplendissant de pureté qui doit recevoir le Christ, le roi des rois… Aujourd’lmi le paradis divin est planté dans un sein desséché… Je vous rends grâces. Seigneur, s’écrie la nature humaine, de ce que vous avez commencé à arracher les cpines de ma condamnation et m’avez préparée par Joachim et Anne à porter des fruits…’Voici que maintenant naît de moi dans le sein d’Anne cette rose qui s’appelle Marie, elle me délivre de la puanteur qui me venait de la corruption, et sa bonne odeur me remplit d’allégresse. Une femme jusqu’ici avait fait mon malheur, une femme maintenant me rend heureuse, vù’v âÇ iaou pôôov "poœavîv rj Mapiàa iv v/jOjï tf ;  ; "Awr, ;, TV)V ïv. çOopà ; IJ.OJ ô’j^fDOÎav iv. |j, icxo-j TJy.il, Li). Tr, ’/ sau"^ ? eù’oSïav 5t30uaa 0 ; ’! a ; iyaÀX’.aŒîfj) ; ij.£’: aôiôroa ;. » In Conceptioiicm S. Annæ, P. G., t. civ, col. 1352, 1360. Voici donc que la nature humaine est délivrée de l’infection du péché originel en la personne de la Vierge, et cela dès sa conception dans le sein d’Anne, âv vriojï -crj ; "Avvri ;. C’est bien, en efïet, le péché original qui est désigné par le mot « corruption », tpOopâ, car l’orateur a dit, quelques lignes plus haut, que le genre humain avait été condamné, à cause du péché, à la mort et à la corruption, ocà t>, v âjj.ap- : iav Oavàtf’i y.a-cazp’.OivTî ; y.xl t ?j sOopa. Ibid., col. 1360. L’idée de la conception immaculée est encore insinuée par l’appellation de « fleur du genre humain » donnée à Marie, -.6 tciO yivoj ; avOo ;, col. 1361, et surtout par le passage suivant : « Réjouissons-nous tous en voyant commencer à être planté dans le sein d’Anne le rejeton de la noblesse originelle de notre nature, » ôpoiv- ;  ; tr ; ’/ tY| ; qa3- : pa ; î’jyivsiav çjiifj) ; àoyo ; j. ; vï|V jv tt ; yacJTpt Tr, ç "Avvr| ; Ç’jTîyjaOat. Ibid., col. 1353. Saint André de Crète avait salué la Vierge comme l’image tout à tait ressemblante de la beauté primitive. C’est une pensée identique qu’exprime ici Pierre d’Argos, mais en la mettant expressément en relation avec le début de l’existence de Marie dans le sein de sa mère.

La vie de Jean le Géomètre est encore une énigme pour l’histoire. On le fait vivre habituellement dans la seconde moitié du xe siècle, mais c’est plutôt une conjecture qu’une certitude. Son discours sur l’Annonciation et cinq hymnes en l’honneur de la Vierge permettent de le ranger parmi les docteurs du privilège mariai. Jean établit d’abord le parallèle classique entre Marie et Eve : « De même que la malédiction et la tristesse ont été transmises au genre humain par un seul homme et une seule femme, c’est de même par un seul homme et une seule femme que nous arrivent la bénédiction et la joie. » In Dciparx Annunliationem, P. G., t. cvi, col. 820. La bénédiction, la joie sont pour notre orateur synonymes de grâce sanctifiante, de vie divine, et s’opposent à la malédiction et à la tristesse, termes qui désignent le péché originel. Or, voici qu’il alTirme expressément que Marie a été conçue dans la joie : « Salut, ô toi, qui as été conçue dans la joie, qui as été portée in utero dans la joie, qui es née dans la joie, /aïps yoLoi [j. ; v cuÀXïioOîïca, yapà oï y.-j-fficl’^y., yapà oï -v/iiiiiy., et qui.

a ton tour, as conçu dans la joie, as porté et enfanté dans la joie ((ni dépasse toute parole et tout sentiment. Tu es la commune joie du ciel et de la terre, l’orgueil de notre race, rembellisscment des cieux, l’ornement des deu.x mondes. » Ibid., col. 845. Aussi, lorsque l’ange vient saluer la Vierge et lui faire les propositions du divin Époux, elle a sa dot toute prête. (^elte dot, c’est la plénitude de la grâce, qu’elle a reçue (le l’Esprit-Saint et quil’a rendue digne de ces noces célestes. Ibid., col. 817 ; cf. col. 820. Sans doute, le Saint-Esprit va descendre de nouveau en elle pour préparer la voie au Fils et rendre la chambre nuptiale brillante de pureté, -poLaOaïpov tov OâÀa ; j/jv. Mais cette purification ne saurait être considérée que comme un décor de luxe qui vient s’ajouter à un embellissement déjà ancien, ; j.iL/, ov oï -poaLa/, Ào>-.Z’i-i ; car bien avant le salut de l’ange, dès sa conception, Marie a élé purifiée et embellie, il -La : ~[jtyLiy.â-Oip-ra ; Lt.’: -yiLiL-j’iM’T. : ’j--J.’.. Ibid., col. 825.

Dans ses hymnes mariales, Jean le Géomètre exprime sa foi à la conception immaculée de deux autres manières. Il parle d’abord d’une intervention spéciale de Dieu, qui a eu pour résultat d’écarter d’elle toute atteinte du péché : « Salut, ô corps virginal formé par les mains divines. Salut, ô Vierge, en qui rien n’a passé du péché des mortels. Salut, ô corps tout immaculé, qui réunis en toi la beauté céleste et la beauté terrestre, » /aïps, 8 :  ; j.a ; -ayàv’j']/6-Ojv a’.yÀiqivTo ; ’C)ÀÛ(jl~ou, f, a£p ; ï| ; zaziT, ; û-jo ; v açïÀy.oaivi, . Ilgmnus, iii, ibid., col. 861. Il déclare ensuite que la Vierge est venue au monde dans l’état de justice originelle. Parmi les épithètes qu’il lui donne dans la cinquième hymne, se trouvent celles de vjo’Loaaoç et de v : o-Xâ3Tr, ç, « monde nouveau », « créature nouvelle ». La deuxième hymne renferme le salut suivant : « Salut, rejeton de la vieillesse, planté dès le début dans le jardin verdoyant et délicieux du paradis. » Ibid., col. 857. Et dans la troisième, Marie est saluée comme l’orgueil de notre nature, le chef-d’œuvre de l’artiste divin, qui a mis tout son art à la façonner, la beauté idéale personnifiée, ornée, dès sa naissance sainte, des quatre vertus cardinales, /X’.^i, y.6c, r^, çûac’i) ; a’J'/T, ; j.a, àyaÀj.a -XaaTo’v, Ô£Eâ|j. ; vov -iyvi^v -àaav àptŒtOTîy voj’y aîps, za ; ir. -iti-jptov -ocyÈv

z yjvjTr] ; àyvrjçyTCij, apysyiivrov apsxdiv £a~voov

aJTÔLaÀrjv. Ibid., col. 861. Notre poète met le comble à ces magnifiques éloges en appelant Marie la seconde après Dieu, la seconde après la Trinité, Ô£j- : ipa -f, : Tp’.âôo ;. Hymnus, i, col. 857.

5° Témoignages d’auteurs inconnus ou anonymes.- — Nous n’avons cité jusqu’ici que des textes empruntes à des écrivains sur lesquels l’histoire fournit des données plus ou moins détaillées. En dehors de cette littérature authentique et suffisamment située dans le temps, il y a la littérature apocryphe mise sous le nom de quelque écrivain illustre, et la littérature atlril )uée à des auteurs dont le nom seul est connu, sans qu’il soit possible de dire à quelle époque ils ont vécu. Les écrits de l’une et l’autre espèce sont assez nombreux. Essayons d’y glaner quelques témoignages plus ou moins explicites de la croyance des byzantins à la perpétuelle sainteté de la mère de Dieu.

Interrogeons d’abord la littérature apocryphe ou anonyme. Il existe trois homélies sur l’Annonciation faussement attribuées à saint Grégoire leThaumaturge. P. G., t. iii, col. 1145-1178. Elles paraissent avoir le même auteur, et sont sans doute postérieures au concile de Chalcédoine. Cf. O. Bardenhewer, Geschiehte der altkirchlichen Literatur, Fribourg-en-Brisgau, 1903, 1. 1, p. 288. On y trouve des passages dignes d’attention : < C’est à bon droit, lisons-nous dans la F", que Marie, la première entre toutes les femmes, a reçu ce salut de l’ange : Ave gratta plena. Car tout le