Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/466

Cette page n’a pas encore été corrigée
917
918
IMMACULEE CONCEPTION


d’Anne et de la conception de Marie. Dans son esprit comme dans la réalité, ces deux termes sont corrélatifs ci il s’arrête tantôt à l’un, tantôt à l’autre. C’est ainsi qu’il dit à un endroit : « Dieu exauce la prière de Joachim et d’Anne et leur accorde celle qui est véritablement la porte de la vie. Honorons sa sainte conception, r ; ç -/, ’/ àyi’xv T’.'JLrJ^’oa : / s-jÀÀT|i ; v. P. G., t. xcvii, col. 1309. La même expression revient un peu plus loin, col. 1313. Si la conception de Marie est sainte, sa naissance doit l’être aussi. André le déclare positivement dans le canon pour la Nativité : « Votre naissance est immaculée, ô Vierge immaculée, » a/oavto ; aoj f, -fivvTiT’.ç. naiOiv : à/pr/TJ, col. 1316, 1321.’Les expressions : « conception sainte », « naissance immaculée », si elles étaient isolées, ne suffiraient pas à écarter tout doute sur la véritable pensée de notre auteur. La liturgie grecque appelle sainte, aussi, la conception de saint Jean-Baptiste. Mais sous la plume de saint André, les mots : conceplion sainte, ont bien toute leur valeur théologique. C’est ce qui ressort, tout d’abord, de l’appellation de « fdle de Dieu », G^o’-aiç, qu’il donne si souvent à Marie et que les prédicateurs byzantins vont répéter après lui à satiété. Marie est fille de Dieu, non seulement parce qu’elle est fille de la promesse, que sa naissance d’une mère stérile, annoncée à l’avance par un ange, est due à un miracle du Tout-Puissant, mais encore parce qu’elle est » une argile divinement façonnée par l’artiste divin, la matière parfaitement assortiede la divine incarnation, » /| -avap ; xov ; o ; -y, ; O^’.V.fj ; ’j'0’j.x- : ’-'>si’oi -jvtijÔ OiOTEAvi ; TOj navTOjpyoj Lxl xy.T-.T.iPio^j -rjLo’;, Homil., I, in Dormilinncm, ibid., col. 1068 ; « le levain saint pétri par Dieu, grâce auquel toute la masse du genre humain est entrée en fermentation, » ’1-J[j.ri ày’a Oio-ivr^ ;. Homil. in Annunl., col. 896. La conception d’Anne s’est produite par une intervention spéciale de Dieu, kL 0£oj, ou, suivant une variante, en Dieu, iv ©siô. Canon in B. Annæ conccplionem, col. 1312.

Dans une autre série de textes, .

dré nous présente

la mère de Dieu comme les prémices de l’humanité renouvelée et l’image parfaitement ressemblante de la beauté primitive. Voici ce que nous lisons dans la première homélie sur la Nativité de la Vierge : « Aujourd’hui .dam offre iNLuie à Dieu en notre nom comme les prémices de notre nature… Aujourd’hui, l’humanité. dans tout l’éclat de sa noblesse immaculée, reçoit le don de sa première formation par les mains divines €t retrouve son ancienne beauté, srja^pov’q xaClipi -ùyj ïvOs(i’)-’ov vjyi’/i : % Tïj ; -iii-ï) ; O^o-XaiTiaç à-oXa ; j., 31vs ! to yiy.i’i.’x za ; rpo ; ÉajTf, ’/ âvTîrâvî’.ji. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais lorsque naît la mère du Beau par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges et est façonnée suivant un modèle parfait et vraiment digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration, et cette restauration une divinisation ; et celle-ci une assimilation à l’élat primitif, La ! r^v à-ï) ; i.xjp’ij3£ -oy LiXXoj ; vj-pi-Kv.x’/ rj -r] ; xaI. ; a ; ’yjT^v/i : i, txjttjv fj çjt ;  ; ts/OsÎ^t) -f] MrjTpi TO’j fijpaiou -poiÉyojTa, -Àa7tv kp’.i-ri’i tî Lai Oîo-pî ::e3Ti-Tiv iini/izi :, Kzl fivi-x : xjpî’.) ; -Xiiiç ivaxXiriJtç, La ! i) avâLAir, 7 ;  ; Oi’i) j’.ç, /, o : -po ; To îp/7.'><v j ; o ; xo ; ’i)7’. ; … Et pourtoutdireenun mot, aujourd’hui la réformation de notre nature commence, et le monde vieilli, soumis h une transformation toute divine, reçoit les prémices de la seconde création, 17’, -xipov rj -/) ; sjjîh^ r) ; Pov « vi ; iop3’.)7 ;  ; ’iy/i-.i :, za ; o yripiia ; yÀTxo ; écŒtOîSTOtTr)’/ >> « ; A, 31v’i)v t : ’j : /v.>i : /, OîjTj’pi ; 0£o-Xa7T ; a ; -po’t-.’v.n. ?i/£Ti ;. > In NrtliDit. B. Mnriæ, i, col. 812. Même doctrine dans la première homélie sur la Dormition : « Le corps de la Vierge est une terre que Dieu a Iravaillée. les prémices de la masse adamique qui a été divinisée dans le Christ, l’image tout ; i fait res semblante de la beauté primitive…, l’argUe pétrie par les mains de l’artiste divin, » ï] Gîoyî’ôpyriTOç yf], ï] xr.xpyi^ Tûj ïv Xpt’JTiî) 6îtoOiVTo ; àoaa’.atou çypâaato ;, ~o -avo[j-O’.ov T^’j xpy.Lqç 6)poL : 6-T, - : r) ; i’voaXaa. Homil., i, in Dormitioncm B. Mariæ, col. 1068.

Et pourquoi ces attentions délicates de Dieu à l’égard de la Vierge ? « Pourquoi ces privilèges royaux, qui la rendent toute belle ? » Homil., iv, in Natio., col. 864. C’est parce qu’il fallait qu’un palais fût préparé au roi avant sa venue. Il fallait que les langes royaux fussent tissés à l’avance pour recevoir l’enfant ro^al à sa naissance. Il fallait enfin que l’argile reçût une préparation préalable avant l’arrivée du potier, -Iko ; ’vji : "pos’jpaOrjvat tov ;  : riXov, y.xl’d’i rrapîivai tov y.îpxfj-ix. Homil., III, in Nalio. B. Mariæ, col. 860. Le rédempteur du genre humain, voulant introduire une nouvelle naissance et réformation à la place de la première, choisit dans toute la nature cette Vierge pure et toute immaculée pour opérer sa propre incarnation, de même qu’il avait autrefois pris de l’argUe d’une terre vierge et intacte pour fornier le premier Adam. Marie est, en effet, la terre vraunont désirable, la terre vierge, rj -apOivoç y/, , d’où le potier a pris l’argile de notre terre pour remettre à neuf le vase brisé par le péché. Homil., i, in NntiDil., col. 813-814 ; Homil., ïv, in ATff/fy., col. 866-867 ; lIomiL, j, in Dormit., col. 1069.

Un lieu étroit unit les deux mystères de l’immaculée conception et de l’assomption. D’après le plan divin, si Adam était resté fidèle à Dieu, ni lui ni sa postérité n’auraient connu les alïres de l’agonie et la corruption du tombeau. La mort, la dissolution du corps est, après laprivation de la grâce déifiante, le grand châtiment du péché d’origine. Si Marie a été préservée de ce péché, il semble qu’elle aurait dû l’ôtre aussi de la mort. Mais on couçoil d’autres pensées. cquand, avant de considérer la mère, on jette les yeux sur le fils expirant sur la croix. Saint.Vndré de Crète a compris la nécessité de suivre cette méthode. Aussi avant de parler de la dormition de Marie, éprouve-t-il le besoin d’examiner les raisons pour lesquelles le Fils de Dieu est mort. Ces raisons sont au nombre de trois :

1. Jésus a voulu payera notre place la rançon du péché ;

2. il a voulu se rendre semblable à nous en tout, hormis le péché et établir la réalité de sa nature humaine ;

3. il fallait aussi que les arrêts de l’antique malédiction ne fussent pas complètement suspendus, o Car c’était la sentence de Dieu que ceux qui seraient tirés une fois de la terre devraient y retourner. » Homil., i, in Dormit., col. 1 048..près ces explications sur la mort du Fils, André se trouve à l’aise pour parler de la mort de la mère. D’après lui, Marie n’est pas morte, comme nous, à cause de l’antitjue sentence prononcée contre l’homme coupable. Elle a ignoré la corruption du tombeau. Sa courte dormition a eu pour cause des motifs analogues à ceux qui expliquent la mort de Jésus. Elle est morte pour ressembler ix son divin Fils, pour se soumettre comme lui aux décrets de la Providence, pour confirmer la foi en l’incarnation, pour montrer en sa personne comment l’on passe de la corruption à l’incorruptibilité, o Si, d’après l’Écriture, aucun homme ne doit échapper ù la mort et si celle que nous célébrons était véritablement homme et au-dessus des hommes, il est clair qu’elle aussi a dil passer par la même loi que nous, bien que, sans doute, non de la même manière que nous, mais d’une manière plus excellente, et pour un motif supérieur, bien différent de celui qui nous conduit à ce terme fatal, » il La’[j./) LaO’r||j.ïç Vi’i » ; aXX’'j~p ruii ; Lai ~r’i x’xixv, ’jizio r, ; -OJTO -ivT’o ; -x’Itv/ Èvayri|xîOa. Ibid., COI. 105.3.

Quelestccmotif supérieur ? André répond : « L’amère sentence de mort est abrogée et n’a plus d’effet. La puissance de la malédiction est détruite. Mais on ne