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IMMACULÉE CONCEPTION


vices d’Èvc, oj ; jLa[lï|- : £jO£ ; aa toï ; -.7, ; IvJ’a ; LaLo’.' ;. » Ibid., fol. 104 recto. Ces vices d’Eve, l’orateur les énumère ; il s’agit surtout de la vanité et de la coquetterie. Puis, il continue rélof, ’e de Marie : « Consacrée à Dieu avant sa naissance, et une fois née, offerte à Dieu en signe de reconnaissance pour être élevée dans le sanctuaire du temple, revêtue de la grâce divine comme d’un vêtement, r : c ;  : [jî|îAri ; j.£VT| O^iav -/io ; 7 ô)i Oipt^Tpov, l’âme remplie d’une divine sagesse, épouse de Dieu par le cœur…, elle a reçu Dieu dans son sein ; elle est véritablement Ihéotocos, et pour ainsi parler, elle est toute belle, comme un objet de complaisance, et toute agréable comme un sachet d’aromates, tïj ya^toi biooôyoç, Ttp ïpyo Œo-i-j’Lo ;, -Lau f !)ç ïr.oi ELTtsiv, oXy] xaXr], wç sjôoLîa, -Lal oX-q -ifiv.ci, (o ; à-o3 : c7rj, o ; àp’jvj.âT(i)v. C’est cette Vierge digne de Celui qui l’a créée, que la divine providence nous a donnée, pour nous communiquer le salut, - : tjtï|V y, ; xtv -tjv àÇîav TOj y.x’.iavxoi ri (iiia oîOfôpviTai -oovoia. »

L’éloge continue, toujours magnifique, toujours à la hauteur de celle qui en est l’objet. L’archange Gabriel admire sa vertu et sa sainteté et la déclare toute vénérable, toute bonne, toute glorieuse, toute noyée dans la lumière. C’est par elle que la tristesse d’Eve a cessé, par elle que la sentence de condamnation a été effacée, kç-r’i’Aur.x’x'. oià lou xk -rf, ; Lxxa.oiLi] ;  ; à cause d’elle qu’Eve a été rachetée, À^Xj-piotai EJ’a ôtà ai : « Car c’est un Fils saint qui est né de la sainte, le saint par excellence et le Seigneur de tous les saints, le Saint auteur de toute sainteté. L’Excellente a donné le jour à l’Excellent, l’Ineffable à rinetïable, la Très-Haute au Fils du Très-Haut. » De l’ensemble de ces expressions il ressort, à notre avis, que Théodote d’Ancyre croyait d’une foi explicite que Marie a été préservée de la faute originelle, et qu’elle a toujours été en grâce avec Dieu. Le passage principal où sa pensée se manifeste d’une manière suffisamment claire est celui-ci : « A la place de la Vierge Èvo, médiatrice de mort, une Vierge a été remplie de grâce, GtoyaptT’o-o, pour nous donner la vie ; une Vierge a été façonnée possédant la nature féminine, mais sans la déviation et la déformation de cette nature, ix.tci ; yuvaiL£Îa ; axaiox/i-o ; » Ces paroles indiquent une intervention spéciale de Dieu pour préparer à son Fils une mère digne de lui. Ce qui précède et surtout ce qui suit, montre suffisamment que, si Marie a été remplie de grâce, cela a été fait dès le premier instant de son existence, et que la déformation de la nature à laquelle elle a échappé doit s’entendre de la faute originelle, qui a faussé l’œuvre primitive du créateur.

Nous ne pouvons taire cependant qu’un passage de la quatrième homélie attribuée à Théodote paraît exprimer une doctrine différente de celle que nous venons de trouver dans la vt^ homélie. Ce passage est ainsi conçu : « Les adversaires de la maternité divine n’ont pas voulu comprendre l’enseignement des nôtres touchant la transformation de sainteté qu’éprouva la Vierge, xr^v eÎç âyiaaaov àXXdiwa’.v Tr, ; rrapOivou. Mais des comparaisons empruntées à des choses tangibles peuvent nous doruier une idée du mystère. Si un morceau de fer tout noir et chargé de scories se dépouille, dès qu’on le jette dans le feu, des corps étrangers, et prend, en un instant, la pureté de sa nature ; s’il acquiert la ressemblance de la flamme qui le purifie, devient inaccessible au toucher et consume toute matière qu’on en approche, quoi d’étonnant si la Vierge tout immaculée fut portée à une pureté parfaite par le contact du feu divin et immatériel ; si elle fut purifiée de tout ce qui était matériel et étranger à la nature, et constituée dans tout l’éclat de beauté de la nature, de manière à être désormais inaccessible et fermée et soustraite à tout abâtardissement charnel, 7.3.1 arsaurlyTi ij.£v T(3v jXrLtTy/ à-âvTf.ov Lai T(ov : Tapà oûaiv.

LaTî^tr, Oc O’.xjyw ; cv Lay.tô’r, ; oyaîuj ;, ( » ) ; E’.va ; ao’.~ov ào’.âjîaTov La ; aO’.LTOv y.ctl àrpô^^XErTOv xolç oxyLrL’r.i -%pi’/rpij’i.%z :. Et de même que celui qui se place sous une cascade est mouillé de la tête aux pieds, de même la Vierge mère de Dieu fut, c’est notre conviction, ointe entièrement de la sainteté du Saint-Esprit, qui descendit sur elle : puis elle reçut le Verbe de Dieu vivant dans la chambre toute I)arfumée de sou sein virginal. » HomiL, iv, m S. Dciparam c.[ Simeoncm, 6, P. G., t. Lxxvii, col. 1397. Si la seconde comparaison employée par Théodote s’entend facilement d’une augmentation de sainteté reçue par la Vierge au moment de l’incarnation du Verbe, la première, il faut le reconnaître, suggère, au premier abord, quelque chose de dinicilement conciliable avec la sainteté originelle de Marie Que peuvent bien être ces choses matérielles et étrangères à la nature considérée dans sa pureté idéale, dont fut purifiée la mère de Dieu ? Ne sont-ce pas comme des restes du péché originel ? Ou bien l’orateur aura-t-il été entraîné par sa comparaison du fer chargé de scories au delà de sa véritable pensée ? Ce qui est sûr, c’est que ce passage ne cadre pas, pris à la lettre, avec la doctrine de la vi « homélie. Il ne reste que deux hypothèses : ou la pensée de Théodote sur la sainteté de Marie a passé par une certaine évolution, ou l’auteur de la sixième homélie n’est pas le même que l’auteur de la quatrième. Ce n’est pas le lieu de chercher à éclaircir ici le problème littéraire.

Un contemporain de Théodote d’Ancyre. saint Proclus, patriarche de Constautinople († 440), a laissé trois homélies mariâtes, doni deux sont unanimement reconnues comme autheuiiques. Dans la première, P. G-, t. Lxv, col. 679-6’.)2, il afHrme clairement l’existence du péché originel. « Par l’intermC’diaire d’Adam, dit-il, nous avons tous souscrit au péché et le diable nous retenait captifs… La nature humaine tout entière était asservie au néché. « Loc. cit., col. 686, 688. D’un passage de sa lettre aux Arméniens il ressort que pour lui la générati n humaine est le véhicule de la tare originelle, et il dit que la corruption, îO ; pâ, qu’il paraît entendre dans un sens particulièrement matériel, est le prélude de tout enfantement naturel. Epist., ii, ad Armenios, ibid, col. 868, H6<) Marie al-elle été soustraite à cette tare originelle ? Proclus parait l’enseigner dans tes deux homélies sûrement authetitiques. Il est préoccupé, comme tous les docteurs atitinestoriens de l’époque, de montrer qu’il n’a pas été indigne de Dieu de se faire homme dans le sein d’une Vierge et pour établir sa th>se, il déclare que Dieu lui-même a façonné sa future mère, mais sur le modèle primitif « Dieu, dit-il, n’a pas été souillé eu prenant rhair dans celle à laquelle il a donné la première forme sans contracter de tache, » àXX’r, v àva-XaTTfov ojx ÈaoX-jvOr). sv aÙTJj lapLfoSjL ; xa : i : ajTTj ; ysvvYjOsi ; ojx ÈfvtavÔTi. HomiL, ’, de laudibus S. Marias, P. G., L cil., col. 717. Le mot important dans ce texte est le verbe àvajiXâxt^)’/, qui signifie d’une manière générale : modeler, façonner de nouveau, restaurer, et qui est un des termes classiques de la théologie grecque pour exprimer la restauration de l’homme dans le Christ, le rétablissement de l’état primitif. Proclus veut dire que Dieu est intervenu d’une manière spéciale pour créer Marie, et qu’il a tait d’elle une créature nouvelle, semblable à Afinm avant sa chute. Que ce soit bien là le sens que notre orateur attribue à iva-XaTTwv, c’est ce qui ressort de ce qu’il dit dans d’autres passages. Après avoir parlé de la chair immaculée de la Vierge, rj xf, ; -apOÉvoj àu.dXjvxo ; lâp ?. il ajoute : « Le Verbe n’a pas été souillé en habitant le sein que lui-même a créé sans déshonneur… L’argile ne souille pas le potier lorsque celui-c’renouvelle le vase qu’il a