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culato B. Mari.T V. cnnceptu, th. xxiii, Rome, 1904 ; Scheeben, llandbiich <Jer katholischen Dotimaiik, Fribourgen-’Brisgau, 1882, t. iii, n. 1687 sq. ; Christ. Pesch, Prælectiones dugmalicæ, t. m. De Deo créante et eleuante, 2’édit., Fribourg-cn-Brisgau, 1899, n. 302 ; L. Janssens, Summa iheologico. Traclatux de Deo liomine, Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. V. p. 43-64 ; L. Billot, De Verfto incamato, th. xli, Rome, 1904 ; G. Van Noort, De Deo redemptore, 2’édit., Amsterdam, 1910, n. 215, 223, 244 ; C. Van Crombrugghe, Tractdtiis de beata Virgine Maria, Gand, 1913, p. 113-118. Études spéciales : F. X. Patrizi, De Sin, lioc est de iinmaciilata Marix crigine aDeo prædicta disquisitio, Rome, 1853 ; E. Bigarro, Piirixaimie Virginis Mariée Dei Geni-Iricis concepliis qimmodo inimaculaliis biblico in’j TTpwTc’jayvE Ltù’vi testiinonio staliiendiix, Venise, 1850, dans PareridelV cpineopato cailolico. t. vii, p. lx.xxi sq. ; G. Meignan, Les prophéties messianiques de l’Ancien Testofneat, t. i. Prophéties du Penlateiiqiie, Paris, 1866, p. 238-261 ; V. Cardella et H. Legnani. I. a Donna del Protoevangeloe le sue relazioni colin Cliiesa. dans Civiltà eattolica, nov.-déc. 1869, 7 « série, t. viii, p. 500, 650 ; Al. Schæfer, Die Gotlesmuttcr in der hl. Schrifl, Munster, 1887, p. 105 sq. ; H. Legnani. De spcunda Eva commentariiis in Protoevangelium, Venise, 1888 ; J.-B. Terrien, La mare de Dieu et la mère des hommes, II" part., Paris, 1902, I. I. c. ii ; M. Flunck, Dos Protoevangelium untl seine Bctiehung zum Dogma der unbeflcckten Empfàngnis Marias, dans Zeitschrift fur katholische Théologie, Inspruck, 1904, t. xxviii, p. 641-671 ; H. Bremer, Die unbe/leckte Empfàngnis und die erste Prophezeiung (ter Erlôsung. dans Theologisch-praktische Quartalschrifl, Linz, 1904, p. 752-773 ; L. Murillo, El Protoevangelio y el dngma de lu cnncepciûn ininaculada de Maria, dans Ra : ôn y le, Madrid, 1904, num. extraord. (à compléter par El Cénesis. du mOme auteur, Rome, 1914, p. 303-307) ; S. Prolln. Le Proléimngile et V immaculée conception, dans la Revue airguslinienne, Paris, 1904. t. v, p. 449-460 ; G. Arendt, De Protoevangelii habitudine ad immaculatam Deiparaconceplionem, Rome, 1904. Ce dernier ouvrage est la principale monographie sur la question.

2. Lu salutation anrjéUque et celle d’Elisabeth. — Émises par des pcrsoiinaKes disliiicts et qui parlaient dans des circonstances différenles, mais l’un et l’autre au nom de Dieu ou sous l’aclion du Saint-Esprit, ces deux salutations doivent être rapiirocliées, la seconde complétant en quelque sorte la première.

Luc. I, 28. Ave, grstla

plena ; llominus tecum ; [be nedicta lu in nndieribusj.

42. 1{< nedicla tu intcr inu lieres, et benedictus fructus

ventris tui.

Je vous salue, pleine de

gr ; 1co ; le Seigneur est avec

vous ; [vous êtes bénie entre

les femmes].

Vous êtes bénie entre les

fennues, et Je fruit de vos

entrailles est béni.

IDans le texte crée de la salutation an.aélique, on lit seulement d’ajjrés les manuscrits : Xaii :, y. ; /av-T’ojjLivï, - ô v.jy.’:  ; ii-.’r - ; ’.j ;.les autres paroles, qui se retrouvent dans de très anciennes versions et divers (écrits des premiers siècles, ont été vraisemblablement empruntées : i la salutation d’Élisabetli : V.jKrj-^T, i.bi^

/% :::I. za ; ijLo’-r/j.iPi : ’, v.r’j-’tt

/, : x.o : A’.a ; Gnu.

Ce qui frappe d’abord dans la salutation angôliquc, ce sont les premiers mots, souli^més ainsi par Origènc, lu Luciinr, homil. vi, P. G., t. xiii, col. 1815 : « Puisque l’ange salua.Marie en des termes nouveaux, quc je n’ai pu trouver dans toute l’Écriture, il faut en dire quelque chose. Cette expression : Xr.y^. zr/oiv.T’.>|j.£vï, . je ne me rappelle pas en effet l’avoir lue dans aucun autre en<lroil des saints Livres ; par ailleurs, ce n’est point » ’i un honmic que sont adressées ces paroles : Xa-.o- :. zs/ « p ; T’i ; j. : vï, : c’est une salutation exclusivement réservée à Marie. l’assape dont saint Amhroise s’est Inspire quand il dit de la bienheureuse VierKc, Expos. Eoang. secundum Lucam, t. III, n. 9, P.L., t. XV, col. 1 5.5.5 sq. : limnlictiopis novam fommlam mtrabnliir, qiik niisquam Urta est, nusquam anle rnmpcrt’i. Snli Mari.T hwe salulalio servabatur. La reniaripie du docteur alexandrin, rcjirise par l’évOque de Milan, suppose manifestement que l’un et l’autre

attribuaient au mot Lî/aptT’.i ; j.£vv- ; une portée bien supérieure à cette froide traduction d’auteurs protestants : qui as été justifiée. Le mot yâo :  ; signifie dans le Nouveau Testament une grâce, une faveur, un bienfait venant de Dieu ; ce qui, dans le participe passé I. ; /ap ! TiasvY, . étant données la dérivation et la forme du verbe correspondant yap’.Toùv. mène directement au sens d’enrichie, comblée de grâce. Knabenbauer. Comment, in h. L, p. 60 sq. De même, quand Elisabeth, « remplie de l’Esprit-Saint », proclame sa cousine « bénie entre les femmes », il s’agit é^^idemment d’une bénédiction exceptionnelle, unique, dont la raison et la mesure se tirent des relations intimes de Marie avec celui dont il est dit : « Et le fruit de vos entrailles est béni, o

Cette plénitude de grâces et cette bénédiction singulière, qui sont propres à la mère de Dieu, renferment-elles le privilège d’une conception sans tache ? Les membres de la Consulte théologigue instituée par Pie IX en 1848 eurent à l’égard du texte de saint Luc la même attitude, dans l’ensemble, qu’à l’égard du Protévangile. La plupart le proposèrent comme argument valide ou le supposèrent tel ; ceux qui n’avaient pas admis la force probante du texte génésiaque n’admirent pas davantage celle de la salutation angélique, et quelques autres s’abstinrent d’en faire mention. Il ne figure pas parmi les preuves indiquées dans le Sillage degli argomenti, comme devant être utilisées. Sardi, op. cit., t. ii, p. 47. En revanche, le compte rendu des Actes de la Commission spéciale, Esposizionc degli Atti, contient l’argument comme admis d’un consentement unanime, sous cette détermination : Les paroles de l’ange, Luc, i, 28, ne suffisent pas, prises matériellement, à prouver le privilège de l’immaculée conception ; elles le prouvent, si l’on y joint la tradition exégétique des saints Pères. Ibid., t. I, p. 799 sq., conclus, m et iv.

Le passage de la bulle qui se rapporte à la salutation angélique, §Cu/n pero ipsi Patres, est rédigé dans le même sens : « Les Pères et les écrivains ecclésiastiques, considérant attentivement qu’au moment d’annoncer h la bienheureuse Vierge l’ineffable dignité de mère de Dieu, l’ange (iabriel, parlant au nom et par l’ordre de Dieu, l’avait appelée pleine de grâce, ont enseigné que, par cette salutation singulière et solennelle, juscpi’alors inou’ie, la mère de Dieu nous avait été présentée comme le siège de toutes les grâces divines, comme ornée de tous les dons de l’Esprit divin, bien plus, comme un trésor presqtie infini et un abîme inépuisable de ces mêmes dons ; de telle sorte que, n’ayant jamais été soumise à la malédiction, mais ayant avec son Fils participé à tine perpétuelle bénédiction, cWc a mérité de s’entendre dire jiar Elisabeth sous l’action du Saint-Esprit : Vous êtes bénie parni’les jenuncs, et le Iruit de vos entrailles est béni. » Le membre de phrase corresiiondant ici au latin : nunquam maledictis obnoria, et una cum Filio perpétua : bencdictionis purticcps, est projire au texte définitif de la bulle. Que l’addition ail été suggérée à Pie IX, ou qu’il l’ait fait insérer « au dernier moment, de.son propre mouvement et non sur la remarque de quelques consulteurs », comme l’anirme le P. Jugie. Le témoignage de saint Luc sur l’immaculée conci ption, p. 69, la nature et la valeur n’en seraient jias changées ; mais il reste que ce membre de phrase met en plein relief, comme renfermée dans la salutation d’Elisabeth, l’idie de bénédiction yiciiiétuelle, sans toutefois faire reposer sur cette idée toute la force de la jireuve, car le contexte montre surabondamment qu’elle repose encore et surtout sur le gratta plenn.

Ainsi comprise, la))reuve de rin ; niaciilée conception tirée de la salutation angélique est inséparablement liée à l’enseignement des Pères et des écrivains