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HYPOSTATJQUE (UNION ;


in Christo, contra una divina persona in duabus subsistit naturis distinctis et divcrsis. Ex qiio quidem sccunduni SS. Patrum admonitionem intelligant onincs oportet, cssenti », substantise seu natur » notionem cum notione hypostasis, sabsistentise seu personse minime confunden(lam ; ne cum manifesta sacratissimorum dogmatum subversione tôt semper dicantinesse personse, quot sint intellectuales, sive ut loquuntur sui consci » natura ^. CoUeclio Lacensis, t. vii, col. 559.

b) Canones (Projet).

Can. 2. Si quis negaverit liumanam Cliristi naturam ita Deo Verbo esse unitara, ut Verbum in ea tanquam sibi propria facta subsistât.

Can. 3. Si quis unam personam Jesu Christi tanquam plures complectentem intelligat, duasquc in mysterio Christi personas introducat, divinam et liumanam, quae nexii indissolubili inde a conceptione conjunctæ uiiani personam compositam efficiant, a. s.

Can. 4. Si quis dixerit tôt necessario esse personas, quot sunt intellectus et voluntates ; aut negata duplici in Christo persona negari humana ! naturae pcrfectionem, a. s. Jbid., col. 566.

ture unique, ainsi, à l’inverse, dans le Christ, une seule personne divine subsiste en deux natures distinctes et diverses. Aussi cst-il nécessaire que tous retiennent, d’après la doctrine même des Pères, que la notion d’essence, de substance ou de nature ne doit en aucune façon être confondue avec la notion d’hypostase, de subsistence ou de personne, de peur que l’on n’en arrive à affimier — ce qui serait la négation des dogmes les plus sacrés — qu’il y a autant de personnes qu’il existe de natures intelligentes ou, selon l’expression des novateurs, conscientes de soi.

Si quelqu’un nie que la nature humaine du Christ soit imie au Verbe de façon que le Verbe subsiste en elle comme en une nature qu’il a faite sienne, qu’il soit anathème.

Si quelqu’un comprend l’unique personne de Jésus-Christ comme renfermant plusieurs (sujets) et, par là, introduit dans le mystère du Christ deux personnes, l’une divine, l’autre humaine, qui, dès l’instant de la conception unies parun lien indissoluble, forment une seule personne composée, qu’il soit anathème.

.Si quelqu’un dit qu’il y a nécessairement autant de personnes qu’il y a d’intelligences et de volontés ; de telle sorte que refuser au Christ la personnalité humaine, c’est lui enlever la nature luunaine co-nplète. qu’il soit anathèmc.

Rosmini.

A pioprement parler, Rosmini n’a

pas de système cliristologique. Sa théorie de l’union h ypostatique a été simplement esquissée en fonction de son système pliilosophique général, à l’occasion d’un commentaire sur le i’^"’chapitre de l’Évangile de saint Jean. Il faut néanmoins accorder à cette esquisse quelque attention puisqu’elle a été expressément réprouvée par l’Église, dans la réprobation de la proposition 27 « extraite des œuvres de Rosmini, et condamnée par le Saint-Ollice, le 14 décembre 1887. Voir Denzinger-Bannvvart, n. 1917.

1- Lxposé. — Pour comprendre la pensée de Rosmini, il faut se rappeler qu’il accorde aux créatures deux existences, l’une objective, l’autre subjective. L’existence objective, existence non pas seulement idéale, mais réelle, est celle que Us créatures possèdent dans le Verbe de Dieu, et en ce sens le Verbe est cette matière invisible dont le livre de la Sagesse, xi, 18, dit que toutes choses oui été faites, prop. 19. Dcnzinger-Uannwart, n. 2019. Par l’existence subjective, les créatures possèdent un être particulier, distinct de l’être du erbe. Kosmini suppose cette assertion fondamentale, lorsque, à propos de l’action surnaturelle (le l’cuc-haristic dans les Ames, il aborde an préalable le problènie de l’union hypostatique. J.’inlroduzione rirl Vant/clo seconda diouaniri cnmmrnlala, Turin, 1882, Icz.ione lxxx, p. 279 sq. D’après cette théorie générale, l’humanité du Christ existait, avant

l’incarnation, dans le Verbe ; mais comme elle n’y était que selon son existence objective, à l’instar de toutes les autres créatures, elle n’était pas unie au N’erbe hypostatiquement : « L’existence objective des créatures est réelle par le Verbe, mais elle ne l’est pas dans les créatures elles-mêmes, dont l’existence propre est exclusivement subjective ; ainsi les créatures peuvent exister dans le Verbe, et elles sont le Verbe liii-mOme, sans cependant exister encore en elles-mêmes. Par là, les créatures, en raison de leur existence objective, ne sont pas en elles-menies, et, lorsqu’elles existent subjectivement, le Verbe ne les renferme pas nécessairement, bien qu’il les iiossède objectivement et que l’existence objective et l’existence subjective soient deux modes du même être. De telle façon que, pour que le Verbe « assume » à lui et s’unisse une créature intelligente considérée dans l’être qu’elle possède en soi, il ne sullit pas qu’il la possède objectivement, bien que réellement, en lui-même, mais il est nécessaire qu’il s’unisse subjectivement à cette créature, ou, pour mieux dire, qu’il unisse cette créature subjectivement à lui-même », p. 280. Comment expliquer l’union selon l’être subjectif, rincarnalion’? « Il faut considérer que c’est le propre de l’Espril-Saint d’agir dans le sujet, puisque l’Esprit s’unit comme principe actif à la volonté humaine. La volonté humaine, dans cette union avec riCsprit. s’élève jusqu’à la reconnaissance pratique de l’être, et par-dessus tout, de l’Être absolu, ce qui constitue la sanctilication de l’homme. Or, il semble que l’on doive croire que dans l’humanité du Christ la volonté humaine lut tellement ravie par t’Esprit-Saint dans l’adhesion à l’Être objectif, c’est-à-dire au erbe, qu’elle lui a cédé entièrement le gouvernement de l’homme. Le Verbe a pris ainsi personnellement ce gouvernement et, par là, s’est //icarné. La volonté humaine demeurait avec les autres.puissances subordonnée à cette volonté, au pouvoir du Verbe, et le Verbe, premier principe de cet être théandrique, accomplissait toutes clioses ou les faisait accomplir par les autres puissances, avec son consentement. Ainsi la volonté liumaine cessa d’être personnelle dans l’homme, et ce qui constituait dans tes autres hommes la personne demeura dans le Christ simple n(Uure. » Prop. 27". C’est ainsi cpic s’explique l’union hyjiostatiquc, dont la réahsalion est vraiment l’œuvre du Saint-Esprit agissant dans riuimanité du Christ.

2. Critique.

I>n réalité, l’explication de Rosmini, alistraction faite de la thèse erronée de l’ontologisme qu’elle recouvre, ressuscite, sous une autre fornie, l’hérésie nesloriennc. L’union li jiostatique n’est plus l’union substantielle, pliysiquc. réelle, selon la subsistence, LaO’J-o^Tajtv, telle que l’ont définie les conciles et proposée les Pères de l’Église ; mais c’est une union accidentelle, par l’accord des volontés, selon la grâce, union purement morale et qui laisse subsister en Jésus-Christ les éléments physiques constitutifs de deux personnes comidètes. Aussi est-ce à juste litre que la proposition <|uc nous avons soulignée dans le texte a été réprouvée. D’autre jiart, rexplication de Rosmini laisse entrevoir une confusion d’être et de facultés, ime suppression de la volonté humaine ou tout au moins de ses fonctions, tpii touche de près au monophysisme ou au monolhélisme. Cf. Didiot, La fin du rosminiunisme, dans la Revue des sciences ecclésias’tiques, 1888, p. 120.

La théologie protestante contemporaine.

Xous

n’avons pas à nous occuper de la théologie protestante qui a versé dans le pur rationalisme. Celle théologie a existé, de tous temps, dans l’Église réformée, depuis les sociniens. voir ce mot, jusqu’aux rationalistes contemporains. Le rationalisme, sous toutes ses fornu’s, ))rocède de la philosophie hégélienne : il