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HYPOS TA’I IQUE (UNION)


stase du Clirist ne peut Olic dite composée d’une composition proprement dite, qu’il définit : unio uliquorum duorum habrntiiim muliiam inclinadonem ad constitutionem Icitii. elle <toit cependant être dite, dans un sens large, composée, en tant c|ue l’union hypostatiquc fait que la personne du Verbe subsiste en deux natures : il y a alors simul-cum-cdio-positio. Loc. cit. Dans le sens de saint Bonaventure, voir Durand de Saint-Pourçain, In IV Sent., t. III, dist. VI, q. u ; Marsile d’Inghen, /n /V SenL, t. III, q. vi, a. 3, dub. v ; Gabriel Biel, In IV Senl., . III, dist. VI, q. ir, a. 3 ; Denys le Chartreux, ibid., dist. VI, q. viii. Cf. Salmanticenses, De incarnatione, disp. III, dub. iii, § 3, n. 49. Saint Thomas, dans son commentaire sur le Maître des Sentences, avoue que l’expression : hypostuse composée n’est pas en usage chez les théologiens modernes, dist. III, VI, q. ir, a. 3 (Hugues de SaintVictor, De sacramentis christianæ fidei, t. II, part. I, c. ii, P. L., t. clxxvi, col. 402, 403, la rejette expressément ; cf. Alexandre de Halès, Summa, III-’, q. vi, m. ii, a. 5) ; mais, dans la Somme théologique, III’, q. i, a. 4, il affirme simplement que la personne du Christ doit être dite composée, in quantum unum (subsistens) duobus subsista. « Quoiqu’il n’y ait dans le Christ qu’un seul subsistant, cependant il y a en lui une manière différente de subsister à l’égard de chacune de ses natures, et c’est ainsi que l’on dit que sa personne est composée, en tant qu’elle subsiste en deux natures. » Il ne suffit pas de dire avec saint Bonaventure qu’il y a, dans l’hypostase du Christ, composition cum naturis, car l’hypothèse hérétique de Nestorius souffrirait cette sorte de composition ; il faut dire que l’hypostase du Christ, après l’incarnation, est composée in et ex naturis : elle subsiste en deux natures et de la nature divine tient l’être, tandis que de la nature humaine tient l’être homme. Cont. gentes, t. IV, c. xlix. Mais il est bien entendu que la personne n’est pas le produit de l’union ou qu’elle perdrait son individualité dans l’hypothèse où l’union prendrait fin ; on veut dire simplement qu’ilya dans leChrist deux natures unies substantiellement dans une même hypostase. qui suIjsiste en même temps dans toutes les deux. L’hypostase du Christ n’est pas un tout, dont les natures, divine et humaine, formeraient les parties composantes, elle est la personne même du Verbe, qui, simple après comme avant l’incarnation, si on la considère en elle-même, peut être dite composée en tant qu’elle s’étend, par l’incarnation, à la nature humaine. La formule de Tiphaine ne représente nullement la tradition scolastique ; ainsi que l’a démontré péremptoirement Franzelin, De Verbo incarnato, th. xxxvi, il est tout aussi orthodoxe et conforme aux formules traditionnelles de parler de la personne, de l’hypostase composée du Christ que de parler du Christ composé. « L’expression, toutefois, pouvant se prêter à l’équivoque, on l’accompagnera de correctifs qui en précisent l’exacte signification. Au lieu de dire tout court : la personne du Verbe est composée après l’incarnation, on ajoutera : dans ce sens qu’elle joue un nouveau rôle, qu’elle perfectionne et termine l’humanité. On pourra, au contraire, dire sans atténuation que le Christ est composé, parce qu’il est clair pour tous que Notre-Seigneur, vrai Dieu et vrai homme, implique, unies substantiellement en son unique personne, la divinité et l’humanité réellement distinctes. » Hugon, op. cit., p. 202-203. Sur la discussion théologique de ce point, consulter Suarez, op. cit., sect. iv. — 3. Actuellement encore, certaines divergences se manifestent entre les théologiens, suivant les écoles auxquelles ils se rattachent. Toutefois, la doctrine généralement admise peut être ainsi formulée : Dans rexpression : l’hypostase du Christ est composée, le génitif, du Christ,

peut être pris matériellement, à savoir, l’hypostase appartenant à ce tout qui est le Christ et qui est, en soi, l’hypostase du Verbe ; on fait alors abstraction de la nature humaine et l’on ne considère dans cette formule que l’hypostase qui éternellement subsiste dans l’essence divine ; en d’autres termes, le mot Christ ne sert ici qu’à désigner la personne dont il s’agit et cette personne est la deuxième personne de la sainte Trinité, simple, et sans composition possible. Mais le génitif, du Christ, peut être aussi considéré formellement, à savoir, l’hypostase qui est précisément cet individu, le Christ. U serait plus exact de dire : l’hypostase-Christ. En ce cas il y a plus qu’une désignation, il y a détermination même <ies éléments qui entrent dans cette hypostase, à savoir, la nature divine et la nature humaine. C’est dans ce second cas que l’hypostase peut être dite composée. Toutefois, même dans la première acception du terme : l’hj’postase du Christ, une certaine composition peut être attribuée

'i la personne du Verbe. C’est la composition que les

théologiens appellent compositio ad hoc ; en ce sens, le mot compositio est simplement l’équivalent d’unio. Les Pères grecs expriment ce sens en se servant de la préposition rpo ;. Cꝟ. 11° concile de Constantinople, can : 4. -criV ivwaiv to3 Ikrrj Âo’yoj rpoç aâpza… za-rà TJvOsa’.v Tjyouv y.ctb’jroaTaaiv… TrjV iv’j>a’.v to3 GsoS Àôyou Ttpoç TTjV cday.a. y.azh sûvOsaiv… otziçi èot’. zaO Croa-acrcv. Denzinger-Bannwart, n. 216 ; S. Sophrone, Epist. ad Sergium, Hardouin, t. iii, col. 1267 ; Jean Maxence, Dial., II, n. 2, P. G., t. lxxx, a, col. 136. Dans la seconde acception, où le génitif du Christ est pris formellement, en tant que déterminant les éléments constitutifs de ce sujet : le Christ, il faut dire de toute évidence que l’hypostase du Christ est composée, non seulement d’une composition ad hor, mais d’une composition ex his, c’est-à-dire des éléments constitutifs du Christ, comme tel, à savoir de la nature diA-ine et de la nature humaine. Mais pour ne pas attribuer à cette composition un sens monophysite (Mgr Janssens, à cause de ce sens monophysite, rejette, à rencontre de la plupart des théologiens contemporains, cette composition ex his, Summa theologica, t. iv, p. 151), il reste bien entendu que l’hypostase du Christ n’est pas un tout formé des deux natures, mais un tout subsistant dans les deux natures ; aussi est-ce une composition in his en même temps qu’une composition ex his. Cette explication ressort nettement de l’emploi simultané que font des deux formules les conciles, notamment le concile de Latran, col. 488. Sur ces points consulter Franzelin, De Verbo incarnato. th. xxxvi ; Janssens, op. cit., part. I, sect. ii, m. i, q. ii, a. 4 ; Billot, De Verbo incarnato, th. vi, § 4 ; C. Pesch, Prselectiones dogmaticse, t. IV, n. 129-130.

4 » Le terme « formel » de l’union hypostalique. — Le problème du terme « total » de l’union hypostatiquc rallie à peu près, dans sa solution, les suffrages de tous les docteurs catholiques. Il n’en est pas de même du problème du terme « formel ». Tandis que le terme total est la réalité composée qui constitue l’Homme-Dieu, le terme formel est conçu par les théologiens scolastiques comme l’aspect sous lequel cette réalité est atteinte par l’action divine dans l’union hypostatiquc. Trois opinions principales, qui d’ailleurs ne s’excluent pas nécessairement, se partagent les théologiens qui se sont occupés de cette question. — 1. L’opinion de Capréolus, In IV Sent., t. III, dist. V, q. i, reprise par Cajétan, In Sum. S. Thomæ, IIP, q. ii, a. 8, par Gonet, op. cit., disp. VI, a. 5, § 1, veut que le terme formel de l’union hypostatique soit la personnalité même du Verbe ; c’est la personnalité divine, assumant « l’humanité, qui réahse formellement l’Homme-Dieu ! >. Cf. Suarez, op. cit., disp. VIII, sect. iii, n. 10-,