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HYPOSTATIQUE (UNION ;


plète, -iî’.y. : mais que, si ces deux éléments sont complets et parfaits, considérés en eux-mêmes, ils ne sont, considérés vis-à-vis du Verbe incarné dont ils sont les éléments, que comme des parties incomplètes, comme le corps et l’àme vis-à-vis de l’homme, col. 1289. Il n’y a donc dans le Christ qu’une personne. Voir col. 497, cet argument ébauché par saint Grégoire de Nazianze. Aux monophj-sites et aux sévériens en particulier, il fait remarquer que, si les caractères spécifiques de la nature humaine, to Àoy.Lov zai çôap-ov clvat, se sont trouvés en Jésus -Christ

— ce qu’ils concédaient — il faut bien admettre qu’il y a en lui une oj^i ; humaine, et par conséquent deux natures, col. 1317, 1320. Cf. Tixeront, op. cit., p. 156-157. — c) Lathéologie de Léonce précise par des exemples et des comparaisons sa doctrine de l’enhypostasie. La comparaison du flambeau allumé de deux éléments combustibles réunis en une seule flamme, revient à plusieurs reprises sous sa plume, col. 1280, 1304. Mais c’est la comparaison de l’âme et du corps, comparaison traditionnelle, et « reçue des théologiens antérieurs », que Léonce s’efl’orce d’expUquer et de tirer au clair. Cette union est l’image de l’union hypostatique, a. parce qu’elle implique, entre l’âme et le corps, une union substantielle, comme celle qui règle les rapports du Verbe et de la nature humaine ; b. parce que, dans l’homme, l’âme garde ses propriétés et le corps les siennes, comme, dans le Christ, la divinité et l’humanité conservent réciproquement les leurs ; c. parce que l’union de l’àme et du corps en une seule personne humaine nous conduit à l’intelligence de l’union du Verbe et de la nature humaine en une personne, une hypostase, un être, un sujet. Mais il faut se garder de déduire de cette célèl)re comparaison l’unité de nature dans l’Homme-Dieu, et c’est sur ce point précis que l’union de l’àme et du corps, d’où résulte une nature unique, ne peut servir de terme de comparaison à l’union hypostatique : « Le résultat de l’union de l’âme et du corps n’est pas seulement un individu, -ri ; ivOvoroç, c’est une espèce, une ijji ; caractérisée, une nature à laquelle plusieurs individus peuvent participer, et comme on peut attribuer à chacun des individus ce qui est de la nature ou de l’espèce, on peut dire de chaque homme qu’il est’j. ; a çje ; ’. :, bien que le corps et l’âme gardent en chacun d’eux leur io’.otv-, ;. Mais en Jésus-Christ, il n’en va pas de même. Le résultat de l’union en hii n’est pas une nature cliristique, /o’/j-’j-r, ;, i’.ooç Xç. ! a- : (")v, qui puisse être ]>arlicipée ; c’est forcément un individu, une hy]iostase unique, incommunicable. II n’est donc pas u : a çja : ç, il est ; j’.a {/zoo-a- ; ’. ;. Il n’existe que trois cas, ajoute Léonce, où l’on peut parler de v.i çô :  ; ’;  : a. relativement à l’espèce ; b. relativement à l’individu en tant qu’il participe à l’espèce ; c. lorsque, de deux natures, par le mélange, s’en forme une troisième différente des deux autres, ï ; ét : ç, o£’.o(.)/ ST-posto :  ;. Le cas de Jésus-Christ ne rentre dans aucun d’eux. Libh très contra neslorianos et eitti/chianos, P. G., t. lxxxvi, col. 1289-1292. Tixeronl, op. cit., p. 157. Les scolastiques et saint Thomas en particulier, Sum. theol., 111 », q. ii, a. l, ad 3°"> ; De unioneVerbi inrarnali. a. 1, n’ont rien écrit de plus précis.

A propos de l’affaire des Trois Chapitres, l’empereur Jusiinicn, excité par Théodore Askidas, voir CoNSTA.NTiNOPLE (// « concHc (le), t. iii, col. 1235, publia son’ihj.’t’L’r ; T :, dont la théologie traduit une étroite parenté avec lathéologie de Léonce delJyzance. Or, on sait que le Vl"^ concile œcuniciiiquc a consacré la théologie de Justinicn : sur les écrits théologiques de Justinicn, voir Hardciiliewer, Les l’ères de I ïùjlisc, Irad. franc, c. iii, p. 24-27 ; ce fut donc également le triomphe de la théologie de Léonce. Voir, sur les

définitions conciliaires relatives à l’union hypostatique, col. 485 sq.

4. Les théologiens postérieurs à Lé mec de Byzance. — Comme on l’a vu à l’art. Hypostase, col. 399, pour les théologiens postérieurs à Léonce de Byzance (nous passerons ici sous silence ceux qui n’ont laissé aucune œuvre vraiment originale), l’apport qu’ils ont pu faire à la théologie catholique a été suffisamment exposé ; saint Sophrone de Jérusalem, saint Maxime, saint Anastase le Sinaïte ne s’écartent en rien de la chdstologie de Léonce. Toutefois, la christologie de saint Sophrone et de saint Maxime, de ce dernier surtout, présente un aspect nouveau. Il ne s’agit plus simjilement d’affirmer contre les monophysites la dualité de natures ; il fait tirer du principe dyopliysite, consacré à Chalcédoinc et à Constanlinople, des conclusions théologiques relatives à la dualité d’opérations et de volontés en Jésus-Christ. Tandis qu Sophrone insiste sur la dualilé d’opérations en Jésus-Christ, sans parler explicitement de la dualité de volontés, Maxime va jusqu’au bout des conclusions du dogme. Sa théologie ne s’arrête pas à l’activité du Christ ; avec la rigueur de la scolastique, elle arrive aux conséquences dernières : si la volonté libre fait partie de la nature humaine, le Verbe, s’il a pris cette nature, a pris nécessairement aussi cette volonté. Ces conclusions théologiques deviendront, par la consécration oflicielle qui en sera faite au synode de Latran et au concile œcuménique III « de Constanlinople, des articles de foi : ici, le progrès théologique se double d’un progrès dogmatique. On étudiera l’un et l’autre à l’art. MoNOTHÉLisME. Il convient toutefois d’observer dès maintenant que, conformément à la solution qui sera donnée plus tard par la théologie scolastique et que le pape Honorius ", voir t. vii, col. 1 01 sq., esquissait déjà dans sa réponse fameuse et tant discutée à Sergius, c’est à l’union hypostatique elle-même qu’il faut remonter pour avoir le principe de la rectitude absolue de la volonté humaine dans le Christ. L’union de l’humanité avec la divinité est la cause souverainement efficace de l’impeccabilité du (Jhrist, voir Jésus-Christ ; on doit donc, en Jésus-Christ, admettre deux volontés, l’une divine, l’autre humaine, sans craindre qu’elles s’opposent ou se combattent. U n’y a qu’un voulant, le Verbe incarné, qui ne peut faire deux actes opposés de volonta, et il est impossible que la volonté humaine, divinisée comme toute l’huma nité de Jésus, ne se conforme pas à sa volonté divine. Elle s’y conforme donc, mais librement, et par un vouloir humain et spontané. » Tixeront, op. cit, p. 191-192. Cf. P. G., t. xci, col. 30, 48. I- : n ce qui concerne les autres auteurs, tous professant en Jésus-Christ l’union substantielle des ilcux natures, il suffit de les signaler, avec l’énoncé de leurs principaux otivrages christologiques. Citons saint Éphrcm d’AnI ioche (527-545), dont on n’a plus que qiielqu s fragments, P. G., t. Lxxxvi, 2, col. 210.3-2110 ; le moine Job, dont nous possédons deux fragments, ibid., col. 3313-3320 ; .lean Maxence (avec une tendance quelque peu monol )hysite), /-p/s/o/a ad lc(/atos, P. G., t.LXXXvi a, col. 758fi ; Adepislolam Ilormisdæ respnnsio, ibid., col. 93-112 ; saint Anastase d’Anlioche, qui lutta contre la doctrine des aphlhartodocètes, mais dont les écrits sont perdus ; saint (lermain de Constantinoplc, qui, en matière christologique, écrivit une lettre Pro decretis concilii Chalcedonensis ad Armenios, P. G., t. xcviii, col. 135146 (texte latin seulement). Sur les œuvres de saint Sophrone et de saint.

astase le Sinaïte, voir Sophrone

et Anastase (Saint), t. ii, col. 1167.

5. La titéologie de saint.fean Dantuscène. — La doctrine de ce saint, ii la fin de l’âge patrislicjue, résume exactement toutes les allirmations dognialicjncs, tous les progrès théoloyiqucs relatifs à l’union hyposta-