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IIYPOSTATIQUE (UNION)


putavit Dominum nostruni Jesuin Christum non nos-Irae esse natuia-, quia missus ad beatani Mariani semper virginem angélus ait : Spiritus Sancliis superveniet in te, et virtiis Altissimi obumbrabil tibi, idcoque et quod nasectur ex te sanctum, iiocabitur Filins Dei ? ut quia conceptus Virginis divini fuit operis, non de natura concipicntis fuerit caro concepti. Sed non ita intelligenda est illa generatio singularitcr mirabilis, et miiabiliter singularis ut per novitatem creationis proprietas remota sit generis. Fœcunditatem enim Virgini Spiritus Sanctus dédit, Veritas autem corporis sumpta de corpore est ; et sedificante sibi sapientia domum, Vcrbiim caro faclum est et habitavit in nobis, hoc est, in ea carne, quani assumpsit ex homine et quam spiritu vita ; rationalis animavit.

C. III. Salva igitur proprietate utriusque naturse et substantif, et in unam coeunte personam, suscepta est a majestate hiimilitas, a virtute infirmitas, ab aetcrnitate mortalitas ; et ad rcsolvenduni conditionis nostra » debitum, natura inviolabilis naturæ est unita passibili, ut, quod nostris remediis congruebat, unus atque idem mediator Dei et hominum, homo Jésus Christus, et mori posset ex uno, et mori non posset ex altcro. In intégra ergo veri hominis perfectaque natura verus natus est Deus, totus in suis, totus in nostris. Nostra autem dicimus, qua ; in nobis ab initio Creator condidit et quæ reparanda suscepit… Assumpsit forniam servi sine sorde pcccati, humana augens, divina non minuens ; quia exinanitio illa, qua se invisibilis visibilem præbuit, et Creator ac Dominus omnium rerum’unus voluit esse mortalium, inclinatio fuit niiserationis, non defectio potestatis. Proindc qui mancns in forma Dei fecit hominem, idem in forma servi factus est homo. Tenet enim sine defectu proprietatem suam utraque natura ; et sicut formam servi Dei forma non adimit, ita formam Dei servi forma non minuit.

nature que celui de sa mère, l’eut-étre a-t-il pensé que le Christ n’était pas de même nature que nous, parce que l’ange dit à Marie : « l.e Saint-Esprit descendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre ; aussi le Saint qui naîtra de toi sera-t-il appelé le Fils de Dieu » ? Il a cru peut-être que, parce que la conception de laVicrge a été une teuvre divine, la nature de celui qui a été conçu n’est pas la même que la nali.re de celle qui a conçu. Mais il ne faut pas comprendre ainsi cette génération singulièrement admirable et admirablement singulière : la conception du Verbe n’a pas fait dis paraître en lui la condition d’existence du genre (humain). Le Saint-Esprit a donné la fécondité à une Vierge, la réalité du corps (du Christ) est prouvée par ! a réalité du corps (de la mère) ; aussi l’évangéliste dit : « Le Verbe s’est fait chair », c’est-à-dire la sagesse de Dieu s’est bâti une maison dans cette chair humaine qu’il a prise, et qu’il a animée d’une âme raisonnable.

Les propriétés des deux natures et substances étant donc pleinement sauvegardées et s’étant réunies en une seule personne, la majesté s’est revêtue de la bassesse, la force de faiblesse, et l’éternité de la mortalité. Pour payer notre dette, la nature impassible s’est unie à la nature passible, pour qu’il y eût, suivant l’exigence de notre salut, entre Dieu et les hommes, un médiateur qui, d’une part, pouvait mourir, et, de l’autre, était immortel. Le vrai Dieu est né avec la nature complète et parfaite d’un homme véritable, parfait dans sa nature propre, parfait dans la nôtre. Je dis dans la nôtre, c’est-à-dire dans cette nature telle qu’elle a été faite par le créateur et que (le Christ) a revêtue pour la réparer. .. Il a pris l’état de serviteur sans la souillure du péché, relevant l’humanité sans diminuer la divinité. Cet abaissement, par lequel celui qui était invisible s’est manifesté visiblement, et par lequel le maître et le créateur du monde voulut devenir un des mortels, cet abaissement volontaire n’est pas une abdication de puissance, mais bien une condescendance de la miséricorde. Lui qui étant Dieu avait fait l’homme, s’est fait homme lui-même en prenant la forme de serviteur. Chaque nature conserve ce qui lui est propre, et, demêmeque la

C. IV. Ingreditur ergo ha-c niundi inlima Filius Dei… nova autem nativitate generatus, quia inviolata virginilas concupisccntiani nescivit, carnis niateriam ministravit. Assumpta est de matre Domini natura, non culpa ; nec in Domino Jesu Christo, ex utero Virginis genito, quia nativitas est mirabilis, ideo nostri est natura dissimilis. Qui enim verus est Deus, verus est homo ; et nullum est in hac unitate mendaciuni, duni inviccm sunt et humilitas hominis et altitudo Deitatis. Sicut enim Deus non mutatur miscratione, ita homo non consumitur dignitate. Agit enim utraque forma cum alterius communione, quod proprium est ; Verbo scilicet opérante quod Verbi est, et carne exequente quod carnis est… L’nus enim idemque est, quod sæpe dicenduni est, vere Dei Filius et hominis filius… Quamvis enim in Domino .Jesu Christo Dei et hominis una persona sit, aliud tamen est, unde in utroque communis est contumelia, aliud unde communis est gloria. De nostro enim illi est minor Pâtre humanitas ; de Pâtre illi est îequalis cum Pâtre divinitas.

C, v. Propter hanc ergo unitatem personse utraque natura intelligendam et filius hominus legitur descendisse de cselo, cum Filius Dei carnem de ea Virgine, de qua est natus, assumpserit. Et rursus Filius Dei cruciflxus dicitur ac sepultus, cum hœc non in divinitate ipsa, qua Unigenitus consempiternus et consubstantialis est Patri, sed in natura : humana » sit infirmitate perpessus. Unde unigenitum Filium Dei cruci fixum et sepultum omnes etiam in symbolo confitemur, secundum illud apostoli : Si enim cognovisscnt, nunquam Dominum majestatis cruci/liissent. Cum autem in se Dominus noster atque Salvator fidem discipuloruni suis interrogationibus erudiret, Qucm me. inquit, dicunt homines esse fiilum hominis ? Clinique illi diversas allorum opiniones retexuissent, vos autem, ait, quem me esse dicitis ? Me utique, qui sum filius ho condition de Dieu n’anéantit pas la coi.dition d’homme, de même la condition de serviteur ne nuit en rien à celle de Dieu.

Le Fils de Dieu entre donc dans ce monde infime, par une naissance singulière, le sein virginal qui lui fournit son corps n’ayant jamais connu la corruption de la concupiscence. Il donc pris, de sa mère, la nature (humaine), non la faute de l’humanité ; et en Notre-Seigneur Jésus-Christ la naissance admirable n’implique pas une différence de nature. Celui qui est vrai Dieu est aussi vrai homme ; et il n’y a en cette unité aucun mensonge, car elle est formée du rapprochement de l’humilité de l’homme et de la grandeur de Dieu. Dieu n’a pas été changé par sa miséricorde : ainsi l’humanité n’a pas été absorbée par la majesté divine. Chacune des deux natures fait, en union avec l’autre, ce qui lui est propre : ainsi le Verbe opère ce qui est du Verbe, et la chair exécute ce qui est de la chair… C’est ainsi qu’il faut le répéter souvent, un seul et même [sujet] est tout à la fois véritablement Fils de Dieu et fils de l’homme. .. Quoiqu’en Notre-Seigneur Jésus-Christ il n’y ait qu’une seule personne de Dieu et de l’homme, autre est la source de l’humiliation commune, autre la source de la commune gloire. Il a de nous l’humanité, qui est moindre que le Père, et du Père, il tient la divinité qui le rend égal au Père.

En raison de cette unité de personne dans les deux natures, on lit que le fils de l’homme est descendu du ciel, quoique ce soit le Fils de Dieu qui ait pris chair de la Vierge. De même on dit que le Fils de Dieu a été crucifié et a été enseveli, quoiqu’il n’ait pas souffert dans sa divinité, selon laquelle il est Fils unique du Père, coéternel et consubstantiel au Père, mais seulement dans l’infirmité de sa nature humaine. C’est pourquoi encore nous confessons tous, dans le symbole, que Lui, le Fils unique de Dieu, a été crucifié et a été enseveli, conformément à ces paroles de l’apôtre : « S’ils l’avaient connu, ils n’auraient jamais crucifié le maître de la gloire. Lorsque le Seigneur voulut éclairer la foi de ses disciples par ses questions, il leur demanda : « Qui dit-on que je suis, moi, le fils de l’homme ? » Et lorsqu’ils eurent rapporté les diverses