Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/240

Cette page n’a pas encore été corrigée
465
466
HYPOSTATIQUE (UNION ;


seignements qu’on relroiive eu partie dans le pseudo-TertulVien, Liber de præscriptionibus, c lui, P. L., t. ii, col. 72 ; dans S. Épiphane, Hier., liv, lv, P. G., t. xli, col. 961 ; dans S. Philastrius, Liber de hxresibus, n. 50, P. L., t. XII, col. 1166-1167 ; dans le CoiUra Noclum, n. 3, P. G., t. x, col. 805 ; dans les Philosophoumena, t. VII, n. 35 ; t. X, n. 23, P. G., t. xvi, col. 3342, 3439 ; dans le Petit labyrinthe, dont on possède des extraits par Eusèbe, H. E., t. V, c. xxviii, P. G., t. xx, col. 513.

L’adoptianisme est représenté, entre 230 et 240, par Artémon, qui relie les Théodote à Panl de Samosate, et dont les doctrines furent condamnées par le pape Zéphirin. Voir Artémon, t. i, col. 2022-2023. Ces écoles monarchianistes se font remarquer par leur attachement au sens littéral des Écritures ; saint Épiphane, Hser., li, n. 34, appelle les premiers défenseurs de l’adoptiansime des éplucheurs de syllabes. Paul de Samosate, élu évêque d’Antioche vers 260, donne une forme plus scientifique à l’adoptianisme d’Artémon, mais en reproduit toutes les erreurs. Sur la doctrine de Paul de Samosate, voir Garnier, Dissertalio I de hæresi et libris Nestorii, iv, 3, P. G., t. XL^^^, col. 1128-1136 ; Tixeront, Histoire des dogmes, t. i, p. 428-433 ; A. Réville, La christologie de Paul de Samosate, Bibliothèque des hautes études, section des sciences religieuses, Paris, 1896, t. vu ; Mgr Duchesne, Histoire ancienne de l’Église, t. i, c. xxii ; G. Bardy, L’Église d’Antioche de 260 à 272 : Paul de Samosate, dans Recherches de sciences religieuses, 1918, p. 194221. La doctrine trinitaire de Paul est monarchianiste ; en Dieu, une seule personne, -poc ; j-ov £v. Le Logos est donc impersonnel, mais Dieu, par ce Logos qui est sa propre Sagesse, a agi d’une manière toute particulière dans le lils de David, dans Jésus, né de la Vierge Marie par l’opération du Saint-Esprit, mais homme simplement et non pas Dieu. Toutefois, grâce à la perfection même et à la rectitude de sa vie, Jésus mérite d’être revêtu d’une dignité en quelque sorte divine ; il peut être appelé Dieu né d’une Vierge, Dieu manijesté de Nazareth. Routh, Reliquise sacrte, t. iii, p. 301, 311, 312 ; S. Épiphane, Hær., lxv, n. 1, 7 ; Ivusèbe, II. E., t. VII, c. xxvii, n. 2 ; cf. Tixeront, op. cit., p. 429-430 ; M. Jugie, Nestorins et la controverse nestorienne, Paris, 1912, p. 213-217. L’union du Verbe cl de Jésus, union consistant dans « une simple 7jv : Lîji’.ç qui ne fait pas que Jésus soit Dieu en personne », Tixeront, loc. cit., ne semble pas dater du Ijaptême de Jésus, mais existe dès l’instant de la conception. Cf. Garnier, loc. cit., col. 113.3-1134. En ce point, Paul de Samosate marque un progrès sur les formules antérieures et se rapproche du ncstorianisme, dont, quoi qu’en dise Neslorius lui-même. Livre d’Hérnclide, Paris, 1910, p. 41-43, il est un prccurseur. Les seules différences que relève Nestorins portent, en effet, sur l’expression « deux Fils « , ibid., p. 44, appli<iuéc à Jésus, ou plutôl au Verbe divin, Fils de Dieu par nature, habitant en Jésus, et à Jésus lui-même, l’ils de Dieu par sa vertu et sa perfection, et sur le mode d’inhabitalion attribué par Paul au Verbe. Ibid., p. 49. Paul ignore encore, en elTct, la théorie <lu prosôpon d’union, ou plus exactement : 1e cette personnalité morale résultant de l’union du Verbe à Jésus et qui permet de parler d’un seul Fils, d’un seul Seigneur. I-^nfin, Nestorins enseignera clairement la perl’éluité et l’indissolubilité de l’union du Verbe avec riiomme, lan<lis que Paul de Samosate laisse ce prolilènie dans l’ombre. (>f. Jugie, op. cit., p. 215-216.

L’hérésie <le Panl de Samosate fut l’occasion, nous lavons vii, pour les évèqucs du concile de 265, de signer la Icllrc où le dogme de l’union hyposlalique est enseigné aussi clairement que le comporte le langage de l’époque. Voir col. 454. Si la lettre écrite par

Denys d’Alexandrie à cette occasion, à la communauté d’Antioche, est authentique, nous avons encore un autre témoignage de la croyance catholique : « une des personnes de la Trinité, le Fils, s’est incarnée en un homme accompli et s’est unie à lui par une union naturelle. » Patrologia orientalis, t. i, p. 348. Les erreurs de Paul furent partagées par le martyr saint Lucien († 312), chef de la première école d’Antioche.

Très voisine de l’erreur de Paul de Samosate l’erreur de Marcel d’Ancyre, ; la fin du ive siècle (évêque en 374), continue la conception du Verbe impersonnel, ojvaaiç, se fixant dans le Christ, pour devenir, par l’incarnation, réellement le Fils de Dieu Cette union du Verbe impersonnel et de l’humanité n’est pas indéfinie ; après la parousie, le Verbe se dépouillera de son humanité. Le principe de l’union est donc dans l’^vip-’--^ d^ Verbe, l’incarnation complétant la première économie par laquelle s’est manifesté le Verbe, la création. Cf. E. Klostermann, Eusebius Werke, Leipzig, 1906, Fragm., 121, 67, 60, 115 ; cf. Eusèbe, Contra Marcellum, P. G., t. xxiv, col. 821. Ici encore, l’adoptianisme est donc la conclusion logique du monarchianisme sabellien, que semble repousser cependant Marcel. Voir Th. Zahn, Marcellus non Ancijra, Gotha, 1867, p. 318 ; cf. p. 215 ; Tixeront, op. cit., t. ii, p. 39-40. Au fond, « Marcel paraît séparer le Logos en deux : celui qui demeure en Dieu, et celui qui émane de Dieu, lequel doit alors retourner à lui-même à la fin du monde en tant qu’il est demeuré en Dieu. Il établit une rupture dans les natures de Jésus-Christ : l’une s’est abaissée jusqu’.i s’unir à l’humanité, tandis que l’autre continue de posséder la vie absolue. » Cf. Zahn, op. cit., p. 318 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris 1907, t. I, p. 671-672. La christologie de Marcel d’Ancyre fut dépassée par celle de Photin, son disciple, qui diminua, plus encore que Marcel n’avait osé le faire, l’élément divin dans la personne du Sauveur. Avec Photin, il n’est plus question d’intimité étroite entre les deux natures. Le Sauveur n’est plus qu’un homme à qui une éminente vertu a mérité la faveur d’une intimité avec Dieu. Cf. Vigile de Tapse, Dial. contra arian. sabcll., Phot., I, c. iv, P. L., t. lxii, col. 182. Photin abandonne la distinction entre les deux aspects du Logos, oJva ; j.i ; et v/iry(i : y. : son Christ n’est plus que le Christ de Paul de Samosate et des ébionites. VA. Hefele, op. cit., t. r. p. 846, note 1. L"h, .résie de Photin fut condamnée à plusieurs reprises, mais notamment au ! ’=' concile de Sirmium, 351, Hefele, op. cit., t. i, p. 852-862, et par le pape saint Damase, au concile romain de 380. Cf. Anathématismei de Damase, n. 5, 6, Denzinger-Bannwari, n. 63, 61 ; Cavallera, Thesaurus, n. 668.

Mais les précurseurs immédiats et directs de l’hérésie nestorienne furent Dlodore de Tarse (évêque en 378) et Théodore de Mopsueste (évoque en 392).

Les erreurs christologiques de Dlodore ont été exposées, t. iv, col. 1366. M. Tixeront, np. cit., t. m. p. 13-14, en donne un excellent résumé : « Jaloux de maintenir contre les appoUinaristes l’intégrité des deux natures en, lésus-Christ, Diodorc distingue énergiquemciit, dans le Sauveur, le Fils de Dieu du lils de David, que le premier a pris et en qui il a habité : téLuo ; izo’o aitilviir/ 6 uio ; téXiiov tqv iI. Aïolo àvstXr)56v, uio ; OsoC ! uiov Ax6 ; o. P. G., t. XXXIII, COl. 1559. Aussi, n’est-ce que par figure (LiTa/pri^T’.Liô ;). et parce que le fils de David a été le temple du Verbe, que l’on peut dire du Dieu Verbe, du Fils de Dieu, tju’il est (ils de David. Le Verbe n’est pas fils de David, il est son Seigneur, ibid., il n’est pas fils de Marie, ; j.tj tr, ; Map’a : uioç o Œoç Aô-’o : i ;  : o-T=u ; iO’.). Ibid., col. 1560. Ce Verbe, en effet, n’a pas eu deux naissances, l’une éternelle, l’autre, dans le temps ; mais né du Père,