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MYPOSTAÏIQUE (UNION

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col. 568. A noter que cette lettre contient déjà l’expression to aTp ; -xov Toû Aôyoj, préludant ainsi aux formules de Ciialcédoine, n. 11, col. 565. Mais c’est surtout saint Athanase qui pose les termes du problème de l’union hypostatiquc. Encore que ses expressions n’aient pas la rigueur des formules du siècle suivant, elles donnent cependant une idée exacte du dogme. Sur la christologie de saint Athanase, voir Voisin, La christologie de saint Athanase, dans a Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, 1900, et Athanase (Saf’nO’t. I, col. 2170, 2171. Saint Athanase est précoccupé avant tout de défendre la consubstantialité du Fils. Il part donc tout naturellement du Verbe pour expliquer toute l’économie divine de l’incarnation. Le Verbe s’est fait homme, Oratio de incarnatione, n. 8 ; Contra arianos, t. I, c. xliv ; t. II, c. lii, lxii ; mais en se faisant homme, il n’a rien perdu de sa divinité. Ad Adelphios, n. 4 ; cf. Oratio de’incarnatione, n. 17 ; Contra arianos, t. I, c. xlii. Dans quelle relation se trouve l’humanité par rapport à la divinité ? Apollinaire, voir plus loin, résolvait le problème par le monophysisme. Athanase répondra aux idées subversives d’Apollinaire, d’une façon indirecte tout au moins dans les écrits que l’on peut certainement lui attribuer : c’est, en efïet, directement contre les ariens, afm de maintenir la divinité du Verbe, qu’Athanase enseigne la distinction des natures. Même après l’union, il y a, en Jésus-Christ, deux formes, deux choses. Fragm., P. G., t. xxYi, col. 1256, 1257. Mais il insiste pareillement, avec force, sur l’unité du sujet : « Autre {ï-iyn) n’était pas le Fils de Dieu qui était avant Abraham, et autre (37 = 00 ;) celui qui était après Abraham ; autre celui qui a ressuscité Lazare, autre celui qui questionnait sur Lazare, mais c’était le même (0 ajxo ; rjv), qui, en tant qu’homme, demandait : « Où gît Lazare ? » et qui, en tant que Dieu, le ressuscitait ; le même qui, corporellement et en tant qu’homme, crachait, et qui, divinement et en tant que Fils deDieu, ouvrait les yeux de l’aveugle-né ; qui souffrait dans la chair, comme l’a dit Pierre, et qui, comme Dieu, ouvrait les tombeaux et ressuscitait les morts. » Tomus ad Antiochenos, n. 7, P. G., t. XXVI, col. 804. Cf. De sententia Dionysii, n. 9, t. xxv, col. 492 ; Oratio de incarnatione Verbi, n. 9, col. 112 ; Adversus arianos, orat. i, n. 42 ; ii, n. 69 ; iii, n. 31, 34, 41 ; De incarnatione Dei Verbi et contra arianos, n. 21, P. G., t. XXVI, col. 100, 292, 389, 396, 409, 1021.

C’est à tort que certains auteurs attribuent à saint Athanase une conception apollinariste : s’il emploie des formules où l’humanité semble exclusivement désignée sous le nom de chair, c’est parce que l’usage et la tradition ont consacré ces formules. Cf. Voisin, art. cil.

Mais, dans le Con/ra Apollinarem (dont l’authenticité est toutefois contestée ; sur l’authenticitc, voir Voisin, L’apallinarisme, Louvain, 1901, p. 73-75), les formules indiquant l’unité du sujet sont plus expressives. L’union hyposlatique est désignée non seulement par le terme jvos’. : çj^’.Lr, ’, t. I, n. 10 ; I. II, n. 5, P. G., t. xxvi, col. 1109, 1140, mais encore par la formule littérale, ziO’Ci-oaTa^tv : la chair du Verbe ne lui est donc pas consubstanticlle, car ce qui est consubstanliel n’admet pas l’union selon l’hypostase, mais l’union selon la nature, rpo ; -0 oaooJS’.&v vimi : -/ LaO’v, ;  : ()3Taoiv ojI. lT. : ’, v/riti.vi<’ii lîTiv, iVk’x zaïà çj3 ; v, t. I, n. 12, col. 1113. Cf. n. 16, où l’unité du Christ est dite ziT j-ap ; ’.v iv£L’.-f, , et ainsi le Christ est i : z, un, Lj-.x ràvta Hi’, ', Lr avOp’iroîôaJTo ;  ; cf. I. II, n. 2, 5, col. 1124, 1133, 1140. Cette unité est sans confusion ni mutation, iî^J-î’.., —, ’T.ij., fj-., ., z, I, c. X, col. 1109, 1113. Plus loin, t. II, n. 26, col. 1160, il parle du Verbe qui s’est uni, Tj-’^Lir.iir ;, une chair non subsistante, àvjr’iîTa-ov, une (hair dans laquelle il est vrai d’afllrmer la passion du Verbe, et les souffrances d’un Dieu, sans tomber dans l’erreur des ariens.

C’est la communication des idiomes qu’Athanase accepte pleinement. Epistola ad Adelphium, n. 3, col.

1076. Sous quelle forme concevoir l’union des natures en Jésus-Christ ? L’imprécision de la terminologie à cette époque permet aux Pères l’emploi d’expressions plus tard condamnées : ainsi saint Athanase dira qu’en Jésus, l’humanité est la demeure, le temple, Vorgane, le revêtement de la divinité. Contra arianos, orat. iii, n. 34, 52 ; Ad Epictetum, n. 2, 4, 10 ; Ad.Adelphium, n. 3, 4 ; Oratio de incarnatione Verbi, n. 42, 43, 44 ; Fragm., P. G., t. XXVI, col. 396, 433, 1053, 1056, 1068, 1076,

1077, 1240 ; t. xxvi, col. 169-176. Mais ces expressions sont corrigées par d’autres où la nature humaine apparaît comme appropriée par le Verbe. Le corps est le corps du Verbe ; la chair est divinement portée par le Verbe. Cf. Ad Epictetum, n. 6 ; Contra arianos, t. III, c. XLi ; cf. c. un, Liv, Lvi. Toutefois, il n’y a pas confusion entre les natures ; cf. Adversus Apollinarem, t. I, c. x, col. 1109, 1113. C’est encore en tâtonnant que le docteur alexandrin cherche les formules aptes à rendre la pensée catholique.

Didyme l’Aveugle, à son tour, pose les deux termes de l’union, la divinité et l’humanité, en Jésus : il enseignera même expressément la dualité des volontés. De Trinitate, ].lU, c. xii, P. G., t.xxxix, col. 860. Mais, nonobstant les deux natures, Jésus est un seul sujet : il y a en lui i’XXo et axÀrj, mais non pas àXÀo ; et àLXoç. Cf. De Trinitate, t. I, c. xxvii ; t. III, c. vi ; De Spiritu Sancto, n. 52. col. 397, 844, 1077. Le texte suivant. In psalmos, col. 1232, est encore plus près des formules définitives, L£ir :  ; Tai La- : " oiLovoixi’av àvOpfo-LVfoç £ ! prjaOat lauta Otto toj Heou Xo’yo-j aapy.(o6=vTo ; aTp£~TMÇ La ; TêXeif.) ; /aï àXT|Oioç’ô) ; âÇ Jvoç yào -Goaioro-j ta Trâvxa l--lîh-x : -i -= 0î’i)5Tp£~ » i i’-ii ii’if)pi)r.vj7.. CL In I Pcl. ; in I Joa., col. 1768, 17’70, 1 800, 1801. On remarquera l’emploi du terme àtpsTtT’iç voir également De Trinitate, i. I, c. xx ; t. II, c. vii, viii ; t. III, c. ni, vi, xiii, xviii, XX, XXI ; In psalmos, col. 372, 589, 821, 844, 857, 861, 896, 901, 913, 1232. Cf. Bardy, Didyme l’Aveugle, Paris, 1910, j). 122-124.

2. Les Pères Cappadocicns.

Les nécessités de la controverse arienne ont amené Athanase et Didyme à formuler, en christologie, la distinction des natures. En combattant ouvertement l’apollinarisme, les Cappadocicns aboutissent au même résultat. Après l’union, le Sauveur est à la fois Dieu et homme, deux natures, : pjfjsi ; asv yip oJo, Oso ; zai avOp’o-oç, ou encore autre chose et autre chose. S. Grégoire de Nazianze, Epist., ci, ad Cledonium ; Oratio, 11. n. 23, P. G., t. xxxvii, col. 180 ; t. xxxv, col. 432 ; Amphiloque, Fragm., xii ; cf. ii, vii, xi. Les deux natures sont sans confusion : Jésus-Christ, dit Amphiloque, a gardé en lui la propri-^té, sans confusion, des deux natures hétérogènes, iCn ojo çjasiov tiôv £-£poJ3c(i)v iîjy/jtov TTiV io’.oTriTOi, Fragm., ix : cf. xii, xv, xix, P. G., t. XXXIX, col. 105, 109, 113, 117. Voir également la même doctrine exprimée par saintGrégolre de Nysse, Antirrhetirus, u.’l2, P. G., t. xlv, col. 1221 ; saint Grégoire de Nazianze, Epist., xxxviii, n. 13, P. G., t. xxxvi, col. 325. Les mots à-pezTc) ;, àoj^/y-i » ;, qui deviendront pour ainsi dire des signes de ralliement au concile de Chalcédoine, se trouvent déjà sous la l)luine de ces auteurs. S. Grégoire de Nysse, Adversus Eunomium, I. V, P. (i., t. xi.v, col. 705. Mais l’unité substantielle de la personne n’est pas moins nettement affirmée. Amphiloque : « O humanité qui s’est corporellement unie à la substance du Verbe d ivin », 7'> ; j.2T’/'.fri ; ’/J7’.'.’)'ïoia. Oratio in Christi natalem, n. 4. Cf. Oratio v in dicm subbati sanrii, ii. 2 ; Fragm., iii, P. G., t. XXXIX, col. 41, 92, 100 ; S. liasilc, /i/xsL, cclxi, n. 2, 3, P. G., t. xxxii, col. 969, 972 : Ilomil. in sanctam Christi generalinnem, P. G., t. xxxI, col, 1460 ; etpscudol ^asile, .adversus F.unomium, t. IV, P. G., t. xxix, col.