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4. Les ((des des martyrs, bien que triine époque incertaine, se réfèrent cependant à la tradition première de i’Église et attestent, eux aussi, la croyance (les fidèles à l’unité ontologique du Christ. Saint Achate appelle Jésus-Christ Fils de Dieu, Verbe de vérité, Acta, iv, dans Ruinart, Acta martiirum, Ratisbonne, 1859, p. 201. Saint.Justin confesse Jésus-Christ, Notre-Seigneur, Fils de Dieu, annoncé par les proptxéles, et qui doit venir juger le genre humain. Acta, 1, op. cit., p. 106. La communication des idiomes est marquée expressément dans les Acta Ignaiii, ii, Funk, Paires aposlolici, t. ii, p. 260, 261 ; Ruinart, op. cit., p. 63. On y lit que Jésus-Christ, Fils de Dieu, est crucifié. Cf. Acta Pionii. xvi, Deum crucipxum, op. cit., 1). 195 ; Acta Epipodii et Alcxandri. v, p. 121.

5. A AlcTandrie.

Clément d’Alexandrie témoigne lui aussi de la foi catholique au Verbe, à la fois Dieu et homme dans l’unité d’une personne ou d’un sujet unique. C’est le Vtrbe-Christ qui nous a créés autrefois, et c’est le même Verbe, qui, à la fois Dieu et homme, est apparu récemment aux hommes. Protreplicus, c. I, n. 7, P. G., t. viii, col. 61. Cf. Pœdagogus,

I. III, c. I, n. 1 ; c. II, n. 1, P. G., t. viii, col. 236. Dans ce second texte, l’allusion à Phil., ii, 6-7, est frappante ; Clément y parle de « cet homme, avec qui, cohabite le Verbe » et qui « possède la forme du Verbe », qui « est Dieu de Dieu et qui devient cet homme » (Jésus). Au t. II, c. II, n. 19, col. 109, la communication des idiomes apparaît ; Clément y parle du sang du Seigneur, du Verbe. — Origène, .i son tour, expose la règle de foi. De principiis, I. I, prief., n. 4, P. G., t. XI, col. 117, affirmant non seulement l’incarnation, mais l’unité du Verbe devenu homme. C’est le même Fils de Dieu, né du Père avant taule créature, qui s’est fait homme par l’incarnation, demeurant, quoique homme, le Dieu qu’il était ; c’est ce même Jésus-Christ qui est né et qui a soufterl, qui est ressuscité et monté aux deux. Dans le Contra Celsum. t. II, c. ix, P. G., t. xi, col. 809, Origène reproche aux juifs de n’avoir pas reconnu la divinité de Jésus-Christ ; il conclut en affirmant que les chrétiens ne séparent pas le Fils de Dieu de Jésus : le Verbe de Dieu, avec l’âme et le corps de Jésus, ont formé, après l’incarnation, un être unique : ï-i’[ap ; j.âÀ’iTa as^à -r, " oîzo’/fjaiav Ys-jcÉvsTa ;

La doctrine christologicjue d’Origène, c|u’on attaque, comme ayant préparé le nestorianisene, voir Con-STANTiNOPLE (H" toncile de), t. iii, col. 1251-12.j2, à cause de l’insertion du nom d’Origène dans le II" anathématisme de ce concile, ne pouvait pas, malgré quelques traces de docétisme, mériter cette réprobation. M. Tixeront, op. ci’., t. i, p. 293, en a fait un exposé sullisant pour venger Origène de tout reproche sérieux (à part la préexistence de l’âme du Christ) au point de vue christologique : « L’âme de Jésus-Christ, créée dès le principe avec les autres esprits, était seule restée absolument fidèle à Dieu, et, unie d’abord au Logos par son libre choix, elle avait vu cette union se transformer, par une longue habitude du bien, en une seconde nature et acquérir une immuable fixité. » Dr principiis, t. II, c. vi, n. 5, 6, col. 213. Pour nous sauver, le Logos ainsi uni à l’ànic, et par l’interméiliaire de l’âme, n. 3, col. 211, s’unit à un corps, mais à un corps beau et parfait, puisque chaque âme a le corps qu’elle a mérité et qui convient au rôle qu’elle doit remplir. Contra Celsum, . VI, n. lb-11 ; cf. I. I,

II. : 12-.33, col. 1409-141C.. 720-726. Jésus naît d’une vierge ; sa naissance est réelle ; il prend nos faiblesses, DOS infirmités, notre passibilité : il accepte nos pussions légitimes et tout ce qui est de l’âme raisonnable. Conlru Celsum. I. l. n. 34-37, 69 ; I. II, n. 69 ; l. III, n. 25 ; cf. I. Il n. 9. 23 ; I. I, n. 66 ; De principiis. t. IV, n..{1. col. 725 sq., 788, 904, <. ; 48, 808, 841, 784, 405. Le do cétisme uussi bien cjue l’apoUinarisme futur sont écartés par Origène encore qu’il retienne du premier quelques restes insignifiants qui lui viennent sans doute des gnostiques. Contra Celsum. I. VI, n. 77 ; I. il, n. 61, 65, col. 1413, 896-900. Jésus-Christ est et reste donc vraiment homme dans l’incarnation ; d’autre part, le’erbe n’y change pas non plus, ne perd rien de ce qu’il était : tfj o-j^ix [j.£V)v /oyo :. Contra Celsum, 1. IV. n. 15, t. VI, n.’17 ; t. VIII, n. 42, col. 104.3. 1445. 1577 ; / ; i Joa., t. xxviii. ii. 14, P. G.. L.XIV, col. 720 ; il s’ensuit que, dans le Sauveur, il va deux natures : il est Dieu et homme, Deus homo : Aliud est in Chrisio dcitaiis cins natura, quod est unigenitiis filius Patris et alia ncdura humana quam in novissimis temporibus pro dispensalione suscepil. De principiis, t. I, c. ii, n. 1 ; t. II, c. vi. n. 2, 3 ; Contra Celsunj, t. VII, c. xvii, P. G., t. xi, col. 130, 210-212. Mais, s’il y a deux natures, il n’y a qu’un seul être, car « /( Verbe de Dieu, surtout après la dispensation, est devenu un (jv) avec l’âme et le corps de Jésus ». Jésus est tJvOstôv -. -/pfjua. Contra Celsum, t. II, n. 9, col. 812. S’elïorçant de délinir de plus près cette union, Origène la compare à celle du fer et du feu dans le fer rougi, et ajoute d’ailleurs que le corps et l’âme ne sont jias seulement associés au Verbe y.’i : ’/< » ’/y., mais lui sont joints ivr’la ;  ! La’àvaLoàjsi, par une union et un mélange qui les a rendus participants de la divinité et les a transformés en Dieu. ;  ; hiO’i [xiiy.o =or, z£va’.. Contra Celsum, l. III, n. 41 ; De principiis, I. II, c. VI, n. 6, col. 972-973. 213-214 Expres.sious trop fortes évidemment, et qui doivent se corriger liar ce qui est dit jilus haut, mais qui montrent l’idée que l’auteur se fait, et qu’il essaie de traduire, de l’unité de Jésus-Christ.

La communication des idiomes se retrouve, Conlra Celsum, t. III, M. 62, col. 988 ; t. VII, n. 17, col. 1445. Ci. De principiis, L II, c. vi, n. 3, 5 ; t. IV, n. 31, col. 211213, 405. Origène a été le premier à en formuler la loi et à en montrer la raison d’être dans l’union hypostatique.

Parmi les successeurs et disciples d’Origène, saint Denys d’Alexandrie alTirme en Jésus-Christ, Dieu et homme à la fois, deux volontés, qui attestent les deux natures unies en un seul sujet. Frag., P. G., t. x, col. 1 597, 1599. Les écrivains indépendants professent la même doctrine. Citons saint Pierre d’Alexandrie, attestant l’existence des deux natures en Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, qui, se faisant homme, ne s’est pas dépouillé de la divinité. /Va^/n, y. G., I. xviii, col. 512, 521, 509. Saint.Méthode d’Olympe professe que le Verbe s’est fait homme Q/x/f}po>r.r’, - : x ;), Convivium. I. c. v ; VIII, c. vii : X. c. ii. P. G., t. xviii, col. 45, 149. 193, que l’union du Verbe et de riiumanilé est intime ( -jv^vdiiT.

x-j}. jj-rLî’.j.rju. :), III, c. v ; mais que Jésus-Christ

reste à la fois Dieu et homme, III, c. iv, col. 68, 65. Le dialogue De recta in Deum fide est peut-être plus exl )rcssif encore : le Verbe s’est incarné en la Vierge Marie, t. V, n. 3, 9 ; l. IV, n. 15, sans se transformer en chair, t. IV, n. 16 ; la personne qu’il était n’a été ni changée ni détruite ; le même qui est descendu des cieux y est remonté, t. V, n. 7. Toutefois l’auteur emploie indifléremment des expressions assez peu rigoureuses qui feraient penser, t. V, n. Il ; cf t. I, n. 2, à la dualité de personne, bien que sa doctrine soit certainement orthodoxe, et qu’il ncs’agisse que d’unedualitéde nature. Van de Sande Bakhuysen, Leipzig, 1901. Cf. Tixeront. Hist. desdogmes, {. i, ! >. 405, 419, 422, 425.

6. A Antidche.

L’Église d’.Xnliochc. elle-même, professe l’unité ontologique du Christ. La lettre des six évoques du concile d’Antioche, contre Pau ! de Samosate (sur l’-niiIlKiiticitéde celle lellre. voir Hefcle, Histoire des conciles, trad. Leclercq, l. i, p. 198, note 4, et Bard., La lettre des six tvfques à Paul de Samosate.