Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
30
HOLBACH — HOLCOT

Préjugés des anciens et des nouveaux philosophes sur l’âme humaine, par Demesle, in-12, Paris, 1775 ; Défense de la religion, de la morale, de la vertu, de la politique et de la société, par Ch.-L. Richard, qui avait déjà réfuté le De la nature de Robinet, in-8°, 1775 ; Livre des erreurs… ou les hommes rappelés au principe universel de la science par un phil… inc… (Saint-Martin), in-8°, Édimbourg (Lyon), 1775 ; Observations sur un ouvrage intitulé le Système de la nature, par Nouël de Busonnière, in-8°, 1776 ; et ces ouvrages de Duvoisin : L’autorité des livres du Nouveau Testament, contre les incrédules, in-12, Paris, 1775 ; L’autorité de Moïse établie et défendue contre les incrédules, in-12, Paris, 1778 ; Essai polémique sur la religion naturelle, in-12, Paris, 1781. En 1771, le P. Paulian publiait : Le véritable système de la nature, 2 in-12. A l’étranger parurent d’autres réfutations : Observations sur le système de la nature, par G.-F. Castillon (Salvemini di Castiglione), in-8°, Berlin, 1771, et Réflexions philosophiques sur le Système de la nature, par M. Holland, 2 in-8°, Neuchâtel, 1772.

Ces réfutations n’empêchèrent pas le Système de la nature d’être lu. Il fut réimprimé en 1770, en 1771 avec le Réquisitoire de Séguier ; en 1774, avec ce même Réquisitoire et le Vrai sens du Système de la nature, publié sous le nom d’Helvétius, mais attribué par B. de Roquefort à Diderot ; en 1775 et 1776 ; en 1789 avec le Réquisitoire et une Réponse de l’auteur ; en l’an III (1795), 3 in-18. En 1820, à Paris, parurent deux nouvelles éditions, avec des notes et des corrections de Diderot, 2 in-8° ; l’une (de B. de Roquefort) donne une série de pièces ajoutées pour servir à l’histoire du Système de la nature et autres ouvrages d’Helvétius. Le Système de la nature fut traduit en allemand, en 1783, par Schreiter ; en 1841, par Biedermann, et, en 1871, par Allhufen ; et en espagnol, en 1822, par F. A. F***. Büchner le cite souvent dans Matière et force, mais l’influence de d’Holbach se fit plus sentir dans le domaine religieux que dans le strict domaine philosophique. Il fournit aux déchristianisateurs de l’an II, aux hébertistes, aux promoteurs du culte de la Raison et aux alliées de la Révolution, en grande partie du moins, leurs idées, leurs arguments et leurs formules.

Divers ouvrages du baron d’Holbach ont été réprouvés par la S. C. de l’Index ou le Saint-Office. Le Saint-Office condamnait, le jeudi 9 novembre 1770, le Système de la nature ou des lois du monde physique ou du monde moral, publié sous le pseudonyme de Mirabaud. Le militaire philosophe, ou difficultés sur la religion proposées au P. Malebranche, fut mis à l’Index, le 27 novembre 1771 ; Le bon sens, ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles, y était aussi inscrit, avec le Système social, ou principes naturels de la morale et de la politique avec un examen de l’influence du gouvernement sur les mœurs, le 18 août 1775 ; L’histoire critique de Jésus-Christ ou analyse raisonnée des Évangiles, fut frappée par l’Index, le 16 février 1778, et par le Saint-Office, le 8 août 1782 ; La contagion sacrée ou histoire naturelle de la superstition, par décret du 17 décembre 1821 ; Le christianisme dévoilé, ou examen des principes et des effets de la religion chrétienne, le 26 janvier 1823 ; La morale universelle, ou les devoirs de l’homme fondés sur la nature, le 4 juillet 1837. Cf. H. Reusch, Der Index der verbotenen Bücher, Bonn. 1885, t. ii, p. 912-913.

Les Correspondances et les Mémoires du temps, principalement Grimm, Correspondance littéraire ; Diderot, Correspondance avec Mlle Volland ; Galiani, Voltaire, Correspondance ; Morellet, Marmontel, Mémoires ; Damiron, Étude sur la philosophie de d’Holbach, in-8°, 1851 ; Avezac-Lavigne. Diderot et la Société du baron d’Holbach, in-8°, 1875 ; Allgemeine deutsche Biographie ; les historiens de la littérature française et des idées au xviiie siècle, Villemain, Barni, Hersof ; les historiens de la philosophie, entre autres, Lange, Geschichte des Materialismus, 2e édit., 1908 ; trad. franç, par B. Pommerol, Paris, 1910, t. i, p. 374-408 ; les historiens de Diderot : Ducros, Diderot, l’homme et l’écrivain, in-12, Paris, 1894 ; J. Reinach, Diderot, in-12, Paris, 1894 ; A. Collignon, Diderot. Sa vie, ses ouvrages, sa correspondance, in-12, Paris, 1895 ; Karl Rosenkrantz, Diderot’s Leben und Werke, Leipzig, 1866, t. ii, p. 50-56, 78-90 ; Hettner, Litteraturgeschichte des achtzehnten Jahrhunderts, t. ii, Geschichte der französischen Literatur, Braunschweig, 1881 ; Morley, Diderot and the encyclopedists, 2 in-12, Londres, 1897, t. ii, c. vi.

C. Constantin.


HOLCOT Robert, dominicain anglais, un des personnages les plus savants de son temps, naquit à Northampton. Il semble n’être entré dans l’ordre que dans un âge assez mûr, car il remplissait auparavant les fonctions de juge pour le comté. Une fois dominicain, il prit les grades à Cambridge, bien que l’université d’Oxford le revendique aussi pour un de ses membres. Il enseigna pendant longtemps l’Écriture sainte et la théologie morale au couvent d’Oxford ; il fut le commensal de l’évêque de Durham, Richard de Bury († 1345). Holcot mourut à Northampton, en 1349, victime de sa charité, en soignant les pestiférés, au cours du fléau qui, à cette époque, ravagea l’Angleterre. Holcot fut un passionné de l’étude et un liseur infatigable : Nunquam aut labori aut oleo pepercit quo literas tandem quorum amore totus conflagrabar assequeretur. Leland, Comment. de scriptoribus Britanniæ, c. cdxi, p. 370. Il fut maitre en théologie et régent des études.

L’activité littéraire d’Holcot fut considérable. Il a laissé vingt-six traités sur les diverses parties de la philosophie et de la théologie. Les manuscrits ou ses écrits sont conservés se rencontrent partout et nous ne pouvons songer à en faire l’énumération. Parmi ses œuvres qui ont vu le jour, citons : 1° Quæstiones super IV libros Sententiarum. Quedam conferentie. De imputabilitate peccati questio longa. Determinationes quarumdam aliarum questionum. Tabulæ duplices omnium predictorum, Lyon, 1497, 1510, 1518. On a reproché parfois à Holcot de n’avoir pas suffisamment établi le rôle de la liberté dans la théorie du mérite ou du démérite, mais c’est tout à fait à tort, car il s’en tient, au contraire, à la doctrine stricte de saint Augustin. Cf. en particulier, l. II, q. xxxii, a. 2 ; l. I, q. i, a. 2. Il est vrai que l. I, q. i, a. 4, Holcot écrit : Drus, si vellet, posset acceptare ad vitam æternam omnes actus naturales alicujus hominis. Personne ne saurait en douter, mais c’est une hypothèse vaine et qui n’infirme en rien la loi morale présente. Il faut reconnaître qu’Holcot abuse parfois de ces propositions hypothétiques, lorsqu’il veut faire ressortir davantage la toure-puissance de Dieu. Dans les questions de la science divine et de la prédestination, Holcot paraît s’écarter un peu de la doctrine de saint Thomas, mais on doit remarquer, ainsi que le note Echard, Scriptores ord. præd., t. ii, p. 629, que les passages où il en est traité ne doivent être attribués à Holcot qu’avec réserve et paraissent être plutôt de ses disciples. Le lecteur en est d’ailleurs averti en ces termes : Sequuntur determinationes quarumdam quæstionum ejusdem magistri, quas licet nonnullæ earum semiplenæ sint, prætermissas tamen non oportuit. Non desunt qui eas a discipulis Holcot collectas putent, aut ab ipso inter profitendum in gymnasio publico dictatas, cum alii etiam scriptas ab eo velint, postmodum quod neglexisse videtur recognoscendas et perficiendas. On ne peut donc rien en conclure contre l’orthodoxie thomiste de l’auteur. 2° Opus super Sapientiam Salomonis, ouvrage souvent édité : s. l., 1481 ; Venise, 1483, 1500 ; Spire, 1483, 1486 ; Paris, 1486, 1489, 1511, 1518 ; Bâle, 1488, 1489, 1506, 1586 ; Reutlingen, 1489 ; Haguenau, 1494 ; Cologne, 1689. Sur les nombreux manuscrits de ce commentaire, voir Echard, op. cit.. p. 630. Il fait remarquer que, dans l’édition de Bâle, 1586, p. 532, lect. lviii, il manque seize lignes qui se lisent dans les autres éditions et qui sont comprises