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HYPOSTASE


zpdef’oTTov, face à face, p. 82, 92 ; c. x, n. 4, -pdsfoTTov Àa ; j.Çàvîiv, faire acception dela^e^sonne, p. 68. La signification de visage, face, se retrouve dans Clément, I Cor., c. IV, n. 3, 4, 8, 10 ; c. xvi, n. 3 ; c. xviii, n. 9, 11 ; c. XXII, n. 6 ; c. xxviii, n. 3 (traduction du ps. cxxxviii, 7) ; c. xxxiv, n. 3 (traduction d’Is., xl, 10) ; c. LX, n. 3 (traduction du ps. lxvi), p. 102-104, 118, 124, 130, 136 ; c. i, n. 1, r.oo’j’or.'x s’applique à de tristes personnages, à des meneurs : cf. c. xlvii, n. 6, p. 98, 160. Au IIe siècle, le langage juridique distinguait déjà ce qui concerne les « personnes » et ce qui concerne les « choses ». Cf. Gaius, Digest., I, tit. v, n. 1. Un père et nn lils étaient déjà « deux personnes » dans le langage usuel et dans le langage juridique. En ce sens, Origène parle déjà de la « personne » du Christ, In Joa., t. X, n. 19, P. G., t. XIV, col. 369. « Tout naturellement donc furent appelées « personnes » les trois réalités distinguées dans la formule du baptême. » De Régnon, op. cil., p. 130-136.

Le mot Tïpdafo-ov, appliqué aux personnes de la Trinité, se trouve dans saint Hippolyte. Contra hæresim Noeti, n. 7, 14, P. G., t. x, col. 813, 821. Mais c’est à Tertullien qu’on doit la formule définitive très personæ, una substantia, qu’il n’a pas emploj^ée en donnant au mot personne un sens juridique, comme l’afïirme à tort M. Harnack, Lehrbuch der Dogmengeschichte, Fribourg-en-Brisgau, 1893, t. ir, p. 285 sq., note. Voir les textes, Aduersus Praxeam, c. xi, xii, XIII, XV, xviii, XXI, XXIV, xxvii, xxxi, P. L., t. ii, col. 166, 167, 168-169, 173-175, 177-179, 179-181, 186-187, 190-192, 196. Sur la noUon de la personne dans le droit et sou évolution, voir Sigismond Schlossmann, Persona und -po’aw-ov im Recht und im christlichen Dogma, Kiel, 1906, p. 1-7. Comme équivalent de persona, Tertullien ciiL aussi spi : cics, forma, gradus, c. ii, viii, col. 157, 163. Tertullien applique également le terme persona au Fils de Dieu incarné, c. xxvi, col. 215. Voir, sur la terminologie de Tertullien, A. d'.^lès, La théologie de Tertullien, Paris, 1905, p. 81-83 ; J. F. Bëthune Baker, Tertnllian’s use o/ substantia, naturu and persona, dans Journal of theolngical studies, Oxford, 1903, p. 440-442. On trouve encore la formule latine dans Novalien, De Trinitate, c. xxxi, P. L., t. iii, col. 949, 952, et, avec la substitution de natura à substantia, dans les Tractatas Origmis, édit. Batifïol, Paris, 1900, VI, a. 16, 18, 20 ; cf. I, n. 15, 17 ; III, n. 5, 11, 14, 18 ; XIII, n. 18 sq. Cf. S. Damase, Epist., i, P. L., t. xiii, col. 348. Ainsi, au milieu du iv siècle, cette terminologie est d’un usage courant. On la retrouve chez saint Hilaire, De Trinitate. t. IV, n. 13 ; I. VII, n. 32, /'. 7.., t. X, col. 1)6, 227 ; chez Phébade, Lihcr contra arianos, c. xxii, P. L., t. XX, col. 30 ; De l’ilii divinilatc, c. vil, XI, col. 44, 50 ; clicz saint Amiiroise, De flde, t. IV, n.91 ; t. V, n.134, P. A., t. xvi, col. 634, 675-676 ; De Spiritu Sanclo, t. III, u. 20, col. 782 ; InLucam, I. VII, n. 92, P. L., t. XV, col. 1723 ; Apologia proplirtx David, n. 71, P. L., t. xiv.col. 870 ; In Epist. ad Eph., c. iii, P. L., t. XVII, col. 384 ; In I Epist. ad Tim., c. II, col. 467. La formule Clemrns Trinitas, DenzingcrB.-innwart. n. 17. suffit à montrer que le langas^c de l'Église latine est, au iv siècle, (lélinitivement fixé. Voir aussi, à une époque quelque peu postérieure, la même terminologie dans les formules de foi, I.ibcUus inmodum <aimboli, ibid., n. 19, 20, ce dernier contenant une application fin mot persona au I-'ils de Dieu fait himme. ( ; t. Sgmhole d'.llanase, ibid., n.39, ofi substantia est opposée à persona.

2. iJiIJiculté pour les litinsct 1rs grecs de s’entendre sur icqnivairnre des termes personne et liijpostase. — n) Le mot "ids'.irov, traduction du mot latin persona, fut adopté dans le langage ecclésiastique de l’Occident, dans le même sens où l’on entendait désormais le mot

persona. Nous l’avons déjà trouvé sous la plume de saint Hippolyte. Mais, eu Orient, il n’avait pas subi toutes les dérivations du mot persona et n'était connu des grecs qu’avec sa signification de « rôle » et de < personnage ». De là, une première source de difficultés : les grecs pouvaient taxer les latins de sabellianisme et soupçonner que le mot personne n'était employé par eux que pour déguiser différents rôles joués par la même et identique substance divine, Sabellius ne niant pas lui-même un déguisement accidentel suivant divers personnages, lov àvu ; iôaTaTov Twv 71poao)-'ov àvaxÀaajxév. S. Basile, Epist., ccx, n. 5, P. G., t. xxxii, col. 776. Cf. Epist., ccxxxvi, n. 6 ; ccxiv, n. 3, col. 884, 788. Quant au mot ÛT : da- : aa !  ;, les latins n’avaient primitivement pour le traduire que le terme substantia. Abusés par l’analogie grammaticale, ils considérèrent donc comme équivalentes les deux expressions : hypostase et substance. Deuxième source de difficultés : les latins pouvaient, en revanche, taxer les grecs d’arianisme, à cause de leur distinction de trois liypostases, c’est-à-dire de trois substances, en Dieu. Une troisième source de difficultés pouvait provenir de l’anathématisme du concile de Nicée et de la terminologie de certains Pères, employant le mot jrd^Taa'. ; pour désigner la substance divine. Voilà la triple cause de ce qu’on a appelé la querelle des trois Injposlascs dans le camp catholique ; et c’est ce qui permet aux hérétiques d’ergoter longuement, et avec quelque apparence de raison, en faveur de l’erreur. On n’a pas à revenir sur ces discussions, voir Arianisme, t. I, col. 1810, 1811, 1812, pour les différentes formules d’Antioche ; col. 1825, pour le concile (4 formule) de.Sirmium ; pour le synode de Constantinople (360), voir iMgr BatilTol, La paix constantinicnne et le catholicisme, Paris, 1914, p. 408-409. Notons simplement les étapes parcourues par les Églises occidentales et orientales pour aboutir à la fusion des formules et à la proclamation de l'équivalence dogmatique des ternies personne et hi/poslase.

b) Les Pères latins, avons-nous dit, abusés par l’analogie grammaticale, considéraient comme équivalents ujto’jxaatç et cssentia ou substantia. Cf. Tertullien, Adv. Prax., c. vii, P. L., t. ii, col. 162 ; S. Hilaire, De sgnodis, n. 12, 29, 32, /'. L., t. x, col. 490, 503, 504 ; S. Augustin, De Trinitate, I. V, c. VIII, ix ; t. VII, c. IV, n. 8, P. L., t. xi.ii, col. 917, 918, 941 ; S. Isidore, C^ ; /'"-. 1- VII, c. iv, n. 11, 12, P. L., t. LX.xxii, col. 271, 272. Cf. Passaglia, De ecclesiastica siqniftcatione -r^i oùaiaç, theorema I scholion i, p. 2839. Nous en avons le témoignage explicite de saint J6rôm ?, dans sa célèbre lettre ad Damasum. Epist., XV, n. 3, 4, P. L., t. XXII, col. 356-357. Dans la première partie de la lettre, il montre l’ambigi'ïté du terme hypostase, qui désigne, pour les uns, la personne subsistante, pour les autres, l’essence (oùaïav). Il faut donc choisir et voici en quels termes saint Jérôme demande au jiape de fixer son choix : « Décidez, je vous prie, s’il vous ]ilait. et je ne craindrai pas de dire trois In/postascs. Ordonnez, et que l’on fabrique une nouvelle foi après Nicée, une foi qu’orthodoxes et ariens confessent dans les mêmes termes. Toute l'École profane n’a jamais vu dans ilu/postase autre chose que l’usie. Et quelle bouche sera donc, je le demande, assez sacrilège pour dire trois substances ?… Quiconque dit qu’il y a trois choses, qu’il y a trois hi/postases, c’est-àdire trois usics, s’efforce, sous un nom accepté par la piété, d’aflirmer trois natures… Qu’on supprime les tr, )is liypostases, s’il vous semble bon. et qu’on n’en garde qu’une seule. Ce n’est pas d’un bon signe qu’on exprime le même sens par des mots différents. » Cette lettre est de 376. D’une part, elle nous éclaire sur hi terminologie latine et jette nn jour particulier sur la formule [j-'-i Jro’oTaai ;, tpi’a rpô^'ora, qu’on trouve