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GENÈSE


la plupart ne conviennent qu’au Deutéronome, dont ils visent le contenu et reproduisent des expressions caractéristiques. Voir t. iv, col. 655-656 ; E. Mangenot, L’authenticité mosaïque du Penlateuque, p. 213-217 ; art. Penlateuque, dans le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux, t. v, col. 66-69. Plusieurs psaumes célèbrent la création de l’univers et de l’homme en des termes qui se rapportent au c. i « de la Genèse. Ainsi les ps. viii, ciii, cxxxv, xxiii, 2. D’autres résument l’histoire d’Israël et font allusion aux faits rapportés dans la Genèse. Ainsi le ps. civ, 5-17. Cependant l’auteur des Paralipomènes a utilisé le livre de la Genèse pour dresser ses généalogies. I Par., i-vii. Voir P. de Broglie, Les généalogies bibliques, dans le Congrès scientifique intern<dional des catholiques de 1888, t. I, p. 149-151 ; art. Paralipomènes, dans le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux, t. iv, col. 2135. On peut donc penser que, quand il nomme la loi de Moïse, soit dans ce livre, soit dans les livres d’Esdras et de Néhémie dont il est le rédacteur, il parle de la loi écrite et du Pentateuque entier, comprenant la Genèse. Il considérait par suite le livre comme l’œuvre de Moïse. Dans la préface que le petit-fils du Siracide a mise en tête de la traduction grecque de l’Ecclésiastique, il nomme trois fois la Loi à côté des prophètes et des autres livres saints des Juifs ; il désigne certainement sous ce nom les cinq livres du Pentateuque. Il n’est donc pas question des cinq livres réunis avant l’époque d’Esdras. Mais Esdraset Néhémie les tiennent pour l’œuvre de Moïse. Ils ne sont pas les auteurs de la tradition juive, favorable à l’origine mosaïque du Pentateuque entier ; ils n’en sont que les échos et les témoins.

Cette tradition se manifeste aussi dans les écrits du Nouveau Testament. Au temps de Notre-Seigneur, les Juifs admettaient couramment que Moïse est l’auteur du Pentateuque et ils désignaient ce livre indifféremment sous les noms de « Moïse » ou de la Loi. Ainsi faisaient Josèphe et Philon. Jésus et ses apôtres employèrent les appellations usuelles. Jésus nomme Moïse et les prophètes, en voulant parler de leurs écrits. Luc, xiv, 16, 17 ; xvi, 29, 31 ; xxiv, 27, 1 I 16 ; Joa., v, 46, 47. Les apôtres font de même : saint Pierre, Act., iii, 22 ; saint Paul, Act, xiii, 33 ; saint Jacques, Act., xv, 21. Ils partagent donc la croyance de leur temps et ils l’approuvent, car plusieurs fois leur argumentation suppose et exige que. Moïse, soit l’auteur du livre de la Loi. Or ce livre débutait par la Genèse, que les Juifs tenaient donc pour l’œuvre de Moïse. Cette croyance, les Juifs orthodoxes l’ont gardée jusqu’aujourd’hui. Voir E. Mangenot, L’authenticité mosaïque du Pentateuque, p. 225-228.

2. Témoignages de la tradition catholique. La

croyance des Juifs sur ce point a passé par Jésus-Christ et ses apôtres de la Synagogue dans L’Église, où elle s’est perpétuée jusqu’à nous. Les premiers Pères apologistes arguent de l’antiquité des livres de Moïse en faveur de leur vérité, et ils déclarent que Moïse est le plus ancien de tous les écrivains. Saint Justin ajoute qu’il a raconté par l’esprit prophétique la création du monde. Apol., t, 59, /’. G., I. vi, col. 116. L’auteur de la Cohortatio ad Grœcos, 28, 30, 3 :  ;. 34, Ibid., col. 293, 296 297, 361 ; Tatien, Oratio ad Grœcos, 40, 41, ibid., col. 884-885 ; saint Théophile d’Antioche, w kutol., iii, 23, ibid., col. 1 156 ; Uhénagore, Legatio pro chrlitiants, ’» , ibid., col. 905, disent la même chose, ainsi que plus tard le pseudo-Tertullien, Apologet., ri. /’, /, .. i. i, col. 438-440 ; Clément d’Alexandrie, Simm., i, 21, /’.., t. viii, col. 820 ; Origène, Cont Celtum, ] VI, 21 ; L VII, 28, 30, II, P. G., t. » , col. 1321, [460, 1484, 1480 ; Eusèbe de Césarée, Præp. eoang., i v i i. P, G. t. au, col. 768 ; II. E., I. I. c. ii, P.’-.. t. xx, col. 58 ; saint Cyrille d’Alexandrie, Cont. Julta num, I. I, P. G., t. i.xxvi. col. 524-525. Saint Irénée attribue à Moïse le récit de la création du monde. Cont. ha>r., I. I, c. ii, n. 6, P. G., t. vii, col. 715-716. Tertullien, à propos de la cré « lion du monde, provoquait Hermogène ad originale instrumentant Moi/si. Adv. Hermogenem, xix, P. L., t. ii, col. 21 1. Dans un commentaire de l’Hexameron, faussement attribué à Eusthate d’Antioche, on reconnaît, sur l’autorité de Josèphe, que le récit de la création est l’œuvre de Moïse. P. G., t. xviii, col. 708. Marius Victorin déclare que Moïse enseigne dans le livre de la Genèse. De vrrbis Scripiuræ : Factum est, 1, P. L., t. viii, col. 1009. Diodore de Tarse déclarait que Moïse a écrit le récit de la création. Fragmenta in Gcn., P. G., t. xxxiii, col. 1561-15112. Didyme d’Alexandrie faisait de même à propos de Gen., i, 26. De Trinitate, 1. II. e. vii, n. 3, P. G., t. xxxix, col. 565. Saint Grégoire de Nysse attribue à Moïse les deux premiers chapitres de la Genèse qui, de prime abord, paraissent contraires. In Hexæmeron, proœm., P. G., t. xlvi, col. 61. Saint Basile dit que Moïse a écrit l’histoire de la création. In Hexæmeron, homil. i, n. 1, P. G., t. xxix, col. 5. Saint Ambroise dit de même, Hexæmeron, 1. VI, c. ii, n. 8, P. L., t. xiv, col. 215. Faustin attribue à Moïse le début de la Genèse. De Trinitate, c. i, n. 5-7, P. L., t. xiii, col. 41, 42. Saint Chrysostome faisait la même chose, In Gen., homil. ii, n. 2, 3, /’. G., t. i.in. col. 27, 28, et il attribuait au même auteur le récit du déluge. Ad Stagirium a dsemone vexatum, ii, 6, P. G., t. xlvii, col. 457. La Genèse est, pour saint Jérôme, un livre de Moïse, Epist., cxl, 2, P. L.. t. XXII, col. 1167, et c’est seulement les mots : usque in hodiernum diem, Gen., xxxv, 4, et non le livre entier, qu’il ne sait s’il faut attribuer à Moïse ou à Esdras. Dr perpétua virginitate B. Mariai liber adversus Helvidium, n. 7, P. /.., t. xxiii, col. 199. Saint Augustin connaît les cinq livres de Moïse, Serin., xxxi, c. v, vu ; cxxiv. c. iii, P. I.., t. xxxviii, col. 198, 199, 687, et il enseigne que le récit de la création a été rédigé par cet écrivain. Conf., I. XI, c. m ; I. XII. c. xiv, xxx, /’. /… t. xxxii, col. 811, 832, 843 ; De Genesi ad lilteram, 1. VIII, c. m. n. 7 ; 1. IX, c. xiii, n. 23, P. /… t. xxxiv, col. 375, 402 ; De civitate Dei, 1. XI, c. iv, n. 1, /’. /.., t. xi.i, col. 319. Théodore de Mopsueste lient Moïse pour l’auteur de la Genèse. Sachau, Theodori Mopsuesieni fragmenta sgriaca, Leipzig, 1869, p. 3. 1, 0. Selon lui. Moïse n’aurait pu écrire le récit de la création et celui de l’histoire de l’humanité depuis Adam jusqu’à Joseph qu’en vertu d’une révélation divine. Ibid., p. 8. 9. Cf. Kihn, Thcodor von Mopsucstia und Junilius Africantis <ds Exegeten, Fribourg-en-Brisgau, 1880, p. 98. Saint Cyrille d’Alexandrie dit que Moïse a été inspiré pour écrire le début de la Genèse. In Joa.. I. V, C. II, /’. G., t. i.xxin. col. 756. Procope de Gaza affirme que la Genèse est de Moïse. In Gen.. prol., /’. G., t. lxxxvii, col. 24. Junilius sait par la tradition des anciens que Moïse a écrit les cinq premiers livres historiques de l’Ancien Testament, bien que leurs titres ne contiennent pas son nom et bien qu’il parle de lui-même à la troisième personne. De l’ur tibus dtoinm legis, I. !. c. iii, /’. /… t. lxviii, col. 28. (J. Kihn. op. cit., p. 180. Pour saint Isidore de Scville, voir Etgm., 1. VI. c. i. n. 1.5 : c. n. n. I. /’. /… I. i XXXII, col. 229, 230. Pour le moyen fige et les temps modernes, voir G. Hoberg, Moses und der Pentateuch, p. 72-73. 3. Critères internes. Bien que le contenu « le la Genèse ne prouve pas par lui-même l’origine mosaïque du livre, cependant les récits, qui ont pu être contrôlés par les découvertes modernes en Assyrie et en Egypte, apparaissent anciens et véridiques et de la sorte confirment Indirectement l’antiquité de la tradition et « le i. < i ii On même. Ainsi lec. xii de la 4 ienêse, « pie toute une école d’exégétes a traité comme un midrasch de