fiantes et d'écrits divers de spiritualité, Ganneron se montre, en ces matières, d’une vive piété ; mais il est fort prolixe et noie les détails biographiques dans des considérations générales délayées dans un style qui manque trop de nerf et de précision.
Les ouvrages historiques cartusiens de dom Ganneron existaient autrefois aux archives de la Grande-Chartreuse et des maisons du Mont-Dieu, d’Abbeville, de Montreuil-sur-Mer, du Val-Saint-Pierre, et ailleurs. Les autres écrits étaient au Mont-Dieu ou dans les chartreuses, qu’il avait habitées. La grande Révolution a dispersé ces trésors, dont un certain nombre semble, hélas 1 perdu pour toujours. Plusieurs traités se trouvent actuellement éparpillés dans les bibliothèques publiques de Mézières, Charleville, Grenoble, Abbeville, Paris, à la Bibliothèque nationale et à la Mazarine, ainsi qu'à Bruxelles, à la bibliothèque royale dite de Bourgogne. La Grande-Chartreuse et les maisons de Bosserville, près de Nancy, et de Sélignac (Ain) possédaient quelques manuscrits historiques, et M. Philippoteaux, avocat à Sedan, conserve la Topographie ou description générale de toute la chartreuse du Mont-Dieu depuis sa jondation jusqu'à l’an 1600, ms. in-fol. dont il ne reste que 39 feuillets.
Les traités théologiques et spirituels laissés par dom Ganneron n’ont pas, en vérité, l'étendue ni l’importance de ses ouvrages historiques, surtout de ceux qui concernent l’ordre des chartreux et l'Église de Reims. On peut néanmoins signaler les suivants : 1° Prompiuarium gloriæ cadestis, in quo habentur ex diclis sanctorum præludia qusedam œternitatis, ms. in-fol. à la bibliothèque de Charleville, n. 236 ; 2° Hisloria vitse, virtutum alque revcledionum piissimte virginis Annse Griffoniee excerpta et eliquala ex codice revelationum ejus, ms. à la même bibliothèque de Charleville, n. 236 ; Œuvres de la sœur Anne Griffon, religieuse chartreuse, avec la notice de sa vie, par dom Ganneron ; deux exemplaires ms. in-8° du xviie siècle se trouvent à la bibliothèque Mazarine de Paris, cf. Mobilier, Ccdaloguc des mss. de la bibliothèque Mazarine, t. ii, p. 10-11, n. 1082-1083 ; 3° Medulla tolius vilæ spirilualis ex meris locis et exemplis S. Scripturiu elicita, ms. in-fol. à Charleville ; 4° Considcrationes in universam vitam D. N. Jesu Christi, ms. perdu ; 5° Trophée de la vie solitaire restaurée par les chartreux, ms. perdu ; 6° Œuvres du bienheureux Boson, prieur (général) des chartreux, ms. perdu ; 7° Itinerarium veri cartusiani, seu tractatus de virtute solilarii, ms. perdu ; 8° Sentiment universel de tous aages et siècles touchant la disme, ms. perdu ; 9° Scénopégie ou description des tabernacles des anciens Hébreux distingués en 72 mansions, qui se retrouvent depuis la vocation d’Abraham jusqu'à l’entrée de la terrede promission, etc., ms. à Mézières ; 10° Lipsanographia seu tractatus de rcliquiis sanctorum contra lipsanoclasos et incurios hujus lemporis ivstimatores et veneraiores, etc., ms. à Mézières ; 11° Épistre parénétique et historique des bons ecclésiastiques tirée des exemples de nostre temps, dédiée à M re Nicolas Ganneron, prêtre et curé d’Hyères (Yerres), au diocèse de Paris, ms. à Mézières.
Parmi les ouvrages perdus il faut marquer le Procèsverbal sur l’aWheur du livre De Imitatione Christi composé en 1630, selon le catalogue de M. P. Laurent, dont il sera question ci-après. Les imitationistes ne signalent pas ce Procès-verbal ; mais le P. Le Long, dans sa Bibliothèque historique de France, Barbier, dans sa Dissertation sur 60 traductions françaises de l’Imitation, p. 208, Gencc, dans les Nouvelles considérations, Paris, 1832, p. 19, n. 5, Puyol, dans L’auteur du livre de l’Imitalio Christi, Paris, 1899, p. 325, note, etc., disent que dom Ganneron écrivit vers 1650 « une dissertation pour démontrer qu’un chartreux était auteur de l’Imitation. Le supérieur
général de l’ordre ne permit pas la publication de ce travail, intitulé : Aclio de repclundis » (Puyol).
M. l’abbé F.-A. Lefebvre, dans la 2e édition de son Histoire de la chartreuse de Notre-Dame des Prés, à Neuville-sous-Monlreuil, a inséré la Synopsis V. V. P. P. visilalorum prov. Picardiæ ord. cartus., de dom Ganneron et complétée jusqu'à la grande Révolution par un religieux de l’ordre. Le même éditeur fit paraître en 1891 à Boulogne-sur-Mer, in-8°, l’ouvrage inédit de dom Ganneron, intitulé : Tableau de la piété des anciens comtes de Boulogne qui disputent de l’antiquité avec les roys de France, de la noblesse avec ceux de l’Angleterre, et de la religion avec tous les potentats de l’Europe. M. Paul Laurent, archiviste du département des Ardennes, en 1887, publia à Charleville ses Notes inédiles sur la vie et les œuvres de dom Ganneron, chartreux du Mont-Dieu, et manifesta le vœu de la publication des écrits qui existent encore. Ce vœu a déjà eu un commencement de réalisation par les ouvrages suivants édités par M. Paul Laurent lui-même : 1° Annales de dom Ganneron. Antiquités de la chartreuse du Mont-Dieu, Paris, 1893 ; 2° Synopsis P. P. visilalorum provincise Picardiæ ord. cartus., Montreuil-sur-Mer, 1893 ; 3° Coutumes du pays des Essuens, Paris, 1893 ; 4° La moisson de Thierache, Paris, 1894. Dans la Revue historique Ardennaise, novembre-décembre 1895, p. 251-265, M. Paul Laurent a publié une étude sur les Monumenla cartusiæ de Valle S. Pétri de dom Ganneron.
L'Écuy, Annales civiles et religieuses d’Yvois-Carignan et de Mouson ; Lefebvre, Hisl. des chartreuses d’Abbeville et de Montreail-sur-Mer ; documents particuliers.
S. AUTORE.
- GANS Jean##
GANS Jean, théologien allemand, né à Wurzbourg
en 1591, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus
en 1610, enseigna la philosophie et la théologie, tout en
s’adonnant au ministère de la prédication. Confesseur
de l’empereur Ferdinand IV, il reçut de ce prince le
serment de défendre l’immaculée conception, serment
qui fut imposé ensuite à toutes les universités des
États héréditaires de l’Autriche. Le P. Gans a laissé
un important ouvrage de controverse religieuse sur
les variations imposées au texte de la Confession
d’Augsbourg par les ministres évangéliques de la Saxe :
Ophtalmia lutherana, sive de mulalione Confessionis
Augustanie facla a theologis Saxonicis, Vienne, 1631.
Ses travaux généalogiques sur la famille impériale
d’Autriche ont rendu aux historiens des services
appréciés. Cf. Lenglet-Dufresnoy, Supplément à la
méthode d'étudier l’histoire, t. ii, p. 79 sq. Outre ses
discours, le P. Gans a publié quelques ouvrages do
piété, entre autres : Considcrationes deeem plagarnm
JEgypti quo modo iisdemDci Flius in passione plagatus
sit, Vienne, 1633, ouvrage fort répandu dans la traduction allemande. Le P. Gans mourut dans la maison
professe de Vienne, le. Il mars 1662.
Sommervogel, Bibliothèque de la C'e de Jésus, t. iii, col. 1183 sq. ; Hurter, Nomenclator, t. nr, col. 222.
P. Bernard.
- GARAN François##
GARAN François, théologien espagnol, né à
Girona en 1640, reçu dans la Compagnie de Jésus le
8 novembre 1655. Après avoir enseigné les humanités
et la théologie, il fut nommé censeur du Saint-Office,
recteur de Barcelone, Urgel, Majorque et Saragosse,
et se consacra avec de brillants succès au ministère
de la prédication. Le P. Garan publia une sorte d’encyclopédie morale disposée en vue de la prédication et
plusieurs fois réimprimée : Et Sabio instruido de la
naturaleza, en quarenla maximas politicas y morales,
ilustradas con todo genero de erudicion sacra y humana,
Barcelone, 1675, 1677, 1704 ; et un ouvrage théologique
sur la sainte Vierge : Deipara tlucidalse ex ulriusque