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GAIANITE (CONTROVERSE)— GALANO

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1. III, dist. XV, q.i ; dist. XX II, q. h ; Cont. génies, l. IV, c. lv ; Opusc, II, c. CCCXXVi, CCXXXVIII ; Pctau, De incarnatione, 1. X, c. iii, iv ; Thomassin, De incarnatione Verbi, 1. IV, c. xii, xin ; G. Krùger, art. Julian von Halicarnass, dans Realencyclopàdie fur protestanlische Théologie, t. ix, p. 606-C 09 ; J. P. Junglas, Leonlius von Byzan :, Paderborn, 1908, p. 100-105 ; Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1912, t. iii, p. 115-117.

M. JUGIE.

    1. GAITTE Jacques##


GAITTE Jacques, théologien, chanoine de Luçon. Reçu docteur en théologie de la faculté de Paris le 20 septembre 1668, il publia un ouvrage : De usura et fœnore, in-4°, Paris, 1678, qu’il défendit contre les attaques dont il fut l’objet par un autre traité : De usuraria trium conlractuum pravilale, in-4°, Paris, 1688.

Journal des savants, 31 janvier 1689 ; Dupin, Table des auteurs ecclésiastiques du XVIIe siècle, in-8°, Paris, 1704, t. ii, col. 2712 ; Moréri, Dictionnaire historique, 1759, t. v b, p. 17 ; Hurter, Nomenclator, t. IV, col. 618.

B. HEURTEBIZE.

    1. GALANO Clément##


GALANO Clément, célèbre missionnaire et théologien de la congrégation des théatins, né à Sorrente, prononça ses vœux religieux à Naples, dans l’église des Saints-Apôtres, le 25 février 1628. L’annaliste des théatins, le Père Silos, atteste qu’il se distingua parmi ses confrères par ses vertus et son attachement aux études sérieuses. Élevé au sacerdoce, il fut envoyé par ses supérieurs aux missions de la Géorgie. Au nombre de ses compagnons de route était le Père François Maggio, l’auteur de la première grammaire géorgienne. Après une longue et rude traversée, il arriva à Alep (1636) et de là se rendit à Gouri. Le préfet de la mission, le Père Avitabile l’engagea à étudier l’arménien. Il resta quelques années en Géorgie, mais le mauvais état de sa santé l’obligea à quitter sa mission et à se rendre à Constantinople, où il aborda

  • au mois d’avril 1641. L’ambassadeur de France lui

fit un très bon accueil et le recommanda aux capucins, qui le logèrent dans leur couvent. Sa connaissance approfondie de l’arménien lui ouvrit un vaste champ d’apostolat. Plusieurs Arméniens se convertirent. Il ouvrit une école et composa une logique et une grammaire arméniennes qui lui attirèrent un grand nombre d’élèves. Cyriaque, patriarche arménien, désira faire sa connaissance, et frappé par sa doctrine et son zèle, lui proposa de s’unir avec son peuple à l’Église catholique. La mort l’empêcha de réaliser ce projet.

Khatchadour, successeur de Cyriaque, avait été le disciple et l’ami du Père Galano. L’œuvre de l’union aurait été sans doute poussée avec ardeur par le nouveau patriarche, si le Père Galano, dénoncé au gouvernement turc par un indigne prélat arménien, n’avait pas été jeté en prison. Il fut même condamné à mort. Mais grâce à la protection de l’ambassadeur de France et à des sommes considérables d’argent, il réussit à s’évader et à se cacher à Constantinople. Mais puisqu’il était continuellement en danger d’être découvert, ses supérieurs le rappelèrent à Rome. Il amena avec lui plusieurs de ses disciples, grecs et arméniens, qui avaient embrassé le catholicisme, et les présenta à Urbain VIII (1644).

Ses supérieurs lui confièrent alors la direction des novices, qui habitaient au couvent de Saint-Sylvestre in Monte. Il y avait, dans ce couvent, un jeune religieux français, le frère Marie-Louis Pidon de Saint-Olon. Le Père Galano lui apprit l’arménien. En 1663, le Saint-Siège chargea le Père Galano de se rendre en Pologne et d’y traiter l’union des arméniens dispersés dans ce royaume avec l’Église romaine. Il emmena avec lui le Père Pidon. Il était à Léopol en 1664 et travailla deux ans à remplir sa mission. Mais la mort le surprit le 14 mai 1666, avant qu’il pût achever

son œuvre. Celle-ci fut continuée et terminée avec succès par le Père Pidon.

Le Père Galano était un orientaliste doublé d’un théologien. Il a publié : 1° Grammalicae et logiez inslilutiones linguæ literctlis armenicae Armenis traditac, Rome, 1645 ; 2° Concilialionis Ecclesise armense cum romana ex ipsis armenorum patrum et doclorum testimoniis, in dnas partes, hislorialem et conlroversialem divisæ, pars prima, Rome, 1650. Cette première partie a été réimprimée sous ce titre : démentis Galani surrentini clerici regularis theologi et Sanclæ Sedis aposlolicæ ad Armenos missionarii, Hisloria armena ecclesiaslica cl polilica, nunc primum in Germania excusa et ad exemplar romanum diligenter expressa, Cologne, 1686. La IIe partie de l’ouvrage, comprend 2 vol., parus à Rome, en 1658 et en 1661. Les 3 vol. sont écrits en arménien et en latin. Le I er contient une histoire religieuse de l’Arménie suivant l’ordre chronologique des patriarches : Séries palriarcharum Armenise aucioris annotationibus illustrala, p. 4-119, 185241, 346-451. A ce qu’il rapporte dans la préface, le Père Galano transcrit et traduit un manuscrit, copié en 1366 in Schythiæ Chersoneso in ccclesia sancti Michælis archangeli Thcodosiee civitalis (Caffa). Il y a intercalé plusieurs études et documents importants ; citons surtout : De Colchide et Iberis, p. 120185. Un chapitre de cette relation contient la liste des erreurs des Géorgiens touchant les dogmes de foi, les sacrements et les préceptes de l’Église, p. 130-134. Elle renferme plusieurs lettres d’Urbain VIII, le récit des travaux et des souffrances des missionnaires théatins, et une notice détaillée du séjour du Père Galano à Constantinople et de ses péripéties. Nous y trouvons aussi le texte latin et arménien de la dispute de Théorianos, philosophe byzantin, avec Nersès, catholicos des Arméniens sous le règne de l’empereur Manuel Commène, p. 242-323 ; les actes des conciles de Tarse (1177), p. 324-345 ; de Sis (1307), p. 455-471 ; d’Adana (1316), p. 472-507, et un récit intéressant des travaux des missionnaires dominicains en Orient pour la conversion des Arméniens : De progressibus jralrum prædicatorum in reducendis ad catholicam fidem Armenis, p. 508-531. Le iie et le me vol. traitent des erreurs dogmatiques des Arméniens. L’auteur déclare que cette réfutation porte sur ces points de doctrine où les Arméniens contredisent véritablement les croyances dogmatiques de l’Église catholique. Mais puisque les grecs et les latins ont bien souvent attribué aux Arméniens des erreurs fantastiques, il se croit obligé parfois de défendre leur orthodoxie et de montrer leur accord avec la saine doctrine. Avant d’aborder les controverses sur les points divergents entre Arméniens et latins, le Père Galano dresse la liste détaillée des Pères, écrivains et docteurs arméniens, dont il utilise les écrits et les témoignages, soit pour réfuter les erreurs arméniennes, soit pour appuj’er les vrais dogmes de l’Église. Le ne vol., Traclalus de Christo Deo et hominc, est entièrement consacré à la défense des définitions dogmatiques du concile de Chalcédoine touchant la double nature divine et humaine de Jésus-Christ, p. 1-438. A signaler dans ce traité une dissertation sur la procession du Saint-Esprit, du Père et du Fils, p. 351-381. Le iiie vol. contient d’abord un traité De statu animæ ralionalis, p. 1-224, où l’auteur examine les questions relatives à l’origine et à la création des âmes, à leur état après la mort, au jugement dernier, au purgatoire, à l’éternité des peines de l’enfer. Suit un traité De mililanlis Ecclesiæ capite ac nova lege, p. 214-771. L’auteur y traite à fond la question de la primauté, de l’abrogation de l’ancienne loi par la loi nouvelle, et de la théologie sacramentaire chez les Arméniens. Il y déploie une grande érudition, une connaissance