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GAÉTAN MARIE DE BERGAME — GAGAR1N


également traduits en diverses langues ; aucun cependant ne le fut autant que le Cappuccino ritiralo, exercices de retraite que l’auteur avait écrit pour son compte, mais que son supérieur publia dès 1719. Jamais il n’y mit son nom, tout en revoyant les éditions qui parurent de son vivant. Après sa mort, comme nous l’avons dit, on réunit les Opère del P. F. Gætano Maria da Bergamo en 12 in-4°, 17701780, avec une biographie écrite par son compatriote, le P. Alexandre Viscardi († 1790) ; il y manque cependant l’écrit sur la pauvreté des frères mineurs ; par contre on y trouve des opuscules inédits. Une autre édition d’œuvres choisies, 36 in-12, fut publiée à Monza, 1838-1846.

Quand on ouvre un volume du P. de Bergame, on demeure surpris du grand nombre de citations, empruntées aux saints Pères, qui occupent le bas des pages. L’auteur en avait fait une étude spéciale et parmi ses manuscrits, aujourd’hui conservés à la bibliothèque de Saint-Alexandre de Bergame, se trouve un gros in-folio : Sentimenti dei SS. Padri distribuai in ordine al/abctico, qu’il avait composé pour son usage.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Novelle letlerarie de Venise, 1729-1753 ; Zaccaria, Storiu lettcrariu d’Italia, t. viii ; Mazzucchelli, Scrittori d’Italia, t. n d, p. 936 ; Valdimir de Bergame, 1 cappuccini Bergamaschi, Milan, 1883 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1893, t. ir, col. 1553.

P. Edouard d’Alençon.

    1. GAFFAREL Jacques naquit à Mannes en Provence##


GAFFAREL Jacques naquit à Mannes en Provence, en 1601. Il étudia la théologie à l’université de Valence, où il prit le grade de docteur. Il vint ensuite à Paris, où il fut reçu docteur en droit canonique. Connaissant bien les langues orientales, il étudia la cabale et publia : Abdita divinæ Cabalæ myslcria contra sophisiarum logomachiam defensa, in-4°, 1623. Devenu bibliothécaire du cardinal Richelieu, il fut envoyé par ce prélat en Italie en 1626 pour y rechercher des livres et des manuscrits rares. Il continuait ses études sur les sciences occultes et il publia : Curiosiiez inouyes sur la sculpture talismanique des Persans, horoscope des patriarches et lecture des cstoilles, Paris, 1629. Le syndic de la faculté de théologie de Paris, Georges Froger, dénonça ce livre, le 1 er août 1629. La faculté exigea de l’auteur un désaveu formel. Après sommation canonique, Gaffarel s’exécuta et signa, le 4 octobre, sa rétractation. Duplessis d’Argentré, Collcctio judiciorum de novis erroribus, Paris, 1734, t. n b, p. 285-286. Réimprimé plusieurs fois, en 1631 à Rouen, et deux autres fois, sans nom d’imprimeur ni de lieu de l’impression, en 1632 et en 1650, le livre fut réfuté par Ch. Sorel, sous le pseudonyme du sieur de l’Isle : Des talismans ou figures faites sous certaines conslellulions pour faire aimer et respecter les hommes, les enrichir, guérir leurs maladies, avec des observations contre le livre des Curiosités inouïes de Gaffarel, Paris, 1636. Une traduction latine des Curiosités parut, 2 in-12, à Hambourg, en 1676-1678, avec des notes de Grégoire Michælis ; nouvelle édition par Fabricius, 2 in-8°, Hambourg, 1706. En 1632, Gaffarel fit un séjour à Rome, où il se lia d’amitié avec Allatius. L’année suivante, il était à Venise. Il se rendit ensuite en Grèce, visita les côtes de l’Asie. De retour en France, il devint successivement aumônier du roi, protonotaire apostolique, prieur de Saint-Gilles et de Revest de Brousse, abbé du couvent de Sigonce en Provence et enfin commandeur de Saint-Ommeil.. Il s’occupa de la conversion des calvinistes et eut du succès dans ses prédications, notamment à Grenoble en 1641. Il fut accusé d’émettre dans ses sermons des propositions favorables au protestantisme. Il se contenta de répondre du haut de la chaire qu’il pardonnait à ses détracteurs.. Il mourut

au couvent de Sigonce en 1681. Ses autres ouvrages sont : Les tristes pensées de la fille de Sion sur les rives de l’Euphrate, ou paraphrase du psaume cxxxvj, in-12, Paris, 1624 ; Calenahebraica in omnes Veleris Testamenti libros ; De musica Hebrœorum slupenda libellas ; De stellis cadentibus opinio nova ; iJies Domini, sive de fine mundi a rabbi Elcha ben David conscriptum et ex hebreeo in lutinum a Gaffarello conversum, in-12, Paris, 1629 ; Traité des bons et des mauvais génies ; Nihil fere nihil, minus nihilo, sive de ente et medio inta ens et non ens positioncs au/, Venise, 1635 ; Mariales gemitus, in-4°, Paris, 1638 ; Quseslio pacifica, in-4°, Paris, 1645, pour concilier les dissensions religieuses de l’époque au moyen des principes philosophiques, des rituels orientaux et des dogmes des hérétiques ; Index codicum cabbalislicorum quibus Joannes Mirandulanus cornes usus est cum commentario D. Amelii, Paris, 1651 ; réimprimé dans la Bibliotheca hebraica de J. Ch. Wolf ; Histoire universelle du monde souterrain, contenant la description des plus beaux antres et des plus rares grottes, caves, voûtes et spélonques de la terre, in-fol., Paris, 1666, dont il n’a paru que le prospectus. Gaffarel y disait que le jugement dernier n’aurait pas lieu dans la vallée de Josaphat, parce qu’elle était trop exiguë pour contenir tous les hommes.

Bayle, Dictionnaire liistorique et critique, Paris, 1820, t. vii, p. 2-4 ; Biographie universelle, Paris, 1816, t. xvi, p. 248-250 ; Hœfer, Nouvelle biographie qénérale, Paris, 1858, t. xix, col. 14(5-147 ; Feller, Dictionnaire historique, Lyon, 1822, t. v, p. 7-8 ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Époque moderne, Paris, 1904, t. iii, p. 408-409 ; Hurter, Xomenclator, 1910, t. iv, col. 429, note.

E. Mangenot.

    1. GAGARIN Jean-Xavier##


GAGARIN Jean-Xavier, éminent controversiste du xix c siècle, né à Moscou le 1 er août 1814, d’une vieille famille princière. Attaché d’ambassade à Munich, puis à Paris, ses études approfondies et extrêmement méthodiques d’histoire religieuse avaient ramené peu à peu son esprit loyal et pénétrant au centre de l’unité catholique, et le 19 avril 1842, mettant résolument sa conscience au-dessus de toutes les affections de sa famille et des intérêts de sa carrière, rompant les liens très chers qui l’unissaient à la famille impériale, mais plus dévoué que jamais à sa patrie qui l’exilait, il abjura le schisme dans la chapelle de M me Swetchine, à Paris, en présence du P. de Ravignan. Le 12 août de l’année suivante, ayant obtenu du P. Roothan l’autorisation d’entrer dans la Compagnie de Jésus, il se présentait au noviciat de Saint-Acheul, pleinement récompensé de ses héroïques sacrifices et n’ayant plus qu’un désir, celui de consacrer sa vie à propager parmi ses compatriotes la conviction qui le ramenait à la véritable Église. Après avoir professé à Brugelette la philosophie et l’histoire, il passa deux années en Syrie et consacra sa vie au saint ministère et à de savants travaux sur la question religieuse en Orient, soit dans la Civillà callolica, dont il était le correspondant pour la partie russe, soit dans les Précis historiques, soit dans les Russische Sludicn. Il publia successivement les ouvrages suivants : De l’enseignement de la théologie dans l’Église russe, Paris, 1856 ; Les Starovéres, l’Église russe et le pape. Paris, 1857. ; Lettres à une dame russe sur le dogme <U l’immaculée conception, Tournai, 1857 ; Curieux Icmoir /nouc en faveur de l’immaculée conception, Paris, 1858 ; De la réunion de l’Église orientale avec l’Église romain. ibid., 1860 ; Réponse d’un Russe à un Russe, critique de l’ouvrage : Orthodoxie et papisme d’un grec anonyme, ibid., 1860 ; Tendances catholiques dans la société ri. ibid., 1860 ; L’avenir de l’Église grecque-unie, ibid.. 1862 ; Œuvres choisies de Pierre Tchadaïef, publias pour la première fois, ibid., 1862 ; La primauté de sain !