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V R ÈRES MINEURS


de Scot ; Gautier de Bruges, évêque de Poitiers, mort en 1307 après avoir été déposé par le pape ; Ranulphe de Loxley, lecteur à Oxford ; Alexandre d’Alexandrie qui fut général pendant un an († 1314), dont plusieurs traités virent le jour, en particulier ses commentaires sur les livres d’Aristote De anima, Venise, 1502, et sur la Métaphysique du même, ibid., 1572 ; Jean d’Erfurt (vers 1350), en qui nous rencontrons un disciple de saint Bonaventure, dont il abrégea les commentaires sur les Sentences et qui laissa des travaux sur l’Écriture sainte et le droit canon. A la même époque, un Bonaventure de Cineribus, dont on a des Tabula* super commentarium S. Bonaventuræ ; enfin François Bonafortuna, que l’on suppose parisien et auditeur de Scot.

On connaît mieux cet autre François de Meyronnes, de Mayronis, auquel on attribua longtemps l’institution de Vactus sorbonnicus, et dont les nombreux ouvrages ont eu plusieurs éditions. Il avait été disciple de Scot, ainsi que Guillaume de Rubione en Aragon, auteur de commentaires sur les Sentences, édités en 1517 à Paris par un compatriote et confrère, Alphonse de Villasancta. Jean de Bassolis avait été aussi le disciple du subtil, et son disciple préféré, dit-on. Voir t. ii, col. 475. Jean de Cologne, que plusieurs ont fait vivre deux fois, avait été également instruit par Scot, dont il abrégea et mit en ordre alphabétique les Quæsliones sur les Sentences, Venise, 1475. Guillaume Occam, le chef reconnu des nominalistes, qui finit malheureusement dans le schisme (1347 ou 1349), ouvre une autre série de lecteurs anglais que nous ne ferons que mentionner : Jean de Winchelsee († 1326) ; Richard Eliphat, lecteur à Cambridge vers 1330 ; à la même époque, Jean de Rideval ; Richard de Conington († 1330), étant lecteur à Oxford, ainsi que les suivants, Martin d’Alnwick († 1336), Gautier de Catton († 1343), Robert de Leicester, Jean de Rudington et Jean de Went, morts en 1348. C’est encore Robert Cothon, le doclor amenus, qui ne négligeait aucune occasion de défendre la conception sans tache de Marie. Wadding réclame encore pour cette nation Jean Marbres ou Canonici, plus probablement catalan, dont les Quæsliones in libros physicorum ont été imprimées à plusieurs reprises. Parmi les Français nommons Jean Rigaud, évêque de Tréguier (Y 1328), historien de saint Antoine de Padoue, auteur du Compendium Iheologiee paupcris, qui n’est qu’un remaniement d’un autre Compendium. extrait du Breviloquium de saint Bonaventure auquel il a été attribué, ainsi qu’à plusieurs auteurs célèbres, comme à Albert le Grand, à saint Thomas, à Pierre Auriol et à d’autres, mais que Sbaraglia réclame pour Pierre Thomas, catalan, disciple de Scot et défenseur de l’immaculée conception. Le cardinal Bertrand de la Tour († 1334) et Gérard Odon, général de l’ordre en remplacement de Michel de Césène (1329-1342), étaient également français. L’Italie nous donne les noms d’Antoine Aribrandi de Valence en Piémont († 1348), de François Toti de Pérouse, inquisiteur et évêque de Sarno en 1338, enfin de Jean de Ripatransone, qui claruil sub Joanne XXII, comme on le lit sur le monument que lui éleva dans sa patrie le futur pape Sixte-Quint.

A cette période appartient encore le fameux Ubertin de Casale, l’ardent champion des spirituels et leur défenseur devant la cour pontificale. Son Arbor vilæ cruciflxæ Jesu, imprimé à Venise en 1485, est la meilleure révélation sur la mentalité de ces réformateurs et de l’auteur en particulier. On ignore la date de sa mort et les sentiments dans lesquels il termina sa carrière après 1330.

Écriture sainte.

Parmi ceux qui s’occupèrent

plus spécialement des Livres saints, il faut mentionner

Philippe de Moncalieri, pénitencier pontifical en 13 ses Poslillæ super Evangelia et des sermons sur l’eucharistie furent en partie édités au xvie siècle ; le cardinal Vital du Four, mêlé aux controverses sur la pauvreté du Christ sous Jean XXII, dont les commentaires ont été également imprimés ; mais de tous et de beaucoup le plus célèbre est Nicolas de Lyre († 1340). 3° Morale.

La théologie morale est aussi représentée

par l’énigmatique Astesanus d’Asta, voir t. i, col. 2142, auteur de la Summa Astesana, 1317, dont les éditions furent multiples. Mentionnons encore le Dalmate Monald de Capo d’Istria, qui écrivit la Summa aurea ou Monaldina. Wadding le dit mort en 1332, d’autres le reportent au siècle précédent.

Auteurs divers.

La seconde moitié du

xive siècle nous donne encore, bien qu’en moins grand nombre, des noms à enregistrer parmi les auteurs ecclésiastiques. Landulphe Caraccioli, archevêque d’Amalfi († 1351), dont on possède imprimés les Commentaria moralia in Evangelia, Naples, 1637, et une partie de ceux sur les Sentences. Alvare Pelage, évêque de Coron († 1352), auteur du De planclu Ecclesise, édité plusieurs fois, dans lequel il propose des remèdes aux maux qui affligeaient l’Église à son époque. Le docteur parisien Denis Foulechat, que l’université obligea à rétracter plusieurs propositions, jugées malsonnantes, qu’il avait soutenues dans ses commentaires sur les Sentences au sujet de la pauvreté du Christ, 1364 et 1369. Pierre d’Aquila, dit Scolellus († 1370), dont les Commentaria in IV libros Sententiarum viennent d’être réédités, Levanto, 1907. En Angleterre, nous trouvons parmi les lecteurs d’Oxford quelques auteurs, comme Adam Whodam ou Godham († 1358), disciple d’Occam, dont on édita les commentaires sur les Sentences, Paris, 1512 ; Simon Donstede († 1369), qui fut aussi provincial et laissa des commentaires inédits sur Aristote ; Jean de Wilton (y 1376 à Norwich), qui fut l’apologiste de son ordre. La même année mourait Jean de Mardisley, provincial, qui doit être le Marcheleius de Wadding, ardent défenseur du glorieux privilège de Marie, et en 1397 Guillaume Widford, qui combattit les erreurs de Wiclef, ainsi que Jean Tyssington, également provincial d’Angleterre. On ignore à quelle nation appartenait un Guillaume de Beaumont, qui écrivit sur les Sentences à la même époque ; on manque pareillement de détails sur François de Paris, cité par Denys le Chartreux comme son ami et régent du couvent de Paris. Un autre commentateur de Pierre Lombard, Jean d’Évian, était reçu docteur à Paris en 1375. A ce siècle encore se rattache Jean Fontaine, de Fonte, lecteur à Montpellier, dont le Compendium des Sentences, suivant saint Bonaventure, fut imprimé vers 1468, mais on ignore la date à laquelle un fr. Kylianus écrivait ses commentaires demeurés manuscrits, d’après saint Bonaventure et Scot.

Les canonistes et moralistes sont représentés par Jean de Saxe, auquel on attribue des Sommes de droit et de cas de conscience, et par Nicolas de Matafaris, archevêque de Zara († 1366), auteur du Thésaurus ponlificalis, que l’on dit avoir été publié à Paris. Parmi les commentateurs de la Bible on trouve un Guillaume Brito, dont Sbaraglia est assez embarrassé, sans arriver à décider s’il vécut à ce siècle ou au précédent, dont plusieurs ouvrages sont édités ; Henri de Mongardino, auteur de Postules sur l’Apocalypse et de commentaires sur saint Jean ; Manfred de Tortona († 1360) ; Jean le Long de Mortegliano († 1363) ; Pierre de Porpetto († 1368), auquel on attribue la Biblia pauperum, publiée mus le nom de saint Bonaventure ; Pierre de Lille qui, outre les Psaumes, commenta aussi les Sentences. Sous le titre allégorique des Vingl-qualrc vieillards.