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FRÈRES MINEURS


ils suivaient les cours publics, jusqu’à ce que Robert Grossetête se fût offert à venir leur servir de maître. Bientôt les religieux purent se suffire à eux-mêmes, les Sludia, ou couvents d’études, se multiplièrent, et les universités ne furent plus fréquentées que par le6 sujets d’élite.

II. AU xiiie SIÈCLE. — 1° Scolastique. — Dès le milieu du xiiie siècle, nous trouvons à Paris, parmi les frères mineurs, des personnages célèbres. Nous venons de nommer Aimon de Faversham, Spéculum tmnestalis, qui fut le cinquième général de l’ordre (1240-1244) ; Alexandre de Halès, le doclor irrefragabitis (+ 1245), qui, comme le disait son épitaphe, /râler collega minorum faclus egenorum, fuit doclor primus corum. Voir t. i, col. 773. Son disciple Jean de la Rocbelle, mort la même année que le maître, dont la Summa de anima fut éditée seulement en 1882. Puis c’est le B. Jean de Parme, prédécesseur de saint Bonaventure à la tête de l’ordre (1247-1257) ; on lui a reproché des tendances joachimites, mais il fut un fidèle observateur de sa règle et un propagateur zélé du retour des orientaux à l’union de l’Église, il mourut en 1289. Enfin saint Bonaventure, dont l’éloge serait superflu († 1274). Voir t. ii, col. 962.

Dans la seconde moitié du même siècle, les commentateurs du Maître des Sentences se multiplient, citons brièvement Hugues de Digne ^vers 1255), ardent joachimite et prédicateur de renom ; l’archevêque de Rouen bien connu, Eudes Rigault († 1275) ; le Lorrain André de Xeufchâteau ; le Toscan Caro Pantaneto d’Arezzo, inquisiteur dans sa province ; l’Ombrien Réginald ; les Anglais Thomas de Bungey et Robert vche († 1300), qui commenta aussi Aristote. In nom plus connu est celui de Robert de Bastia 280), l’un des quatre Maîtres qui donnèrent la Declaratio Regulæ de 1242. Les Anglais ont le prividu nombre : ce sont les deux Adam, le premier Marsh, doclor illuslratus, que l’on chercha vainement à retenir à Paris pour occuper à l’université la chaire demeurée vacante par la mort d’Alexandre de Miles, voir t. i, col. 387 ; le second était d’York e ! contemporain du premier ; Guillaume de Melton, tlnuateur de l’œuvre d’Alexandre, et son horaonyme Guillaume de Ware, doclor (undatus, qui compta parmi ses auditeurs, dont on a récemment édité lis Quesliones disputais de immaculala conceplione, Quaracchi, 1904 ; le mystique Jean Peckam († 1292), dont les ouvrages sont trop nombreux pour être ici mentionnés. Richard de Middletown, doclor clarus 1307), que lit malheureusement négliger l.’réputation naissante du doclor sublilis, car il il mieux mérité de l’école franciscaine. Jean Dur effet, qui le suivit d’un an dans la

tombe ( 1308), allait devenir le chef Incontesté de cette . voir t. iv, col. 1865, éclipsant la gloire du docphique, qui, sans être complètement oublié, pendant que de trop rares disciples : para Inglala Guillaume de la Mare

iii, qui écrivil un Reprehensorium contre la doeti linl Thomas, et Richard Ruys, qui

inédits (vers 1270).

iture sainte. côté de ces scolastlques il une mention a ceux qui s’occupèrent plus spécialement de l’Écriture sainte, tels que Ar êral de l’ordre | ; 1286), ’! ir<, rd<iKti.< Scripturarum, souvent Im de l’auteut. Maurice de

1248) avait écrit pai ordre alpn

tique la Summa diilinclionum >lr A/s qute m Scrtpturis

fur, dont une partie fut Impt b l « UI Uonnarium s. Scriplw., . Vent e, 1603.

Galles, surnommé arbor ultte, outri

opuscules i

tiques. Un autre Jean Marchesini, de Reggio en Emilie, est auteur du curieux Mammolreclus, sorte de distionnaire des mots plus difficiles à entendre qui se rencontrent dans la Bible et le bréviaire, maintes fois imprimé. Parmi ces auteurs qui étudièrent les Livres saints, il faut aussi ranger Jean, fils de Pierre Olivi († 1298), le chef des spirituels de Provence et grand propagateur de leurs idées ; il eut quelque influence sur le fameux Ubertin de Casale et ses Exposiliones ou Postillæ in Apocalypsim donnèrent sujet à de nombreuses controverses. Il convient de placer près de lui Ponce Carbonell, précepteur de saint Louis d’Anjou ; sa fidélité aux théories de son ami le conduisit en prison, où il mourut misérablement en 1297, ainsi que le raconte Ange Clareno dans son Liber tribulalionum, et lui aussi mérite une mention dans cette nomenclature pour ses œuvres ascétiques originales ou traduites du grec.

_ 3° Mystique. — En tête de tous les auteurs mystiques, il faut placer le séraphique patriarche lui-même, dont les Opuscula ont enfin été édités d’une manière critique, Quaracchi, 1904, ainsi que les Aurea dicta de son compagnon, le B. Égide d’Assise, ibid., 1905. Mentionnons encore David d’Augsbourg († 1271), dont plusieurs écrits ont été souvent attribués au plus célèbre de tous, à saint Bonaventure, ainsi que ceux de Conrad de Saxe († 1279), auteur du Spéculum B. M. Virginis, de Jacques de Milan, auquel on doit le Stimulus amoris.

Protestations contre les éludes.

Les frères mineurs

étaient donc entrés dans la voie de la science ; Ils y avançaient rapidement et la place qu’ils avaient conquise à l’université de Paris avait amené quelques protestations, dont Guillaume de Saint-Amour s’était fait l’écho. Elles en causèrent aussi dans l’ordre, car ce mouvement scientifique n’avait pas été sans quelque détriment pour sa vie intérieure ; le titre de lector parisiensis était fort ambitionné, et tous les bacheliers et docteurs n’avaient pas l’humilité de frère Bonaventure, ni sa piété. Aussi frère Égide fut entendu plusieurs fois s’écrier : « Paris, Paris, pourquoi détruire l’ordre de saint François ? » Les spirituels protestaient également contre le relâchement des lecteurs venus de Paris. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir toutes les réformes a leur principe tomber dans l’excès contraire. Quelques-unes se borneront à renoncer aux grades académiques, d’autres, comme celle des observants d’Italie, iront jusqu’à bannir les études les plus nécessaires au ministère sacerdotal, et il faudra toute l’autorité d’un saint Bernardin et d’un saint Jean de Capistran pour les obliger au moins à l’étude des cas de conscience.

/II. m /i" s/Êt ir. — 1° Scolastique. — La première moitié de ce xiv » siècle fut la plus belle période de l’école franciscaine, et il serait impossible de citer tous les noms de ceux qui l’illustrèrent par leur savoir et leurs écrits. Voici, croyons-nous, les principaux : Matthieu d’Acquasparta, général de l’ordre, puis cardinal (y 1302), dont la dissertation De mlerna Spirilus Sancti processione et les Qusestiones de ftde et cognitione ont été publiées, Quaracchi, 1895, 1903 ; Hugues de Xewcaslle († 1322), dont le De Victoria Christt contra Anlichristum fut publié en 1473. i Auriol, doctor facundus († 1322), dont les commentaires sur les Sentences ont été plusieurs fois Imprimés et dont

on a édité récemment le Compendium sensu* Klleralis totius dlvinee Scrlpturæ, Quaracchi, 1896, el le écrits

pour la défense île l’immaculée conception, Ibtd., et Millau. 1904. Le iluctur dulctfluus, Antoine André (y 1320), dont on attribua les OUVTBgeS a saint liona

venture, voir t. i, col. L180 ; Jean Guyon qui dut

1er plusieurs de ses proposil ions condamnées par

l’université 1 1310) ; <.dirs de I contemporain