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FRANC-MAÇONNERIE
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FRANÇOIS DE SALES (SAINT)


uni à Dieu, tout le long de la journée, en s’efïorçant de faire chaque action aussi parfaitement que possible sous le regard et dans l’imitation de Jésus-Christ. Le Directoire a été joint au Coustumier dès l’origine ; on le trouve aussi toujours à la suite des Règle et Constitutions, dont il est le complément intime : les unes disant ce qu’il faut faire, et l’autre la manière de le bien faire. On a appelé le Directoire le moule de la visitandine.

11° Opuscules. — Ce sont de nombreux écrits de peu d’étendue, désignés sous ce titre par les éditeurs. Les premières éditions les appelaient Sacrées reliques. Quelques-uns ont été publiés du vivant du saint ; mais la plus grande partie a été recueillie dans ses papiers intimes. L’édition d’Annecy contiendra un certain nombre de pièces inédites. Elle mettra aussi de l’ordre et de la critique dans les quatre-vingts et quelques pièces déjà publiées. La disposition actuelle est des plus fantaisistes. Voici quelques indications sur leur contenu.

1. Opuscules concernant la théologie pastorale, et la législation ecclésiastique du diocèse de Genève, la législation des monastères et confréries : Conslilutiones synodales diœcesis Gcbenncnsis, Thonon, 1603 ; Avertissement aux confesseurs, imprimé à la suite ; Rituale sacramentorum, etc., Lyon, 1C12 ; Adresse pour la confession générale ; Examen de conscience sur les comnmndemenls de Dieu et de l’Église ; Avis aux confesseurs et directeurs pour discerner les opérations de Dieu de celles du malin esprit dans les âmes ; Manière de faire le catéchisme ; Statuts de la confrérie de la sainte croix ; Statuts pour les prêtres de la Sainte-Maison de Thonon ; pour les chanoines réguliers de Sixl ; pour les ermites du Mont-Yoiron ; pour les bénédictines du Put] d’Orbe.

Les différents avis du saint aux confesseurs ont été recueillis en demandes et en réponses, par un saint prêtre de Rodez, Raymond Bonal, fondateur des premiers oblats de Saint-François de Sales, ou prêtres de Sainte-Marie. Ils forment, sous ce titre : Idée d’un bon confesseur selon la doctrine et la vie de saint François de Sales, la I re partie de son Cours de théologie morale, ouvrage classique à la fin du xviie siècle. Voir t. ii, col. 956. L’Idée d’un bon confesseur a été plusieurs fois réimprimé à part, et même au xix° siècle.

2. Opuscules théologiques.

Les uns, en partie inédits, sont ses notes et cahiers d’étudiant. Le titre i or du Code Fabrien, De summa Trinitate et fuie catholica, publié en 1606 par le président Favre, doit être rangé dorénavant parmi les Œuvres du saint docteur. Il en est peut être aussi de même d’un’traité de la démonomanie, que le saint composa (criaillement et dont il n’est ]ias resté trace dans ses papiers : dora IWackey croit le reconnaître dans le Traité des énergumènes du cardinal de Bérullc, auquel saint François de Sales l’aurait abandonné. Cette catégorie d’écrits se complète par quelques écrits polémiques sur la sainte cu istie, en particulier : Simple considération sur le tgmbole des aposlres pour confirmation de la fotj catholique touchant le 1res saint sacrement de l’autel, imprimé en 1597 ou 1598. D’autres écrits de. polémique sur l’eucharistie sont inédits, ainsi qu’une pièce sur la Virginité <lr la tn s sainte Vierge, ’’. Opuscules île spiritualité, concernant le saint lui-même : ses règlements de piété d’écolier, et ce qu’on P’al appeler le Directoire spirituel qu’il s’était com t qu’il avait pratiqué dès ce temps-là, préludant a celui qu’il devait donner un jour à la Visitation. On peut y ranger le Règlement, dit de Padoue, pour i’conversation avec toute sorte de personnes, pieuses considérai ions <t prières que François s’était tant avant, qu’après la sainte communion

uinte in i. enfin son Judicieux Règlement < ! < vit

pale.

4. Opuscules de spiritualité, écrits pour le bien des âmes qui lui demandaient conseil. — Vient ici en première ligne la Déclaration mystique sur le Cantique des cantiques, étude sur les différents obstacles et sur les différents degrés de l’oraison. C’est au sujet de cet écrit tout particulièrement que le bref de doctorat affirme qu’aux yeux du saint « plusieurs mystères des Écritures, relatifs au sens moral et anagogique, sont dévoilés, des difficultés sont aplanies, et des obscurités éclaircies par un jour nouveau, d’où il est permis d’inférer que Dieu, l’inondant des flots célestes de sa grâce, a ouvert l’esprit de ce saint prélat pour qu’il comprît les Écritures et qu’il les rendit accessibles aux savants et aux ignorants, » t. i, p. xix. Vient ensuite toute une série de petits Traités ou Avis, pour l’Exercice du malin, la Préparation de la journée, l’oraison, la « conduite utile » de la journée, le recueillement et la retraite spirituelle, le dépouillement et le parfait abandonnement de soi-même entre les mains de Dieu ; des avis et préparations pour la confession et la communion ; la manière d’entendre dévotement la sainte messe ; des avis sur la tristesse et l’inquiétude, etc. La spiritualité des trois derniers siècles est venue s’alimenter abondamment à ces opuscules de saint François de Sales, y trouvant la formule, pratiquement réalisée, des enseignements donnés à riiilotbéc et à Théotime : la Conduite pour la confession et la communion d’Adrien Gambart, le disciple et l’ami de saint Vincent de Paul ; le Directeur spirituel des âmes dévotes et religieuses, Reims, 1634, et surtout la Vraie et solide piété de Collot, docteur en Sorbonne, Paris, 1728, s’en sont inspirés largement et ils ont eu une vogue qui n’est point morte encore.

III. Doctrine tiiéoi.ogique et mystique. — 1° La doctrine théologique dogmatique de saint François de Sales est avant tout sûre et solide, ("est la doctrine traditionnelle de l’Église. Elle s’appuie sur la sainte Écriture, elle en jaillit plutôt ; et le texte sacré est devenu, non seulement la règle, mais comme la substance, et souvent même l’expression de sa pensée : il devient la trame même de son discours, comme nous l’avons dit de ses Sermons. Elle s’appuie sur les Pères, et surtout sur saint Augustin ; sur les grands théologiens, et particulièrement sur saint Thomas. Il n’a adopté une opinion différente de (die de saint Thomas que sur trois ou quatre questions. La première est la question du motif déterminant de l’incarnation : saint Thomas déclare que ce motif est la chute d’Adam auquel il fallait un rédempteur ; saint François de Sales, à la suite de Scot, enseigne que tout a été fait pour le Verbe incarné, centre et but de toutes les œuvres de Dieu ; et le Verbe se serait incarné même si l’homme n’avait pas péché. Il préludait en cela à la belle doctrine des théologiens de L’Oratoire, deBérulle, de Condren, de Thomassin ; de celle opinion, comme d’une conséquence naturelle, découle la doctrine de l’immaculée conception. La seconde question est celle de la prédestination. Après la terrible tentation de désespoir dont il faillit mourir à Paris, après de longues années d’études et de réflexions sur ce sujet, il arriva

à conclure que le décret divin de. la prédestination

d’une âme d’adulte est rendu po8t prxvisa mérita, comme l’enseignent les molinisles. et non pas ante prtevisa mérita, comme le soutient l’école thomiste.

Il exprime bien nettement sa conviction sur ce point au I. III, c v, du Traité tir l’amour de Dieu : i II voulut le salut de tous ceux qui voudroyent contribuer leur

ntement aux gra< es et faveurs qu’il leur pn, roit. offriroii et departlroil a cette intention, i (.’est probablement dans ce chapitre, dit dom Mackey, que sont insérées les quatorze lignes qui lui coûtèrent

la lecture de douze « eus pages grand volume, ainsi qu’il le ( on liait plus tard a son ami Mgr Camus, t. i