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FRANÇOIS D’ENGHIEN — FRANÇOIS DE SALES (SAINT)


gieux pour les années 1C80-1683. Lors des épreuves pour le doctorat, il soutint les thèses sur les sujets suivants : Thèses sacrée, in Tobiam, Judith et Esther (4 novembre 1686) ; De aclibus humanis (8 novembre) ; De matrimonio (9 novembre). Thèses pour les années 1684, 1685, 1686.

Parmi les thèses qu’une fois maître et docteur il lit soutenir devant la faculté de théologie de Louvain, signalons-en quelques-unes : 1° Thèses theologicæ de actibus ad mentent et litleram angelici docloris S. Thomæ Aquinalis, in-8°, Louvain, 1686 ; cf. Bibl. univ. Lovan. : Thèses PP. præd. ab an. 1648 ad 1692, p. 318325 ; 2° Thèses theologicæ de libero arbitrio ac de necessitatc absoluta amoris bealifici, in-4°, Louvain, 1688, ibid., p. 388-401 ; 3° Thèses de sacramento pœnilentiæ, in-4°, Louvain, 1699 ; 4° De divina gratia, in-4°, Louvain, 1700, etc.

Les principes gallicans, qui recevaient alors des assemblées du clergé de France une éclatante confirmation, furent ardemment combattus par François d’Enghien. En réponse à la Déclaration de l’Assemblée de 1682, il publia : Responsio historico-theologica ad cleri gallicani de potestate ecclesiaslica dcclaralionem ex summorum ponlificum documentis, decretis ac geslis excerpla. Per quemdam sacrée theologiæ pro/essorem, in-8°, Cologne, 1683. Dans la seconde dissertation sur les siècles xi et xii de son Histoire ecclésiastique, le P. Noël Alexandre avait traité De dissidio quod Gregoriuin VII ponlifteem maximum cum Henrico IV imperatore commisit. L’art. 9, en particulier, de cette dissertation était inspiré de toutes les idées gallicanes. Il était intitulé : Gregorius VII romanorum primus ponlificum sibi regum exauctorandorum tribuit potestatem, contra Patrum doctrinam, imo contra verbum Dei. C’est contre cet écrit du P. Alexandre que François d’Enghien s’éleva dans un livre intitulé : Auctorilas Sedis aposlolicæ in reges, sive auctorilas Sedis aposlolicee pro Gregorio VII papa vindicala, adversus F. Natalem Alexandrum, in-8°, Cologne, 1684. Noël Alexandre y répondit par la VIe dissertation aux siècles xv-xvi de son Histoire eccl. : Disserlalio apologetica F. Nalalis Alexandri adversus libellum F. Francisci d’Enghien, dominicani, licenliali Lovaniensis. De auclorilate Sedis aposlolicee in reges, 1686, p. 23-259. François d’Enghien publia aussi : Posilio faciens satis insolilæ opposilioni contra consltlulionem Sedis aposlolicæ Unigenilus, in-8°, Gand, 1715.

Echard, Scriptores ord. præd., Paris, 1719-1721, t. ii, p. 798 ; édit. Coulon, Paris, 1912, ad an. 1722 ; Hurter, Nomenclator, 3° édit., Inspruck, 1910, t. iv, col. 1060, 722, 1181.

R. Coulox.

8. FRANÇOIS DE JÉSUS— MAREE, carme déchaussé, né àBurgos, professa avec éclat la théologie au fameux collège de Salamanque. Il mourut en 1677, après avoir rempli successivement les différentes charges de son ordre. Nous lui devons le 1. 1 du Cursus theologiæ moralis Salmanlicensis, in-fol., Madrid, 1664 ; Anvers, 1672 ; Madrid, 1709 ; Venise, 1750, qui comprend les sept traités suivants : De sacramentis in génère, De baptismo, De confirmalione, De eucharislia, De sacriflcio missæ, De pœnitentia, De extrema unctione. Il avait écrit auparavant des Commentarii littérales et morales in Apocalypsim, 2 in-fol., Lyon, 1648 et 1649, auxquels il avait joint un remarquable Traclatus de sensibus Scripluræ sacræ.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1823, t. xi, p. 291 ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelilarum, Orléans, 1752, t. i, col. 493 ; Henri-Marie du T. S. Sacrement, Collectio scriplorum ordinis earmelitarum excalceatorum, Sanone, 1881, t. I, p. 211.

P. Servais.

    1. FRANÇOIS DE SAINTE-MARIE##


0. FRANÇOIS DE SAINTE-MARIE, de la

noble famille des Perez del Pulgar, marquis de Salar, apparenté à sainte Thérèse, par les de Cepeda. Il était né à Grenade le 13 août 1567 et avait montré, dès ses plus jeunes années, les meilleures dispositions pour l’étude. Il suivait les cours de théologie à la célèbre université de Salamanque quand sa vocation se décida, et le 10 mars 1586, il prit l’habit religieux des carmes déchaussés. Ordonné prêtre en 1592 à Malaga, il fut envoyé à Alcala pour enseigner la philosophie. Deux ans plus tard, il était désigné pour professer la théologie à Salamanque ; il occupa cette chaire jusqu’à ce que, à partir de 1604, il fût appelé à remplir diverses charges dans son ordre. C’était un religieux d’une haute vertu et d’un zèle ardent. Au milieu des travaux occasionnés par ses fonctions, il ne cessait d’écrire. Indépendamment d’un traité De virtute rcligionis qui doit être resté manuscrit, et de divers autres travaux de différente nature, il publia en espagnol une Histoire prophétique du Carmel, in-fol., Madrid, 1630, où il défendait les traditions de son ordre. Son livre fut déféré à l’inquisition espagnole, mais ne fut point censuré. En 1642, paraît du même auteur une apologie de l’ouvrage incriminé, in-fol., Valence, laquelle met momentanément fin à la polémique. Chargé par ses supérieurs d’écrire l’histoire du Carmel réformé par sainte Thérèse, il ne put en publier que 2 tomes in-fol., comprenant six livres, Madrid, 1644 et 1655. Nous avons de cet ouvrage considérable, qui embrasse l’histoire du Carmel durant la vie de sainte Thérèse, 1515-1582, une excellente traduction française due à la plume élégante du R. P. Marie-René, carme déchaussé, Lérins, 1896. Le P. François de Sainte-Marie se retira, en 1645, à Malaga, et, après y avoir donné pendant deux ans l’exemple de l’observance et de toutes les vertus, il mourut en odeur de sainteté, le. Il septembre 1649. âgé de quatre-vingt-deux ans ; il en avait passé soixante-trois en religion.

Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelilarum, Orléans. 1752, t. i, col. 502-504 ; Daniel de la Vierge. Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1129 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1823, t. xi, p. 290 ; Philippe de la Trinité, Ilisloria carmelitani ordinis, Lyon, 1656, p. 604 ; Berthold-Ignace de Sainte— Anne, Vie de la vénérable M. Anne de Jésus, Malines, 1876, t. i, p. 597-602.

P. Servais.

10. FRANÇOIS DE SALES (Saint). I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrine théologique et mystique.

1. Vie.

Saint François de Sales naquit à Thorens, dans le duché de Savoie, en 1567. Son père, François de Sales de Boisy, et sa mère, Françoise de Sionnaz, appartenaient à l’ancienne noblesse de Savoie. Le saint était l’aîné de six frères ; son père le destina à la magistrature, et l’envoya étudier de bonne heure aux collèges de la Roche et d’Annecy. De 1581 à 1588 il suivit à Paris, au collège de Clermont dirigé par les Pères jésuites, les cours de rhétorique et de philosophie. Il y joignit l’étude de la théologie : « A Paris, disait-il, j’ai appris plusieurs choses pour plaire à mon père, et la théologie pour me plaire à moi-même. » Il suivit les cours d’Écriture sainte de Génébrard. Une terrible tentation de désespoir dont il fut délivré aux pieds de Notre-Dame de Bonne-Délivrance, à Saint-Étienne-des-Grès, donna une direction particulière aux recherches de son esprit, et pendant plusieurs années il étudia les mystères de la grâce et de la prédestination. En 1558, nous le trouvons à l’université de Padoue, où il s’est prescrit huit heures de travail par jour, quatre pour le droit et quatre pour la théologie. Il prit pour directeur de sa conscience le P. Possevin de la Compagnie de Jésus. Après quatre années de sérieuses études et d’une vie tout angélique, au milieu des 20 000 étudiants qui fréquentaient l’uni-