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FRANCFORT (CONCILE DE)


temur et credimus Deum, y avez inséré : « Nous pro-Dei Filium, ante omnia fessons et nous croyons tempora, sine initio ex Pa— que le Fils de Dieu est tre genitum, coœternum et bien Dieu, engendré de consubstantialem, non ado— toute éternité, avant tous ptione, s ::d génère. Item les temps, sans commenpost pauca, eodem loco, cernent, coéternel, consublegebatur : Confitemur et stantiel.non par adoption, credimus eum factum mu— mais par nature. » Quelques liere, factum sub lege, non lignes plus loin, on lisait génère esse Filium Dei, sed aussi, dans le même pasadoptione, non natura, sed sage : « Nous professons et gratia. Ecce serpens inter nous croyons que lui-même, pomifera paradisi latitans li— né d’une femme, devenu gna.ut incautos quosque de— sujet de la loi, n’est pas cipiat… le Fils de Dieu par géné ration, mais bien par adoption, non par nature, mais par la grâce. » Voilà le serpent glissé à l’ombre du pommier du paradis : les esprits inattentifs y seraient pris. Quod eliam et in sequen—…Quant à vos additions

tibus adjunxistis, in pro— ultérieures, nous n’en troufessione Nicseni symboli vons pas trace, dans la non invenimus dictum, in profession du symbole de Christo duas naturas et Nicée : à savoir que dans très stibslanlias et homo le Christ se trouvent deux deifleus et Deiis humana— natures et trois substances, tus. Quid est natura homi— qu’il est homme déifié et Dis, nlsl anima et corpus ? Dieu humanisé. De quoi vel quid est inter naturam se compose la nature de et substantiam, ut très l’homme, si ce n’est de substantias necesse sit m— l’âme et du corps ? Qu’estbia dicere et non magis ce qu’il y a donc entre la limpliciter, sicut sancti nature et la substance, pour Patres dixerunt, confiteri nous obliger à affirmer la D iminum nostrum Jesum présence de trois substances Christum Deum verum et c t nous empêcher de dire verum hominem in una simplement avec les Pères : persona ? Mansil vero per— nous professons que Jésussona liin m sancta Trini— Christ Notrc-Seigneur est tate, cul personae humana vrai Dieu et vrai homme il natura, Ut esset et en une personne ? La périma persona, Deus et homo, SO nne du Fils persiste dans non home, deifleus ct hu— i a Trinité : après avoir pris manatus Deus, sed D--us la nature humaine, elle est l, oni " el homo Deus : pro— toujours l’unique personne, pter unitatem persona : unus Dieu et homme ; non pas un Dei Fllius, perfectus Deus, homme déifié, et un Dieu perfectUS homo…, Consue— humanisé, mais Dieu homme , U(1 "’lel in et homme Dieu : en vertu de

substantias l’unité de personne, l’unique 11’videlicet et Fils de Dieu est parfaitement Dieu et parfaitement homme… La tradition ecclésiastique désigne dans le Christ deux substances, celle de Dieu ct celle de l’homme. si « "8° D est, S’il es ! donc vrai Dieu,

qui de Virgine nains est, celui qui est né de la « ’» « ’» ’potest ado— Vierge, comment peut-il I servus ? être adoptit ou esclave 7’M’(" iquam car enfin vous n’oserez tudetis confiteri servum jamais affirmer que Dieu

1e es) esclave ou adoptif.

. nominas— i ; t si le prophète l’a qua n Uunen ex condi lifté esclave, loin de l’ap

I < peli i amsi a raison de sa

liumilitatis obedientla, quo condition originelle, il ne

l’a fait qu’à raison di’"’mortem. Denzin— obéissance extrême qui l’a

à son

lusqu’a la mort,

us font remarquer que les actes du

tncforl ont i int longtemps

du public par la perfidie

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-h Surins, religieux érudll de l’ordre

lin ! Bruno, i s furent remis an jour G tte decou

verte avait son importance. En effet, dans le laps de temps que dura la disparition de ces documents, plusieurs théologiens soutinrent publiquement qu’on pouvait appeler le Chris’fils adoptif de Dieu en tant qu’homme : assertion incompatible avec le décret du concile de Francfort. Néanmoins on ne saurait les qualifier d’hérétiques, car ils ne connaissaient pas les décisions conciliaires, ces documents ayant été soustraits à leur connaissance.

Le texte du concile de Francfort dénonce non seulement la réalité de l’altération de la doctrine par les adoptianistes, mais développe les bases de l’enseignement traditionnel sur la divinité de Jésus-Christ, comme Dieu fait homme.

II. Commentaire doctrinal.

1° État de la question. — D’après le texte même du concile de Francfort, les prélats espagnols n’hésitaient pas à affirmer que Jésus-Christ, comme Dieu, était consubstantiel à son Père, nullement fils adoptif, mais participant à la nature du Père qui l’avait éternellement engendré, sine initio a Paire genitum…, consubstantialem, non adoplione sed génère. Il s’agit donc du Christ considéré comme homme. En partant de ce point de vue et perdant le concept véritable de l’économie de la rédemption, Arius avai nié la divinité du Sauveur. Nestorius, sans en arriver à une conclusion aussi radicale, imagina dans Jésus-Christ une double personnalité : l’une divine, l’autre humaine. Félix d’Urgel et Élipand ne formulèrent pas ces aberrations, mais elles se trouvaient en germe dans leur proposition, quand ils affirmaient que Jésus-Christ, comme homme, était le fils adoptif de Dieu.

Ils ne niaient pas l’unité de la personne du Christ, mais la considéraient à un double point de vue. Ils prétendaient qu’elle était absolument divine, comme hypostasc de la nature divine, mais adoptive, comme hypostase de la nature humaine.

Doctrine catholique.

 Le concile de Francfort

n’a fait que constater ce qu’était l’enseignement traditionnel dans l’Église catholique, lorsqu’il a formulé le principe suivant : l’usage ecclésiastique reconnaît dans le Christ deux substances : la substance divine ct la substance humaine… Or, si le fils de la Vierge est vraiment Dieu, comment voulez-vous que ce Dieu soit ou adoptif ou serf ?

Il résulte de cette déclaration que Jésus-Christ, en tant qu’homme, doit être considéré comme fils naturel et non fils adoptif de Dieu. En effet :

Les textes si nombreux de la sainte Écriture nous représentent toujours le Christ, simplement comme Fils de Dieu, comme éternellement engendré par son Père. Rien n’autorise à substituer à ces déclarations, affirmant communication formelle de la nature divine par le l’ère au Fils, le concept arbitraire de la filiation adoptive

Aussi, le pape Adrien et le concile de Francfort prouvent la filiation naturelle du Christ, comme nomme, par les textes suivants : Proprio Filio suo non pepercii, srtl pro nobis omnibus iradidit illum. Rom., VIII, : >’2. Nous savons, ajoute le pontife, qu’il n’a point été livré comme Dieu, mais bien comme vrai homme : c’esl celui même qui s’élait fait homme que l’apôtre appelle donc le propre Fils de

Dieu.

Un peu plus loin, on trouve encore le commentaire Identique’les paroles de Dieu au baptême et a la transfiguration de Jésus : Hic est Fttitu meus dtlectus. Matth., iii, 17 ; xvii, 5.i Sur qui descendit l’Esprit*

Saint.sous forme de colombe, su i I HeU ou sur l’homme’… C’esl en tant qu’homme que le Christ reÇUl le

saini Bsprll lois de cette descente : c’esl di ce Sis de l’homme, sur lequel descendu l’Esprit Saint, « pu étail a la fuis i —if. de Dieu ei de l’homme, que le I