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KLORUS — FOI

sa mort n’est pas plus précise que celle de sa naissance.

On trouve les œuvres de Florus imprimées dans P. L., t. cxix, col. 9 sq. ; t. lxi, col. 1081 sq. ; t. xciv, col. 799 sq., et dans P. G., t. vii, col. 431.

Histoire littéraire de la France, t. v, p. 213 sq. ; A. Ébert, Histoire générale de la littérature du moyen âge en Occident, trad. franc., Paris, 1884, t. ii, p. 290-301, et passim, Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1911, t. iv, 91-93, 177-181 ; F.-X. Kraus, Histoire de l’Église, trad. franç., Paris, 1904, t. ii, p. 205-207.

P. Godet.

FLOYD Jean, célèbre controversiste anglais, né à Cambridge en 1572, il fit ses études au collège des Anglais à Rome et fut reçu dans la Compagnie de Jésus en 1572. Envoyé en Angleterre pour y défendre la foi et soutenir les catholiques, il fut arrêté, banni du royaume et vint enseigner la théologie à Louvain. Il mourut à Saint-Omer, le 15 septembre 1649. Son œuvre théologique est immense : elle comprend la la discussion serrée de toutes les grandes questions alors controversées en Angleterre : 1° The overthrow of the protestant pulpitbabels, convincing their preachers of lying and rayling, to make the Church of Rome seeme mystical Babel, s. l., 1612 ; 2° Purgatories triumph over hell, s. l., 1613 ; 3° Censura librorum de republica ecclesiastica M. Anthonii de Dominis, Anvers, 1620 ; 4° God and the king, Cullen, 1620 ; 5° Monarchiæ ecclesiasticæ ex scriptis M. Anthonii de Dominis demonstratio, Cologne, 1622 ; 6° An answer to a pamphlet intitulated : The fisher catched in his own net. That the protestant Church was no visible in all ages as the true Church ought to be, s. l., 1623 ; 7° On the real presence, Saint-Omer, 1624 ; 8° An apology of the Holy See apostolick’s proceedings for the government of the catholicks of England during the time of persecution, with a defence of a religions state, Rouen, 1630, Cet ouvrage, qui soutenait les droits des religieux dans l’ardente controverse suscitée en Angleterre par les procédés autoritaires et les théories exclusives de l’évêque catholique Richard Smith, était une réponse au livre du docteur Kellison, recteur du collège des Anglais à Douai : A treatise of the hierarchie. Le traité du P. Floyd fut censuré par M. de Gondi, archevêque de Paris, le 30 janvier 1631 ; 9° Ecclesiæ anglicanæ querimonia apologetica de censura aliquot episcoporum Galliæ authore Hermanno Loemelio, Saint-Omer, 1631. C’était la réponse du P. Floyd à la censure de l’archevêque de Paris et de la Sorbonne. Le parlement de Rouen se saisit à son tour de l’affaire et ce dernier ouvrage fut condamné par arrêt de la chambre des vacations à être lacéré et brûlé dans la cour du palais le 7 octobre 1632 ; 10° A paire of spectacles for sir Humphre Linde… or, an answecare to his booke called Via tuty a Safe way, Rouen, 1631 ; 11° Defensio decreti sacræ Congregationis ab Indice pro suppressione librorum quorumcumque utriusque partis in controversia episcopi Chalcedoniensis, Cologne, 1634 ; 12° The Church conquerant over humane wit, s. l., 1638 ; 13° The total summe, or no danger of damnation unto roman catholics for any errerer in faith, Saint-Omer, 1638.

Sommervogel, Bibliothèque de la C Ie de Jésus, t. iii, col. 812-818 ; Hurter, Nomenclator, 1907, t. iii, col. 1008 ; Foley, Records of the English province, t.iv, p. 237 ; Dupin, Hist. eccles. du xviie siècle, t. i, p. 469 sq. ; Minard, Histoire particulière des jésuites en France, p. 160-224.

P. Bernard.

FOI.
I. Sens du mot dans l’Écriture et la tradition.
II. Rapports de la foi avec les autres vertus ; sa fermeté.
III. Motif spécifique de la foi.
IV. Quelle révélation la foi suppose.
V. Rôle de l’Église dans la foi.
VI. Préparation rationnelle de la foi ; le fidéisme.
VII. Rôle de la grâce dans la préparation rationnelle de la foi.
VIII. Persévérance dans la foi ; résolution de persévérer.
IX. Rapports de la foi et de la science chez le savant catholique.
X. La foi, vertu surnaturelle et théologale ; sa certitude particulière.
XI. Liberté et obscurité de la foi.
XII. Controverses théologiques sur l’analyse de la foi.
XIII. Nécessité de la foi pour le salut.

I. Sens du mot dans l’Écriture et la tradition.

Dès le début, nous sommes arrêtés par une controverse fondamentale, soulevée par les protestants, sur le sens du mot « foi » , πίστις, dans le Nouveau Testament. Nous montrerons que la tradition catholique, bien qu’elle ait pu préciser le langage de l’Écriture, n’a pas forgé pour le mot « foi » un sens antiscripturaire ou extra-scripturaire. Cette étude, plus poussée que dans les anciens auteurs ou dans les modernes manuels, aura l’avantage de nous familiariser dès l’abord avec les principaux textes sur la matière, et de remonter à la première source d’une théologie de la foi. Ne convient-il pas spécialement à un dictionnaire de théologie d’expliquer avec soin le sens des mots les plus importants et les plus discutés de la langue sacrée ? Si une pareille discussion scripturaire, en droit, relève plutôt d’un dictionnaire biblique, en fait on ne la rencontre dans aucun dictionnaire catholique de la Bible ; on la trouve dans le dictionnaire protestant de Hastings, mais avec des inexactitudes que nous serons obligés de relever.

Sans entrer encore dans les déterminations spécifiques de l’acte de foi, et pour en donner seulement une idée générique qu’il importe de fixer avant tout, la foi, d’après les documents de l’Église que nous citerons, est un assentiment intellectuel, quoique produit sous l’influence de la volonté. Tout cela, dans le langage de la philosophie contemporaine, peut s’exprimer en un seul mot : « croyance » . Voir Croyance, t. iii, col. 2365. Nous emploierons ce mot, soit par raison de brièveté, soit parce qu’il rappelle l’influence de la partie affective, de la volonté, tandis qu’on pourrait s’imaginer que nous voulons exclure cette influence, si nous disions : la foi est un assentiment intellectuel, soit enfin parce que plusieurs contemporains, avec qui nous devrons discuter, l’emploient eux-mêmes et nient que la foi, dans le Nouveau Testament, soit une croyance, ou du moins une simple croyance. Généralement ils admettent dans la foi un certain élément intellectuel, car le bon sens et l’expérience disent assez haut qu’un tel élément, si vague soit-il, est inséparable des sentiments religieux. Mais, tout en faisant une certaine place à la « croyance » , la « foi religieuse » pour eux consiste uniquement, ou du moins principalement, dans ces sentiments dont la croyance n’est que le point de départ ou l’accompagnement. En résumé, pour les catholiques, la foi, « commandée par la volonté, » comme dit saint Thomas, s’achève dans l’intelligence, sans nier, bien entendu, la nécessité pour la vie chrétienne d’autres actes de volonté ultérieurs, comme l’espérance, la charité, qui restent bien distincts de la foi. Pour les protestants, la foi s’achève dans ces actes de volonté ou sentiments ultérieurs, ou dans quelques-uns d’entre eux, et le mot « foi » a pour fonction propre de les signifier ; en sorte qu’on ne distingue plus du tout la foi de l’espérance, ou de la charité, ou qu’on a bien de la peine à lui assigner une différence. Disons une fois pour toutes que, lorsque nous parlons d’intelligence, de volonté, nous ne supposons pas nécessairement un système philosophique où ces « facultés » soient réellement distinctes. Mais si les facultés ne le sont pas, les actes le sont évidemment : connaître n’est pas vouloir, si liés et si emmêlés que ces deux actes soient entre eux. Nous n’employons donc les mots