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du temps et continuaient l’œuvre théologique de leurs prédécesseurs, en les commentant ou en les défendant. Ainsi Jean Capréolus défendait les doctrines de saint Thomas contre les attaques des autres docteurs. Voir t. 11, col. 1694. Un franciscain, Guillaume Vorilong, expliquait les Sentences d’après saint Bonaventure et Duns Scot. Un autre religieux du même ordre, Etienne Juliac ou de Juilly, les expliquait ad menlem Seoli, Paris, 1512, 1517. Etienne Brulefer publiait ses Formalilaies Scoti. Voir t. ii, col. 1146-1147. Le carme Jean Goulain commenta les Sentences, traita de questions diverses, écrivit sur la messe et traduisit des ouvrages de plusieurs Pères de l’Église. Le franciscain, Nicolas d’Orbelles, professeur à Poitiers, fit Super Sententias compendium singulare, d’après Duns Scot, Lyon, 1503 ; Paris, 1517, etc. ; un commentaire sur les quatre livres des Sentences, qui a eu de nombreuses éditions ; Super Summulas de Pierre d’Espagne ad mentem Scoti. L’augustin Jacques le Grand publia son Sophologicum sur l’amour de la sagesse, Lyon, 1483, 1495 ; Paris, 1498, 1506 ; Lyon, 1585. Sur le chartreux Henri Éger, qui fut professeur à Paris, voir t.. iv, col. 2104-2108. Gilles Charlier, professeur à Cambrai, réunit différents opuscules dans deux recueils intitulés : Sporla fragmeniorum ; Sporlula fragmenlorum. Bernardin du Bosier, né à Toulouse, où il fut professeur et où il mourut archevêque, a laissé des commentaires sur le Pentateuque, le Cantique, les Actes des apôtres et l’Apocalypse, qui sont inédits. Le dominicain Guillaume de Paris a publié une Postille sur— les évangiles du dimanche et des fêtes des saints entendus au sens littéral, Strasbourg, 1486, 1513, 1521 ; Paris, 1509, etc.

III. Au xvi c siècle.

La Benaissance des études classiques, la Béforme protestante et l’invention de l’imprimerie contribuèrent alors, pour des parts différentes, à donner à la théologie comme une orientation nouvelle. Le règne de la scolastique cessa bientôt, la controverse, l’exégèse et les travaux de patrologie prirent progressivement la place de la spéculation théologique. La Compagnie de Jésus vint renforcer les anciens ordres, et des universités nouvelles furent instituées, celle de Douai en 1530 et celle de Pont-à-Mousson en 1572, pour s’opposer directement à la diffusion du protestantisme en France.

Théologie dogmatique.

Il y eut encore, au début

surtout, des commentaires sur les Sentences. Nicolas de Nyse, d’abord chanoine et vicaire général de Coutances, puis frère mineur, en composa un, qui fut imprimé à Bouen en 1568, puis à Paris et à Venise en 1574, sous le titre : Resolutio theologica. Jean Major, qui fit imprimer pour la première fois les Reporlata parisiensia de Duns Scot, Paris, 1517, 1518, avait publié successivement ses Qusestiones sur les quatre livres des Sentences, Paris, 1508-1519. Son élève, François de Victoria, se fit dominicain et veilla à une nouvelle édition de la IIa-IIæ de saint Thomas, qu’il avait revue. Il publia aussi ses Relccliones theologicæ, où il suit saint Thomas. Jacques Almain commenta le IIIe livre des Sentences et adopta les interprétations de Biel. Comme Major d’ailleurs, il avait versé dans le nominalisme. Ces deux docteurs continuaient, en outre, à soutenir les idées de Gerson sur le pouvoir pontifical. Almain écrivait contre Cajétan son traité De aucloritale Ecclesiæ et conciliorum generalium et son Exposilio des décisions d’Occaiu sur le pouvoir du pontife romain. Voir t. i, col. 896-897. Major discutait, lui aussi, De auctorilale concilii et soutenait sa supériorité sur le pape ; De potestate papæ dans les choses temporelles ; De statu et potestate Ecclesiæ, où il exposait et défendait les idées gallicanes. Un dominicain, Claude de l’Épine, publiait un Epitome in IV libros Sententiarum, Paris, 1551. Un franciscain,

Jean du Dovet, professeur à Paris, rédigeait un Monolessaron, dans lequel il exposait les formalités de Scot, de Sirect, de Trombetta et de Brulefer. On publiait en 1579 les Resoluliones in IV libros Sententiarum Joannis Duns Scolis du P. Flavin. Voir col. 21. Il y eut enfin des traités particuliers, tels que ceux de Raoul de Monfiquct sur l’eucharistie et le mariage : Traclalus de vera, reali alquc mirubili exislenlia lotius Christi in sanctissimo allaris sacramento, qui fut aussi traduit en français, in-4°, Paris, 1505 ; Traité du saint sacrement, estai et fruit de mariage, in-4°, Paris, s. d. ; d’Alphonse Rici, Dicdogus sur la vérité du purgatoire, Paris, 1509 ; Eruditioncs christianæ rcligionis, in-8°, Paris, s. d. (sur les vertus théologales et cardinales), et de Geoffroy Boussard, Continenlia sacerdolum, in-4°, Paris, 1505 (le pape peut-il autoriser par dispense le mariage des prêtres ?) ; De divinissimo missæ sacrificio, in-4°, Paris, 1511, 1520, 1529 ; Lvon, 1525.

Controverse.

Les ouvrages polémiques se multiplièrent.

Le syndic de la faculté de théologie de Paris, Noël Beda, qui ne tolérait pas l’éclosion d’une idée nouvelle, attaqua successivement Érasme et Le Fèvre d’Étaples, qu’il tenait pour des luthériens clandestins. Voir aussi le chartreux dom Cousturier, t. iii, col. 1988. Clichtove est le premier qui, à Paris, ait écrit contre Luther. Voir t. iii, col. 242. Jérôme de Hangest, écolâtre du Mans, publia : De libero arbitrio et ejus coefficientia in Lulherum, Paris, 1527 ; De possibili præceplorum Dei implelione in Lulherum, Paris, 1528 ; Præconiorum malris virginisque Mariée propugnaculum, Paris, 1525 ; De Academiis in Lulherum, in-4°, Paris, 1525 ; De cliristifera eucharislia adversus magijeros sijmbolistas, in-4°, Paris, 1534 ; Contre les ténébrions lumière évangélique (pour l’eucharistie), in-8°, Paris, 1534 ; En controverse voue seure, Paris, 1536. Sur les ouvrages de controverse de Bobert Céneau, évêque d’Avranches, voir t. ii, col. 21002101. Benoît Vernier publia Magnum et univcrsale concilium Ecclesiæ militantis super veritale divini eucharisliæ sacramenti, Paris, 1554 ; un bénédictin de Saint-Sever, Arnauld de Surcase, déchargea son Pistolet sur les hérétiques de Genève, Toulouse, 1558. Jean Taupin adressa un Avertissement à ceux qui, trompés par les hérétiques, abandonnent la véritable Église du Christ ; Examen et défense de la sainte Église romaine ; Accord de l’Église chrétienne tout entière sur le saint sacrifice de la messe. Etienne Paris prêchait contre les calvinistes et il publia ses homélies contre eux : Cliristiani hominis inslitulio, in-4°, Paris, 1552, 1561. Matthieu Ory écrivit Alexipharmacum, Paris, 1544, au sujet des hérésies. Pierre Charles de Bosier laissa un Traité sur la Trinité contre les erreurs de Farel, Paris, 1545. Jean Albin de Seres composa six livres Du sacrement de l’autel, Paris, 1567. Nicolas Durand de Villegaignon réfuta les calvinistes sur le même sujet. Voir t. v, col. 1356. Antoine de Mouchy traita De sacrificio missæ pro defunclis, in-8°, Paris, 1558 ; il publia deux autres ouvrages sur la messe, dont l’un est intitulé : Propugnalio calholica et hislorica, in-fol., Paris, 1562, et le dernier : De veritale Christi neenon corporis et sanguinis ejus in missæ sacrificio, Paris, 1570. Simon Vigor publia ses sermons sur les controverses de la foi. Jean du Tillet fit un Traité de l’antiquité et de la solennité de la messe, Paris, 1537 ; un autre traité Sur le symbole des apôtres, Paris, 1566 ; une Réponse aux ministres, ibid., 1566. Matthieu de Launoy, revenu du calvinisme, publia : La déclaration et réfutation des fausses suppositions et perverses applications d’aucunes sentences de saintes Écritures desquelles les ministres se sont servis en ce dernier temps à diviser la chrétienté, Paris, 1579 ; Réplique chrétienne en forme de commentaire sur la