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G65 FRANCE. PUBLICATIONS CATHOLIQUES SUR LES SCIENCES SACRÉES

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4° Au xive et au XVe siècle. — Ces deux siècles ont vu la création de nouvelles universités : en dehors de Toulouse, qui remontait déjà au siècle précédent (1223), nommons Orléans (1312), Cahors (1332), Grenoble (1339), Perpignan (1346), Angers (1364), Aix (1409), Cacn et Poitiers (1431), Valence (1442), Nantes (1460), Bourges (1465), Bordeaux (1473), Besançon (1485). Mais la faculté de théologie de Paris garda toujours le premier rang. D’ailleurs, toutes les nouvelles universités n’avaient pas de chaires de théologie. Les docteurs continuent à commenter les Scnlences du Lombard ou à publier des traités ou des sommes. Nous nommerons, avant tous les autres, Duns Scot, qui vint enseigner à Paris. Voir t. iv, col. 18651947. Il eut, surtout dans son ordre, ses disciples, entre autres, Pierre Auriol, qui a commenté les Scnlences, publié seize Quodlibcla et un Compendium sensus lilteralis lotius diuinæ Scripturse, réédité àQuaracchi, 1896 ; François Mayron. Gautier de Bruges fit un commentaire des Sentences, des Quodlibcla et des Quæstiones dispulalee. Le célèbre Baymond Lulle enseigna aussi à Paris et à Montpellier. Dans l’ordre de Saint-Dominique, Ilervée de Nédellec a composé un commentaire des Sentences, onze Quodlibcla, dont quatre grands et sept petits, et différents traités. Jean de Paris est l’auteur d’un traité de De potestate regia et papali et il a soulevé la question du mode d’exister du corps du Christ dans l’eucharistie. Voir t. v, col. 1309-1310. Bernard d’Auvergne, dans ses Quodlibcla, défendit les doctrines de saint Thomas contre les attaques de divers théologiens. Gilles de Borne enseigna à Paris. Un autre augustin, nommé Albert, y expliqua les Sentences. Guillaume d’Occam, disciple de Scot, versa dans le nominalisme et rabaissa l’autorité du souverain pontife. Jean de Jandun, dans son Defensor pacis, attaqua, lui aussi, l’autorité pontificale. Durand de Saint-Pourçain était encore un docteur de Paris. Voir t. iv, col. 1961-1966. Les augustins Gérard de Sens, Prosper de Begio et Jean de Lana expliquèrent à Paris les Sentences. Le carme Jean de Bacon avait étudié à Paris et y avait été reçu docteur en théologie et en droit. Gui de Perpignan, qui appartenait au même ordre, y enseigna, après y avoir étudié. L’augustin Grégoire de Rimini a commenté les deux premiers livres des Sentences et son enseignement a jeté à Paris un grand éclat ; il eut pour successeur Ugolin Malabranca. Nicolas Bonet a été un Adèle disciple de Scot. Denys Foullechat a expliqué les Sentences, ainsi que les cannes François de Bachone, Henri de Dollendorp et Jean Ballester. Beaucoup d’autres docteurs parisiens, dont les écrits n’ont pas été conservés ou publiés, ont interprété l’œuvre du Lombard. Pierre de Ceffonds, abbé de Clairvaux, a commenté le IIIe et le IV" livre des Sentences et composé un traité sur l’autorité du souverain pontife. Guillaume Bcaufet, évêque de Paris, écrivit sept dialogues De septem Ecclesise sacramentis.

Les commentaires de l’Écriture sainte n’avaient été négligés ; m cours du xtv siècle, bien qu’il n’ait paru alors aucun ouvrage remarquable. L’An-Jean Glodston, profi eur à Paris et à Oxford, il i un commentaire des Sentences et à ses llibcla une explication de l’Évangile de saint Matthii u 1 1 des moralités sur celui de saint Jean. Un carme, Simon de Corbie, glosa la Bible entière, .le. m de Lausanne, frère prêcheur, publia l’Opus morali-Iniiim, comprenant des extraits bibliques à l’usage’aui u iin Vlbert commenta li

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Nicolas’i' i. i célèbre pour ses Pos hcl du i our, O. P., a com menté saint Luc, saint Jean, le Cantique et l’Apocalypse ; Grégoire de Rimini, augustin, les Entres de saint Paul et de saint Jacques. Saint Pierre de Thomas a fait une Poslille sur saint Matthieu. Simon Baringued a expliqué l’Apocalypse. Les commentaires de Jean d’Aix sur l’Évangile de saint Matthieu et ceux de Bernard d’Amboise sur les Épîtrcs de saint Jacques et de saint Jean sont demeurés inédits. Le dominicain Pierre d’Évreux avait écrit des Poslilles sur le Pentateuque, sur Isaïe et sur d’autres livres bibliques.

Le grand schisme d’Occident, qui commença en 1378, arracha les théologiens français à leurs préoccupations exclusivement métaphysiques, et, s’ils continuèrent encore à commenter l’Écriture ou le Maître des Sentences, ils furent amenés à étudier des questions théologiques nouvelles et à se lancer dans des voies qui les conduisirent aux doctrines dites gallicanes. Pour déterminer lequel des trois pontifes, dont les diverses obédiences se partageaient le monde chrétien, était le véritable successeur de saint Pierre, beaucoup proposèrent le recours à un concile général. Cette solution fut préconisée, dès 1379, par deux docteurs célèbres de Paris, Conrad de Gelnhausen, dans son Epislola concordia adressée au roi de France Charles V, et Henri de Langenstein, dans son Epislola pacis, puis dans son Consilium pacis (1381) et dans son De /uluris Ecclesix periculis (1383). La faculté de théologie de Paris adopta officiellement ce moyen. Pierre d’Ailly et Gcrson se firent les propagateurs et les défenseurs de cette doctrine. Ils cherchèrent à l’appliquer aux conciles de Pise et de Constance. Ces débats furent pour eux l’occasion de traiter de l’autorité du pape, de l’infaillibilité, de la supériorité du concile sur le pape et de la réforme de l’Église dans son chef et dans ses membres. Il faut joindre à ces deux grandes lumières de l’Église gallicane leur disciple, Nicolas de Clamanges ou de Clémengis, dont plusieurs écrits concernent le grand schisme. Jean de Courtecuisse enseigna aussi la supériorité du concile sur le pape et la non-infaillibilité pontificale dans son Traclatus de fide et Ecclesia, romano ponlifice et concilia gencrali. Voir t. iii, col. 1985. Sur Simon de Cramaud, voir t. iii, col. 2022-2026, et sur Guillaume Fillastre, voir t. v, col. 2343-2351. Toutefois, res docteurs ne négligèrent pas les autres branches de la théologie et des sciences sacrées. Pierre d’Ailly traita de questions afférentes aux livres des Sentences, s’occupa d’Écriture sainte (rappelons seulement son Verbum abbrevitaum super Psalterio et son Expositio super Cantica canlicorum) et d’autres sujets. Ses deux écrits, V Epislola ad novos Ilebnvos, et V Apologeticus Hieronimian. ee versionis, sont une contribution à l’histoire de la critique biblique et montrent quelles étaient les préoccupations exégétiques à la fin du xiv° siècle, au sein de l’université de Paris. Voir t. i, col. 642-654. Gerson, retiré de la lutte, écrivit de petits ouvrages de pédagogie et d’ascétique, comme il s’était occupé de la réforme des études théologiques et avait publié en exégèse un commentaire Super Cantica canlicorum, un Monotessaron ou harmonie évangélique et neuf traités sur le Magnificat. Le bénédictin Philippe de Villèle écrivit sur l’autorité des conciles. Les dominicains Jean de RagUSe il Jean de Toi quemada, qui assistèrent au concile de Râle, étaient’les docteurs de Paris. Le second, dans sa Stimm i de Ecclesia, expos, i il défendit les dioils des souer ; iins pontifes, aussi bien que dans son De potestate pacis. D’autres de ses traités sont relatifs aux erreurs du temps. au questions alors discutée, M publia aussi des Quodli betica et une Expositio Ulletalis de toutes les Epttres

Inl Paul.

I i mires dOCtl m I II mêlaient moins aux lu