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FRANCE. ETAT RELIGIEUX ACTUEL


yembc, le Tanganyka, le Nyassa. Ils sont actuellement

au nombre de 500. Dans l’Afrique centrale ils ont 9 vicariats apostoliques, comprenant 127 stations, 232 sœurs blanches, 2 250 catéchistes, 168403 néophytes, 214 285 catéchumènes, 1706 écoles remplies par 45 476 garçons et 20 491 filles, 337 orphelinats, hôpitaux ou dispensaires. Ces missionnaires, qui n’admettent les adultes aubaptême qu’après quatre’années de formation, ont distribué, de juin 1911 à juin 1912, 2 629 653 communions.

Toutes les autres congrégations s’occupant de missions sont, depuis la loi de 1901, exclues de France ; elles continuent cependant à travailler pour la plus grande France.

Les maristes, fondés en 1836 et dont l’action assura à la France la possession de la Nouvelle-Calédonie, évangélisent l’Océanie centrale, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles-Hébrides, les îles des Navigateurs, les Fidji, les îles Salomon. Ils avaient en 1910 : 74598 fidèles, 197 missionnaires, 338 sœurs, 463 catéchistes, 9 806 élèves.

Les piepusiens, fondés en 1817, évangélisent les Marquises, les Sandwich, les îles Tahiti : ils avaient en 1910 : 52500 fidèles, 150 catéchumènes, 77 missionnaires, 92 sœurs, 1 723 élèves.

Les missionnaires de Saint-François-de-Sales d’Annecy, fondés en 1833, évangélisent le Nagpore et le Vizagapatam.

Les oblats de MarieImmaculée, fondés en 1826, évangélisent Saint-Boniface, Saint-Albert, Athabaska, Saskatchewan, Mackenzie, New Westminster, Colombo, Jaffna, Natal, Basutoland, Kimberley.

La Société de Marie du bienheureux Grignon de Montfort, fondée en 1710, évangélise la région du Chiré.

La Société des Missions africaines de Lyon, fondée en 1856, évangélise la côte de Bénin, la Côte d’Or, le Dahomey, le Delta du Nil, le Haut-Niger, la Côte d’Ivoire, le Libéria ; elle avait en 1907 : 39479 fidèles, 151 prêtres, et 7 346 élèves.

Les Missionnaires du Sacré-Cœur (dits d’Issoudun) évangélisent les îles Gilbert, la Nouvelle-Guinée anglaise et hollandaise, la Nouvelle-Poméranie, les îles Marshall. Ils avaient en 1910 : 31495 fidèles, 103 prêtres, 110 sœurs, 344 catéchistes et 10 214 élèves.

Parmi les ordres de femmes se dévouant dans les missions, il faut citer spécialement, à côté des sœurs de SaintVincent-de-Paul, les sœurs de SaintJoseph de Cluny, fondées par la vénérable Mère Javouhey, et qui travaillent depuis 1822 dans nos colonies d’Afrique occidentale et, depuis 1828, en Guyane ; et les Missionnaires franciscaines de Marie, fondées en 1876 par la Mère du Chapotin, dont le nombre dépasse déjà 4 000, et dont les léproseries de Madagascar sont célèbres.

Il faut aussi donner une mention glorieuse aux établissements d’instruction tenus à l’étranger par les congrégations françaises. Les frères des Écoles chrétiennes, en 1911-1912, instruisaient dans le diocèse ou vicariat apostolique de Constantinople 3217 enfants ; à la Canée, 97 ; à Chio, 45 ; dans le diocèse de Smyrne, 1 112 ; dans la délégation de Syrie, 1 707 ; en Palestine, 832 ; ils ont des écoles, aussi, dans la délégation d’Egypte.

Les augustins de l’Assomption, outre leurs séminaires de Constantinople et d’Andrinople, ont d’importantes écoles dans l’empire ottoman : en 1911-1912, leurs écoles de filles de Stamboul, Haider-Pacha, Phanaraki, comptaient ensemble 716 enfants, celles de garçons de Ismidt, Eski-Cheir et Brousse, en comptaient 393.

L’enseignement du français, écrivait naguère au sujet de la Grèce M. Homolle, directeur de l’École

française d’Athènes, est surtout l’œuvre des congrégations d’hommes ou de femmes, et il citait avec admiration le pensionnat modèle de Lutra, fondé avec 600 francs par les ursulines de Tinos.

La Trappe de Latroun, en Palestine, a refusé, malgré les offres de l’empereur Guillaume II, de devenir une trappe allemande, et demeure un établissement français. L’école biblique fondée par les dominicains à Jérusalem, leurs missions de Mésopotamie, du Kurdistan, du Taurus jacobite et de l’Arménie, exercent un rayonnement analogue.

Une ville, comme Beyrouth, devient, d’année en année, un foyer intense de culture. La faculté de médecine créée en 1883 avec 11 élèves par le P. Normand, supérieur général des jésuites de Syrie, avec l’appui pécuniaire de Jules Ferry, compte en 1913 plus de 300 élèves. Les docteurs de cette faculté portent dans tout l’Orient l’influence française. Le collège secondaire fondé par les jésuites sous le nom d’université SaintJoseph compte 400 élèves recrutés parmi ce qu’on pourrait appeler l’aristocratie syrienne. Les frères des écoles chrétiennes groupent, de leur côté, 800 élèves dans leur collège qui donne surtout un enseignement commercial et industriel. Les sœurs de SaintVincent-de-Paul apprennent le français, dans leurs écoles, à près de 2 000 élèves. Les sœurs de [Apparition groupent 350 jeunes filles et les sœurs de la Sainte-Famille près de 400 jeunes filles de la bourgeoisie ; les Dames de Nazareth ont 150 élèves appartenant aux classes les plus élevées ; les sœurs de Besançon viennent d’ouvrir une école ménagère. Le Liban est couvert d’écoles françaises : collège lazariste d’Antoura avec 300 élèves ; écoles des frères maristes à Djouni (250 élèves), Den-el Kamar (230 élèves), Amchit (200 élèves). Longeant les côtes syriennes, on trouve, d’escale en escale, des écoles religieuses françaises, et à Alexandrette même, à l’extrémité septentrionale de la Syrie, port que guette l’Allemagne, les frères de la Doctrine chrétienne viennent de fonder un collège français. Les plaines d’Homs et d’Hama possèdent de nombreuses écoles de jésuites comptant près de 1 million d’élèves. A Alep, l’enseignement du français est donné par le collège de franciscains (220 élèves), et par les sœurs de SaintJoseph (650 élèves). Il faudrait ajouter à cette énumération les collèges d’arméniens, de melchites, de maronites, où s’enseigne le français.

A Damas le collège des lazaristes (200 élèves), leur école primaire gratuite (150 élèves), les écoles des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul (600 à 700 élèves), la nouvelle école ouverte par les sœurs franciscaines de Marie, qui, en deux ans, a groupé 200 élèves dont les trois quarts sont musulmanes, contribuent à faire apparaître la Syrie, ainsi que l’écrivait récemment M. Georges Poignant, comme « un prolongement intellectuel de la France. »

Les marianites ont fondé au Japon, en 1888, l’École de l’Étoile du matin, qui compte actuellement 938 élèves ; en 1892, l’École de l’Étoile de la mer, qui compte 116 élèves ; en 1899, l’École brillante, qui compte 581 élèves ; en 1909, l’École SaintJoseph, qui compte 125 élèves ; en 1909, l’École apostolique, qui compte 3 novices et 35 élèves apostoliques.

L’œuvre scientifique des jésuites français à Madagascar et à l’Observatoire chinois de Zi-ka-Wei a conquis les juges les moins bienveillants. L’activité des missionnaires français pour certaines sciences spéciales (linguistique, histoire naturelle, ethnographie, astronomie), activité fréquemment récompensée par l’hommage des Académies, est un exemple frappant des services que rendent, simultanément, à l’ensemble des connaissances humaines, ces hommes professionnellement voués à la diffusion de la révélation ; et les