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F. Il M OSE

FORNICATION

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II. Sources.

Le I.ibcr poniifiealis, édit. L. Duchesne, Paris, 1892, t. ii, p. 161, 165, 175, 183, 185, 227 (cette notice ne reproduit que la recension du xv° siècle du texte du Liber poniifiealis de Pierre-Guillaume (1142), p. 353) ; Photius, Epist, 1. I, epist. xiii, c. iv, P. G., t. en, col. 724 (un autre passage de Photius, De Sancli Spiritus mijstagogia, c. lxxxviii, col. 377, semble viser non le sort de Nicolas I er, comme l’a cru Hsrgenrôther, mais la tragédie qui se joua autour du cadavre de Formose ; cf. A. Lapôtre, Le pape Jean VIII, -p. 69, n. 1) ; Flodoard, De Christi Iriumphis apud Italiam, 1. XII, c. v, P. L., t. cxxxv, col. 825-830 (cf. L. Duchesne, Le Liber poniifiealis, t. ii, p. x-xi), et Historia ecclesiee Remensis, 1. IV, c. i-iii, col. 266-271 ; Guillaume de Malmesbury, Gesla reguin anglorum, 1. II, c. cxxix, et De gestis ponlificum anglorum, 1. I, P. L., t. cxxxix, col. 10931034, 1471-1472 ; cf. P. L., t. cxxix, col. 848-854 ; et, parmi les annalistes et chroniqueurs, Hincmar, Annales, an. 869, P. L., t. cxxv, col. 1246 ; les Annales Fuldenses, dans Pertz, Monumenla Germanise historica, Scriptores, Hanovre, 1829, t. I, p. 409 ; Marianus Scotus, Chronicon, an. 918, P. L., t. cxlvii, col. 775-776, etc. Toute la littérature du débat relatif à la personne et aux actes de Formose a été étudiée par E. Dûmmler, Auxilius und Vulgarius. Quellen und Forschungen zur Geschichte des Papstums im Anfang des zehnten Jahrhunderts, Leipzig, 1866 : les principales sources sont Jean VIII, Epist., xxv, cxxx, P. L., t. cxxvi, col. 675-689, 781 ; le concile de Troyes tenu par Jean VIII (878), Labbe, Sacrosancta concilia, Paris, 1671, t. IX, col. 311 ; deux synodes de Rome et de Troyes apocryphes, mais fabriqués probablement avec des documents authentiques, Dûmmler, p. 156-161 ; le concile de Rome sous Jean IX (904), Labbe, t. ix, col. 502-506 (édition plus complète dans Mansi, Concil., Venise, 1773, t. xviii, col. 221-226) ; les écrits d’Auxilius, prêtre d’origine franque, composés à Naples, à savoir : In defensionem ordinationis papa ; Formosi, Dûmmler, p. 59-85 ; De ordinationibus a Formoso papa faclis, P. L., t. cxxix, col. 1053-1074, Dûmmler, p. 107-116 (rédaction un peu plus étendue) ; Tractaias qui infensor et defensor dicitur, P. L., t. cxxix, col. 1073-1102 ; Libellus in defensionem Stephani episcopi (se. Neapolitani) et preefatæ ordinationis, Dûmmler, p. 96-105 ; Eugène Vulgarius, De causa formosiana libellus, Dûmmler, p. 117-139, et Libellus super causa et negolio Formosi papæ, P. L., t. cxxix, col. 1103-1112 (publié à tort sous le nom d’Auxilius) ; l’écrit anonyme Invectiva in Romam pro Formoso papa, dans E. Dûmmler, Gesla Berengarii imperaloris, Beitràge zur Geschichte Italiens im Anfang des zehnten Jahrhunderts, Halle, 1871, p. 137-154 ; diverses lettres et pièces de vers, Dûmmler, Auxilius und Vulgarius, p. 139-156.

III. Travaux.

Parmi les anciens historiens, Baronius, Annales ecclesiastici, an. 891-897, 904 ; parmi les modernes, Dûmmler, Auxilius und Vulgarius, Leipzig, 1866 ; C.-J. von Hefele, Conciliengeschichte, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1879, t. iv ; trad. Leelsreq, Paris, 1911, t. iv, p. 383-390, 433-443, 611-612, 647-650, 708-719 ; A. Lapôtre, Hadrien II et les fausses décrétâtes, dans la Revue des questions historiques, Paris, 1880, t. xxvii, p. 377-431, et Le pape Jean VIII (872-882), Paris, 1895, p. 25-29, 59-61, 178-191 (ces pages remarquables font regretter que Le pape Formose, Paris, 1885, du même auteur, n’existe pas en librairie) ; Knopfler, dans Kirchenlexikon, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. iv, p. 1619-1623 ; J. Langen, Geschichte der rômischen Kirche von Nikolaus I bis Gregor VII, Bonn, 1892 ; L. Duchesne, Les premiers temps de l’État pontifical, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, Paris, 1896, t. i, p. 462-464, 472-483, 491-493, 497 ; C. Mirbt, dans Realencyklopàdie, 3e édit., Leipzig, 1899, p. 127-129 ; L. Saltet, Les réordinations. Étude sur le sacrement de l’ordre, Paris, 1907, p. 143-145, 152-163 ; les ouvrages indiqués par U. Chevalier, Répertoire des sources historiques, I. Bio-bibliographie, 2e édit., col. 1543.

F. Vernet.

    1. FORNARS Martin##


FORNARS Martin, jésuite italien, né à Brindisi en 1547, reçu dans la Compagnie de Jésns en 1564, enseigna pendant près de vingt-cinq ans la théologie morale à Padoue, Naples et Rome, où il mourut dans la maison professe le 27 septembre 1612. Son Instilutio confessariorum est célèbre. Imprimée à Rome en 1607, elle eut aussitôt une série d’éditions en France et en Allemagne. On a aussi du P. Fornari Examen ordinandorum, Rome, 1670 et des Annolationes et addiliones de sacro ordine, qui font suite à l’Inslruclio

sacerdolum du cardinal Tolet, Rome, 1608. Ces divers ouvrages ont été traduits en italien, en français et en espagnol.

Sommervogel, Bibliothèque de la C Ie de Jésus, t. iii, col. 890 ; Ilurter, Nomenclator, t. iii, col. 011 ; Santagata, Isloria délia prov. di Napoli, t. iii, p. 152 sq.

P. Bernard.

    1. FORNICATION##


FORNICATION. — I. Notion. IL Espèces. III. Gravité. IV. Conséquences.

I. Notion.

1° Définition. — Étymologiquement, le nom latin de fornicatio a été donné par les écrivains de l’Église latine aux relations avec les prostituées, parce qu’on appelait à Rome et à Pompéi formées (de fornix, voûte, chambre voûtée) les chambres basses où on descendait de la rue et qui servaient de lieux de prostitution. Art. Fornix, dans le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio, Paris, 1896, t. ii, p. 1264, et dans Real-Encyclopâdie der classischen Altertumswissenschaft de Pauly-Wissowa, Stuttgart, 1910, t. vii, col. 11. La fornication est définie par les théologiens : Copula soluti cum solula, ex mutuo consensu ; c’est l’union sexuelle accomplie avec consentement mutuel, par deux personnes libres de lien.

Ainsi, la fornication se distingue des fautes charnelles que l’on comprend sous le nom générique de péchés de luxure consommée. Saint Matthieu qualifie de cette façon même le crime d’adultère : Quicumque dimiserit uxorem suam, excepta fornicationis causa, facit eam meechari, v, 32. Voir J. Knabenbauer, Evangelium secundum Mallhseum, Paris, 1892, t. i, p. 226230 ; M. Hagen, Lexicon biblicum, Paris, 1907, t. ii, col. 310. Mais la définition commune circonscrit la notion de ce crime et lui assigne les limites de la simple fornication, telle que l’entendent les moralistes et telle que nous l’envisageons ici.

Le terme copula indique le genre qui assimile cet acte avec tous ceux qui ont trait à la génération par l’union sexuelle complète. Si l’acte était volontairement interrompu, il prendrait le caractère d’un attentat contre nature et ne serait plus la fornication elle-même. Les autres termes de la définition ont pour objet de classer ce péché dans son cadre spécial. Les mots consensu mutuo écartent toute idée de violence, qui tendrait à faire confondre la fornication avec le rapt ou le viol. Les expressions soluti cum solula signifient que les coupables sont fibres de tout lien provenant du mariage, de la parenté, de l’affinité, du vœu et des ordres sacrés, car, dans ces cas, il ne saurait plus être question de la simple fornication, mais bien, respectivement, de l’adultère, de l’inceste et du sacrilège.

Plusieurs théologiens exigent que, pour justifier la définition de la simple fornication, la faute ait été commise avec une personne déjà compromise. Si le péché, disent-ils, a lieu avec une personne encore vierge, ce n’est plus le cas de fornication, mais cette défloration spécifique connue sous le nom de stupre. Voir plus loin.

Erreurs.

Plusieurs erreurs ont été soutenues,

en divers temps, à propos du caractère intrinsèque de la fornication au point de vue de sa moralité, ou plutôt de son immoralité.

Les païens et, sous l’influence de leurs doctrines, certains gnostiques, les nicolaïtes, prétendaient que les unions libres n’étaient prohibées par aucune loi. La simple fornication passait pour chose indifférente et les moralistes se contentaient de blâmer les excès. Dans les Adelphes de Térence, i, 2, 21, Micion exprime en ces termes la pensée des Grecs et des Romains : Non est flagilium, mihi crede, adolescenlulum scortari. Cf. Clément d’Alexandrie, Strom., III, 3, P. G., t. viii, col. 586 ; S. Ambroise, In Epist. ad Rom., i, 29, 30,