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FORME DU CORPS HUMAIN


d’ailleurs ce qu’avait expliqué très clairement le XIe concile de Tolède : Christus in duabus naturis, tribus exstat subslantiis : Vcrbi, quod ad solius Dei essenliam référendum est, corporis et animée, quod ad verum hominem perlinel. Denzinger-Bannwart, n. 284. C’est la doctrine de l’Église, que Pie IX rappellera, en termes presque identiques à ceux du concile de Tolède, dans la lettre déjà citée de Mgr Czacki à Mgr Hautcccur : ea namque documenta pertinent tantummodo ad docendam unilatem substantialem humanse

nature, quse IU IBUS CONSTA1 SDBSTANTIIS PARTIALI-BUS, r.orporc nempr et anima rationali… Cf. Zigliara, op. cit., p. 193.

8. On peut rapprocher de ces définitions conciliaires le symbole proposé par saint Léon IX (1053) : l’humanité du Christ est montée au ciel, à la droite du Père, cum carne qua surrexil et anima. Denzinger-Bannwart, n. 314.

9. Il n’est pas inutile non plus de signaler la proposition erronée de Pierre Lombard, touchant l’humanité du Christ, proposition condamnée par Alexandre 111 (1177) dans sa lettre à l’archevêque de Reims : Cum Christus perfectus Deus perfectus sit homo, miriim est qua temeritate quisquam audel dicere quod Christus non sit aliquid secundum quod homo. Ne autan lanta possit in Ecclesia Dei abusio suboriri…. auctorilaie nostra sub anathemate inlerdicas, ne quis de celero[ïd] dicere audeat…, quia, sicut verus Deus, ita verus est homo sx ANIMA rationali ei bu m AN a

w Denzinger-Bannwart, n. 393.

10. La profession de foi imposée par Innocent III a Durand d’Osca et auxvaudois (1208) renferme les mêmes affirmations touchant l’humanité de Notre neur : homo verus ex maire, veram cARNEMex visceribus matris i / animam bumanam ration mui.em. Denzinger-Bannwart, n. 422.

11. Le IVe concile de Lalran (1215) résumera toutes les définitions précédentes en une brève formule, à laquelle se référera le concile de Vienne dans sa délinition de la forme du corps. Jésus-Christ, nous dit le c. i, De fide catholica, … verus homo faclus, EX

I SA 270 A Ll i : r HUMANA CARNB COMPOSITDS, una

in duabus naturis persona, viam vile manifeslius demonstravit. Denzinger-Bannwart, n. 429. Cette nature humaine, composée de deux principes, le corpset l’âme rationnelle, est la même chez tous les hommes. Détruire ou méconnaître son unité en méconnaissant l’union substantielle qui est relie de ses deux composants, c’est indirectement aller contre la vérité du dogme de l’incarnation. Or, c’est précisément cette union substantielle de l’âme Intellective que J.-P. Olivi mettait en péril, nous l’avons vii, en niant l’information du corps par la partie intellective de l’âme, irdanl le mot d’union substantielle, sa théon anivait indirect, ment à nier la chose. C’est ce

que ne manquèrent pas de faire remarquer les

membres de la Communauté dans leur acte d’aci

tion aef des spirituels : docet et dtfflnit 1 1 i

tam in dicto générait concilio [Lateranensl IY| (/iiiim pei nacras canones, quod sicut Christus verus est

lia viru< est homo, ex anima nilionali ri humnnu

composilus ri subsistens (la Communauté réunit

minles du IV— concile de Latran et <iu svm /’/.. palet, quod m Christo tanquam’homine anima rationalis per se rst forma corpo

Ct. I.liif. lor. m., p. 368. Voir aussi l’argu Guido de Perpignan et ontre olivi, dans Zigliara, f u.c. v.

n tture dans l’homme,

iux in ( i iv sied, s que l’âme rationnelle

la forme du corps, la théorie hylémorphique

mole mode compris de tous cl

d’usage courant. Sans entrer dans l’explication du rôle que joue la cause formelle dans les êtres composés — nous avons vu que telle ne fut pas la portée du décret conciliaire — le concile de Vienne énonce le fait de l’union substantielle de l’âme et du corps dans la nature humaine, et il applique à l’âme rationnelle le terme courant et connu de forme qui, dans l’esprit des contemporains, exprimait théologiquement ce fait de l’union, en même temps que philosophiquement il en donnait l’explication. Et par là, adoptant une terminologie nouvelle, le concile ne faisait que confirmer des définitions anciennes, connues et acceptées. Cf. M. Debièvre, loc. cit., p. 342.

L’apport original du concile de Vienne peut se résumer en deux points : a) la nouvelle définition précise un des termes de l’union, l’âme, forme, c’est-à-dire principe spécifique et perfectif du corps, dans laquelle il n’y a pas lieu de distinguer, au point de vue de son union avec le corps, une partie essentielle intellective non immédiatement unie ; b) les anciennes définitions ne considéraient la nature humaine que dans le Christ ; la nouvelle parle plus explicitement, dans sa seconde partie, de la nature humaine dans tous les hommes. Mais cette seconde partie elle-même, Denzinger-Bannwart, n. 481, n’est encore qu’un corollaire de la première, n. 480.

Une conclusion s’impose, dont nous aurons plus loin à faire l’application aux opinions diverses proposées pour expliquer l’union de l’âme et du corps : chaque fois que l’unité substantielle du composé humain sera respectée, l’opinion proposée pourra être considérée comme compatible avec la doctrine catholique ; chaque, fois qu’une opinion explicative de l’union de l’âme et du corps détruit en réalité l’union substantielle de ces deux principes, elle doit être rejetée comme inadmissible et fausse.

IV. Deux conclusions dogmatiques.

I. ; /i/inÉ DE L’AME /.’/’’"’PRINCIPE VITAL. — L’affirmation de cette première conclusion dogmatique a comporté deux degrés : 1° l’unité d’âme dans le composé humain ; 2° l’identité de l’âme et du principe vital.

1° L’unité d’âme dans le composé humain a été étudiée et démontrée à l’art. Ame, t. i, col. 1027, 1030. .Mais ici nous devons rappeler comment l’unité d’âme est un corollaire de l’unité substantielle du composé humain, définie à nouveau au concile de Vienne. On raisonne ainsi : si l’âme s’unit substantiellement au corps dont elle est la forme, on ne peut, sans mettre en péril L’unité substantielle du composé, supposer deux âmes, réellement distinctes, unies au même corps. En effet, en accordant que plusieurs formes puissent s’unir immédiatement au corps, ce que saint Thomas refuse absolument d’admettre. Sum. Iheol., [ » , q. i.xxvi, a. 3. 1, 8, s’il s’agit d’dmes, principes formels d’opérations vitales, le résultat d’une telle union sera de donner au corps, relativement aux âmes qui l’informent, ou des opérations identiques ou

des opérations différentes. Dans le premier cas. inutilité de l’hypothèse de la pluralité des âmes ; dans le second cas, destruction de l’unité de nature, principe d’opération, qui est requise pour l’unité substantielle.

Voir, pour le développement de. cette raison fondamentale envisagée sous différents aspects, s. Thomas. tur. cil. : SuareZ, De anima, I. I, c. iv. Opéra. Paris.

1856, t. iii, p. ô(17 sq. Cf. Liberatore, Le composé humain, c vi. a..’.. I. Katschl lialei, ZvXX Ihrscn fiir das allgemelne Concil beleuchtet, Ratisbonne, 1869,

l.a conclusion de ce raisonnement a été sanctionnée par l’Église : c’est ce qui en fait une conclusion dogmatique, « in commit l’opinion étrange, professée pai Platon dans le Timée, it distinguant trois unies

dans l’homme, le (qOç, finie IntclIPCtlVC, spirituelle.