Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/285

Cette page n’a pas encore été corrigée

QOO

FORME DU CORPS HUMAIN

556

<râ[>.a XéyojJiev, —/.où’r^/’V’dtvGpûïrov, st>> ; av îi’âa-jToO

êxixSpOV XO’JXtOV 6c(i>pf|Xai.’H Ô£ T — JvSpO(XT| TOVTMV

Tûiv Su o, avSpwiroç /.ai saxi, —/.ai XeyExai. S.Jean Damascène, op. ci/., c. m : Ilivrs ; yàp èx’Vj/t, ç élit T’jvxeOstpivoi, xai <î<ôp.axoç, v.où toxvxô ; tt|ç iptiffea) ? xr, ; ’! /’j/_t, ; [ASTeiXirççaffl, x<xî TY)V oÙTt’av xov rja>|J.aToç —/.éxxt.vxai, xal tô xotvbv elîo ;, P. G., t. xciv, col. 992 ; cf. c. xii, col. 1029 ; 1. II, c. ii, où il enseigne xbv ï ôpa-coû /.où àopâxou ouyxs ; p.evov a’/Opunov, P. G., t. xciv, col. 864. Voir chez les latins, S. Augustin, /oc. « 7. : Homo non est corpus solum, vel anima sola, sed qui ex anima constat et corpore… cum est ulrumque conjunclum simul, luibel hominis nomen ; cf. De moribus Ecclesiæ calholicas, c. xxvi, n. 52, P. L., t. xxxii, col. 1332 ; De beata vila, c. ii, n. 7, col. 963 ; Epist., ni, n. 4, P. L., t. xxxiii, col. 65 ; Serm., cxxviii, c. vii, n. 9, P. L., t. xxxviii, col. 717 ; et : Nihilest in homine, quod ad ejus substantiam perlineat alque naturam, præter corpus et animam, col. 801. Voir Augustin (Saint), t. i, col. 2358.

On le voit, toutes ces autorités reviennent en somme à affirmer, dans l’homme, l’unité substantielle réalisée par l’union de l’âme et du corps. Saint Cyrille d’Alexandrie a proposé cette union ou mieux cette unification des deux principes dans une nature d’une façon plus saisissante que qui que ce soit, à propos de la controverse nestorienne. Il se sert d’expressions dont voici la traduction latine, Epist. ad monachos JEgypti : Quemadmodum et ipsa quoque hominis anima licel natura a corpore quod INFORMAT diversa intelligatur et sil sua propria ralione una tamen cum suo corpore oritur et velut unum quippiam cum corpore censetur. Mansi, Concil., t. iv, col. 599 ; P. G., t. lxxvii, col. 21. Cf. Jugie, Nestorius et la controverse nestorienne, Paris, 1912, p. 162-167.

Les Pères de cette époque furent donc ouvertement dichotomistes. Quant à saint Éphrem et à Aphraate, dont on voudrait exploiter l’autorité en faveur de la trichotomie, voir Ame (Chez les Syriens), t. i, col. 1018. On peut consulter également, pour le développement de la doctrine catholique chez les Pères, Heinrich, op. cit., § 295.

Antérieurement.

La lutte contre l’apollinarisme

avait eu ce résultat appréciable d’amener les Pères à préciser la doctrine de l’union substantielle de l’âme raisonnable et du corps dans la nature humaine. Sans doute la même vérité est admise par les Pères des trois premiers siècles, mais il faut avouer qu’elle renferme encore çà et là des incertitudes et des imprécisions. Voir Ame (Doctrine des trois premiers siècles), t. i, col. 977 sq.

3° Postérieurement, il n’y a aucun progrès à signaler. Voir Ame, t. i, col. 1004-1006. Les idées fondamentales de l’union substantielle de l’âme et du corps se retrouvent chez Claudien Mamert, De statu animas, c. v, xvii, xxiv, P. L., t. lui, col. 707-730 ; Boèce, In Porphyrium, dial. i, P. L., t. lxiv, col. 34, 103 ; S. Fulgence, Ad Trasimundum, 1. I, c. vii, P. L., t. lxv, col. 230 ; Cassiodore, qui est très affirmatif sur l’unité du principe vital dans l’homme, De anima, c. i, ii, P. L., t. lxx, col. 1282 sq. ; S. Grégoire le Grand, In Ezechielem, 1. II, homil. v, P. L., t. lxxvi, col. 990 ; Licinien de Carthagène, Epist., ii, ad Epiphanium diaconum, P. L., t. lxxii, col. 691 ; S. Isidore de Séville, Différent., 1. II, c. xxvi-xxx, P. L., t. lxxxiii, col. 83-86 ; Hincmar, De diversa et multiplici anima’ralione, P. L., t. cxxv, col. 930 sq. ; Hugues de Saint-Victor, De unione corporis elspirilus, P. L., t. clxxvii, col. 286 ; et même Abélard, Dialeclicæ pars quinta. ouvrages inédits d’Abélard, édit. Cousin, Paris, 1836, p. 472 ; Problema Heloissæ, Pétri Abœlardi opéra, Paris, 1850, t. i, p. 276. La scolastique va s’emparer désormais de la vérité communément admise pour en chercher l’explication. Le fait de l’union substan tielle ne scia plus en cause, du moins directement. C’est d’un nouveau point de vue, le mode de l’union, que dériveront les différents systèmes que nous aurons à étudier dans la mesure où ils touchent à la théologie.

/II. PAR LES CONCILES ANTÉRIEURS AU XIVe SIÊi

— L’unité substantielle de l’homme, être cependant composé d’âme et de corps, avait parallèlement été depuis longtemps affirmée dans de nombreux documents conciliaires. Citons-les par ordre chronologique :

1. Le symbole « Quicumque » , affirmant la réalité de la nature humaine assumée par le Fils de Dieu, s’exprime ainsi : Est ergo fïdes recta, ut credamus et confileamur, quia Dominas noster Jésus Chris tus… Deus cl homo est… perfeclus homo, ex anima rationali ir

HUMANA CARNE SUBSISTENS… SICUT ANIMA RATIONALIS

ht cvno uni’S EST HOMO, ila Deus et homo unus est Chrisius. Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 40. Sur le sens exact de cette comparaison, voir plus loin, col. 576.

2. La lettre dogmatique de saint Léon le Grand à Flavius explique l’incarnation du Verbe qui habite parmi nous, hoc est in ea car m ; quam assumpsit ex homine et quam spiritu vit.e ration A lis animavil. P. L., t. liv, col. 759. A son tour le concile de Chalcédoine (451) définit le Christ Qî’ov à’/.rfiCy ; xcti ôtvBpcoitov oc’aï)6(Î> ; xbv âvxbv èx J/ u / r, ; Àoyixri ; xai tjojaaxo ;, Denzinger-Bannwart, n. 148, et dans VAlloculio ad Marcianum imperatorem, le concile précise qu’il a voulu exclure l’erreur de ceux qui affirment « que la divinité s’est simplement unie au corps d’un homme et non pas à une âme, du moins à une âme raisonnable. » Mansi, Concil., t. vii, r col. 455 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. ii, p. 730.

3. Le IIe concile de Constantinople (553), can. 4, rappelle xïjv evoxiiv toî ©soj Àoyoy 7tpb ; <râpxa âjiijiu^o|aévï]v’i’jyyj Xoytxîj /.ai voïpâ. Ce sont, ainsi que le note le concile, les expressions mêmes des Pères de l’Église. Denzinger-Bannwart, n. 216.

4. Le I et concile de Latran (649) exprime bien ce qu’est cette âme rationnelle et intellective en représentant la chair du Christ comme étant animala intellectualiter. Denzinger-Bannwart, n. 255.

5. Le XIe concile de Tolède (675), authentiquement approuvé par Innocent III, renouvelle la profession de foi catholique touchant la vérité de l’incarnation du Christ. Il explique que le Verbe s’est fait chair, ut non lantum ibi sit Verbum Dei et hominis caro, sed etiam RATIONALIS ANIMA ; alque hoc lolum et Deus dicatur propler Deum et homo propter hominem. Denzinger-Bannwart, n. 283.

6. Le IIIe concile de Constantinople (681), rappelant la définition des cinq conciles œcuméniques antérieurs relativement à l’incarnation du Fils, rappelle encore que nous devons croire Jésus-Christ, en même temps que vrai Dieu, vrai homme, parfait dans son humanité, xeàs’.ov… èv « v6pio^oxr, xi… av6pc<17cov àXn]8<ôç, aùxôv âx’1/u/r, ; Àoyi/.r ( ; xa <r</>tj.aTo ;. L’union de l’âme rationnelle avec le corps, voilà ce qui fait l’humanité véritable. Denzinger-Bannwart, n. 290.

7. Le XVe concile de Tolède (688), expliquant une proposition de l’évêque saint Julien, mal acceptée d’abord par les papes Benoît II et Sergius I er, s’exprime ainsi : Ad secundum quoque retractandum capitulum transeuntes, quo idem papa (Sergius) incaute nos dixisse putavit, très substantias i christo Dei Filio profileri : … Quis enim nescial, UNUMCUMQUB

HOMINEM DUABUS CONSTARE SUBSTANTIIS, ANIMjE SC1 i.icet ET CORPORIS… Quapropler natura divina humanse sociata naturæ possunt et très propriæ et du ; v proprias appellari substantias. Denzinger-Bannwart, n. 295. Le concile entend parler ici évidemment de deux substances incomplètes qui s’unissent pour former la substance ou nature humaine complète. C’est