Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée
523
524
FONDAMENTALE OU GÉNÉRALE (THÉOLOGIE) — FONSECA

elle se réfère. Voir plus haut, col. 515 sq. Les noms de fondamentale et de générale lui viennent de son objet matériel. Cet objet matériel, nous l’avons constaté, c’est le fondement objectif de la foi, la révélation, considérée dans sa crédibilité, pour préparer par là l’adhésion de l’esprit humain, considérée dans ses organes, pour en faciliter la connaissance détaillée et approfondie. La théologie spéciale est donc en quelque façon le développement et l’application de cette théologie fondamentale, puisqu’aucun dogme ne pourrait être étudié comme vérité révélée, s’il n’était auparavant accepté par la foi, et, partant, démontré croyable dans la démonstration générale de la crédibilité de la révélation ; puisqu’aucun dogme, accepté comme vérité révélée, ne pourrait être approfondi par la raison humaine, si la théologie fondamentale ne fournissait à celle-ci une méthodologie en rapport avec les vérités surnaturelles. De là, le nom de fondamentale. Mais de plus, la qualité d’objet révélé est une qualité générale commune à tous les dogmes particuliers. La théologie spéciale sans doute n’est pas l’espèce d’un genre qui s’appellerait théologie générale ; mais les dogmes particuliers, qui sont l’objet matériel de la théologie spéciale, sont vraiment l’espèce du genre qui est la vérité révélée. Ainsi se trouve justifié le nom de générale. L’objet matériel de la théologie fondamentale coïncidant, dans la partie apologétique, avec celui de l’apologétique rationnelle, les termes « fondamentale » et « générale » s’appliquent également à la théologie improprement dite qui s’identifie avec l’apologétique. Mais c’est une théologie « fondamentale » extrinsèquement, voir Le Bachelet, loc. cit., et « générale » dans un sens matériel et imparfait.

Pour la bibliographie, se reporter à l’art. Apologétique, t. I, col. 1519 ; pour le développement, à travers les derniers siècles, de la théologie fondamentale apologétique, col. 15371572. La conception d’une théologie fondamentale distincte de l’apologétique a été spécialement envisagée par le P. Gardeil, dans les ouvrages cités au cours de l’article et par le P. de Poulpiquet, L’objet intégral de i apologétique, Paris, 1912, p. 419-533, et Chronique d’apologétique, dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques, 1912, p. 799-801. Les manuels de théologie n’étudient ordinairement, dans la théologie fondamentale, que les principaux lieux théologiques, Écriture sainte et tradition. Cela provient d’une confusion sur la nature du lieu théologique, dont on fait une source du donné révélé, alors qu’il n’est qu’une source d’argumentation pour découvrir et préciser le donné révélé. Voir Gardeil, La notion de lieu théologique, Paris, 1908, et l’ouvrage classique en la matière, Melchior Cano, De locis theologicis, Venise, 1759.

A. Michel.

FONDAMENTAUX. Voir Articles fondamentaux, t. i, col. 2025-2035.

1. FONSECA (Christophe de), religieux de l’ordre de saint Augustin prit l’habit monastique au couvent de Tolède, le 8 février 1566. Il fut provincial de son ordre, se rendit célèbre par son éloquence et mourut à Madrid le 9 novembre 1621. Voici ses écrits : 1° Vida de Christo Seiïor Nuestro, 4 vol., Tolède, 1596, 1601, 1605, 1611 ; cet ouvrage eut une seconde édition et fut traduit en italien sous ce titre : Discorsi scritlurali e morali sopra gli evangelii correnti di tutto l’anno, dove si contengono la vila, dollrina, miracolie le parabole di Giesu Clirislo Nostro Signore, con mirabili espositioni délia sacra Scrittura, concellie senlenze de’sanli Padri pensieri de’dotli, e pii scritlori che sin’al tempo d’hoggi habbino scorso le sacre carte, Brescia, 1617 ; 2° Discursos para todos losEvangclios de la cuaresma, Madrid, 1614 ; 3° Tralado’del amor de Dios, 3 vol., Valladolid, 1595 ; Valence, 1608 ; cet ouvrage a été traduit en italien par Sebastien Cumbi, Brescia, 1602 ; Venise, 1608 ; en français par le P. Nicolas Maillard, de l’ordre des célestins, Paris, 1605 ; en latin par Cornélius Curtius,

qui le publia, sous ce titre : Amphithealrum amoris, Ingolsdadt, 1623.

Antonio, Bibliotheea hispana nova, Madrid, 1783, t. i, p. 244, 245 ; Lanteri, Poslrema sæcula sex religionis augustinianee, 1859, t. ii, p. 249 ; Ossinger, Bibliotheea augustiniana, p. 355, 35(3 ; Moral. Catalogo de escritores agustinos espanoles, dans La C.iudad de Dios, 1903, t. i.xii, p. 391-397 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 618.

A. Palmieri.

    1. FONSECA Joseph-Marie##


2. FONSECA Joseph-Marie, mineur observant, était né à Ebora le 3 décembre 1690. Cette date sullit pour détruire la légende, que l’on trouve imprimée, qui le dit bâtard de Jean V, roi de Portugal, lequel était né l’année précédente. Son père fut Manuel Ribeyro de Fonseca Figueyredo, sa mère Anne-Marie Barroso de Gama. Après avoir pris le grade de maître es arts dans son pays, il alla à l’université de Coïmbre se faire recevoir docteur en droit canon. En 1712, il accompagnait à Rome le marquis de Fuentes, ambassadeur de Portugal, il y passait ses examens de doctorat in utroque jure, puis, le 12 décembre de la même année, en accomplissement d’un vœu fait pendant une maladie, il entrait chez les observants de la province romaine. Il remplissait les fonctions de secrétaire général de son ordre, quand, le 9 janvier 1727, Benoît XIII le nomma procureur général. Le suffrage de ses frères relevait à la Charge de commissaire en curie romaine (1729), puis il était élu commissaire général de la famille cismontaine (1732), et le pape y ajoutait les fonctions de visiteur et réformateur apostolique. Il était en outre consulteur du SaintOfïice, votant de la Consistoriale, examinateur du clergé romain et des évoques. Charles VI d’Espagne le nommait conseiller 1 aulique, le roi de Sardaignc son chargé d’affaires à Rome et enfin Jean V son ministre plénipotentiaire. Après avoir refusé les évêchés d’Osimo, de Tivoli et d’Assise, il fut obligé par le roi de Portugal à accepter celui de Porto, auquel il le nomma le 10 février 1739. L’année suivante seulement, Fonseca se rendit en Portugal pour être sacré à Lisbonne le 12 décembre 1741. Il mourut à Porto le 16 juin 1752.

Le P. d’Ebora, le petit Portugais, comme on l’appelait à Rome, profita de sa haute situation et de ses relations avec la cour de Portugal pour restaurer et embellir le couvent de l’Araceli de Rome ; il l’enrichit en particulier d’une bibliothèque, appelée de son nom la Bibliotheea Eboracensis ; il fit également restaurer le couvent de la Palazzuola près d’Albano. Ce furent pareillement ces ressources qui lui permirent d’entreprendre une œuvre colossale comme la réédition des Annales ordinis minorum de Wadding, avec des corrections et additions, 17 in-fol., Rome, 17301740 ; on lui doit encore celle des œuvres philosophiques et théologiques de Frassen, 16 in-4°, Rome, 1726. Il publia aussi quelques vies de saints de son ordre : Compendio délia vila di S. Giæomo délia Marca, in-8°, Rome, 1726 ; Excellencias, virtudes y milagros del apostolo de las Indias, S. Francisco Solano, in-8°, 1727 ; Brève epilogo délia vilae miracoli di S. Margarila di Corlona, in-8°, 1728. On a aussi de lui le Rcgeslum de conslitulionibus, brevibus, decretis, rescriptis aliiscjuc reeentioribus romanæ curiæ monumenlis ad ordinem seraphicum pertinenlibus (17231729), in-fol., Rome, 1731 : une Tabula chronologica avec les images des saints, bienheureux, papes, évêques, etc., de l’ordre des mineurs. Beaucoup d’autres écrits, que lui attribue la Bibliotheea Lusilana de Machado, ne sont que des mémoriaux présentés aux Congrégations romaines comme procureur général de son ordre. Cet auteur évalue à une cinquantaine le nombre de ses divers ouvrages, dont plusieurs demeurèrent manuscrits, comme un Cours de philoso-