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FOI — FONDAMENTALE OU GÉNÉRALE (THÉOLOGIE)

négatif de ne jamais abandonner la foi catholique. Voir col. 302-305, 289 sq.

Le précepte négatif de la foi prohibe directement le péché formel contre la foi, c’est-à-dire le péché d’inlid élite ou d’hérésie. Voir col. 313. La foi étant essentiellement ferme, voir col. 88 sq., le seul fait de douter des vérités révélées, si le doute est réel et pleinement volontaire, viole le précepte de la foi aussi bien que leur négation, d’après cet axiome du droit canon : Dubius in fuie, infidelis est. Voir col. 97, 98, 281, 282, 284, 286, 287. Le précepte négatif de la foi a pour conséquence d’autres préceptes auxiliaires, l’un prohibant la négligence à s’instruire de sa religion, l’autre prohibant la témérité qui expose aux dangers de perdre la foi, voir col. 313, 314 ; un autre exigeant la disposition ou résolution de préférer la foi à tout ce qui viendrait la contredire. Voir col. 329 sq. Comment faut-il entendre cette dernière obligation ? Voir col. 339-343.

Les controverses de foi entre docteurs catholiques peuvent avoir pour effet d’empêcher in aclu secundo l’obligation générale pour les fidèles de ne pas mettre en doute la vérité dont la révélation est controversée. Voir col. 153. La définition infaillible de l’Église a pour effet de rétablir, et à l’état explicite, cette oblimi générale, et dans l’ordre actuel elle est nécessaire à cet effet. Voir col. 151 sq. Le précepte de la foi eant tous les fidèles ne tombe pas sur les révélations privées. Voir col. 1 18.

Le précepte positif de la foi. comme tous les préceptes positifs, n’oblige pas à en faire des actes à chaque instant. En théologie morale on cherche à préciser : 1. les moments déterminés de la vie où les actes de foi, d’espérance et de charité sont de ligueur ; 2. après combien de temps la négligence volontaire du précepte positif, même en dehors de ces moments déterminés, deviendrait péché grave. Voir Charité, t. ii, col. 2253 sq. Et pour ce qui regarde plus particulièrement la foi. Lehmkuhl, Theologia moralis, 11e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1910, t. i, n. 397 sq., p. 230 sq. ; ’l autre moralistes. Il est d’autant plus facile à un fidèle menant une vie chrétienne d’accomplir le précepte posilif de la foi que cet acte, au moins à l’état implicite et confus, est présupposé et comme inclus dans une multitude d’autres actes vertueux, à cause (lu rapport général de la foi avec les autres vertus. Voir col. 84-86. Le précepte positif de la foi porte-t-il sur la surnaturalité de l’assentiment ? Voir col. 374. I ai tout cas. il n’oblige pas à avoir conscience de celle laturalité. Voir col. 260.

2° Nécessité de. moyen. On sait qu’il faut en distinguer deux espèces. L’une, plus large et plus adouci la nécessité de moyen disjonctive in re vel in voto : exemple, In nécessité du baptême pour les adull’acte surnaturel de contrition, qui contient un du baptême, peut remplacer le baptême réel. L’autre, plus stricte, est la nécessitas medii absoluie m re ; rien ne peut suppléci la chose ainsi nécessaire : t< H’est, au moment de la mort, la nécessité du bappour les enfants qui n’ont pas l’Age de raison, ou c sanctifiante pour tout le monde. Cette inction supposée, l’acte de foi commandé à t’us, lldé sur la révélation surnaturelle et proprement dite, voir col. 123. 121. 138-1 12, est nécesa l’adulte non sculement d’une nécessité de précepte, m, ds encore d’une certaine nécessité de moyen : sont d’accord sur ce point. Mais quelle i i cette nécessité de moyen 7 La doctrine île la grande multitude des tnéolo mmuima, « lit Li.m NOr.it. io(. cit., p. 261) entend de moyen ti lct< 1 1 absolue. Quelques dont, de nos jours, après Rlpalda oui n ! tanl l’adopter, tiennent cou : probable une nécessité plus large, in re vel in voto ; pour les infidèles qui ignorent invinciblement l’existence de la révélation, ou à qui elle n’a pas été suffisamment proposée, le votum pourrait suffire en matière de foi, c’est-à-dire la volonté surnaturelle de croire à la révélation si elle leur était présentée, une sorte de pins credulilatis affectus sans l’assentiment de foi lui-même. Voir col. 361. Nous avons déjà cité Gutberlet, le plus connu des défenseurs de ce système, voir col. 160, et Berardi. Voir col. 205. Ils pensent mieux expliquer par là comment Dieu veut le salut de ces infidèles, d’une volonté sérieuse et offrant à tous les moyens de salut. La grande majorité des théologiens pense concilier suffisamment par une autre voie cette volonté divine du salut avec la nécessité de la foi ; et ils prouvent par l’Écriture et la tradition une nécessité de moyen stricte et absolue, sans exception, ni suppléance. Nous n’entrerons pas ici dans cette question vaste et difficile, qui est au fond du problème du salut des infidèles. Voir Infidèles.

A cette question se rattache la délimitation des vérités dont la foi explicite est d’une absolue nécessité de moyen, ou seulement d’une nécessité moindre ; on la trouvera, d’ailleurs, traitée par tous les moralistes, par exemple, Lehmkuhl, loc. cit., n. 388 sq., p. 225 sq.

On trouvera un catalogue assez détaillé des principaux traités De fide divina à la fin de l’art. Crédibilité, t. iii, col. 2308, 2309. Du reste, une bibliographie de la foi a déjà été faite au cours de cet article, en ce qui concerne soit les Pères, soit les théologiens anciens et modernes, soit les travaux contemporains et ouvrages de, vulgarisation, soit enfin les auteurs non catholiques.

S. Harent.

FONBONNE, théologien français du xviiie siècle, prêtre et chanoine. On a de lui : Avis à MM. les religionnaires de France, ouvrage propre à leur instruction et à rappeler les protestants à l’ancienne croyance, in-12, Paris ; Dissertation sur le péché originel à l’usage de MM. les auteurs anglais, et des traducteurs de leur Histoire universelle, in-12, Paris, 1712.

Quérard, La France littéraire, in-8°, 1829, t. iii, p. 148.

B. Heurtebize.

FONDAMENTALE OU GÉNÉRALE (THÉOLOGIE).

Le nom de théologie fondamentale ou gênérale indique par lui-même une opposition cuire cette théologie et la théologie spéciale. Il convient tout d’abord de constater quc ces épitlieles s’appliquent aussi bien à la théologie morale qu’à la théologie dogmatique, lai morale, la théologie fondamentale ou générale est tout simplement « la morale considérée dans ses principes, ses éléments, ses faits primordiaux. Elle contient les traités ordinaires des actes humains et de la moralité, de conscience et des lois, des vertus et des péchés en général ; et véritablement elle peut s’appeler morale générale ou fondamentale ; tandis que l’examen détaillé des lois et des obligations, des vertus et des péchés, constitue une morale vraiment spéciale) relevant des principes posés dans la première. » .1. Dldiot, Logique surnaturelle subjective, Paris. Lille, 1891, t. i. n. 055. Il n’y a pas, parmi les théologiens, de contestations touchant cette division de la morale en fondamentale et en spéciale ; aussi nous ne nous en occuperons pas dans le présent article. On entend ordinairement, par théologie fondamentale ou générale, l’ensemble des thèses dogmatiques préparatoires a l’élude détaillée de chaque dogme pi is en pai lieu lier : de la l’opposition entre dogmatique fondamentale et dogmatique spéciale. Mais tandis que celle-ci est nettement définie dans son objet, sa méthode, son principe, qui sont reapectlvi ment les conclusions théologiques, l’argument d’autorité, les veillés lévclécs. celle la CSl moins stricte-