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avant tout en considérant la foi divine et les éléments qui lui appartiennent en propre, de la manière que nous allons tenter d’expliquer.
Comment l’autorité et la révélation de Dieu prises objectivement et en soi, à l’exclusion de la connaissance subjective que nous en avons, sont l’objet formel (quo). —
L’objet formel, de l’aveu de tout le monde, est l’objet qui spécifie ; spécifier un acte, c’est lui donner les traits distinctifs qui en font une espèce à part. Les traits distinctifs de l’assentiment de foi divine, qui ne se trouvent ni dans la science, ni dans la foi humaine, c’est la valeur suprême de son motif, c’est sa surnaturalité, c’est sa fermeté super omnia. De là aussi une certitude propre et spécifique de la foi divine : toute vraie certitude étant composée de deux éléments, fermeté et infaillibilité, voir col. 200, 207, la certitude de foi divine a une fermeté souveraine ; elle a aussi une infaillibilité spéciale qui lui vient soit de la valeur suprême de son motif, soit surtout de la surnaturalité de l’assentiment. Voir col. 369, 371, 375, 387 sq. Ceci supposé, il faut montrer que l’objet spécificateur, qui donne à l’assentiment ae foi tous ses traits distinctifs, qui exige et mesure sa certitude propre — c’est le témoignage infaillible de Dieu pris objectivement en soi, à l’exclusion de la connaissance subjective que nous en avons. Parcourons ces traits distinctifs de l’assentiment de foi.
— a) Valeur suprême du motif. —
C’est en elle-même et objectivement que l’autorité de
Dieu, c’est-à-dire sa science infaillible et sa véracité qui
ne peut nous tromper, est infiniment liée au vrai.
Infiniment ennemie du mensonge et de l’erreur, ce qui
lui donne une valeur suprême comme motif intellectuel.
Voir col. 331, 332. Au contraire, notre connaissance
subjective de cette autorité divine, nos raisonnements
pour la prouver et l’appliquer à une matière
déterminée, même quand ils font œuvre utile, ne peuvent
que diminuer, dans le résultat final, l’effet de
cette valeur infinie. Voir col. 334. C’est donc l’autorité
divine en elle-même, et non pas la connaissance que
nous en avons qui caractérise notre assentiment de foi
divine, en lui donnant une suprême valeur.
— b) Surnaturalilé de l’assentiment, qui le rend infaillible.- —
I.’au
torité et la révélath n divines prises en elles-mêmes
sont la raison de cette surnaturalité. L’autorité : car
si Dieu a voulu mettre en nous une vertu infuse (fui
donne à l’acte sa surnaturalité, c’est en partie pour
honorer son autorité de témoin, prise en elle-même,
pour qu’un témoignage si excellent fût dignement
reçu par notre foi surnaturelle ; je dis seulement :
en partie, car il y a une autre raison, tirée des mystères
en tint qu’ils sont objet d’attribution, et dent le cônes !
nécessaire. Voir col. 381. La révélation : nous
devons ici nous rappeler certains faits signalés plus
haut. Si la révélation d’un énoncé, d’une proposition,
n’a pas eu lieu objectivement et en réalite, le fidèle
qui s’elî( rce de croire une telle proposition a cause de
l’autorité divine, parce que dans son ignorance il la
conçoit comme révélée, ne peut produire qu’un acte
naturel d’assentiment, auquel la vertu infuse ne peut
concourir. Noir col. 369, 370. Au contraire, si la révé-Ution
a eu lieu objectivement et’/ parte rei, elle est
pour sa part la raison d’elle d’un assentiment surnature,
de foi. On le voit, cette influence 1res particulière
de l.i révélation, en tant que vraie objectivement, sur
la qualité de l’acte de ce fidèle ne dépend nullement de
ce qu’il conçoit subjectivement, et n’atteint pasl’acti
li moyen des raisonnements qu’il [ait. Avei
mêmes raisonnements et sous les mêmes motifs (relu
Ufs) Me crédibilité, un ndéle pourra donner d’une part
un assentiment surnaturel à uni’proposition, d’autre
p. ut un assentiment purement naturel à telle autre
pu position que le même catéchiste lui a m ait par ci uni
comme n ion qu’objectivement la
révélation est réelle ou ne l’est pas. Voir col. 233, 234.
Ainsi, dit Oviédo, le terme où s’arrête l’analyse de la
foi du fidèle est « la révélation existante, en tant
qu’existant objectivement, in re, car notre foi ne peut
se terminer à une révélation qui n’existe pas. » Tractatus
theologici… de fidc.spe et caritale, Lyon, 1651, De
fide, contr. V, n. 73, p. 86. L’acte de foi surnaturel, dit-il
ailleurs, « est ainsi essentiellement lié par lui-même
avec l’existence de la révélation, qui est son objet formel,
et fort de cette liaison, il n’a pas besoin d’aller
mendier sa certitude spéciale en recourant à des prémisses
qui ne pourraient pas la lui donner ; il la tient
intrinsèquement de son objet formel. » Loc. cit.. contr.
II, n. 104, p. 29. En effet, l’infaillibilité spéciale qui
caractérise la certitude de foi divine résulte directement
de sa surnaturalité, sans l’entremise d’aucun raisonnement,
puisqu’elle ne tombe pas même sous notre
connaissance certaine, et que nous n’avons pas à nous
préoccuper de la mettre dans notre acte, voir col. 371374 ; et la surnaturalité elle-même résulte directement
de l’existence objective de la révélation, sans recourir
non plus à l’intermédiaire de notre connaissance subjective.
— c) Fermeté souveraine de la foi. —
Il est bien
clair qu’elle n’arrivera jamais à notre assentiment par
nos connaissances préalables et par voie syllogistique.
Vous aurez beau partir de ce « jugement d’excellence »
ou de préférence : L’autorité de Dieu comme témoin
est plus infailliblement liée au vrai que tout autre
moyen de connaître, voir col. 383 ; ou encore : Ce que
Dieu révèle est souverainement vrai, et ajouter cette
autre prémisse : Il a révélé la trinité. La première, la
majeure, parle bien d’une souveraine autorité, mais
elle-même n’est pas affirmée avec une souveraine
adhésion, avec plus d’adhésion qu’une proposition
philosophique ordinaire : car elle-même n’a pas pour
motif Vauctoritas Dei revelantis, qui est le suprême
moyen de connaître : voir réfutation du système de
Suarez. Il en sera de même de la mineure : plusieurs
même lui donneront une certitude inférieure à celle
de la majeure, parce qu’elle roule sur une simple question
de fail contingent, et pour nous se base en définitive
sur des témoignages humains. Ajoutons que les
deux prémisses peuvent n’être affirmées qu’avec une
certitude relative, ou du meins l’une d’entre elles. Voir
col. 219 sq. Quelle sera la force de la conclusion : Donc
la trinité est souverainement vraie ? Ne nous laissons
pas tromper par ce mot a souverainement » qui n’est
qu’un élément de l’attribut. La question est de savoir
avec quelle force d’adhésion sera prononcé ce mot
est » qui seul exprime l’assentiment, l’adhésion de
l’intelligence. Cette force doit se mesurer a celle de la
prémisse la moins certaine, au plus faible anneau de
la chaîne, d’après les lois mêmes du syllogisme : elle
ne saurait donc être prononcée ici avec une souveraine
fermeté d’adhésion. Recourrez-vous a un coup de
volonté pour obtenir que cette conclusion passe d’un
degré ordinaire d’adhésion à un degré souverain’.' Mais
la volonté, comme le disait le cardinal liillot. voir
col. 197. n’a pas le droit de pousser l’adhésion au-dessus
de ce que demande l’objet formel de la foi : or. pour
vous, l’objet formel de la foi. ce sonl ces prémisses :
VOUS ne pouvez donc les dépasser. Pour nous, au contraire,
l’objet formel de la foi. ce n’est pas un agencement
de prémisses, c’est l’autorité de Dieu et sa parole,
prises objectivement en (Mes mêmes, et seules
dignes d’une adhésion suprême, l’ne fois que cet objet
m’es ! proposé par l’i jugement d’excellence. ma
volonté peut et doit prendre directement une résolution
générale di i i Ité div Ine et la n
liii.in. tout ce qui lis contredirait, voir col..’! '." » sq. ;
lien on renouvelée actuellement dans l’acte de
[ci, ou du moins persévérant v h tuellement dans ci
peel pi’a le fidèle poill failli i ité el la pai nie divines.