triomphe les villes de la Haute-Italie et de l’Italie centrale, Milan, Novare, Crémone, Plaisance, Parme, Brescia, etc. ; à Rome, le pape Pie IX lui accorda trois audiences, le serra, paraît-il, dans ses bras et I appela le Père de la patrie. Gioberti était alors à l’apogée de sa popularité et de son prestige politique. piLS avoir été ministre sans portefeuille le 29 juillet 1848, il rentrait dans le ministère le 12 décembre, avec le titre de président du conseil. Tombé du pouvoir le 21 février 1849 à la suite d’intrigues secrètes de Mazzini. il revint à Paris, avec une mission diplomatique ; puis, il y vécut en simple particulier, dans une profonde et laborieuse retraite, comme dans une fière pauvreté, ayant refusé la pension que lui avait offerte le gouvernement sarde. Il y mourut subitement d’une congestion cérébrale dans la nuit du 26 octobre 1852, et fut honoré à Turin de splendides funérailles. Les vives attaques de son Rinnovamento d’Italia, paru en 1851, contre le pouvoir temporel des papes, avaient entraîné, le 14 janvier 1852, la mise à l’index par le Saint-Office de tous ses écrits sans exception.
Massari, Ricordi biograficie carleggio di V. Gioberti, Turin, 1869 ; Kraus, Essays, V série, p. 85 sq., Berlin, 1896 ; Louis Ferri, Essai sur l’histoire de la philosophie en Italie au A/Ae siècle, Paris, 1869, t. I, p. 387 ; t. ii, p. 140 ; Mariano, La philosophie contemporaine en Italie, Paris, 1866.
P. Godet.
- GIORGI Augustin##
GIORGI Augustin, philologue et théologien italien
de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, naquit à
Saint-Maur, près de Rimini en 1711. Entré en religion
à l’âge de seize ans, il se distingua rapidement parmi
ses condisciples par la promptitude et la sûreté de son
jugement. Ayant obtenu successivement tous les
grades qu’on peut acquérir dans la carrière de l’enseignement
ecclésiastique, il fut chargé de cours d’abord
à Aquila, puis à Florence, à Milan, à Padoue et à
Bologne. Dans cette dernière ville, il se lia d’amitié
avec le savant Prosper Lambertini qui, une fois devenu
pape sous le nom de Benoît XIV, l’appela à Rome
pour lui confier la chaire d’Écriture sainte au collège
do la Sapience. C’est en cette qualité qu’il reçut la
mission de prouver victorieusement la parfaite orthodoxie
du cardinal Noris dont YHistoria pclagiana
continuait à ne pas être du goût de certains théologiens
espagnols qui, malgré l’approbation romaine, persistaient
à vouloir l’insérer dans leur Index des livres
prohibés. S’étant acquitté de cette tache d’une manière
très satisfaisante, le même pape le choisit peu après
comme directeur de la bibliothèque Angelica. Il fut
aussi procureur général de son ordre pendant dix-huit
ans consécutifs, puis, à la mort de François Vasquez,
vicaire général pendant plusieurs mois. Toutefois ce
qui le caractérise le plus, c’est son érudition et sa
connaissance de nombreuses langues orientales : on
affirme qu’il savait au moins douze idiomes étrangers
parmi lesquels l’hébreu, le chaldéen, le samaritain et
le syriaque. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-six ans,
en 1797, estimé et respecté de tous, tant pour son désintéressement
et ses vertus religieuses que pour son
savoir.
On a de lui : 1° Alphabetum thibeianum, missicnum aposlolicarum eonvnodo editum, Rome, 1762 : c’est une collection de dissertations souvent très curieuses sur l’alphabet, l’orthographe et la syntaxe de la langue du Thibet, ainsi que sur la religion, la cosmogonie et l’histoire civile et religieuse du même pays ; 2° Fragmentum Evangelii S. Joannis greco-coptothebaicum sœculi m et liturgica alia fragmenta veteris thebaidensium Ecclesiee in lalinum visa et illustrata, Rome, L789 ; 3° une série de lettres et autres élucubrations plus courtes dont voici l’indication générale : De arabicis interprelulionibus Veteris Testamenti epi stola ; De versionibus syriacis Novi Testamenti rpislola ; Inscripliones Palmyren.se mussei capitolini explicatæ ; Judiciiim de Alexandri Sardii iheognnia ; Fragmentum coplicum ex Actis S. Colulhi erutum ex membranis vetustissimis sœc. v ac latine redditum ; Anlirrheticus advenus epislolas duas ab anongmo censore in disserlationem commonitoriam Camilli Rlasii de feslo SS. Cordis Jesu vulgatus ; De miraculis S. Colulhi et reliquiis aclorum S. Pancsnia martyris thebaica fragmenta duo : accedunt fragmenta varia notis inserla, omnia ex musœo Borgiano Velitcrno deprompla et illustrata, etc. Un certain nombre de ces travaux furent publiés sous le titre : Doclrina Ecclesise. et praxis cullus calholici, Rome, 1782.
Fontani, Etogio del P. Giorgi, in-4°, Florence, 1798 ; Fabronius, Vite Ralorum doctrina excellentium, Pise, 1804, t. xviii, p. 1-50 ; J. Lanteri, Postrema sxcula sex religionis augustinianæ, Rome, 1860, t. iii, p. 213-219 ; Kliipfel, Necrologium, p. 165-178 ; Biographie universelle de Michaud, t. xvii, p. 412-417 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle, 3e édit., Paris, 1855, t. vii, p. 336-337 ; Diccionario enciclopedico Hispano-Americano de lilcratura, ciencias y artes, Barcelone, 1892, t. ix, p. 429 ; Hurter, Nomenelator, 1912, t. v, col. 466-468.
N. Merlin.
- GIRARDEAU Nicolas##
GIRARDEAU Nicolas, né à Blois, docteur en
i théologie de la faculté de Paris, chanoine, officiai et
grand-vicaire d’Évreux, mourut vers 1750. On a de lui :
Prolegomena seu prselecliones theologicee de religione,
de verbo Dei seu scriplo seu tradito, de Ecclesia et
conciliis cum appendice de jure ecclesiastico, 3 in-8°,
Paris, 1743.
Quérard, La France littéraire, t. iii, p. 368 ; Hurter, Nomenelator, 1910, t. iv, col. 1405.
B. Heurtebize.
- GIRARDEL Pierre##
GIRARDEL Pierre, né en 1575, à Chameroy, au
diocèse de Lan grès. Après ses premières études à
Langres, il vint à Paris. Il y fit la connaissance du
P. Joseph Bouruignoris, dominicain, du couvent de
Toulouse, qui, après avoir soutenu les épreuves de la
licence à Paris se disposait à retourner dans sa province
(1596). Il persuada au jeune Girardel de le suivre ;
il devait enseigner la langue latine aux novices. En
1599, il demanda à être reçu dans l’ordre et y fit
profession le 8 septembre 1600. Après avoir consacré
quelque temps à l’étude de la théologie, il enseigna
d’abord la philosophie dès 1602, puis la théologie. Il
prit ses grades à l’université de Toulouse en 1610.
Il avait été nommé inquisiteur de Toulouse et conserva
cette charge, sa vie durant. Deux ans après, en 1612,
il fut élu prieur du couvent de Toulouse et le gouverna
pendant trois années. Il remplit la même charge dans
les couvents de Saint-Honoré à Paris (1620), à Bordeaux
(1623). Par deux fois, il fut fait vicaire général
de la congrégation dominicaine, dite Occitaine, en
1617 et 1626. Le maître général de l’ordre, Nicolas
Ridolfi, voulut se l’attacher, en qualité de compagnon,
et le fit venir à Rome, où il prit part aux délibérations
du chapitre général de 1629 en vertu d’une
permission spéciale du pape. Le P. Girardel revint en
France en 1631 pour y accompagner Nicolas Ridolfi.
De retour à Rome, l’année suivante, il y mourut le
8 février 1633, âgé de 57 ans. On a du P. Girardel :
1° Réponse à l’avertissement donné par les pasteurs de
l’Église prétendue réformée de Castres, louchant ceux
qui sont sollicités à s’en retirer et se rendre à la religion
catholique, Toulouse, 1618. Cet ouvrage parut sans
nom d’auteur. 2° Le P. Girardel avait composé sept
méditations sur le Pater, qui furent attribuées à
sainte Thérèse. Voici comment cela se fit. Selon son
habitude, le P. Girardel ne signait point ses ouvrages ;
ces méditations furent imprimées d’abord en latin à
Cologne, puis traduites en français par Arnauld
d’Andilly, qui les fit paraître en 1670. Elles étaient