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HIPPOLYTE (SAINT)

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Les citations d’André de Crète, dans Achelis, Hippolytstudien, p. 182-184. La citation de Jacques d’Édesse, traduite en allemand, dans l’édition de Berlin, t. i b, p. 236 ; les passages du commentaire arabe dans la même édition, p. 231-236, sont, paraît-il, inutilisables à cause des fautes de traduction. Ils ont été publiés en arabe par de Lagarde, Ad analecta sua syriaca appendix, Leipzig et Londres, 1858. ur ce commentaire arabe lui-même, Ewald, Abhandlungen zurorientalischen und biblischen Literatur, part. I, Gœttingue, 1832, p. 1-11.

Clironographie et droit ecclésiastique.

1. La liste

de la statue mentionne un travail intitulé : ’Auo’oeiÇi ; ypovtovTou ITâcr/a xai xà (peut-être xaxà xa) èv tu nîvocxi. Il s’agit évidemment du comput pascal imaginé par Hippolyte, et des tables gravées d’autre part sur la statue. En dehors de ces tables, il ne subsiste que quelques fragments grecs et syriaques. Le cycle pascal commençait à la première année d’Alexandre-Sévère (222) ; il parut une merveille aux contemporains d’Hippolyte, obligés jusque-là d’emprunter aux juifs alexandrins leur comput pascal. En réalité, Hippolyte eut le tort de s’imaginer qu’il pouvait s’improviser astronome. Il raille dans les Philosophoumena les calculs, moins fantaisistes qu’il ne pensait, des astronomes grecs ; les siens devaient se trouver, bien vite, encore plus sujets à caution. Tel qu’il l’avait calculé, son cycle lunaire contenait une grosse erreur qui le mit bientôt en désaccord avec la lune et le rendit impropre au calcul de la Pàque. Vingt et un ans plus tard, en 243, un auteur inconnu essaya de le corriger, sans en modiiier le principe. Il exposa son système dans le De pascha computus qui figure parmi les œuvres apocryphes de saint Cyprien, P. L., t. iv, col. 937-974.

Le texte des tables provisoirement, dans P. G., t. x, col. 875-884 ; le fragment cité par le Clironicon pascale, également dans P. G., t. xcii, col. 80. Un examen critique du cycle d’Hippolyte dans la Chronique d’Elias de Nisibe se trouvera dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 56, 324.

De ce comput pascal, Harnack, Allchristliche Lilleratur, t. v, p. 625 ; Chronologie, t. il, p. 233, distingue un traité Œpi. tou à-p’ou-xay a, dont un fragment est cité par le concile de Latran en 649, Labbe et Cossart, Concil., t. vi, col. 288, et deux autres dans le Livre de Timolhée JElure contre le concile de Clialcédoine. Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 55 sq., 323 sq. Achelis a donné place à ces fragments dans l’édition de Berlin, t. i a, p. 267 sq. ; leur authenticité, d’après Harnack, ne serait pas contestable.

2. Une’A^û’oei ?’. ; jçpo’vwv, c’est-à-dire une chronique, est signalée par la statue, et par Hippolyte lui-même. Philosophoumena, 1. X, 30. Le texte grec passait pour avoir entièrement disparu quand Bauer en découvrit des passages importants dans un ms. de Madrid. L’intérêt de ce texte, qui est très fragmentaire, vient surtout de ce qu’il confirme les hypothèses sur trois adaptations latines que l’on supposait dérivées de la chronique d’Hippolyte. Il s’agit : a) de la chronique dite Liber generationis hominum, qui va de la création du monde à l’an 234 ; b) de la Chronica Herosii, qui forme une des parties de l’écrit anonyme appelé le Chronographe de l’an 354 ; c) enfin du Chronicon Alexandrinum de Mommsen, plus ordinairement désigné sous le nom de Barbants Scaligeri. Quelques documents byzantins fournissent aussi un contingent appréciable à la reconstitution de la chronique d’Hippolyte. Le tout témoigne d’un effort pour harmoniser les données bibliques avec l’histoire générale. Hippolyte d’ailleurs n’y est pas plus original que dans ses autres œuvres. C’est à Jules Africain et probablement aussi à la Chronographie de Clément d’Alexandrie, Strom., I, 21, P. G., t. viii, col. 820-889, qu’il a emprunté les grandes lignes de son travail.

Les fragments du texte grec original et des adaptations latines correspondantes, dans A. Bauer, Die Chronik des Hippolytos im Matritensis græcus, 121, dans Texte und Untersuchungen, t. xxix, fasc. 1. Les trois chroniques latines, dans Monumenta Germaniæ historica, Auctores antiquissimi, t. ix

3. On lit dans une lettre de saint Jérôme : De sabbato quod quæris, utrum jejunandum sit, et de eucharistia, an accipienda quolidie… scripsil quidem et Hippolytus vir discrlissimus, et carptim diversi scriptorese variis auctoribus edidere. Episl., lxxi, 6, P. L., t. xxii, col. 672. Au dire des critiques, cette phrase suppose qu’Hippolyte avait rédigé quelque ouvrage sur les usages, sinon sur les lois ecclésiastiques. En fait, le nom d’Hippolyte se lit en tête de trois collections d’ordonnances soi-disant apostoliques : à) Les Constituliones per Hippolytum, qui, à quelques expressions près, reproduisent presque mot pour mot le VIIIe livre des Constitutions apostoliques ; b) l’Ordonnance ecclésiastique égyptienne (jEgyplische Kirchenordnung), qui subsiste en des traductions copte, éthiopienne, arabe, et dont une vieille version latine intitulée : Canones sanctorum aposlolorum per Hippolytum donne aussi des fragments importants ; c) enfin les Canons d’Hippolyte en arabe, qui traitent en 38 numéros des consécrations, des divers degrés de la hiérarchie ecclésiastique, du baptême, des jeûnes, de l’agape, de l’eucharistie, des diverses réunions du culte, de la prière, des sépultures. Ces trois collections sont étroitement apparentées, mais leurs relations ne sont pas exprimées de la même manière par les divers critiques. Pour Achelis, les Canons d’Hippolyte seraient une œuvre authentique du docteur romain, et ne seraient pas différents de l’AjroaToÀ’.y.T) Tiapocooa’. ; mentionnée par la statue ; de ce texte primitif dériveraient successivement l’Ordonnance ecclésiastique égyptienne, les Canones per Hippolytum, enfin le VIIIe livre des Constitutions apostoliques. Funk renverse complètement cet ordre, prend comme point de départ les Constitutions apostoliques, et comme dernier terme les Canons d’Hippolyte. Son opinion était de plus en plus adoptée ; elle excluait la composition directe par Hippolyte des recueils actuellement existants ; mais rien n’empêchait d’attribuer au docteur romain l’idée première d’avoir rassemblé les usaçes et les lois ecclésiastiques, et entre les opinions extrêmes d’Achelis et de Funk, divers auteurs avaient proposé des compromis.

La question est débattue dans les deux sens par Achelis, Die àltesten Quellen des Orientalischen Kirchenrechts. I. Die Canones Hippolyti, dans Texte und Untersuchungen, t. vi, fasc. 4 (Leipzig, 1891), et par Funk, Die Apostolischen Konstitutionen, Rottenbourg, 1891. Voir t. iii, col. 15291534. J. Wordsworth, The ministry o/ grâce, Londres, 1901. p. 21, admit à la base de tous ces écrits une ancienne Ordonnance de l’Église, qui est perdue. II fut suivi par A. N. Maclean, The ancient Church Orders, Cambridge, 1910, et par Frère, loc. cit. Cette conclusion fut discutée par C. H. Turner, dans le Journal of theological studies, 19141915, t. xvi, p. 542-547. V. Bartlet, ibid., 1916, t. xvii. p. 248-256, a repris l’opinion d’Achelis et rapporté l’origine de l’ancienne Ordonnance ecclésiastique, en Syrie, au milieu du iiie siècle. Voir encore A. Nairne, ibid., p. 398-399.

Cependant, dès 1910, la question avait reçu une solution différente. Edouard Schwartz, Ucber die pscudoapostolischen Kirchenordnungen, dans Schriften der wissenschafllichen Gesellschaft in Stras burg, in-4°, Strasbourg, n. 6, avait brièvement rattaché I’AjcofffoXtxi ) roxpâSoai : de la statue distincte du Ihpî yapiau-âxtov, de l’Ordonnance ecclésiastique égyptienne, qui était l’œuvre de saint Hippolyte et représentait ainsi les pratiques de Borne. Ces conclusions, indiquées seulement en passant, reçurent bon accueil en Aile-