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HIPPOLYTE (SANT


d’Hippolyte intitulé : ’Ou’.Àiae ! ç Tr ; v oupsaiv NotjtoutivÔç. Mais ] ipsius a montré que l’on peut reconstituer le squelette tout au moins de l’ouvrage en rapprochant l’une de l’autre trois hérésiologies : le Libellus adversus omîtes hæreses qui se lit à la suite du De prsescriptione hæreticorum de Tertullien, le Panarion d’Épiphane et le De hærcsibns de Philastrius de Brescia.

Quant à Y Homélie contre Noët, Bardenhewer se refuse à y voir une partie du Syntagma, elle est beaucoup trop longue pour rentrer dans le cadre restreint de cet ouvrage. Harnack, Chronologie, t. ii, p. 221, a proposé une explication qui semble satisfaisante. Hippolyte aurait composé un syntagma assez développé dont aurait fait partie, comme conclusion, cette homélie. Il aurait également rédigé, suivant une méthode qui se retrouve au 1. X des Philosophoumena, un abrégé de son ouvrage. C’est cet abrégé seul qu’aurait connu le pseudo-Tertullien, tandis qu’Épiphane aurait eu en main le texte complet d’Hippolyte, et que Philastrius aurait mis en œuvre d’une part l’abrégé, d’autre part les renseignements complémentaires qu’il trouvait dans Épiphane, sans en connaître la source.

Le Syntagma avec sa finale contre Noët serait de l’époque où les conflits avec les monarchiens n’avaient pas encore toute leur acuité. Duchesne, Origines chrétiennes, t. ii, p. 304 ; Harnack, Chronologie, loc. cil.

Le texte de V Homélie contre Noët dans de Lagarde, p. 4357. Pour la reconstruction du Syntagma, l’ouvrage capital est Lipsius.Zur Quellenkritik des Epiphanios, Vienne, 1865, p. 33-70 ; Die Quellen der altesten Ketzergescltichte neu untersucht, Leipzig, 1875.

3. E7C0u8<xau, a /.axa T7, ç ApT£p.covo ; aîpsasjoç, traité contre l’hérésie d’Artémon. Eusèbe, H. E., 1. V, c. xxviii, donne de copieux extraits d’un traité dont il ne cite pas l’auteur, contre Artémon, un monarchien dynamiste. Les critiques sont à peu près d’accord pour considérer ces fragments comme appartenant à ce livre d’Hippolyte, intitulé : le Labyrinthe et que Photius, sur la foi d’une remarque marginale, attribuait à Caius. Où ils diffèrent, c’est sur le contenu du livre. Bardenhewer veut y voir une attaque contre le monarchianisme sous toutes ses formes, aussi bien la forme dynamiste (les deux Théodote, Artémon), que la forme modaliste ou patripassienne (Noët, Praxéas, Sabellius). Il croit donc devoir rapporter à ce Petit labyrinthe aussi bien Y Homélie contre Noël que le fragment contre Artémon. Harnack est d’un autre avis. Pour lui, le Petit labyrinthe était exclusivement dirigé contre lemonarchianisme dynamiste. Il y a trop de différence entre l’opinion d’un Théodote et celle d’un Noët pour qu’on en puisse faire l’objet d’une même réfutation. Le Petit labyrinthe est donc identique au Sîtou8atju, a xonk ttjç’-.TiucDvo ; aîpéaeioç ; il daterait de 230, après les Philosophoumena. Chronologie, t. il, p. 224. C’est aussi l’opinion que semble adopter Duchesne, Histoire ancienne de l’Église, t. I, p. 303.

Le texte des fragments dans Eusèbe, H. E., 1. "V, c. xxviii.

4. npoçMaozî’jJva, traité contre IVIarcion. Ilestsignalé par Eusèbe, saint Jérôme, Nicéphore. Était-ce le titre original ? C’est douteux. Quelques critiques ont voulu l’identifier avec le Ilepl tàyaOou y.a !. r.odîv -o zav.dv, mentionné sur la statue. Ce n’est pas impossible ; les spéculations sur l’origine du mal étaient un point important de la doctrine de Marcion. Il ne s’est rien conservé de ce traité.

5. La statue mentionne aussi un traité intitulé : Ilepi /ivî ; u : "iv kizoaxoXwi] -apâôoa’.ç. Ces mots s’appliquent-ils à un seul écrit ou à deux ? En l’absence de tout renseignement sur le contenu, les conjectures les plus diverses ont été émises. Les uns y voient un écrit dirigé contre le montanisme ; d’autres, une compilation

canonique dont les éléments sont entrés plus tard dans le 1. VIII des Constitutions apostoliques. Achelis a voulu distinguer une àizovto’ÏMr^ zapàoosiç qu’il identifie avec les Canons d’Hippolyte (voir plus loin), et un ITsci yapta[j.âxtov, pamphlet dirigé contre le pape Zéphyrin. W. H. Frère a repris la question, Early ordination service-, dans Jotrnal of th ological itudies, 1914-1915, t. xvi, p. 323-271, et a démontré, d’après les documents apparentés, l’existence de deux écrits différents : un traité des charismes, ou des dons spirituels, et une tradition apostolique sur les ordinations, qui, selon lui, serait conservée dans les Canons d’Hippolyte. Ed. Schwartz, dès 1910, et dom K. Connolly, en 1916, ont reconnu la distinction des deux ouvrages en identifiant toutefois la Tradition apostolique sur les ordinations avec YOrdonnance ecclésiastique égyptienne. Voir plus loin.

6. A la ligne qui précède, la statue fait mention d’un ouvrage intitulé : Ta ûrap tou zoera ' Iiocvvï)v EùayyeXt’o’j xal’AiîoxaXiStJiEMç, que le nestorien Ebed-Jesu signale comme une défense de l’Apocalypse et du quatrième Évangile. Le titre indique assez que l’œuvre était dirigée contre ceux qui, pour des raisons plus théologiques que critiques, contestaient l’origine apostolique des écrits johanniques, et que saint Épiphane appellera plus tard les Aloges. Il semble ne s’en être rien conservé en dehors de quelques fragments utilisés par saint Épiphane. Hser., li. L’ouvrage daterait des débuts du me siècle (Harnack, Duchesne).

7. KsçâXaia y.atà Tafou, Capila adversus Caium. Ils sont mentionnés par Ebed-Jesu comme un ouvrage distinct du précédent. Quelques fragments ont été retrouvés dans un ms. d’un commentaire sur l’Apocalypse du monophysite Bar-Salibi (vers 1170). Le prêtre romain Caius, tout en acceptant le IVe Évangile, rejetait l’origine apostolique de l’Apocalypse, surtout en haine du montanisme, qui cherchait dans ce livre un appui pour ses théories. Dans un dialogue contre Proclus, il critiquait vivement certains passages de l’Apocalypse en leur opposant des passages contradictoires, au moins en apparence, tirés des Évangiles. Voir t. il, col. 1311. Des Capila d’Hippolyte, si l’on en juge par les fragments conservés, devaient être consacrés à résoudre ces apparentes antinomies. L’ouvrage serait de peu postérieur au précédent.

Le texte des Capita en syriaque et en anglais, dans J. Gwynn, Hippolytus and bis Heads against Caius, dans Hermathena, 1888, t. vi, p. 397-418 ; cꝟ. 1890, t. vii, p. 137150 ; dans A. Harnack, Die Gwijnnschen Kajus-und Hippolylusfragmente, dans Texte und Untersuchungen, t. VI, fasc. 3, p. 121-133, et dans Zahn, Geschichle des Neutestomentlichen Kanons, t. ii, p. 973-991 ; surtout dans l’édition de Berlin, Hippolytus, t. i b, p. 241-247.

8. Le Katà Brjptovoç y.x "HXixo ; tSv aipexiy.cov - : y. OsoXoyt’aç y.a.1 tjapzwdEioç zaxà otocj(£Îov Xoyoç, cité par Anastase l’Apocrisiaire, P. L., t. cxxix, col. 664 sq. comme étant d’Hippolyte, évêque de Porto, et dont les fragments ont été réunis par de Lagarde, p. 57-63, est certainement inauthentique. La question de son origine et de sa date est encore loin d’être résolue.

Écrits apologétiques et dogmatiques.

1. Un

traité 1 1e p ï irjç toC ttcxvtoç oùaiaç, probablement identique au IIpoç "EXXrjva ; /.ai Tcpo ; lIXaTtova yj x.a.1 rcepi tou ravxo ; de la statue, est mentionné par Hippolyte lui-même à la fin des Philosphoumena, 1. X, 32, par saint Jérôme, Epist., lxx, P. L., 1. xii, col. 667, et par Photius, Biblioleca, cod. 48. Un passage important s’en est conservé dans les Sacra parallela, attribués à saint Jean Damascène. Il devait contenir l’exposé des idées philosophiques d’Hippolyte relativement a la création, et la synthèse qu’il opposait aux conjectures de Platon et des autres philosophes grecs.