Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/616

Cette page n’a pas encore été corrigée
2463
2464
HILAIRE DE PARTS — ITILARION


du P. Hilaire de Paris. Il avait conçu le plan d’une théologie universelle dans laquelle il rapporterait tout au mystère de la sainte Trinité, cause exemplaire et finale de toute la science théologique : montrant toutes les sciences humaines régies dans leurs principes par la théologie et ramenées par elles à la gloire de la sainte Trinité. Le plan était grandiose et l’entreprise qualifiée de colossale. On l’encouragea à se mettre à l’œuvre et en 1867 il annonçait que le i cr volume était sous presse. En même temps il débutait par le Cur Deus hamo. Dissirlalio de motivo incarnationis, in-8°, Lyon, 1867. Abandonnant l’opinion scotiste, l’auteur suivait celle de saint Thomas. En 1886. il faisait paraître sous le titre : Cur Deus homo ou motif de V incarnation, une analyse du premier traité, suivie de deux lettres sur le même sujet, in-12, Currière. Revenons à la Theologia universaïis, qui devait compter 15 volumes, mais dont les trois premiers seuls furent publiés, in-8°, Lyon, 1868-1871. Le i « renferme la Préface, une Introductio de theologia in génère et un Prologus de theologia universali. Le n c et le iiie traitent de la Præparatio universaïis iheologiæ, ou théologie polémique. Effrayé peut-être par les proportions que prenait son travail, l’auteur n’alla pas plus loin dans cet ordre de matières et passa à d’autres travaux. En 1870, a l’époque du concile, le P. Hilaire se rendit à Rome, théologien de l’évêque de Genève, le futur cardinal Mermillod ; à cette occasion il pub’ia avant la définition dogmatique une Disserlatio brevis de dogmate infallibilitatis romani pontificis, in-12, Lyon, 1870 ; elle fut suivie de trois autres opuscules, De concilio Vaticano ; De particularismo, hoc est de gallicanismo et italianismo ; De duplici italianismo, in-12, Lyon, 1870, qui furent de nouveau publiés dans le volume intitulé : De dogmaticis definitionibus et de unanimitate morali, in-8°, Fribourg, 1871. Presque simultanément il faisait paraître deux ouvrages, non sans mérite : Eegula fralrum minorum juxta romanorum poniificum décréta et documenta explanala, in-4°, Lyon, 1870 ; Exposition de la règle des frères mineurs avec l’histoire de la pauvreté, in-12, ibid., 1872, mais dans lesquels ne manquent pas les exagérations et les opinions hasardées, qui plus tard motivèrent leur condamnation par le Saint-Office, quand l’auteur mérita les sévérités de Rome (12 juin 1895). Avant que Léon XIII ne réformât la règle du tiers-ordre, les supérieurs des trois familles du premier ordre franciscain se préoccupaient, de commun accord, de faire trancher différentes questions controversées et d’arriver à la rédaction d’un Manuel général, qui pût servir de base aux ouvrages de vulgarisation ou de dévotion. Dans ce but, les supérieurs du P. Hilaire firent appel à son érudition et il composa un Liber terlii ordinis, que suivirent leManualcei eLiberde chordigeris, 3 in-4°, Rome, 18811883, imprimés à peu d’exemplaires pour les Congrégations romaines qu’intéressait la question. Plus tard, quand ce travail fut devenu inutile par suite des modifications de Léon XIII, il les utilisa et publia le Liber terlii ordinis S. Francisci Assisiensis, gr. in-8°, à deux colonnes, de 900 pages, Genève et Paris, 1888, qui est la mine la plus riche à exploiter pour l’histoire du tiers-ordre franciscain, ses privilèges et l’explication de sa règle. Notre-Dame de Lourdes et l’immaculée conception, in-8°, Lyon, 1880, est un travail d’un genre tout différent, qui nous montre le génie de l’auteur mis en éveil par cette inscription qu’il avait lue autour de la tête radieuse de la statue de la Madone de Lourdes : « Je suis l’Immaculée Conception. » Pourquoi, se demandait-il, cette forme abstraite et non pas : « Je suis la Vierge immaculée » ? Il en profita pour donner un volume que l’on peut qualifier de traité théologique complet sur le dogme de l’immaculée conception. Différentes revues théologiques se faisaient un honneur de compter le P. Hilaire parmi leurs rédacteurs : la Science

catholique, novembre-décembre 1887 et janvier 1888, publiait : Oà est le ciel ? Méditation d’un philosophe. Les Nouvelles annales de philosophie ct.tholique, imprimées à Nancy, éditaient en 1889 deux aitres dissertations, l’une L’animedion immédiate réfutée, l’autre le Sijstème du ciel, dans laquelle il se donne la tâche de faire concorder les données de l’astronomie avec la théologie. Il fut moins bien inspiré en publiant dans la même revue. Garches, 1891, Les sentiments d’un philosophe sur la scholastique en général et sur saint Thomas en particulier, qui furent condamnés par le Saint-Office (21 février 1894). Nous sommes arrivés à la période douloureuse de la vie du P. Hilaire, dont nous n’avons pas à parler ici. Dans la retraite que nous avons dite il prépara l’édition de l’ouvrage anonyme intitulé : Seraphicæ législations textus originales, in-8°, Quaracchi, 1897 ; Rome, 1901, dans lequel sont publiés d’après les originaux les principaux documents pontificaux qui forment la législation des trois ordres franciscains. Mentionnons encore les Prselectiones theologia’dogmatiese ad methodum scholasticam redactæ de l’abbé Dubillard, professeur au séminaire de Besançon, plus tard cardinal-archevêque de Chambérv, 4 in-8°, Paris et Besançon, 1884-1885, éditées comme le déclare l’auteur, præhabitis et plurimum conferentibus in dogmatica speciali tractatibus theologicis R. P. Hilarii Parisiensis ; il avait eu, en effet, communication des traités demeurés manuscrits du docte capucin.

M. Buchberger, Kirchliches Handlexikon, Munich, 1907, 1. 1, col. 1968 ; Analecta ord. min., 1. 1, p. 382 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1913, t. v, col. 1524 et 2056, note.

P. Edouard d’Alençon.

    1. HILAIRE DE SEXTEN (Catterer)##


4. HILAIRE DE SEXTEN (Catterer), frère mineur capucin de la province du Tyrol septentrional, né le 15 décembre 1839, entré en religion le 19 août 1858, ordonné prêtre en 1862, commença par se livrer aux travaux du ministère des âmes. Au bout de dix ans ses supérieurs, qui l’avaient averti de se préparer à cette fonction, lui confiaient la chaire de théologie morale, qu’il devait occuper pendant vingt-cinq ans au couvent de Méran. Cédant aux instances du ministre général, il finit par publier un Compendium theologiæ moralis juxta probalissimos auctores, ad usum confredrum theologorum terlii anni, 2 in-8°, Méran, 1889. Il le continua par le Traclatus pastoralis de sacramentis, ad usum theologorum quarti anni et cleri in cura animarum, in-8°, Mayence, 1895, auquel fit suite le Tractatus de censuris ecclesiasticis, cum appendice de irregularilede, in-8°, ibid., 1898. Le P. Hilaire publia en outre de nombreuses solutions de cas de conscience et des dissertations de théologie morale et pastorale dans la revue Limer Quartalschrifl. Après une vie bien remplie et consacrée uniquement à la gloire de Dieu et au salut des âmes, le bon religieux mourait dans son couvent de Méran le 20 octobre 1899. Il étai ^depuis 1882 examinateur synodal du diocèse de Trente et avait été pendant trois ans ministre de sa province du Tyrol, de 1889 à 1892.

M. Buchberger, Kirchliches Handlexikon, Munich, 1907, t. i, col. 1968 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1913, t. v, col. 2056.

P. Edouard d’Alençon.

    1. HILARION##


1. HILARION. moine bénédictin de la congrégation de SainteJustine, qui vivait à Vérone, au couvent des Saints-Nazaire-et-Celse, dans la seconde moitié du xve siècle, et qui mourut à Rhodes en se rendant en Terre Sainte, dans les premières années du siècle suivant. Un de ses compatriotes, Virgilio Zavarise, a résumé son œuvre littéraire dans les deux ver* suivants :

Hilarion monachus quoque, Fontanella propago. Optimus interpres, vates, orator et idem.