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HEXAMÉRON


18, et soutenue par des piliers. Job, xxvi, 11. C’est derrière ce dôme que sont placés les réservoirs des « aux supérieures, Ps. xxxii, 6, 7, et il y a en lui des ouvertures qui, comme des treillis, laissent passer la pluie. Gen., vii, 11 ; IV Reg., vii, 2-19 ; Ps. lxxxvii, 23. Il semble bien que l’auteur de la Genèse se représentait le firmament de la même manière. Quelle qu’en soit d’ailleurs la nature, Dieu l’a créé et lui a donné son nom, un nom dont la forme plurielle indique probablement la croyance à la pluralité des cieux.

3° jour. Séparation des eaux inférieures et de la terre, et création des plantes, 9-13. — Une partie des eaux de l’abîme étant placées au-dessus du firmament, Dieu s’occupa de celles qui recouvraient encore la terre déjà existante, mais invisible. « Et Dieu dit : Que les eaux qui sont sous les cieux s’assemblent en un lieu unique, et que le sec apparaisse. Et ce fut ainsi. Et Dieu nomma le sec terre, et il appela mer la réunion des eaux. Et Dieu vit que cela était bon. » Ainsi, par l’ordre de Dieu, s’est opérée la séparation de la mer et de la terre. Les éléments confus étaient définitivement distincts ; il n’y avait plus qu’à orner la terre, le ciel et la mer. Les plantes sont créées le troisième jour. « Et Dieu dit : Que la terre produise du gazon, des plantes portant semence, des arbres fruitiers faisant des fruits selon leur espèce, ayant en eux leur semence sur la terre. Et il en fut ainsi. La terre produisit du gazon, des plantes portant semence selon leur espèce, et des arbre ; fruitiers faisant des fruits, ayant en eux leur semence selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon. » Dieu commanda donc à la terre de faire pousser les plantes, et la terre les produisit spontanément, comme elle produit l’herbe au printemps, tenant ce pouvoir de la parole divine. Dieu lui avait ordonné de gazonner, et elle fit sortir du gazon. De toutes les plantes, l’auteur du récit ne distingue que trois catégories : le gazon ou l’herbe verte, les plantes à graines et les arbres à fruits. Cette classification est extrêmement simple et elle ne suppose pas de grandes connaissances en botanique. Elle est faite en vue de l’utilité des plantes pour la nourriture des animaux et des hommes, et elle est disposée suivant leur taille. Les plantes à graines et les arbres à fruits paraissent seuls destinés à porter semence, et ils sont distincts d’après le mode de leur production séminale. C’est la simple nomenclature d’un cultivateur et d’un jardinier. L’auteur insiste sur leurs espèces, dont la spécification est le résultat de la volonté divine. Il englobe ainsi équivalemment dans sa description la production de toutes les plantes terrestres. Quant à la distinction spécifique, elle n’est pas vraisemblablement établie d’après les principes de la science, mais plutôt d’après les ressemblances extérieures des individus de la même espèce.

4* jour. Création du soleil, de la lune et des étoiles, 14-19. — La terre ainsi séparée des eaux et couverte de plantes, Dieu s’occupa d’orner le firmament. « Et Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires au firmament des cieux pour séparer le jour d’avec la nuit, et qu’ils soient pour les signes, pour les temps, pour les jours et pour les années, et qu’ils soient en luminaires dans le firmament des cieux pour luire sur la terre I Et il en fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires : le grand luminaire pour présider au jour et le petit luminaire pour présider à la nuit, et les étoiles. Et Dieu les plaça dans le firmament des cieux pour luire sur la terre et pour présider au jour et à la nuit et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Et Dieu vit que c’était bon. » Dieu crée au ciel, non pas des réceptacles de la lumière, mais des porte-lumière, des lampadaires. Il les y place et il leur assigne d’importantes fonctions à remplir : ils sépareront le jour et la nuit, et ils serviront de signes, de points de repère, pour régler par leur cours régulier les temps, les jours et les années,

en luisant sur la terre. Devenus ainsi les régulateurs attitrés de l’alternance constante de la lumière et des ténèbres, établie au 1 er jour, puisqu’ils présideront successivement au jour et à la nuit, ils luiront tour à tour sur la terre et ils serviront ainsi à calculer les saisons et tout le calendrier, jours, mois, années et. temps marqués. Ce sont donc des créatures de Dieu et ils ont reçu du créateur une destination qui découle de leur cours régulier. Ces fonctions seront remplies surtout par les deux grands luminaires. Ceux-ci ne sont pas nommés par leurs noms, mais désignés seulement par leur taille et selon les apparences : le plus grand (le soleil) pour présider au jour, le plus petit (la lune) pour présider à la nuit. L’auteur n’omet pas les étoiles, qui sont des astres plus petits, et il les joint à la lune pour présider à la nuit. Il n’a rien affirmé sur la nature des luminaires célestes ; il n’a décrit que leur destination par rapport à la terre.

5e jour. Création des poissons et des oiseaux, 20-23. — Dans l’œuvre de la création, la vie animale suit la vie végétale, et après les luminaires des cieux viennent les habitants de l’eau et de l’air. Il y a ainsi gradation ascendante dans l’apparition des êtres. « Et Dieu dit : Que les eaux pullulent une pullulation d’êtres vivants, et que des oiseaux volent devant la face du firmament des cieux. Et Dieu créa les grands monstres marins et tous les êtres vivants qui se meuvent et dont pullulent les eaux, suivant leurs espèces, et aussi tous les oiseaux ailés selon leur espèce. Et Dieu vit que c’était bon. » Simultanément, l’eau et l’air sont peuplés. Dieu veut que la vie animale se manifeste dans les eaux de la mer, et que les êtres vivants y grouillent ; il veut aussi que des oiseaux volent devant la face du firmament des cieux. Dans le récit de l’exécution de la volonté divine, l’auteur énumère d’abord les grands monstres marins, puis tous les êtres qui se meuvent dans l’eau et la font pulluler, par conséquent toutes les espèces des poissons de la mer. Les espèces des volatiles ne sont pas mentionnées en détail. Tous ces êtres ne sont pas attachés au sol comme les plantes ; ils se meuvent librement dans leur élément propre. Ils vivent donc d’une vie indépendante, et ils se repro luisent, en se multipliant par eux-mêmes. Aussi, après avoir vu que cette création nouvelle était bonne, Dieu la bénit, en disant : « Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez les eaux des mers, et que les oiseaux se multiplient sur la terre. » La bénédiction divine confère donc aux habitants des mers et de l’air la faculté de se reproduire, de communiquer la vie dont ils jouissent, de croître en nombre et de remplir les domaines qui leur sont fixés.

6e jour. Création des animaux terrestres et de l’homme, 24-31. — Le 6e jour compte deux œuvres comme le 3 e. Dieu ordonne la création des animaux de la terre, et son ordre est exécuté aussitôt. C’est la terre elle-même qui doit faire sortir les animaux qui vivent à sa surface. Cependant c’est Dieu qui les a faits. Malgré la différence d’expressions que présentent l’ordre divin et son exécution, il est certain que les animaux n’existent que par la volonté de Dieu, quelles qu’aient été la matière ou la manière dont Dieu usa pour les appeler à la vie. Les animaux de la terre sont divisés en trois classes d’après leur forme et leurs relations avec l’homme. Dieu a fait les animaux domestiques ou le bétail ordinaire, les animaux rampants ou les reptiles, et les bêtes sauvages ou proprement les bêtes de la terre. Cette répartition est faite au point de vue des bergers et des agriculteurs ; elle n’a rien de scientifique. Son énumération est un peu différente dans l’ordre de Dieu et dans le récit de son exécution, sans qu’il y ait aucune raison spéciale à donner de la disposition suivie. Ces animaux sont aussi créés selon leurs espèces, et Dieu vit que son œuvre était bonne. Cependant, l’auteur n’a pas relaté la bénédiction de Dieu